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1849




Affaires administratives


[1] Une lettre du R.P. Cholleton nous dit que le cardinal, le R.P. Colin, le R.P. Maîtrepierre et lui-même n'étaient pas d'avis de permettre aux Frères la lecture de tous les livres saints, non plus que celle de Bernardin de Saint Pierre. Le cardinal voulait qu'ils s'en tinsent à l'avis de leur confesseur sur ce point. Cette lettre était la réponse à une consultation du C.F. Supérieur qui voyait avec peine certains Frères perdre leur temps dans des lectures frivoles, même dangereuses.
[2] M. le duc de Montmorency avait offert un vaste local l'année précédente pour la création d'un pensionnat à Breteuil. Afin d'arriver à faire autoriser ce pensionnat et de ménager les susceptibilités universitaires, l'Institut ne put accepter ce local qu'en vertu d'un bail dont les conditions les plus onéreuses furent supprimées par une contre-lettre secrète. C'était le C.F. Louis-Marie qui était allé traiter cette question avec M. le duc. Le F. Supérieur approuva ce bail et la contre-lettre, le 18 janvier, avec la charge de deux pensionnaires gratuits sur 30 payants et l'entretien du mobilier personnel, du matériel scolaire, de la literie des élèves et de l'ornementation de la chapelle pour lesquels M. le duc donnait 4.000 fr. Il n'accepta cet entretien qu'à la condition de devenir propriétaire desdits objets, à raison d'1/20 chaque année. Le C.F. Louis-Marie avait accepté l'entretien pur et simple, ainsi que la plupart des réparations, ce que le C.F. Supérieur refusa également.

Autorisation légale


[3] Voulant reprendre les démarches pour obtenir l'autorisation légale de l'Institut, démarches commencées par le P. Champagnat et par Mgr. de Pins en 1829, le C.F. François adressa la lettre que l'on va lire à M. le comte de Montalembert, le 28 février.
[4] "M. le Comte, Je viens vous demander un conseil au sujet d'une affaire bien importante pour notre Institut. Sous le dernier gouvernement nous avons, à différentes reprises, sollicité la reconnaissance légale de notre Congrégation. Messieurs Villemain et de Salvandy nous ont donné verbalement des espérances, toutefois nos instances sont restées sans résultat définitif et nous n'avons pas encore notre autorisation. Les jours derniers le bruit a couru que M. le Président de la République avait fait appeler le Supérieur des Frères des Ecoles Chrétiennes et qu'il lui avait dit de s'entendre avec M. le ministre de l'Instruction publique pour propager davantage, s'il était possible, les écoles de son Institut.
[5] Cette nouvelle, si elle était vraie, me ferait croire que l'occasion serait peut-être favorable pour demander de nouveau notre autorisation. Cependant, pour ne pas faire une démarche imprudente, je prends la liberté, M. le Comte, de venir vous demander ce que vous en pensez. Le gouvernement serait-il disposé à nous accorder cette faveur et le pourrait-il dans les circonstances actuelles? Je ne doute pas, M. le Comte, que votre haute position et vos rapports avec M. le ministre de l'Instruction publique ne vous mette dans le cas de pouvoir m'édifier sur ces deux points et que vous n'ayez la bonté de me donner votre avis sur l'opportunité de la démarche que nous méditons.
[6] Nous avons à l'appui de cette démarche:

1 L'approbation de nos Statuts par le Conseil de l'Université, 1834;

2 Deux délibérations en notre faveur du Conseil général de la Loire et du Conseil d'arrondissement de Saint-Etienne, où se trouve la maison-mère de l'Institut;

3 Les recommandations de nos seigneurs les archevêques et évêques de Lyon, d'Avignon, d'Ex, de Cambray, d'Arras, de Beauvais, de Belley, de Grenoble, d'Autun, de Viviers, du Puy, de Clermont, de Valence, de Nîmes, de Marseille, de Fréjus dans les diocèses desquels nos Frères exercent;

4 Les recommandations d'un bon nombre de représentants de la Loire et d'autres départements.
[7] La raison de cette autorisation est le but particulier de notre Institut qui est de venir en aide aux Frères des Ecoles Chrétiennes, en offrant aux communes toutes les facilités possibles d'avoir des instituteurs religieux. Notre mode d'opérer est à peu près le même que celui de ces excellents Frères. Mais ce qui nous distingue, c'est:

1 Que nous consentons à aller par deux et même, dans certains cas, un seul;

2 Que nous permettons de percevoir au besoin une rétribution mensuelle sur les élèves;

3 Qu'au lieu de 600 fr. par Frère nous contentons de 500 fr. et même à toute rigueur de 400 fr.


[8] En outre, notre Institut se composant de neuf cent à mille sujets et comportant cent-quarante écoles communales ou privées où sont inscrits vingt-cinq à trente mille enfants, il nous semble que notre reconnaissance par le gouvernement serait un encouragement puissant donné à l'instruction religieuse de la jeunesse, en même temps qu'un bienfait immense pour les Frères de Marie qui, dès lors, pourraient exempter leurs aspirants du service militaire.
[9] N. le Comte, en me dirigeant par vos sages conseils dans cette affaire et en m'aidant à la mener à bonne fin par votre puissante protection, vous nous rendrez le plus grand service possible et vous aurez droit à toute notre reconnaissance devant Dieu et devant les hommes."
[10] M. le comte répondit ainsi, le 7 mars:

"M. le Supérieur, J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 28 février dernier pour me demander mon concours auprès de M. le ministre de l'Instruction publique, dans le but de vous faire obtenir la reconnaissance légale de votre Congrégation.


