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Circulaire: Fr. Siméon, missionnaires



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1843




Circulaire: Fr. Siméon, missionnaires


[1] A l'occasion de la mort du F. Siméon, le C.F. François écrivit la circulaire suivante:
[2] "Notre C.F. Siméon, après nous avoir édifiés par sa piété, sa douceur et sa résignation durant la maladie dont il était affecté et dont il a supporté les douleurs avec une patience et une résignation admirables, surtout pendant les deux derniers mois qu'il est venu passer à la maison-mère, a enfin terminé sa vie par une mort dont les circonstances sont bien consolantes. C'est le jour de la Purification de la sainte Vierge qu'il a eu le bonheur de recevoir les derniers sacrements, après en avoir fait lui-même la demande. Une douce joie paraissait sur son visage et manifestait les sentiments de son cœur. Il se plaisait à répéter le beau cantique que l'amour et la reconnaissance inspirèrent autrefois au saint vieillard Siméon lorsqu'à pareil jour il tenait entre ses mains l'aimable enfant Jésus que Marie et Joseph présentaient au temple.
[3] Dès lors, ses pensées, ses affections, ses désirs ont été uniquement pour le ciel. Son état de souffrance devenait pour lui un état de joie lorsqu'il pensait au bonheur de jouir bientôt de son Dieu. La dernière nuit on l'a entendu s'écrier: "Mon Jésus, ce n'est pas assez souffrir pour mériter un si grand bonheur." Tout absorbé en Dieu, il exprimait ses sentiments par des aspirations ferventes et de pieuses invocations, s'adressant tour à tour à Jésus, à Marie et à Joseph, dans ces doux et affectueux colloques. On s'estimait heureux d'être auprès de ce bon Frère.
[4] Il est décédé le 6 février à 4 heures du soir. Nous l'avons enterré le 8 avec les cérémonies prescrites pour les Frères profès. Veuillez vous-mêmes accomplir fidèlement et avec piété ce qui est marqué dans notre sainte Règle pour le repos de l'âme de notre cher défunt.
[5] Pour le bon chrétien, pour le bon religieux la mort est le commencement de la vie. Dieu nous réserve à la mort la consolation de tout ce que nous aurons fait sans consolation pendant la vie et le plaisir de mourir sans peine vaut bien la peine de vivre sans plaisir. Mais la bonne mort est un chef-d’œuvre, il faut bien des coups d'essai pour réussir. Aussi la vie ne nous est donnée que pour nous préparer à bien mourir.
[6] Un nouvel évêque, Mgr. Douarre, évêque d'Amatha, nous a honoré de sa chère et agréable visite, le 13 février. Onze Pères ou Frères vont s'embarquer avec lui. Ils sont tous du diocèse de Clermont. Nous avons été aussi visités, le 16, par le R.P. Epalle qui est revenu de la Polynésie. Il nous a donné des nouvelles de nos Frères qui sont tous en bonne santé. Ils travaillent sans relâche et cultivent le terrain avec succès. Le P. Epalle demeurera quelques mois en Europe puis il retournera en Polynésie avec tous ceux qu'il doit emmener."
[7] Cette circulaire ne dit pas que le C.F. Directeur général n'avait connu la visite de Mgr. Douarre qu'au moment ou sa Grandeur avait frappé à sa porte. Tous s'étaient alors empressés de leur mieux. Mgr. avait été conduit à la chapelle. Il y avait fait une touchante allocution aux Frères et avait donné la bénédiction du Saint Sacrement. Les Frères que cet évêque emmena avec lui étaient ceux des Pères176.

Demandes de fondation


[8] Au R.P. Cholleton qui appuyait une demande de Frères, le Régime répondit ainsi:
[9] M. R. Père, Nous nous sommes épuisés l'année dernière par le trop grand nombre d'établissements que nous avons faits, ou pour mieux dire, qu'on nous a forcés de faire. Un développement trop subit nous deviendrait nuisible et nous avons besoin de fortifier nos établissements. Nous ne pourrions donc prendre de nouveaux engagements pour la Toussaint prochaine sans nuire essentiellement à notre Société. etc..."
[10] Mgr. Cart, évêque de Nîmes nous était dévoué. Il excitait ses curés à établir nos Frères dans leurs paroisses, à l'exclusion de tous autres. Sa Grandeur promit d'installer elle-même tous ceux que nous placerions dans son diocèse: elle tint parole. Pour mieux nous y fixer, elle chargea M. Boucarat, vicaire général, de demander des Frères pour l'école de Sommières et pour un noviciat dans cette petite ville.
[11] Le C.F. François remercia Mgr. de sa bienveillance pour notre Société, se dit tout disposé à donner les Frères demandés, mais il désirait connaître préalablement quelles conditions leur seraient faites, soit à l'école, soit au noviciat.

