Presentation



Download 1,75 Mb.
bet30/79
Sana07.04.2017
Hajmi1,75 Mb.
#6171
1   ...   26   27   28   29   30   31   32   33   ...   79

1845

Affaires administratives


[1] Le P. Besson fut remplacé ici par le P. Déclas, un bon original et se rendit à La Bégude comme aumônier du noviciat. Il était à l'Hermitage depuis une huitaine d'années. C'est à lui que le F. Spiridion, en se confessant d'avoir scandalisé les petits Frères, raconta l'histoire de saint Antoine et du diable gardant leurs cochons en commun.
[2] Le 7 février, le R.P. Colin appuya plusieurs curés, notamment un du diocèse d'Orléans qui demandaient des Frères. Il priait le C.F. François de recevoir un servant des Pères au noviciat de l'Hermitage pendant trois mois, afin de lui apprendre à lire, à écrire et de le former un peu à la vertu. Il lui recommandait d'examiner les réclamations de M. Mazelier contre quelques points de notre Règle. Cette intervention du R.P. souvent répétée, en faveur des curés qui voulaient des Frères, des sujets qui demandaient à entrer, de ceux qui voulaient étudier le latin, des réclamations de M. Mazelier etc., prouve que le Saint-Siège avait grandement raison lorsqu'il hésitait à laisser les Frères sous la dépendance des Pères Maristes.
[3] Le C.F. Directeur général répondit au R.P. qu'il était vivement peiné de ne pouvoir accorder des Frères à Messieurs les curés appuyés par lui, mais que de nombreux postes étaient déjà promis et que les sujets formés faisaient absolument défaut. Il promit de bien soigner le Frère qu'il lui envoyait et d'examiner attentivement, avec ses Assistants, les réclamations de M. Mazelier.
[4] L'école de Breteuil avait été fondée, dans un mauvais local, à condition que la commune voterait un traitement annuel de 1.200 fr. et que les classes seraient gratuites. Le local n'était pas encore amélioré. De plus le conseil municipal venait de supprimer les 1.200 fr. et voulait que l'école fut payante. Le C.F. François écrivit à M. le maire qu'il ne pouvait pas laisser les Frères à Breteuil dans ces conditions. A M. le curé qui réclamait le maintien, le C.F. répliqua qu'il ne pouvait le faire qu'aux conditions de la fondation. Il lui rappela la peine qu'il avait eue pour fournir le mobilier qu'il avait promis, mobilier que les Frères avaient dû attendre et ne recevoir que pièce par pièce. On finit néanmoins par s'entendre et cette école fut conservée.
[5] M. le curé de Blanzy demandait des Frères depuis plusieurs années. Mgr. l'évêque d'Autun venait d'appuyer sa demande. Le C.F. François fit part à Sa Grandeur de l'embarras où il se trouvait par suite de la pénurie de sujets et lui promit néanmoins de fonder le poste le plus tôt possible.
[6] M. le curé se lassa d'attendre et prit des Frères de la Sainte Famille pour les écoles des mines de Blanzy. Ces Frères ne contentèrent pas et les nôtres les remplacèrent, comme nous le verrons, en 1857.
[7] L'article 6 de la loi du 28 juin 1838 était ainsi conçue: "En ce qui touche les instituteurs communaux appartenant à des congrégations, le Supérieur général de chaque congrégation pourra être autorisé à retirer à la fin de chaque année le montant des retenues qui auront été faites sur le traitement des différents membres de la congrégation pour en disposer dans l'intérêt de la dite congrégation."
[8] S'appuyant sur cet article, le C.F. Directeur général écrivit au préfet de l'Isère et le pria de lui faire remettre le montant des retenues exercées sur les traitements des Frères employés dans les écoles communales de son département. Le préfet fit droit à cette requête.