[11] Je me suis empressé, conformément à vos désirs, d'entretenir particulièrement M. le ministre de l'objet de votre demande. M. de Falloux se montre très bien disposé en votre faveur et dévoué autant que moi-même aux intérêts catholiques. Il fera tout ce qui dépendra de lui pour mener votre affaire à bonne fin. Mais la solution ne dépend pas de lui seul. Il faut que le Conseil d'Etat se prononce sur l'autorisation et M. de Falloux ne peut pas vous répondre que sa décision vous sera favorable.
[12] Toutefois, veuillez adresser au plus tôt toutes vos pièces à M. le ministre, avec une note explicative de votre Institut qui semble tout-à-fait conforme au but que nous nous proposons dans le projet de loi que nous préparons sur l'instruction primaire.

Recevez, M. le Supérieur, l'assurance de ma considération respectueuse."



Lettre aux Frères missionnaires


[13] Le 26 juin, le F. Supérieur écrivit longuement à ceux de ses enfants qui étaient en Océanie. Après s'être excusé de n'avoir pu le faire plus tôt, il continua ainsi:
[14] "J'attendais, pour vous écrire, le départ de Mgr. Douarre, évêque d'Amatha, qui a bien voulu nous honorer de sa visite et qui nous a parlé d'une manière si intéressante des missions de l'Océanie, mais il est parti à l'époque des vacances et vous savez que durant tout ce temps, je suis extrêmement occupé. La retraite n'est pas plus tôt terminée dans une maison, qu'il faut se rendre dans l'autre pour en commencer une seconde, une troisième, etc., comme vous pourrez le voir dans les circulaires des vacances de 1847 et 1848 que je vous adresse. Je joins encore à ces deux circulaires, celle sur l'esprit de foi, du 15 décembre 1848, persuadé que vous la lirez avec intérêt.
[15] Je pense que je pourrai maintenant vous envoyer nos circulaires en Océanie, comme ailleurs. Cela servira encore à resserrer davantage les liens de l'union et de la charité fraternelle entre tous les membres de la Société.
[16] Vous avez, sans doute, déjà appris notre réunion avec les Frères de l'Instruction Chrétienne de Saint-Paul-3-Châteaux et avec ceux de Viviers qui portaient le même nom. Ces deux Instituts étaient autorisés du gouvernement. Le 1ier pour les départements de la Drôme, de l'Isère et des Hautes Alpes, le 2ième pour l'Ardèche et la Haute Loire. Vous comprenez combien cela nous a été utile pour exempter nos sujets de la conscription. Mais comme ces Frères n'étaient pas très nombreux, la Congrégation n'en a pas été bien augmentée. Nous sommes actuellement 800 environ et nous avons 135 établissements. Le noviciat de Saint-Paul est toujours dirigé par le C.F. Jean-Marie, celui de La Bégude, Ardèche, par le F. Malachie, celui de Vauban, par le F. Léon et celui de Beaucamps, Nord; par le F. Sulpice. Le F. Louis-Bernardin est à l'Hermitage, le F. Apollinaire a fait une chute de voiture qui l'a tout fracassé, c'est un miracle comme il s'en est tiré.
[17] Il nous est venu des sujets en grand nombre ces dernières années. Nous n'en recevons pas moins d'une centaine par an dans les divers noviciats. Mais en février 1848, le gouvernement républicain s'est établi en France, les gens ont craint une persécution comme sous l'ancienne république, les postulants ne sont venus alors qu'en bien petit nombre. Nous avons aussi profité de la circonstance pour nous débarrasser de quelques sujets peu fervents et peu dévoués, ce qui a été un avantage pour la Société.
[18] Cette petite défection et surtout le nombre des Frères qui sont morts ou qui étant épuisés ne peuvent continuer leurs fonctions ne nous ont pas permis de faire beaucoup d'établissements nouveaux l'année dernière. Il en sera de même cette année. Nous recevons de nombreuses demandes de tous côtés, mais nous sommes, à notre grand regret, forcés de les ajourner. Vous voyez donc, Mes C.F., qu'en France comme en Océanie, les ouvriers manquent. Prions tout ensemble le Père de famille qu'il envoie des ouvriers à sa moisson.
[19] Sous le nouveau gouvernement, la religion a été respectée, le président de la République qui est Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de l'empereur Napoléon, y tient beaucoup. Les postulants reviennent tout doucement.
[20] Je vous engage tous, Mes T.C.F., à redoubler vos prières pour notre commune patrie, quoique nous soyons bien tranquilles maintenant. On a toujours crainte parce qu'il y a des mauvais sujets qui cherchent à mettre le trouble et à exciter des émeutes.
[21] La sainte Eglise romaine, notre Mère, sera encore l'objet de vos plus ferventes prières. Son glorieux Pontife, l'immortel Pie IX, est depuis plusieurs mois dans une terre étrangère, quelques mauvais Romains avec un ramassis d'émeutiers de toute l'Europe l'ont forcé à prendre la fuite. Il est retiré à Gaëte, dans le royaume de Naples. En ce moment, les troupes françaises sont à Rome pour en chasser les insurgés et rétablir le Souverain Pontife sur son trône.
[22] Le choléra morbus sévit fortement à Paris et dans le Nord. A Paris, le fléau a fait, y a peu de temps, jusqu'à 600 victimes par jour. Dans le Pas-de-Calais, on a compté jusqu'à 800 cas de cette maladie, dans une paroisse de 1.200 âmes. N.C.F. Didyme, directeur de Sens en a été atteint, nous avons quelque espoir qu'il en échappera.

