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SIXIEME ETAPE



du 20 juin 1851 à 1860 inclusivement

Sommaire : Conséquences de la loi de 1850 — Chapitre général constituant — Election du C.F. Pascal — Trop nombreuses fondations — Acquisition et construction à Saint-Genis-Laval, Rhône — Transfert de la maison-mère en ce lieu — Chapitre général de 1860 — Elections des C.F. Théophane, Philogone et Chrysogone — Vicariat du C.F. Louis-Marie — Démission du C.F. François et coup d'oeil sur son généralat.


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1851




Au nom des principes


[63] Le maire de Charlieu demanda à renouveler le bail de 1845 avec de nouvelles charges pour l'Institut. Le C.F. Louis-Marie lui fit une longue réponse, pleine de considérants et de chiffres que nous résumons ainsi :
[64] "Les 12 Frères de Charlieu n'ont payé que la moitié de leur vestiaire depuis 6 ans. La maison-mère a avancé 1.500 fr. pour leur mobilier, l'établissement leur devrait donc 6.643 fr. Il ne nous est donc pas possible d'accepter de nouvelles charges."
[65] Messieurs les curés de Pont-Saint-Esprit et de Tournus demandèrent nos Frères pour remplacer ceux des Ecoles Chrétiennes dans leurs paroisses. Le F. Supérieur écrivit au T.H.F. Philippe, le 20 août, qu'il leur avait opposé un refus formel, qu'il n'avait jamais accepté et qu'il n'accepterait pas à l'avenir de remplacer les Frères des autres congrégations. "Je suis persuadé, ajoutait-il, que vous agiriez de même dans l'occasion et je ne comprends pas que les congrégations puissent faire le bien en se jalousant et en se supplantant mutuellement."

Les retraites et leurs suites


[66] Les Pères Maristes prêchèrent les retraites et fournirent des confesseurs, moyennant finances, comme à l'ordinaire.
[67] A dater de ces retraites, les profès écrivirent l'acte de profession de cette manière : "Nous soussignés, Petits Frères de Marie, déclarons qu'aujourd'hui... après avoir passé par les épreuves ordinaires et subi l'examen requis, nous avons fait volontairement et librement entre les mains du R. Père... et avec la permission du C.F. Supérieur général, aussi soussigné, les trois voeux perpétuels de pauvreté, de chasteté et d'obéissance au Supérieur de la Société de Marie, selon les Constitutions et les fins de l'ordre, avec la condition d'en être relevés par le Supérieur, si les circonstances l'exigent, à son jugement."
[68] Les 49 Frères dont les noms suivent firent profession selon cette formule : Frères Ansbert, Edme, Conon, Pasteur, Cyr, Philadelphe, Nicandre, Sosthème, Marie-Clarent, Berneuf, Eubert, futur Assistant, puis Secrétaire général, Anthime, Cantide, Vitalien, Nicet, futur Assistant, Rhétice, Amédée, Sabas, Narcisse, futur sacristain modèle, Magloire, Jovin, Barnabé, Arnoul, Libérat, Augule, Ptolomée, Citinus, Jonas, Calais, Attilan, Epipode, Dèce, Donèce, Elisée, Basilisque, Concorde, Hubert, Dulas, Henri, Azarias, Moïse, Sigismond, Aule, Népotien, Patient, Néopol, Néophite, Eolde, Louis-Gonzague.
[69] Les Frères Cyr, Nicandre, Antoine, Amédé forcèrent le F. Supérieur à les délier de leurs voeux, le premier en s'occupant plus de feux d'artifice que de ses devoirs, les deux suivants en courant après les créatures et le dernier en traînant sa soutane devant les tribunaux.

Deux statues à l'Hermitage


[70] Les deux statues achetées à Paris furent placées sur des piédestaux en pierre : celle de la Sainte Vierge dans la cour du midi, et celle de Saint Joseph dans la cour intérieure. La statue de la Sainte Vierge a 1,66 m. de hauteur. Elle est debout sur un nuage, la tête couverte d'un voile et tenant entre ses bras le saint enfant Jésus debout à côté d'elle sur un globe orné d'étoiles et porté sur un nuage qui s'élève. Il tend ses petits bras comme pour inviter les hommes à venir à lui. On lit ces mots sur le piédestal : Ecce mater tua.
[71] La statue de Saint Joseph est de 1,50 m. représente le saint debout, tenant sur son bras gauche l'enfant Jésus paisiblement endormi et qu'il regarde avec amour et complaisance. On lit sur le piédestal : Ite ad Joseph.
[72] Le R.P. Cholleton bénit ces deux statues à l'issue de la retraite. On chanta les litanies de la Sainte Vierge en se rendant dans la cour du midi et celle de Saint Joseph en se rendant dans la cour intérieure.