Manque de personnel


[9] M. le chanoine Vernot écrivit plusieurs fois et demanda la création d'un noviciat dans le diocèse de Bordeaux. Il était probable que Mgr. Donnet, son archevêque, l'excitait à cette demande. Le C.F. François ajourna sa réponse définitive à un voyage qu'il projetait et qu'il pensait pouvoir faire en octobre.
[10] Mgr. l'archevêque d'Avignon, puis l'un de ses vicaires généraux, demandèrent des Frères pour Cadenet: on se vit forcé, à regret, de les refuser.
[11] A la suite d'une noire calomnie, le F. directeur de la maison de Saint-Genest-Malifaux avait été remplacé. Il avait dirigé ce poste du 15 août 1840 au 1ier mai 1842. Il avait été ensuite titulaire à Mornant, sous le F. Théophile, en 1843, puis à Bougé-Chambalud, sous le bon F. Etienne en 1844. Il était le directeur officiel dans ces deux postes. Le F. Etienne s'étant laissé maladroitement voler, les autorités locales avaient réclamé son rappel et avaient exigé son remplacement par son second. Les supérieurs y acquiescèrent, mais ils donnèrent au calomnié de Saint-Genest un sous-directeur profès pour le surveiller.
[12] Quelques jours après, en se promenant, ce F. profès laissa tomber un brouillon de la lettre adressée aux supérieurs et portant en substance: "Je ne remarque rien de répréhensible dans la conduite extérieure du F. directeur, mais je crois qu'il a de mauvaises intentions!..." Un enfant trouva ce chiffon et le porta au F. directeur. Celui-ci, l'ayant lu, l'adressa au C.F. François après y avoir ajouté ces mots: "Un enfant m'apporte ce papier qu'il a trouvé dans la cour. Je pense qu'il peut vous être utile et je vous l'envoi!..." Le maladroit dénonciateur fut vertement tancé par les supérieurs à cause de sa maladresse, puis rappelé. On comprit enfin que le calomnié n'avait pas besoin de surveillant. Si on lui eût dit franchement, en 1842, de quoi il était accusé, on se fut épargné ce vilain procédé à son égard. Nous ne nommons pas le sujet dont nous parlons, par prudence, bien que nous le connaissions parfaitement187.
[13] Les Frères de Saint-Désirat se trouvant dans une situation trop pénible, furent retirés au commencement d'avril.
[14] Le Père Ozanam, supérieur des Pères Maristes à Paris, avait déjà demandé plusieurs fois des Frères pour cette capitale. On avait dû lui refuser. Comme il revint à la charge, le C. Frère lui répondit ainsi:
[15] "M. le Supérieur, Nous attachons la plus grande importance à toutes les demandes que votre présence à Paris nous fait adresser. Je vous assure que c'est avec un profond regret que nous nous sommes vus jusqu'à présent dans l'impossibilité de les accueillir. Mais elles nous arrivent lorsque déjà nous sommes engagés pour d'autres établissements et que tous nos sujets disponibles sont définitivement promis. C'est ce qui nous met dans l'impossibilité d'y acquiescer.
[16] Il faudrait qu'en nous demandant des Frères on consentit à nous accorder quelque latitude pour les préparer, à les attendre au moins une année ou deux. Ce serait certainement un avantage et un plaisir pour nous de nous établir à Paris ou dans la banlieue, sur la demande de M. le ministre de l'Instruction publique et de Mgr. l'archevêque de Paris, mais de tels établissements ne peuvent se faire qu'avec d'excellents sujets. Il faut qu'on nous donne le temps de les choisir et de faire nos arrangements en conséquence.
[17] Toutefois, M. le Supérieur, je dois vous dire que nous sentons tellement le besoin d'être autorisés du gouvernement, que si M. le ministre veut bien nous accorder cette faveur, comme il vient de le faire espérer à M. le préfet de la Loire qui l'en a instamment prié le mois passé, nous ne reculerons devant aucun sacrifice pour répondre au désir de son Excellence."

Construction à Saint-Paul


[18] Les Frères et les novices de Saint-Paul-3-Châteaux, étant trop à l'étroit dans le couvent des anciens dominicains, surtout pendant les retraites annuelles, le C.F. Jean-Marie se vit obligé, en 1844, de commencer la construction d'un bâtiment entre l'ancien couvent et le temple protestant. Ce fut dans ce but que l'Hermitage lui prêta 9.000 fr. Cette construction fut vite achevée et mit les Frères à l'aise pendant la retraite suivante. Le lecteur peut en voir la description dans les annales de la maison de Saint-Paul.

Saint-Priscillien


[19] Mgr. Epalle se trouvant à Rome, en 1844, avait obtenu plusieurs corps de saints martyrs, comme nous l'avons déjà dit. Sa Grandeur avait bien voulu réserver le corps de saint Priscillien pour notre maison de l'Hermitage.
[20] Pour honorer le nouveau saint protecteur que le ciel nous accordait et faire la translation de ses reliques aussi solennellement que le comportaient nos faibles moyens, nous avions fait faire une chasse dont les montants étaient en bois doré, le devant et les deux petits côtés vitrés et le derrière garni d'une planche dorée sur laquelle étaient figurées deux palmes au milieu desquelles était le monogramme du Christ.
[21] Un corps de cire garni des ossements du saint était couché dans la chasse revêtu d'une tunique tissée d'or et d'argent. La tête reposait sur deux coussins velours cramoisi avec galons. La ceinture était aussi en velours cramoisi et brodée. Au bras droit il y avait une petite ouverture qui laissait voir l'os, le bras gauche tenait en la main une palme dorée. Le cou portait la marque que le martyr avait eu la tête tranchée. Ses pieds étaient garnis de sandales attachées autour des jambes par des galons. A côté était un vase à pied en bois doré dans lequel on voyait une fiole contenant du sang du martyr.
[22] Le dessus de la chasse à l'intérieur était peint bleu de ciel avec des étoiles et des anges dorés à chaque angle. A l'extérieur, aux deux angles de devant, figuraient deux anges dorés. Le dôme était surmonté d'une croix radiée et dorée. Au-dessus de la corniche régnait une balustrade en demi-cercles tréflés. Au milieu de la traverse, en bas, sur le devant, étaient écris sur un écusson au-dessus duquel était le monogramme du Christ, ces mots: Corps de St. Priscillien martyr.
[23] Les reliques avaient été rangées dans la chasse en présence d'un des dignitaires de l'archevêché qui l'avait scellé en appliquant le sceau de son éminence sur les bouts des 4 cordons de soie rouge qui étaient derrière la chasse et sur le milieu où ils se croisaient, ce qui faisait 9 sceaux. La chasse avait 1,70m. de longueur sur 0,62m. de largeur à la base et 1,95m. sur 0.75 à la partie supérieure, sa hauteur moyenne était de 1 mètre.
[24] Le F. Jérôme, voiturier de la maison, s'était rendu à Lyon pour chercher la chasse et la ramena accompagné de celui qui l'avait confectionnée. Elle fut déposée le 16 juin dans un appartement du petit pensionnat de la Grange-Payre.