En union avec nos missionnaires


[23] De nouveaux confrères vont vous rejoindre pour partager vos peines. La maison de Saint-Paul et celle de La Bégude commencent à fournir leur contingent, comme l'Hermitage et Vauban. Nous espérons qu'elles continueront.
[24] Si vous avez du plaisir à recevoir nos lettres, croyez que tous les Frères n'en ont pas moins à recevoir les vôtres. Si vous saviez avec quelle pieuse avidité ils parcourent chaque nouveau numéro des annales de la Propagation de la foi dans l'espérance d'y trouver quelques nouvelles de l'Océanie et quel est leur contentement lorsqu'ils y voient figurer la Société de Marie. Si vous étiez témoins avec quelle attention ils écoutent la lecture de vos lettres, avec quelle sainte impatience ils voudraient en savoir tout le contenu dès le commencement de la lecture. Si vous voyez comme ils sont heureux d'apprendre le bien que vous faites, comme ils prennent aussi part à vos peines et à vos joies, à vos consolations et à vos souffrances! Vous jugeriez de l'attachement et de l'affection qu'ils ont pour vous. Les difficultés que vous rencontrez, les fatigues et les persécutions que vous avez à supporter sont pour eux comme un poids qui les accable. Ils voudraient vous les épargner ou du moins les partager avec vous.
[25] Nous avons appris avec beaucoup de joie et de consolation qu'en octobre 1847, M. Bataillon a fondé un noviciat de N.-D. de l'Hermitage à Futuna et que déjà un certain nombre de jeunes insulaires sont venus s'enrôler sous les étendards de la Reine du ciel. Nous prions cette bonne Mère de protéger, de multiplier et d'affermir de plus en plus cette nouvelle maison afin qu'elle devienne une pépinière de bons religieux. C'est un motif de zèle et d'émulation pour tous les Frères et les novices de la Société. Aussi voient-ils avec un plaisir indissible ce nouvel établissement qui doit leur donner des Frères à une si grande distance, des Frères que la plupart d'entre eux, sans doute, ne pourront jamais voir, mais qu'ils aimeront tous toujours bien tendrement et dont ils apprendront des nouvelles avec le plus grand plaisir.
[26] Nous avons pleuré et gémi avec vous en apprenant la mort ou plutôt le martyre de Mgr. Epalle, des Pères et des Frères qui ont été massacrés par les infidèles. Mais nous nous sommes aussi réjouis avec vous dans la douce pensée que ce sont autant d'illustres martyrs et protecteurs de l'Océanie et que leur sang deviendra comme une semence féconde de nouveaux chrétiens.

Exhortation finale


[27] Enfin, Mes B.C.F., quelque soient les temps, les circonstances et les événements, en quelque pays, quelque Etat, quelque position que nous nous trouvions et quoique ce soit que nous ayons à faire, n'oublions pas que c'est Dieu qui règle tout, qui dispose de tout, qui donne tout, qui fait tout pour sa gloire et le bien de ses élus, que sans lui nous ne pouvons rien, nous n'avons rien, nous ne sommes rien. Ne nous attribuons jamais le bien qu'il fait en nous et par nous. Tâchons au contraire de devenir plus humbles et plus modestes à mesure qu'il fait en nous de plus grandes choses, et si nous sommes éprouvés, redoublons de zèle, de confiance et d'amour.
[28] Montrons-nous toujours les vrais enfants de Celle qui fut à la fois la plus humble et la plus élevée de toutes les créatures. Nous mériterons par là qu'elle se montre toujours notre bonne et tendre Mère."