Fondations


[73] L'Institut fonda les écoles de Roncq, Annoeulin, Fruges, Pont-Sainte-Maxence, Die, Joncquières-de-Vaucluse, Rians, Thodure, Champier, Génelard, Panissière, Bellegarde, Saint-Julien-Molin-Molette, Saint-Romain-en-Jarret, Saint-Marcel-d'Ardèche, Montpezat, Valgorge, Saint-Didier-la-Plaine, Châteauneuf-de-Mazenc, La Verdière, Charpez et Murinais.
[74] Le poste de Die [fut] fondé par M. Vial digne curé de cette ville. A l'instar du curé de Digoin, il parcourut la France pour trouver les frais de fondation.
[75] Celui de Thodure fut demandé par M. Brochier, son excellent maire, qui le fonda largement plus tard.
[76] M. le comte de Tournon, fils de l'ancien préfet de Rome, fait les principaux frais à Génelard comme expiation des méfaits de son père à l'égard de Pie VII et malgré sa mère qui croyait être un esprit fort. Cette femme altière, riche à 40 millions, a eu 3 enfants : le comte et deux filles. L'une des filles était cul-de-jatte et les deux autres étaient sourds.
[77] L'école de La Verdière fut fondée par la marquise de Forbin-d'Opède et sa fille qui était un modèle pour les vierges chrétiennes.
[78] Celle de Murinais fut dotée par la célèbre famille de ce nom. M. Bennet, curé de cette paroisse de 700 âmes, était un original. C'est lui qui correspondit avec les supérieurs. Il n'avait demandé que deux Frères. On lui avait répondu que les sujets faisaient défaut, que l'on n'aimait pas les maisons de 2 Frères et que l'on préférait en placer 3 à Murinais. M. Bonnet promena cette réponse dans toutes les cures du canton et s'en servit pour dénigrer nos supérieurs. "Voyez leur logique, disait-il, ils n'ont pas de sujets pour me donner deux et ils m'en offrent trois dont l'un sera déjà usé et dirigera les deux autres..." Avec cet esprit de critique, il tourna le château contre nous et les Frères de Murinais s'en ressentirent, bien que ces messieurs fussent contents d'eux.

La Côte-Saint-André


[79] Nous avons vu que le bâtiment du pensionnat de La Côte avait été réparé et agrandit, que le mobilier et le matériel scolaire avait été fournis aux dépens des sueurs de nos Frères. M. Douillet avait promis maintes fois de laisser le tout à l'Institut après sa mort, mais il oublia ses promesses. La ville n'avait vendu les bâtiments des anciens Récollets à Mgr. de Grenoble, en 1810, qu'à la condition que les externes seraient admis à prix réduits dans le collège-séminaire que sa Grandeur voulait y établir.
[80] En 1845, ces messieurs trouvèrent cette condition trop gênante et refusèrent les externes. La ville réclama et menaça l'évêché d'un procès. Pour l'éviter, M. Berthier, ancien curé de La Côte, puis vicaire général, donna une petite maison sur la place de l'église pour la tenue de l'école, en 1846. Ce dont n'apaisant pas les municipaux, Messieurs du séminaire décidèrent M. Douillet à donner l'immeuble habité par nos Frères à la ville. Si vous le donnez aux Frères, lui disaient-ils, vous leur créerez une lourde charge au lieu de leur faire un cadeau. Les bâtiments étant vieux, ils seront forcés de dépenser beaucoup d'argent pour les reconstruire. Vous leur épargnerez cette dépense en donnant à la ville. Le bonhomme avait goûté ce raisonnement et avait fait ce que l'on voulait. L'évêché évita un procès, le séminaire se débarrassa des externes et les Frères payèrent les pots cassés.
[81] A l'époque où nous sommes arrivés, M. Meyer, chaud et loyal républicain, était maire de La Côte. Pour se bien poser, il projeta de supprimer l'école laïque, de la joindre à l'école libre de nos Frères, de créer 4 classes et de les placer dans le bâtiment donné par M. Berthier. Il voulait une école gratuite, mais il n'avait que les 566 fr. de la rente Rocher dont les Frères jouissaient depuis 20 ans. Pour trouver la plus grande partie de ce qui lui manquait, il alla dessiller les yeux du naïf M. Douillet qui put voir ainsi le beau résultat de son imprévoyante donation. M. Meyer demanda que les Frères payassent un gros loyer pour les bâtiments qui étaient en grande partie les fruit de leurs sueurs. Il demanda que le C.F. Louis-Marie, bien connu à La Côte, alla traiter cette question avec la municipalité.
[82] Le C.F. qui était très vexé de la donation Douillet, refusa d'y aller. "On me connaît trop, dit-il, je ne réussirais pas." On y envoya l'annaliste, alors Visiteur. Après bien des pourparlers et des tiraillements avec M. le maire, M. le curé et M. Napoléon, son vicaire, l'abbé Pion, conseiller municipal et M. Douillet, les conventions suivantes furent arrêtées et signées, le 5 octobre.
[83] Entre nous soussignés