Translation des reliques


[25] Le 17 juin, jour de la translation, la chasse fut posée sur un brancard orné et placé au milieu de la cour extérieure, sous un dôme porté par quatre colonnes. C'était le bon F. Stanislas, sacristain, qui avait eu la plus grande part à tous les préparatifs de la fête.
[26] M. Beaujolin, vicaire général, qui avait bien voulu nous faire l'honneur de venir présider la cérémonie au nom de son éminence Mgr. le cardinal archevêque de Lyon, arriva la veille à l'Hermitage et le lendemain il dit la sainte messe à laquelle toute la communauté fit la communion, puis eut lieu la prise d'habit de 18 postulants. Ensuite il se rendit à la Grange-Payre pour dîner avec les Pères aumôniers: Matricon, Chauvinaud et le P. Séon, prédicateur. Il s'y trouva MM. Besson, curé de Saint-Pierre de Saint-Chamond, Garel, curé d'Izieux et son vicaire, Bedoin, curé de Lavalla, Préher, curé de Tarentaise, Durbise, curé de Saint-Martin-en-Coalieux, Janvier, curé de Saint-Julien-en-Jarret, Michel, maire d'Izieux et plusieurs bourgeois de Saint-Chamond, amis et bienfaiteurs de la Société et le F. François, supérieur des Frères qui les avaient invités.
[27] Les Frères et les novices de l'Hermitage se rendirent à la Grange-Payre après leur dîner. Les enfants de la Charité de Saint-Chamond, conduits par nos Frères Benoît et Mélite, y allèrent aussi. Une vingtaine de pensionnaires de Valbenoîte s'étaient rendus le matin à la Grange-Payre et avaient dîné avec les pensionnaires de la maison et les Frères qui les avaient conduits.
[28] Quand tout fut prêt, la procession se mit en marche dans l'ordre suivant:

1 la croix portée par un Frère entre deux accolytes;

2 les enfants de la Charité;

3 les pensionnaires de Valbenoite en costume avec un mantelet bleu de cérémonie, portant des oriflammes;

4 les pensionnaires de la Grange-Payre et un grand nombre de laïques;

5 les novices et les Frères tant de la maison que des établissements voisins précédés d'une bannière;

6 le 2 choeur de chantres composé des Frères: Marcellin, Bonaventure, Honoré, Alexis, Gérasime, Marcel, Fortunat, Aidant, Azarie, Célestin, Optatien, Gilbert et Pétrone;

7 les Frères en surplis précédés d'une bannière;

8 la musique instrumentale de Saint-Chamond dont les harmonies alternaient avec les chœurs de chantres;

9 un peloton de la garde nationale d'Isieux;

10 le clergé précédé de la croix et des enfants de choeur;

11 la chasse portée par 8 Frères en aube, les Frères porteurs étaient au nombre de 24, ils se remplaçaient par intervalle;