Précisions à cette lettre


[29] L'écart numérique qui existe entre cette lettre et celle à M. de Montalembert a besoin d'une explication. Dans la 1ière, on avait exagéré le nombre des sujets dans l'intérêt de la cause plaidée. Dans la seconde, le F. Supérieur affaiblissait le nombre des maisons parce qu'il ne connaissait pas assez celles du Midi.
[30] En réalité, l'Institut comptait 142 écoles ou pensionnats en ce moment, les noviciats non compris, ainsi que la Grange-Payre qui n'était plus qu'une école spéciale pour les Frères. Quant au nombre des sujets, il était difficile de le préciser: les vêtures, les sorties et la mort le faisaient varier souvent. Nous croyons pourtant qu'il était bien exagéré dans la lettre à M. le comte de Montalembert.
[31] Le F. Supérieur semblait dire qu'il y avait eu des Pères et des Frères massacrés avec Mgr. Epalle. Deux Pères et un Frère avaient été maltraités, mais Mgr. avait été massacré seul par les sauvages de l'île Isabelle, dans l'archipel Salomon. Le F. Supérieur faisait sans doute allusion au F. Hyacinthe, mangé à San Christoval, au P. Chanel, martyrisé à Futuna, etc.
[32] Quand à l'essai de noviciat dont il parlait à Futuna, la suite nous a appris qu'il n'a pas réussi.

Convocation aux retraites


[33] Le 16 juillet, le F. Supérieur annonça les retraites par une circulaire dont nous donnons le commencement et le dispositif:
[34] "Mes T.C.F., Je vous adresse aujourd'hui, à l'occasion de la retraite prochaine dont j'ai à vous fixer l'époque, la seconde des instructions que je vous ai annoncé sur l'esprit de foi. Dans la première, vous avez vu quelle en est pour nous l'absolue nécessité. Dans celle-ci, je vous dirai en peu de mots, quelle en doit être la base ou le fondement. Pour arriver à l'esprit de foi ou à la pratique de la foi, il faut avant tout s'établir dans une croyance ferme et inébranlable, une croyance vive et forte, pure et simple de toutes les vérités que Dieu nous a révélées, tant pratiques que spéculatives. C'est là, on le comprend, le fondement et tout à la fois le premier degré de l'esprit de foi, parce que, sans cette conviction profonde, on n'arrivera jamais à faire passer la foi dans ses œuvres et à régler sur elle ses pensées et ses jugements...
[35] ... Les vacances et les retraites auront lieu, cette année, comme les années précédentes. A N.-D. de l'Hermitage et pour la Province de Viviers, les vacances auront lieu du 1er septembre au 1er octobre; pour celle de Saint-Paul-3-Châteaux, du 15 septembre au 15 octobre; et pour celle du Nord, du 15 août au 15 septembre.
[36] La retraite dans le Nord s'ouvrira le 15 août; à l'Hermitage, le 1er septembre; à La Bégude, le 15 septembre; et à Saint-Paul, le 25 du même mois.
[37] Les Frères termineront leurs classes de manière à être tous rendus à la maison-mère ou dans les maisons provinciales le jour de l'entrée en retraite et même la veille. Je recommande très particulièrement aux Frères directeurs de continuer à prendre toutes les mesures de prudence nécessaire pour la sûreté des maisons, des mobiliers et des provisions pendant l'absence des Frères. Qu'ils aient aussi soin de faire mettre tout en ordre et en état de propreté dans leurs établissements avant de partir.
[38] Tous les Frères qui désirent faire profession à la retraite prochaine ou émettre le voeu d'obéissance, m'en adresseront la demande par écrit d'ici à la fin de ce mois, si déjà ils ne l'ont fait. Pendant la retraite je n'ai pas assez de temps de m'entendre avec eux sur une affaire si importante et je serai bien aise de commencer à la traiter par écrit...
[39] Le cours des dictées qui doit accompagner le corrigé des exercices sera imprimé au plus tard à la Toussaint.
[40] Je recommande très particulièrement tous nos chers défunts à vos prières. Vous offrirez trois communions et vous direz une fois l'office des morts à neuf leçons pour le repos de leurs âmes. Je vous autorise aussi à faire dire une messe pour eux à laquelle vous tâcherez de conduire vos enfants et de faire la sainte communion."