M. Meyer, maire de La Côte-Saint-André, agissant en vertu des pouvoirs qu'il a reçus du conseil municipal d'une part,

Et le Supérieur des Frères Maristes, d'autre part,

a été convenu et arrêt ce qui suit :

D'après le voeu émis par le conseil municipal de ladite commune en sa séance du ... 1851, l'instruction primaire publique des enfants de La Côte-Saint-André est confiée à l'Institut des Frères Maristes. M. Meyer, maire de La Côte, promet et s'engage au nom du conseil :
[84] 1 A fournir aux Frères quatre appartements assez vastes, bien aérés, contigus deux à deux et indépendants pour en faire les classes. Deux de ces appartements continueront d'être dans la maison Rocher et les deux autres dans le local que désignera le conseil municipal;

2 A meubler lesdits appartements de bancs, tables, poêles et autres meubles qui seront nécessaires pour les maîtres et pour les enfants;

3 A payer au directeur desdits Frères chaque année : 1 — les 566 fr. de la rente Rocher Mermet; 2 — les 300 fr. de la donation Douillet; 3 — 500 fr. sur les fonds de la ville;

4 A garantir aux Frères le chauffage et les menus frais de l'école, une subvention de 1 fr. pour chacun des élèves n'apprenant qu'à lire et de 1,50 fr. pour chacun de ceux qui apprennent à écrire. La caisse municipale paiera pour les indigents :

5 A payer les prix donnés aux élèves à la fin de chaque année;

6 A faire aux bâtiments donnés à la ville par Messieurs Rocher, Douillet toutes les réparations non locatives qui seront jugées nécessaires;

7 A exempter lesdits Frères de toutes impositions, journées de prestation et autres charges publiques :

8 A garantir l'exécution des clauses contenues dans les actes Rocher Mermet et Douillet en tout ce qui n'est pas contraire à ce que ci-dessus.


[85] Le Supérieur des Frères Maristes s'engage, aux conditions ci-dessus stipulées :

1 à fournir quatre professeurs de son Institut dont un sera muni d'un brevet, sous la surveillance et l'autorité du directeur du pensionnat, pour donner l'instruction primaire aux enfants de La Côte-Saint-André;

2 les professeurs suivront dans leurs classes et leur enseignement la méthode et les règles en usage dans leur Institut;

3 ledit Supérieur se réserve le droit de les changer quand il le jugera nécessaire, sauf à les remplacer de manière que les choses199 ne soient interrompues que pendant le mois des vacances de l'Institut;

4 les engagements ci-dessus sont contractés pour neuf années entières et consécutives qui commenceront le 1er novembre prochain, pour finir à la même époque en 1860;

5 il est convenu entre les parties que le Supérieur des Frères aura le droit de se délier des présents engagements à la fin de la troisième année, pourvu qu'il avertisse qui de droit six mois d'avance.

M. Meyer déclare renoncer au même droit.

Fait double à La Côte-Saint-André, le 5 octobre.