12 les bourgeois invités suivaient les porteurs, ensuite venait le Régime de l'Institut, C.F. François, Supérieur général, F. Louis-Marie et F. Jean-Baptiste, Assistants, avec le premier choeur de chantres composé des Frères: Raphaël, Marie-Jubin, Antoine-Régis, Jean-Claude, Ruffin, Aquilas, Damase, Malachie, Auguste, Dacien, Boromée et Isidore.
[29] Un nombre considérable de personnes suivaient la procession ou se tenaient le long du chemin d'une manière respectueuse. Le F. Apollinaire, chargé de l'ordre et de la direction de la procession, s'en acquitta avec exactitude. Le peloton de la garde nationale se plaça des deux côtés de la chasse comme garde d'honneur.
[30] Pour répondre au désir de M. le curé d'Isieux, lorsqu'on arriva près de l'église, la procession s'arrêta, les Frères en habit de choeur, les porteurs et le clergé y entrèrent avec la chasse qui fut déposée au milieu de l'église qui avait été ornée avec goût. Une foule nombreuse et recueillie s'y pressait, on exécuta un morceau de chant. Pendant l'entrée et la sortie la musique instrumentale joua de beaux airs devant l'église.
[31] La procession reprit ensuite sa marche et se dirigea vers la grande route de Saint-Chamond à Lavalla en passant sur la route du chemin de fer, pour remonter par cette route jusqu'au chemin qui conduit à la maison par lequel on descendit.
[32] Arrivée à la cour extérieure, la procession s'y arrêta. On y avait mis des chaises pour le clergé et les bourgeois et des bancs pour les Frères. La chasse fut déposée au milieu de la cour. Une multitude de spectateurs garnissait les collines voisines. Alors le P. Séon monta sur la galerie qui domine la cour et, d'une voix forte et sonore qui retentissait au loin, il fit un magnifique discours de circonstance qui fut écouté avec beaucoup d'attention et de recueillement.
[33] On se rendit ensuite à la chapelle où la cérémonie se termina par le chant du Te Deum et la bénédiction solennelle du T.S. Sacrement. La chasse resta exposée au milieu de la chapelle sous un beau dôme soutenu par 4 colonnes, pendant plusieurs jours et on y fit des prières en l'honneur du saint.
[34] Puis elle fut déposée sur un petit autel du côté de l'évangile. Un grand nombre de pieux fidèles de la ville et des environs y vinrent vénérer les reliques du saint martyr et les nombreux ex-voto qui sont auprès de la chasse attestent les faveurs multipliées qu'on a obtenues par son intercession.
[35] Nous trouvant dans un poste éloigné, nous ne pûmes assister à cette translation. Nous en prenons la description, en l'abrégeant, dans les papiers du C.F. François.
[36] Après la cérémonie, les musiciens, plusieurs ecclésiastiques ou notables dînèrent à la maison. Par l'ordre du C.F. Louis-Marie, économe, le F. Stanislas s'était procuré des biscuits, des massepains, etc., pour le dessert. Il les avait retirés dans un placard. Les postulants et les jeunes Frères de service les découvrirent, ils voulurent les goûter, les trouvèrent excellents et les mangèrent jusqu'au dernier. Au moment du dessert, le bon F. Stanislas les chercha vainement. Il n'était pas possible de s'en procurer d'autres, vu la distance de Saint-Chamond et ces MM. durent s'en passer. Le C.F. Louis-Marie et F. Stanislas n'étaient pas contents, mais le mal était fait. Les coupables furent admonestés d'importance et reçurent des avis propres à les faire triompher désormais de leur tentation de gourmandise.

Les Frères réclamés partout


[37] Le 3 juillet, le R.P. Colin communiqua les lettres que les Frères Joseph Luzy, Marie Nizier, Marie Augustin et Attale lui avaient écrit de l'Océanie. Il demanda des aides pour aller au secours de ces Frères.
[38] M. le curé d'Ambert demanda des Frères pour une école et un noviciat à Marsac. On lui réclama un an de répit. On lui envoya un F. Visiteur pour examiner l'emplacement et faire le plan de la maison à construire. Mgr. désirait ce noviciat et les supérieurs étaient bien aise de faire plaisir à Sa Grandeur188.

Convocation à la retraite


[39] Le 6 août, la circulaire suivante fut expédiée dans tous les postes.

"Nos T.C. Frères, L'ouverture de la retraite annuelle est fixée au dimanche 31 août. Les classes se termineront du 24 au 28 et la rentrée des Frères à la maison-mère se fera les 3 derniers jours de la semaine. Faites en sorte, je vous en prie, d'être tous arrivés le samedi soir afin qu'à ce moment la maison soit toute organisée et l'ordre parfaitement établi. Je recommande aux Frères directeurs d'apporter les livres d'office, manuels et autres livres de piété marqués dans la Règle et qui ne seraient pas à l'usage d'un Frère en particulier.



Les habits, les manteaux, les bas, les souliers et autres parties de l'habillement des Frères qui auraient été dans l'établissement doivent aussi être apportés à la maison-mère. Je tiens beaucoup à ces deux articles et je vous prie de ne pas y manquer.
[40] Je vous invite, N.T.C.F., à vous préparer à la retraite par un redoublement de ferveur, de régularité, pendant ce mois tout consacré à Marie, notre bonne Mère. Efforçons-nous de célébrer la fête de son Assomption avec une ferveur, une dévotion toute nouvelle. C'est la fête patronale de la Congrégation. Nous devons à cette occasion donner à Marie tous les témoignages possibles d'amour, de respect et de reconnaissance, nous renouveler dans sa dévotion et faire tout ce qui dépendra de nous pour mériter que cette tendre Mère continue à nous protéger tous, à nous assister et à nous bénir. Je désire que pendant l'octave de la fête, on récite tous les jours, le Veni Creator et le Souvenez-vous pour demander la grâce d'une bonne retraite et que tous les exercices ordinaires se fassent dans cette intention."

