S’orienter aujourd’hui

Second marqueur de réorientation : l’insatisfaction 
professionnelle
Les « bifurcants » expriment « un degré d’insatisfaction de 
leur situation occupée à trois ans plus fort que les autres »
8
.
Ce degré d’insatisfaction se retrouve bien évidemment chez 
les individus qui formulent l’intention de changer de métier 
(ils sont 53 % à se dire peu ou pas satisfaits de leur situation 
professionnelle). Ce sentiment n’est toutefois pas toujours un 
déclencheur suffisant : 14 % des individus qui n’envisagent 
pas de quitter leur emploi expriment malgré tout une part 
d’insatisfaction vis-à-vis de leur situation professionnelle.
Où sont les causes de cette insatisfaction ? Au-delà des ques-
tions de rémunération ou de situation de l’emploi, communes 
à tous les profils, il faut aller les chercher du côté soit du mé-
tier en lui-même (pour 34 % contre 5 % des individus sans in-
tention de changer), soit du manque de perspectives et d’évo-
lution de carrière (pour 39 %), soit d’environnements de travail 
peu agréables (pour 18 %), soit encore de relations difficiles au 
travail (pour 15 %).
À noter aussi que l’envie de changer n’attend pas le nombre 
des années : 26 % des individus qui sont dans cet état d’esprit 
ont moins de trente ans (contre juste 17 % plus de cinquante). 
À part pour la catégorie des personnes qui aimeraient chan-
ger mais ne sont pas prêtes à s’en donner les moyens (où les 
femmes dominent), il ne semble guère y avoir de différences 
entre les sexes.
Les profils types
Même s’il est un peu osé de rassembler des individus aux 
parcours, métiers et caractéristiques très variés, l’exercice de 
synthèse a toujours un intérêt. C’est ainsi que l’Observatoire 
des trajectoires professionnelles, produit par le Lab’Ho et le 
LISPE (groupe IGS), a dressé en 2019 des « profils types » de 
personnes s’étant réorientées. En rappelant qu’environ 32 % 
de la population active occupée a connu une transition pro-
fessionnelle sur les douze derniers mois, il est possible de dis-
tinguer six profils :
●
●
le Mobile (7,1 %) : il a enchaîné les contrats courts et 
flexibles.
●
●
le Polymorphe (6,2 %) : il cumule plusieurs situations
de transition professionnelle.