Demande d'autorisation


[41] Le 2 août, Mgr. de Mazenod, évêque de Marseille, écrivit qu'il venait de recommander l'autorisation légale de notre Institut au ministre de l'Instruction publique.
[42] Etant à Paris pour l'affaire de cette autorisation, le C.F. Jean-Baptiste demanda le, 4 août, que toutes les pièces déjà produites sous le Gouvernement de Juillet lui fussent envoyées. L'affaire était en bonne voie, mais toutes les difficultés n'étaient pas vaincues.
[43] Le 7 août, Mgr. Féron, évêque de Clermont, écrivit aussi qu'il venait de recommander notre autorisation à M. de Falloux, ministre de l'Instruction publique.
[44] Le même jour, le cardinal de la Tour d'Auvergne, évêque d'Arras, écrivit dans le même sens.
[45] Le 8, Nosseigneurs les évêques de Fréjus, de Digne, du Puy et de Viviers écrivirent de même.
[46] Le 16 août, le C.F. Louis-Marie adressa aux députés et à divers personnages marquants une supplique imprimée dans laquelle nous relevons ce qui suit:
[47] "La Société des Petits Frères de Marie a commencé en 1816 à Lavalla près St. Chamond, Loire.

Elle compte actuellement 800 sujets, parmi lesquels se trouvent environ 200 Frères brevetés.

Elle donne l'instruction à 20.000 enfants dans 140 écoles dont 119 sont communales et 21 sont privées.
[48] Les Petits Frères de Marie ont des établissements dans 16 départements et sont demandés en ce moment par plus de 200 communes.
[49] Le but des Petits Frères de Marie est l'instruction primaire, le service comme catéchistes, des missions françaises de l'Océanie et la direction des maisons de Providence.
[50] Dans l'intérêt des communes, ils consentent à aller par deux et même un seul au besoin et leurs statuts autorisent la perception d'une rétribution mensuelle sur leurs élèves.
[51] Le traitement de chaque Frère varie de 4 à 500 fr., selon le nombre des Frères demandés et les ressources des communes auxquelles ils ont à cœur d'offrir toutes les facilités possibles.
[52] L'autorisation est particulièrement nécessaire aux Petits Frères de Marie:

1 Pour que leurs sujets soient dispensés du service militaire en se vouant au service de l'instruction publique;

2 Pour qu'ils puissent recevoir et posséder les dons et legs qui leur seraient faits dans l'intérêt des écoles;

3 Pour rendre plus réguliers et plus faciles leurs rapports avec les autorités préposées à la surveillance de l'instruction publique;

4 Au point de vue du nouveau projet de loi sur l'enseignement, cette autorisation leur devient d'une absolue nécessité puisque, d'après l'article 30 dudit projet, les instituteurs communaux ne pourraient plus être choisis que sur une liste dressée par le conseil académique, pour les instituteurs laïques, ou sur la présentation par les Supérieurs des associations reconnues par l'Etat, pour les instituteurs appartenant à ces associations, d'où il résulte que les Frères de Marie, n'appartenant ni à l'une ni à l'autre de ces deux catégories, s'ils ne sont autorisés se trouvent exclus des écoles publiques.
[53] Après avoir dit au comte de Montalembert, il y a cinq mois, que l'Institut comptait de 900 à 1.000 sujets, le C.F. Louis-Marie dit maintenant qu'il en compte environ 800. Nous trouvons cette marge un peu large et l'on aurait pu mieux compter.

Visite du cardinal de Bonald


[54] Le F. Supérieur rédigea ainsi le procès-verbal de la visite que son éminence le cardinal de Bonald avait faite à l'Hermitage, le 12 du mois d'août:

"La seconde visite dont nous a honorés Mgr. le cardinal de Bonald a eu lieu le 12 août 1849. Tout s'y est passé à peu près comme dans la première.



[55] Le discours que son éminence a adressé à la communauté, à la salle de méditation, avant la messe, a été sur ce que les Frères doivent apprendre, pratiquer et enseigner.
[56] Les Pères Aumôniers, le F. Supérieur et ses Assistants sont allés recevoir son éminence à la route. La communauté est sortie en dehors du portail, les Frères anciens les premiers. On a salué Mgr. et l'on est revenu sur deux rangs à la salle des exercices. Quand son éminence y est arrivée, on l'a saluée de nouveau et après son discours on s'est rendus à la chapelle."

Espoirs et déceptions


[57] A l'issue des retraites, les Frères dont les noms suivent firent profession: A l'Hermitage, les Frères Sorlin, Charisse, Germain, Numérien, Abraham, Adérit, Sérène, Théophane, futur Supérieur Général, Ennemond, Auspice, Pémin, Climaque, Dacien; à Saint-Paul, les Frères Bernardin, Brieux, Epagathe, Cérénie, Cyrille, Namase, Térence, Céside; à La Bégude, les Frères Catulin, Marie-Xavier, Arcadius, Félix, Célien, Dorothée, Callioppe, Armoguste, René, Céolfrid, Urbain; à Beaucamps, les Frères Anobert, Borgia, Gaétan, Théodard.
[58] Les Frères Bernardin, Namase, Dorothée et Borgia, alors bien disposés, renièrent leur profession. Le premier et le troisième sujets d'un bel avenir, se perdirent par les sorties et les rapports irréguliers que la position de directeur favorise. Cela veut dire qu'un bon nombre de sujets, bien que pourvus de belles qualités, ne sont pas appelés à diriger les autres. Ils resteraient d'excellents religieux et mourraient dans l'Institut s'ils demeuraient toujours sous le joug de l'obéissance, s'ils n'étaient jamais nommés directeurs. C'est là, croyons-nous, une des grandes responsabilités des supérieurs, peut-être la plus terrible de toutes.
[59] On fonda l'école de Maclas, dans la Province de l'Hermitage ainsi que celles de Chomérac et de Joyeuse dans la Province de Viviers. C'est dans ce dernier poste que se perdit le F. Dorothée. Le bon F. Robert, au contraire, se sanctifia à Maclas où il était encore après 35 ans.
[60] Les demandes pour de nouveaux postes avaient été très nombreuses. Plusieurs étaient recommandées par nosseigneurs les évêques de Viviers, de Nîmes, de Beauvais et de Cahors. On avait demandé des Frères pour les prisons de Lille, pour le séminaire de Noyon, etc.