Charlieu


[41] Le collège universitaire de Charlieu venait de plier bagage, il n'avait plus aucun élève. On avait d'abord projeté de placer la cure dans le vaste bâtiment qu'il occupait. Réflexion faite, la municipalité se ravisa et voulut y installer un pensionnat primaire. Les classes de l'externat, dirigées par nos Frères, étaient à côté. En apprenant cette décision du conseil municipal, le C.F. Louis-Marie adressa la lettre qui va suivre à M. le maire, le 16 août:
[42] "M. le maire, Je viens d'apprendre que vous avez abandonné le projet de placer le presbytère au collège et qu'en ce moment votre désir serait de voir une bonne école et un pensionnat primaire s'établir et prospérer dans ce vaste et beau local. M. le maire, si tel est votre désir, j'ai l'honneur de vous proposer d'en confier à nos Frères l'exécution. Nous ferons, pour sa réussite, tout ce qui sera en notre pouvoir et j'ai la confiance, Dieu aidant, que nous ferons tout ce qui sera à désirer. Pour le pensionnat, nous prenons à notre charge tout le personnel que nécessitera la bonne tenue de la maison dans toutes ses parties. Nous nous engageons à donner à l'enseignement toute l'étendue et toute la variété que comporte l'instruction primaire supérieure et nous nous chargeons en outre de former le mobilier nécessaire au service de la maison.
[43] Quand aux sujets qui seront appelés à la diriger, nous ferons en sorte qu'ils ne laissent rien à désirer. Il est de notre intérêt autant que de notre honneur, en nous chargeant de votre maison, d'y donner tout l'élan et toute l'impulsion possible et par suite, de n'y placer que des sujets capables et dévoués. C'est à quoi nous nous engageons positivement et je ne crois trop présumer de nos ressources et de notre bonne volonté, en vous assurant que nous sommes en état, sous ce double rapport, de tenir nos engagements et de répondre à toutes les exigences.
[44] A l'égard des classes de l'externat, je vous ferai observer, M. le maire, que sans vouloir faire de leur gratuité une condition essentielle de l'arrangement que j'ai l'honneur de vous proposer, je ne doute pas néanmoins que cette gratuité ne soit pour l'établissement un puissant moyen de succès. etc..."
[45] Si la ville de Charlieu n'accepta pas l'arrangement qu'on lui proposait, elle fut vraiment trop exigeante.

Emission de vœux


[46] A l'issue de la retraite, la cérémonie des vœux fut présidée par le R.P. Cholleton: 33 novices firent le voeu d'obéissance, les vœux perpétuels furent émis par les Frères: Ruffin, Césaire, Arcade, Ladislas, Amos, Omer, Chérémond, Robert, Théodoret, Adelme, Delphin, Antolien, Léonard, Callinique, Hilaire, Osée, Brunon, Gamaliel et Emmanuël.
[47] Celui-ci rendit de grands services à l'Institut en inventant la recette pour l'arquebuse. Huit des autres se défroquèrent plus tard. L'ex-Arcade tomba foudroyé aux pieds de sa femme au moment d'entrer dans un train de chemin de fer à Perrache. L'ex-Amos fut le premier titulaire de l'école laïque, dite des caffres, à Firminy. On pouvait dire de l'ex-Delphin ce que le renard de la fable disait de la belle tête du buste189. Le F. Léonard remplaça le F. Spiridion à la cordonnerie, y réussit très bien pendant de longues années et leva ensuite le pied.
[48] A Saint-Paul, sous la présidence de M. Mazelier, 13 novices firent le voeu d'obéissance et 9 la profession, savoir: Frères Géraud, Adrien, Simon-Stock, Eudoxe, Victorin, Marie Gonzague, Roch, Edmond, Marius.
[49] Dans le nord, sous la présidence du curé de Saint-Pol, il y eut 4 professions, savoir: Frères Nizier, Gélase, Salomon, Pascal, futur Assistant.
[50] A la Bégude, la cérémonie des vœux fut présidée par Mgr. Guibert. Il y eut 13 obéissants et 16 profès, savoir: Frères François Boudet, Louis-Régis, Augustus, Andréas, Romanus, Henri-Marie, Philippus, Eligius, Claude, Symphorien, Pierre-Célestin, Epaphras, Jules, Jean-Chrysostome, Marie-Théodore et Jean-Louis.
[51] Bien qu'il eut vu l'union de mauvais oeil, le F. François s'était décidé à faire profession. On le laissa à la tête du pensionnat de Notre-Dame qu'il appelait son collèze, sa cère brebis.