[86] Ainsi, les 4 Frères pour l'externat n'eurent que 1.366 fr. de traitement. Ils vécurent et logèrent au pensionnat, autrement il leur aurait fallu un cuisinier et un mobilier à part. Il leur aurait donc fallu un traitement de 2.500 fr. et c'est bien ainsi que l'on avait calculé car, d'après cet arrangement, le pensionnat payait à la ville un loyer de 1.134 fr. C'était très cher pour de telles bicoques.
[87] Le C.F. Louis-Marie fut pourtant très content des avantages que le F. Visiteur avait obtenus. Dans les cinq séances consacrées à ce débat et dans lesquelles ce Frère avait dû se défendre du bec et des ongles, M. Douillet lui-même avait plusieurs fois pris parti contre lui. Voulant se rapatrier dans la dernière, il avait proposé à ces Messieurs de souscrire afin de pourvoir les nouveaux Frères d'un peu de mobilier. M. le maire n'était pas riche. M. le curé fit un grand effort et offrit 50 fr. Son vicaire promit quelques vieilles chemises. L'abbé Pion, le plus riche de tous, prit un ton roque et dit : "Moi, je ne donne rien à des gens plus riches que moi. - Merci quand même, M. l'abbé, répondit le F. Visiteur."
[88] Ce qui faisait croire à ces gens-là que les Frères de La Côte étaient riches, venait de l'impolitesse d'un curé qui, sous le F. Eutrope, était entré brusquement dans sa chambre et avait vu 4.000 fr. empilés sur la table. C'était le lendemain de la sortie200 et ce Frère en devait au moins le double. L'impoli s'était hâté de prôner sa découverte partout.

Demandes de fondations


[89] Mgr. de Digne revint à la charge pour le noviciat des Mées. Le F. Supérieur lui répondit qu'il ferait tout son possible, mais qu'il n'osait donner un espoir fondé à sa Grandeur. Il refusa également un noviciat à Mgr. l'évêque de Nantes.
[90] Un curé naïf, du diocèse de Dijon, demanda un Frère non marié pour sa petite paroisse. Ce Frère devait être instituteur, secrétaire de la mairie, chantre, sacristain, sonneur et fossoyeur! Avec tous ces emplois, disait le bon curé, il pourra se faire 500 fr. Vous voyez donc bien qu'il ne pourrait pas vivre s'il avait une femme et des enfants. La naïveté de cette demande fit beaucoup rire à l'Hermitage et laissa croire que Mgr. l'évêque de Dijon recrutait son clergé comme il pouvait.
[91] On refusa un Frère demandé par le séminaire de Semur pour y faire une classe de français.
[92] Mgr. Parisis venait d'être transféré de l'évêché de Langres à celui d'Arras. Le Frère Supérieur lui écrivit une lettre de félicitation, le 5 novembre, le remercia de nouveau de l'appui qu'il en avait reçu pour l'autorisation légale et lui promit de multiplier nos établissements dans son nouveau diocèse, autant qu'il le pourrait.
[93] Le 11 novembre, le Frère Supérieur pria M. Jourdain, secrétaire au ministère, de faire insérer nos statuts approuvés au Bulletin des Lois. Peu satisfait de la réponse qu'il en reçut, il s'adressa, le 18, à M. Cochin, député et gendre de M. Benoit d'Azy, aussi député et le pria d'obtenir cette insertion. Ces deux messieurs lui avaient rendu service au mois de juin.
[94] Mme la supérieure de l'hôpital général de Soissons demanda des Frères pour instruire et surveiller les enfants élevés dans cet établissement. On les lui refusa très poliment.
[95] Le P. Quiblier, mariste, missionnaire à Londres, demanda des Frères pour l'instruction et l'éducation des enfants catholiques, presque tous Irlandais, pauvres et abandonnés. Il voulait le F. Louis-Bernardin et le jeune F. Patrick, natif d'Irlande. Le F. Supérieur lui répondit que le F. Louis-Bernardin ne savait que quelques mots d'anglais, que le F. Patrick n'était qu'un novice et qu'il ne pouvait, pour le moment, se charger de la bonne oeuvre qu'on lui proposait.
* * *
[96] Le 15 décembre, il envoya aux Frères une circulaire de 28 pages, in-12, sur la pratique de l'esprit de foi. Nous affaiblirions trop cette belle instruction en l'analysant. Les Frères peuvent la lire dans le recueil des circulaires.


Des vocations, mais peu d'argent


[97] Pendant cette année, l'Institut s'était accru de 117 novices, savoir : 57 à l'Hermitage, 33 à Saint-Paul, 14 à La Bégude et 13 dans le Nord.
[98] Ecrivant à M. le marquis de Montdragon pour lui demander des réparations à la maison de Doizieux, le F. Supérieur en profita pour lui demander aussi des secours en faveur des postulants pauvres. Il en reçut une réponse dont nous détachons le passage suivant :
[99] "Quant à votre demande pour satisfaire aux vocations sans argent, sans reproches, vous oubliez, M.C. Frère, qu'il y a deux ans, je vous ai donné au moins 4.000 fr. à cette intention, après vous en avoir donné 1.000 peu d'années avant. L'appétit vient, dit-on, en mangeant. Je le comprends de votre côté, à votre place j'en éprouverais autant, mais c'est à regret que je me vois obligé de vous refuser, n'ayant pas que cette voie de bon emploi à faire de mes ressources, car de tous côtés les demandes et les besoins sont grands et les revenus diminuent. En outre, vous n'avez pas, il me semble, fait emploi déjà de la somme ci-dessus, si, comme c'était mon intention en vous l'abandonnant, elle n'a dû porter que sur les vocations les plus prononcées et ne payant pas pension complète."