Rivalités entre Frères


[61] Les Frères des Ecoles Chrétiennes avaient établis un pensionnat à Beaurepaire, Isère, l'année précédente, à leurs frais en très grande partie. Pour l'achalander ils y avaient placé un noyau de leurs élèves de Vienne. Ils y avaient monté une fanfare dont les plus habiles joueurs venaient encore de Vienne. Pendant le dernier été, cette fanfare était allée parader, les dimanches, dans la plupart des paroisses voisines, notamment à Bougé où les paroissiens avaient été scandalisés en voyant ces musiciens, Frères et élèves, manquer les vêpres. Le F. Rénovatus, directeur, avait lancé des prospectus boursouflés dans toutes les directions.
[62] Le maître laïque de musique de la maison de Vienne avait entendu les Frères se dire entre eux: "Il faut que nos pensionnats de Vienne et de Beaurepaire écrasent celui des Frères Maristes à La Côte-Saint-André." Ce laïque avait rapporté ces paroles au F. Eutrope, directeur à La Côte et au F. Victor, directeur à Viriville, déjà bien agacés par les prospectus et les vanteries du F. Rénovatus. Poussé par le F. Victor, le F. directeur de La Côte se donnant comme un père de famille ayant deux enfants à placer en pension, écrivit à celui de Beaurepaire. "Nous avons ici, a-t-il dit, une pension de Frères qui marche bien, mais on me dit de si belles choses de la vôtre que je dési[re]rais être bien renseigné avant de me décider." Avec toutes ses prétentions, le F. Rénovatus fut pris au piège. Il envoya au prétendu père de famille une interminable réponse, renfermant une critique des ignorants Frères Maristes, une kyrielle d'éloges exagérées pour la maison de Beaurepaire, un programme contenant tout, même les langues vivantes.
[63] Malheureusement, cet homme habile avait laissé 13 fautes de français ou d'orthographe dans son chef-d'oeuvre. Il avait envoyé deux numéros d'ordre à M. Ducret, c'était le nom du F. Eutrope, pour marquer le trousseau de ses deux fils pour lesquels il faisait des concessions. Il les attenait à la rentrée. Il les attendit longtemps, mais les deux tentateurs rirent beaucoup de l'aventure. Du reste ce pensionnat si bien organisé ne dura que quelques années.
[64] Le poste de Chateauneuf-d'Isère, fondé par M. Mazelier, étant trop misérable, fut fermé.

Les noviciats


[65] Le 26 novembre, le F. Supérieur écrivit ce qui suit au cardinal archevêque de Cambrai:

"Mgr., Je viens d'apprendre avec un profond sentiment de gratitude que votre Eminence a bien voulu recommander l'oeuvre des Frères de Marie au clergé de son diocèse, à la retraite pastorale. Ce témoignage éclatant de l'intérêt que vous lui portez sera pour nous un puissant motif de redoubler de zèle et d'efforts pour répondre aux désirs de votre Eminence et justifier la confiance dont Elle veut bien nous honorer. C'est dans ce but que la maison de noviciat de Beaucamps, étant à peu près finie, je me propose d'y placer au plus tôt un Frère provincial et d'y envoyer même quelques Frères ou postulants pour former le noyau du noviciat. Il y manquera encore un aumônier, mais j'ai l'espoir, si votre Eminence l'agrée et que Madame la Comtesse de la Granville dont la charité pour nous est si étendue et si admirable, veuille bien encore se prêter à cette bonne œuvre d'obtenir un Père de la Société de Marie. Ces bons Pères étant initiés à nos Règles et à nos usages, la maison de Beaucamps se trouverait ainsi organisée sur le pied de nos autres noviciats."