Fondations


[52] Le 23 septembre, le C.F. François écrivit comme il suit à Mme la baronne d'Ailly:

"Mme la Baronne, Les Révérends Pères Maristes de Lyon viennent de m'apprendre que Mme la princesse de Borgèse a le projet de former un établissement de nos Frères dans la paroisse de Maignelay (Oise) et que c'est par votre honorable entremise qu'elle veut avoir nos conditions pour cet établissement. Mais je vous ferai observer, avant tout, Mme la Baronne, que le poste de Maignelay est placé à une trop grande distance de notre maison-mère pour que nous puissions consentir à y placer deux Frères seulement. Outre que ce serait trop les isoler, ce serait encore les mettre dans le cas, à la première indisposition de l'un des deux, de suspendre leurs classes et de se voir dans le plus grand embarras. etc..."


[53] On fonda cette année les maisons d'Allevard, de Châbons, de Quintenas, de Préaux, de Saint-Martin-en-Coallieux, de Saint-Martin-l'Estra et de Doizieu dans la Province de l'Hermitage; celles de Menduel, de Caderousse, de Tavel et de Pierrelatte dans la Province de Saint-Paul-3-Châteaux; et celles de Villeneuve-de-Berg, des Vans, de Vals et de Vernoux dans la Province de La Bégude.

Les Vans


[54] La petite ville des Vans avait possédé une école gratuite fondée par l'abbé Scipion-Vincent de Saint-Jean d'Elze du Boure par son testament du 20 juin 1708. Le F. René des Ecoles Chrétiennes avait eu la direction de cette école, en septembre 1711, dans une maison louée par la municipalité, moyennant 30 livres. La municipalité avait voté 75 livres pour le matériel scolaire, de 20 septembre. Voici sa naïve délibération:
[55] "Noble Louis du Boure, Seigneur de Brahit, chevalier d'Elze, ancien capitaine d'infanterie, conseiller du Roy, maire de la ville des Vans, a requis le bail estre passé à François Anglebert, menuisier de la ville des Vans, dernier survivant, pour faire cinq tables de la longueur d'environ une cane, de bois sapain, à quatre pieds chacune, et les transversants de bois chastagnier, à deux desquelles il y aura deux trous; plus deux grandes chaizes avec leurs marchepieds sapain; plus trante canes de bantz faits de coupes sapain pour l'escolle ou l'esglize pour les enfants; plus un cadre pain en noir qui sera fisqué à la muraille; plus quatre petits chaises, bois ou paille; plus le boizalge d'une petite cloche; plus le rabilhaige des tables estant vieilles de l'escole; et ce, en conséquence de la délibération du vingtiesme septembre dernier, en exécution du testament de feu Messire Vincens du Boure, seigneur de St Jean, prebtre, et au contentement du F. René, de la Société des Frères des Escolles Chrestiennes et gratuites, arrivé en ceste ville pour commencer les escolles de la petite jeunesse des habitants de la présente ville; et ce moyennant la somme de septante-cinq livres, suivant les offres faites aux enchères."
[56] Les deux Frères n'ouvrirent pas leurs écoles sans danger. Les huguenots nombreux dans la ville les assaillirent plusieurs fois dans leurs maisons et les menacèrent de mort. La municipalité réprima ces violences et les Frères purent continuer leurs classes sans entraves sérieuses pendant 81 ans. Les Frères des Ecoles Chrétiennes dirigeaient alors 22 écoles en France, 15 dans le Nord et 7 dans le Midi. Celle des Vans fut la dernière fondée par le Bienheureux de la Salle. Il dut se déguiser pour la visiter à cause des camisards190 qui infestaient encore le pays. L'abbé de Boure avait légué aux deux Frères une rente de 350 livres reposant sur les Etats de Languedoc. Ces Etats la réduisirent à 280 livres en 1720. Les Frères réclamèrent. La municipalité les éconduisit d'abord brutalement mais elle fut forcée enfin de leur voter 70 livres chaque année par l'intendant de la province.
[57] Les Frères purent continuer dès lors à faire tranquillement le bien aux Vans jusqu'au moment où l'Assemblée nationale vota la suppression des ordres religieux, le 18 août 1792. Ils ne furent même point molestés, même pendant le massacre des prêtres qui se fit dans la ville jusqu'au 20 novembre. Ce jour-là les Frères Celse et Stabbet déclarèrent à la municipalité qu'ils allaient se retirer. Au lieu de les maltraiter, la municipalité leur permit d'emporter de leur mobilier: une litoche, une paillasse, un matelas, un traversin, deux draps, une couverte d'été, des rideaux, une couverture laine de Montpellier, plus un sofa garni de paille, quatre chaises, une table, un chandelier, une autre paire de drap de lit, quatre serviettes, et huit tableaux, plus les effets à l'usage exclusif et personnel des dits ci-devant Frères consistant en chemises qu'ils ont dans la maison et en leurs habits. Elle leur fit solder 285 livres 17 sols dues sur leur traitement et 31 livres 12 sols pour fourniture de chandelles, de papiers, plumes, encre, huile, etc.
[58] Ainsi après une interruption de 53 ans, nos Frères allèrent reprendre l'oeuvre commencée par ceux des Ecoles Chrétiennes en 1711 aux conditions que nous expliquerons dans les annales de la maison des Vans.
[59] La maison acceptée par le F. Apollinaire, Visiteur, à Allevard, était commune aux Frères et à une veuve qui avait deux jeunes demoiselles. Ils étaient porte à porte, dans un corridor commun. Cette grave irrégularité emporta la vocation du premier directeur et celle de son cuisinier.

