La dimension temporelle des compétences
À trop se focaliser sur la scolarité ou l’orientation, on aurait
presque tendance à oublier qu’entre les années collèges et
les années universitaires se jouent bien autre chose qui a trait
à la construction de soi (sur le plan politique, culturel, social,
moral, sexuel, etc.). Cette phase a une influence sur et est in-
fluencée par les réflexions et les actions autour de l’orienta-
tion qui contribuent donc directement à la construction de
l’identité de la personne.
Comme le rappelle le rapport du Conseil économique, social
et environnemental
41
, « trop souvent, ce sont les jeunes les plus
en difficulté qui sont amenés à effectuer le plus tôt les choix
les plus importants et qui abordent ces périodes de rupture en
étant les moins préparés » alors que l’on sait tout le bienfait
d’années de césure dans le parcours scolaire et universitaire
(75 % des jeunes Danois n’entrent pas directement dans l’en-
seignement supérieur et 40 % le font après une « pause » de
deux ans). Résultat de cette omission : l’âge médian des étu-
diants est de 21,5 ans en France – le plus jeune d’Europe.
Il y a donc une dimension temporelle à prendre en compte
lorsqu’on s’intéresse aux compétences utiles à l’orientation à
la fois pour respecter :
●
●
les spécificités de la culture de l’individu
●
●
le rythme propre à l’individu
●
●
les revirements de choix.
La dimension sociale des compétences
Une orientation réussie n’est pas seulement une orientation
qui est intervenue au bon moment, c’est aussi une orientation
qui a su exploiter les ressources à disposition, qu’elles soient
institutionnelles (établissements, parcours…) ou relationnelles
(famille, pairs, conseillers, réseau élargi…).
41 -
Delair Laure, Ritzenthaler Albert, rapporteurs (2018),
op. cit.
Au Danemark,
on prend son temps
« Au Danemark, après que les jeunes
ont quitté leur famille, s’ouvre pour la
plupart d’entre eux une longue période
d’expérimentations : un temps de
cheminement personnel où études, emplois,
stages, voyages à l’étranger, etc. se succèdent.
Fondamentalement, dans la société danoise,
on attend d’un jeune qu’il « se trouve ». Cette
forme d’expérience est rendue possible par
un État providence qui offre à chaque jeune
une allocation lui donnant une indépendance
économique. Par ailleurs, l’organisation de
l’enseignement supérieur permet de construire
des parcours flexibles de formation. »
Guichard Jean (2013),
op. cit.
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