Nos défunts


[100] Cette année, les Frères Céolfride, Damien, Laurent, Antoine, Jovien, René, Eumène, Gaspard, Arsène, Evremond, Théogène et Gabriel accompagnèrent le R.P. Giron, aumônier de l'Hermitage, dans l'éternité.
[101] Le F. Supérieur parla ainsi du P. Giron : "Cet excellent Père n'a passé que quelques mois parmi nous et déjà, par son zèle et son dévouement, il avait gagné l'estime et l'affection de tous les Frères et fait un grand bien dans la maison. Sa mort, presque subite, nous a tous plongés dans la douleur et a fait un très grand vide parmi nous. C'était un jeune et saint prêtre, plein de talents et tout dévoré du zèle des missions et de la conversion des âmes. Nous avons la confiance que le bon Dieu a déjà couronné ses vertus, ses travaux et ses bons désirs, néanmoins nous continuerons aussi de prier pour lui en même temps que pour nos chers confrères.
[102] Le F. Arsène, compagnon du F. Cassien, était un religieux sans instruction, mais d'un excellent esprit, d'un bon jugement qui avait passé sa vie dans l'humilité, la pratique du silence et l'amour de l'obscurité.
[103] Le F. Laurent, aîné du F. Louis, était l'un des plus anciens et des premiers reçus par le P. Champagnat. Le bon Père lui ayant un jour fait rendre compte de sa méditation, il répondit : "Hélas! mon Père, vous tombez bien, j'ai perdu mon sujet aujourd'hui. - Alors qu'avez-vous fait, répliqua le Père? - Je me suis figuré, reprit F. Laurent, saint J.-F. Régis passant nuitamment des heures entières à genoux, dans la neige devant la porte fermée de l'église de Lalouvesc et je me suis dit : en voilà un qui ne perdait pas son sujet de méditation. - C'est bon, F. Laurent, répliqua le Père, faites toujours ainsi quand vous perdrez votre sujet." On se rappelait le zèle de ce bon Frère pour monter au Bessat, au péril de sa vie, y réunir les habitants au son de sa clochette et leur faire le catéchisme. Dieu veuille que nous ayons toujours beaucoup de Frères Laurent.
[104] Le F. Antoine était un religieux bien simple, bien dévoué, très humble et d'une entière régularité. Etant gravement malade à Bourg-Argental et les Frères se trouvant trop pris par les classes, on lui proposa de faire venir une vieille femme pour le servir : "Si vous faites cela, dit-il, je m'enfuirai dans les classes. J'aime mieux mourir faute de soins que de violer ainsi ma règle." Heureux les Frères qui ont de pareils sentiments!

Circonstances politiques


[105] La révolution de février201 s'était annoncée comme devant être très mauvaise. Les riches, les Orléanistes surtout, voltairiens et satisfaits sous le règne de Louis-Philippe se montraient très effrayés. Après avoir vexé le clergé et les congréganistes sous bien des rapports, ils allaient ensuite au-devant d'eux et tenaient à les avoir à leurs tables. Visiteur, nous nous étions souvent trouvé gêné sous ce rapport et ne savions guère comment nous y prendre pour refuser des invitations auxquelles nous ne tenions point. Les journées de juin, en portant le général Cavaignac, fils d'un régicide, à la présidence de la République, avait encore augmenté les frayeurs de ces braves gens. Le remplacement de ce général par le prince Louis-Napoléon et les bonnes tendances de l'Assemblée nationale les avaient un peu rassurés ensuite. Les ovations que ce prince avait reçues dans la tournée qu'il venait de faire, en octobre 1851, à travers la France et les bonnes intentions qu'il manifestait, rassuraient davantage encore les gens de bien. Apprenant qu'il allait passer à Saint-Chamond et s'arrêter un peu à la gare, tous les Frères de la maison voulurent le voir et prendre part aux acclamations dont il était l'objet. Nous restâmes seuls pour surveiller et promener les novices et les postulants.


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