Saint-Didier au Mont d'Or


[60] Le 11 octobre, le R.F. Directeur général écrivit ce qui suit à M. Beaujolin, vicaire général de Lyon qui appuyait une demande:

"M. le Vicaire Général, La demande de M. le curé de Saint-Didier-au-Mont-d'Or nous arrive tout à fait trop tard. Tous nos placements sont faits et nos sujets disponibles se trouvent tous employés. Il nous est impossible de le servir cette année, à moins de supprimer quelque établissement déjà fait ou d'en ajourner quelqu'un de ceux qui sont positivement promis pour la Toussaint prochaine et où tous les préparatifs nécessaires ont été faits en conséquence. Une telle mesure serait aussi contraire à nos intérêts qu'à nos usages, et Mgr. est trop plein de bonté à notre égard pour nous obliger à la prendre. J'espère, M. le Vicaire Général, que vous voudriez bien faire part de notre position à son Excellence, et la supplier de permettre que nous n'acceptions pas l'établissement de Saint-Didier-au-Mont-d'Or.


[61] De plus, M. le Vicaire Général, je vous avoue qu'il nous répugne extrêmement de remplacer dans ce poste et sans qu'ils aient été prévenus, les bons Frères de Saint-Viateur. Si M. le curé a à se plaindre de tel ou de tel Frère de cette Congrégation, il me semble qu'il lui est facile, en s'adressant à son respectable supérieur, d'obtenir un changement et une amélioration. En pareille cas, nous ferions tout ce qui serait en notre pouvoir pour donner satisfaction à de justes réclamations, mais nous serions profondément peinés que, sans nous prévenir, on mit nos Frères de côté pour en appeler d'autres. Or ce que je redouterais pour notre Société, vous comprenez, M. le Vicaire Général, que je ne puis ni ne dois le faire subir à une autre Congrégation qui a les mêmes intérêts que nous et qui travaille pour le même but."

Demandes de Frères


[62] M. l'abbé Ferret, chanoine de Limoges, demanda deux Frères pour un orphelinat agricole. On lui répondit que l'on ne pouvait donner moins de trois Frères, qu'ils ne pouvaient être mélangés aux personnes du sexe dans la maison, mais que la Règle ne s'opposait pas à ce qu'ils reçussent la direction d'une administration ecclésiastique ou civile dans les choses matérielles.
[63] M. Henri, vicaire général du diocèse de Moulins, demanda deux Frères pour la sacristie de la cathédrale. On lui répondit que ce service était en dehors de nos Règles ainsi que les leçons de latin.
[64] M. le curé de Thiers allait perdre les Frères des Ecoles Chrétiennes parce que le conseil municipal voulait rendre leur école payante. Il nous demandait des Frères pour les remplacer. Le C.F. Directeur général lui répondit qu'il ne voulait pas faire à ces bons Frères ce qu'il ne voulait pas qu'on fît aux nôtres et que d'ailleurs il n'avait aucun sujet disponible.

Lorgues: Frères de Vendée


[65] Les Frères de la Vendée avaient accepté Lorgues que M. Aurran avait offert à notre pieux Fondateur. Ils y avaient un petit noviciat qui ne réussissait guère. De plus, ils avaient des écoles à Bargemont, aux Mées et à Montdragon. Trouvant ces postes trop éloignés, le C.F. Augustin, Supérieur général, nous les offrit avec ceux de ses Frères qui voudraient entrer dans notre Institut. Le C.F. Directeur général lui répondit en ces termes:
[66] "M.T.C. Frère, Je ne vois aucune difficulté à accepter la proposition que vous me faites dans votre honorée lettre du 9 du courant. Je vous sais bon gré de la confiance que vous me témoignez en me remettant vos établissements de la Provence et surtout en me confiant ceux de vos sujets qui voudront bien s'attacher à notre Société. Je vous prie de croire que nous aurons pour eux tous les égards possibles et que nous n'épargnerons rien pour qu'ils retrouvent auprès de nous toute la tendresse et l'affection que vous leur portez. Au reste, en venant chez nous, ils sont sensés ne pas abandonner votre Congrégation, car notre Société est une branche de la vôtre. C'est le même esprit qu'a présidé à leur fondation. Nous avons le même nom191, le même but et à peu près les mêmes Règles.
[67] Nous acceptons donc, M.T.C. Frère, vos propositions telles que vous nous les exprimez. Une chose seulement pourrait nous embarrasser, ce serait de remplacer tous vos Frères à la Toussaint prochaine, dans le cas où ils ne voudraient pas prendre parti chez nous. etc. ..."