[66] Le noviciat de Beaucamps qui n'était encore qu'en germe, avait besoin en effet d'être fortifié. L'ex-F. Cyprien, nous l'avons dit, avait été le 1ier directeur de cette maison. Il y était remplacé depuis deux ans par le F. Sulpice qui n'était pas encore l'homme pour réussir dans ce noviciat.
[67] Le F. Louis-Bernardin qui avait fondé celui de La Bégude en 1844, qui y avait été remplacé par le F. Malachie pour venir diriger celui de l'Hermitage, fut envoyé à Beaucamps, le 11 novembre. Sous lui, ce noviciat prit une bonne tournure.
[68] Le F. Malachie réussit très bien à La Bégude. Il dirigea parfaitement ce noviciat pendant près de 40 ans. Ce sujet qui était entré dans l'Institut à l'âge mûr était médiocrement pourvu des sciences humaines, mais il avait une vertu rare, un jugement exquis et un dévouement sans bornes.
[69] Le F. Antoine-Régis, directeur à Villeneuve-de-Berg, qui ne mourut pas dans l'Institut, dont la tête était aussi prétentieuse que mal meublée, avait remarqué des fautes d'orthographe dans les écrits du F. Malachie. Il crut faire preuve d'une grande intelligence en lui écrivant ceci: "J'ai remarqué que vous êtes dépourvu d's, je vous envois une provision." Et trois pages de son papier n'étaient remplies que de cette lettre. Le F. Malachie prit cette insulte en homme de bon sens et n'en dit pas un mot à l'insulteur.
[70] Le noviciat de Saint-Paul était devenu nombreux. L'état toujours souffrant du F. Jean-Marie, son caractère faible, surtout la responsabilité d'un tel fardeau, lui firent demander à en être déchargé. Ses rares vertus le firent appeler à la direction du noviciat de l'Hermitage, mais ses supplications l'en firent encore décharger. Il alla d'abord diriger la maison des Vans, puis le simple externat de Gonfaron où, pendant plus de 30 ans, de nombreuses épreuves donnèrent un vif éclat à ses belles vertus. Il fut remplacé à Saint-Paul par le directeur de Saint-Genest, F. Léonide, auquel il eut été avantageux de n'être jamais directeur.

Mésaventures


[71] M. l'abbé Coudurier, vicaire à Saint-Didier-sur-Chalaronne, demanda qu'un 4ième professeur fut ajouté à l'externat. Le F. Supérieur le lui promit, à condition que la commune donnerait 200 fr. et le titre communal aux Frères. La municipalité se déclara très satisfaite de ce qui existait et qui ne lui coûtait rien. Le 4ième professeur resta donc en route.
[72] Grâce aux peines que M. l'abbé Coudurier s'était données, au voyage qu'il avait fait à Paris à ses frais, grâce surtout au marquis de la Guiche, député, excité par son beau-frère, M. le compte de Valeins dont le château était à Saint-Didier, l'Université venait enfin d'autoriser notre pensionnat dans cette paroisse. M. le marquis avait aussi beaucoup contribué à l'autorisation du pensionnat de Digoin, situé dans l'arrondissement qui l'avait porté à la députation.
[73] Pendant l'été, l'annaliste fut menacé deux fois d'arrêt et de prison par les gendarmes du Var, parce qu'il n'avait point de passeport. Il dut user de ruse pour n'être pas arrêté et pouvoir continuer ses visites. La présence d'une bande de voleurs, déguisés sous tous les costumes, avait nécessité les rigueurs de la police dans ce département.