Espoir malgré les décès


[68] Les demandes pour les fondations nouvelles furent cette année plus nombreuses encore qu'auparavant. Elles furent appuyées, pour la plupart, par les évêques, les vicaires généraux, ou par d'autres personnages influents. Les supérieurs durent se raidir pour ne pas compromettre les intérêts de l'Institut en acceptant plus de fondations que ne le comportait le nombre des Frères assez formés.
[69] Cent trente postulants prirent l'habit religieux cette année, savoir: 64 à l'Hermitage, parmi lesquels le C.F. Théophane, futur Assistant, puis Supérieur général et le C.F. Nicet, futur Assistant; 35 à Saint-Paul-3-Châteaux; 19 à La Bégude; 10 à Vauban et 2 à Saint-Pol-sur-Ternoise.
[70] Les Frères Xavier, Alexandre, Nazaire quittèrent cette vie dans la Province de Saint-Paul, et les Frères Henri, Joachin, Philémon, Apronien, Brieux et Jean-Joseph dans celle de l'Hermitage.
[71] Le dernier avait toujours été d'une simplicité et d'un dévouement admirables comme portier, comme chef de l'atelier des tisseurs, surtout comme règlementaire. Bien qu'il n'eût point fait d'étude, il avait une rare intelligence. C'est lui qui répondait le mieux au pieux Fondateur dans les catéchismes et les instructions qu'il faisait aux Frères. Comme nous l'avons déjà dit, le premier coup de l'heure lui trouva toujours la corde de sa cloche à la main.
[72] Le F. Marcellin le remplaça dans l'emploi de règlementaire et dans celui de tisserand. Il les fit pendant 30 ans avec non moins d'édification que son prédécesseur.

Etat financier


[73] Les postulants et novices avaient versé 21.343 fr. 55 dans la caisse du C.F. Louis-Marie et les établissements 65.427 fr. 75 pour vestiaire, prime ou caisse commune.
[74] Les dépenses alimentaires avaient atteint 32.497 fr. 25. Dans cette somme la farine figurait pour 14.349 fr. 70, la viande pour 4.944 fr. 60 et le vin pour 4.032 fr. 75. Il ne faut pas oublier que la maison avait été nombreuse et que les dépenses de la retraite étaient comprises dans ces chiffres.
[75] 43 ans nous séparent de cette époque. Nous voulons remarquer en passant que les choses ont grandement changé. Les dépenses alimentaires sont aujourd'hui à l'inverse de celles de 1845, à plus forte raison des précédentes. La viande d'une part et le vin de l'autre égalent présentement le prix du pain quand ils ne le dépassent pas. Nos successeurs reverront peut-être la sobriété et le bon marché de certaines substances des premiers temps de l'Institut. Nous le souhaitons sans l'espérer beaucoup.


Download 1,75 Mb.

Do'stlaringiz bilan baham:
1   ...   26   27   28   29   30   31   32   33   ...   79




Ma'lumotlar bazasi mualliflik huquqi bilan himoyalangan ©hozir.org 2024
ma'muriyatiga murojaat qiling

kiriting | ro'yxatdan o'tish
    Bosh sahifa
юртда тантана
Боғда битган
Бугун юртда
Эшитганлар жилманглар
Эшитмадим деманглар
битган бодомлар
Yangiariq tumani
qitish marakazi
Raqamli texnologiyalar
ilishida muhokamadan
tasdiqqa tavsiya
tavsiya etilgan
iqtisodiyot kafedrasi
steiermarkischen landesregierung
asarlaringizni yuboring
o'zingizning asarlaringizni
Iltimos faqat
faqat o'zingizning
steierm rkischen
landesregierung fachabteilung
rkischen landesregierung
hamshira loyihasi
loyihasi mavsum
faolyatining oqibatlari
asosiy adabiyotlar
fakulteti ahborot
ahborot havfsizligi
havfsizligi kafedrasi
fanidan bo’yicha
fakulteti iqtisodiyot
boshqaruv fakulteti
chiqarishda boshqaruv
ishlab chiqarishda
iqtisodiyot fakultet
multiservis tarmoqlari
fanidan asosiy
Uzbek fanidan
mavzulari potok
asosidagi multiservis
'aliyyil a'ziym
billahil 'aliyyil
illaa billahil
quvvata illaa
falah' deganida
Kompyuter savodxonligi
bo’yicha mustaqil
'alal falah'
Hayya 'alal
'alas soloh
Hayya 'alas
mavsum boyicha


yuklab olish