L'Angelus dans les neiges


[74] Le même Frère avait passé la fête de Noël à Saint-Félicien, en 1848. Le lendemain, il devait monter à Saint-Julien-Molhesabate dans les montagnes de la Louvesc. Il neigea pendant la nuit, ce qui fit hésiter le voyageur. Un prêtre lui affirma qu'il n'y avait pas plus de neige dans les montagnes qu'à Saint-Félicien. Cette affirmation décida le F. Visiteur à partir. Plus il montait, plus la neige s'épaississait. En passant à la Louvesc, il crut prudent de se munir d'un flacon d'eau-de-vie. Il était 4 heures du soir. C'était la première fois qu'il passait dans ces parages. La neige avait tout uni et les chemins étaient méconnaissables. Un aigre vent du nord se leva tout d'un coup et amena un brouillard intense et glacial qui produisit une nuit très noire.
[75] Le voyageur se trouva bientôt au milieu d'une vaste forêt de sapins et d'une couche de neige de 0.60 cm d'épaisseur. Il alla, il vint, il lutta, il se perdit. Il tomba dans une fondrière et s'en tira comme il put. Il était en sueur. Néanmoins, ses habits étaient gelés sur lui et craquaient à chaque pas. Il était huit heures du soir. A bout de forces, il pensa à son flacon et en but une gorgée: grave imprudence. En retirant la chaleur à l'intérieur, l'eau-de-vie refroidit tellement les membres que le voyageur ne pouvait plus bouger.
[76] A trois reprises il fit un acte de contrition et se résigna à mourir dans cette neige. En faisant le troisième acte, il entendit sonner l'Angelus. Ce son, le plus beau qu'il eût entendu de sa vie, lui rendit un peu de forces. Il s'orienta de son mieux, dit la prière angélique avec ferveur et s'élança dans la direction indiquée. Un quart d'heure après, il se trouva dans le village de Saint-Bonnet-le-Froid. Il demanda la meilleure auberge du pays et s'y rendit. Il y trouva une foule de jeunes gens qui se réjouissaient dans une salle fortement chauffée. La chaleur le suffoquait et il se tenait à peine debout, ce qui fit dire aux jeunes gens: "Voilà un curé qui est saoûl." Le pauvre visiteur leur fit un signe, leur dit ce qui lui était arrivé et ces bons jeunes gens lui firent des excuses, le firent approcher d'un immense foyer auprès duquel ses vêtements séchèrent vite et ses forces revinrent. On lui prépara à souper, mais il ne put rien prendre. L'hôtesse mit tous ses matelas dans le même lit. Le voyageur n'en avait jamais eu de meilleur et y dormit pendant 10 heures au moins.
[77] Le lendemain, il demanda un guide pour l'accompagner à Saint-Julien qui était à deux heures de là, car le voyageur avait fait fausse route la veille. On lui amena le garde-champêtre armé de son sabre et de son fusil. Le F. le fit déjeuner avec lui, le chargea ensuite de ses deux sacs, le fit passer devant, car il n'y avait aucune trace et marcha après lui. On arriva à Saint-Julien. Le F. Eusèbe, directeur, n'avait ni vin ni pitance. Il ne put offrir qu'un peu d'eau-de-vie, du pain et du fromage aux voyageurs.
[78] Le F. Visiteur donna 1 fr. 25 à son guide qui en fut enchanté, mais le F. Eusèbe se fâcha ensuite. "Vous ne lui auriez donné que cinq sous, dit-il, qu'il aurait été très content. En ce pays-ci les gens se croient riches dès qu'ils ont quelques sous. - Mon bon F. Eusèbe, reprit le Visiteur, vous ne parleriez ainsi si vous aviez fait ma corvée d'hier soir. Je n'ai nulle envie de recommencer et j'aurais donné 50 fr. à cet homme s'il me les avait demandés."

Situation en fin d'année


[79] Le 17 juillet précédent, les Frères Charisse et Sorlin étaient partis du Hâvre pour l'Océanie avec les Révérends Pères Dezest, Sage, Michel.
[80] Soixante-dix-huit postulants prirent l'habit religieux cette année, dont 43 à l'Hermitage, 13 à Saint-Paul, 17 à La Bégude, 4 à Vauban et 1 à Beaucamps.
[81] Nous avons eu 10 défunts: Frères Crescone, Papinien, Elpide, Rivière, Arétas, Céran, Agathange et Emmérand et les postulants Ravoux et Bouchut.
[82] Le F. Rivière était un ancien de Saint-Paul, un bon religieux, sans instruction qui avait passé ses dernières années à la chapelle ou à balayer. Il avait fait cet emploi avec un grand dévouement et beaucoup de simplicité. Des Frères capables et moins simples qui l'avaient peut-être regardé d'un œil dédaigneux, pourront le voir au-dessus d'eux dans le ciel.
[83] Jusqu'à ce moment les Frères directeurs n'avaient eu aucune méthode pour la tenue de leurs comptes. Ils les avaient écrits sur de petits cahiers, même sur des feuilles volantes qu'ils avaient détruits chaque année. Pour y mettre de l'ordre et arriver à conserver quelque chose, le F. Visiteur établit une carte divisée en 19 colonnes, 11 pour les recettes et 8 pour les dépenses, sous les titres suivants: Dates, Reçu de la Commune, des Fondateurs, des Externes, des Pensionnaires, des Faux-Frais, des Classiques, pour Mobilier, d'Arrérages, de Divers, et Total; Payé pour Alimentaire, Mobilier, Personnel ou Vestiaire, Faux-Frais, Classiques, Arrérages, Divers et Total. Les Frères directeurs devaient porter chaque mois leurs recettes et leurs dépenses sur cette carte selon les catégories indiquées ci-dessus. Additionner les diverses colonnes à la fin de l'année et comparer les totaux partiels aux totaux généraux: ceux-là devaient reproduire exactement ceux-ci. Au-dessous se trouvaient les indications nécessaires pour l'inventaire de chaque année. Au dos était imprimée une note explicative indiquant la manière de se servir de cette carte. Celle-ci servit de base aux règlements annuels des comptes jusqu'en 1855 et devint le modèle du grand-livre imprimé qui fut inauguré à cette date, après avoir été adopté par le chapitre général.
[84] Le C.F. économe avait reçu cette année 66.489 fr. des établissements, 11.103 fr. du noviciat et 10.000 fr. pour les droits d'auteurs sur les livres classiques de l'Institut. Il avait payé 25.650 fr. pour vestiaire, 880 fr. 25 pour impositions et 512 fr. pour les lettres, les voyages et les circulaires. Il avait en caisse 48.714 fr.


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