Viviers: vers la fusion


[12] Le 13 mars, le C.F. Jean-Baptiste écrivit ainsi au C.F. François:

"Si vous désiriez notre union avec Viviers, vous avez bien fait de m'y envoyer. Avant ma visite on n'y pensait plus. Si vous ne la voulez pas, ou du moins si vous ne la vouliez que plus tard, ma visite à Mgr. a été bien mal placée, car elle lui a fait naître de nouveau un grand désir de voir la fusion opérée le plus tôt possible, en sorte que sa Grandeur doit en écrire à notre bon Père supérieur cette semaine, afin de le prier de descendre à Viviers pour tout terminer de vive voix et avant Pâques. Il est possible même qu'au lieu d'une lettre, il envoie un de ses grands vicaires pour presser plus activement les choses.


[13] Obligé de prendre un parti à l'époque de la dernière retraite pastorale et croyant que nous ne voulions pas la réunion, Mgr. annonça à tous ses prêtres qu'il allait acheter une maison de noviciat et mettre à l'œuvre des Frères la même importance qu'à celle du séminaire diocésain et, à cet effet, il fit appel à la bonne volonté de tout son clergé. On lui répondit en lui promettant les fonds nécessaires. La maison avec la ferme qu'on est sur le point d'acheter, vaut 70.000 frs.
[14] La promesse que Mgr. a faite à son diocèse d'un noviciat, le rend plus exigeant qu'il ne l'eût été il y a 6 mois. La 1 condition de l'union sera donc le noviciat; la seconde, de maintenir les établissements déjà faits. Il y en a 14 dont un seulement est fondé. La 3 condition est de faire des établissements d'un seul Frère: on paraît même beaucoup y tenir. On demande aussi que nous soyons plus faciles pour les conditions des établissements, par exemple que nous abandonnions les frais de fondation, etc...
[15] Le noviciat de Viviers se compose d'une trentaine de sujets, Frères ou novices. Ils ont autant de Frères en exercices de sorte que la communauté est de 60 membres. Un bon nombre de ces Frères quitteront si l'union a lieu. Si elle s'était faite l'été passé, ils seraient tous partis. Pour moi, je n'ai rien promis à Mgr., je lui ai même dit que pour cette année, il nous serait impossible de lui donner un noviciat, attendu que nous en avions promis un à l'évêque de Nîmes. etc."
[16] Ainsi, d'après cette lettre, les Frères de Viviers se trouvaient dans une situation analogue à celle où se trouvaient ceux de Saint-Paul l'année précédente. Même nombre d'écoles, même absence de conditions solides dans ces écoles, une quarantaine de Frères et une vingtaine de novices ou postulants.
[17] Pour que l'union put se faire, il fallait que Mgr., ou mieux Messieurs Vernet et Géry, adoucissent beaucoup leurs prétentions.
[18] Le 17 avril, Mgr. écrivit en ces termes:

"M.T.H. Frère, J'ai reçu la lettre que vous m'avez adressée le 29 du mois passé. Le P. Colin avait eu l'intention de répondre à la mienne avant son départ pour Moulins. Je suis convaincu que l'union des Frères de Viviers avec les vôtres produirait les plus heureux résultats pour les uns et pour les autres. Mon diocèse serait une pépinière de vocations pour votre ordre, vous participeriez aux avantages d'une autorisation légale et les établissements des Frères de Viviers acquerraient plus de constance et de régularité.


[19] Le P. Colin, dans sa lettre, ne renvoyait pas aussi loin que vous, le moment où l'union pourrait se réaliser. Il m'a promis, après qu'il vous aurait vu, de prendre la peine de faire un voyage à Viviers afin que, dans une entrevue, nous puissions arrêter les bases de l'union. Soyez persuadés que si je tiens à quelques avantages pour mon diocèse, je comprends aussi parfaitement les conditions que doit exiger une congrégation. Je crois qu'il sera possible et même facile d'allier ces divers intérêts pour le plus grand bien de la religion.
[20] La maison que j'ai le projet d'acquérir pour y placer le noviciat est située dans une paroisse de 2.000 âmes, à une heure d'un très gros chef-lieu de canton, à une heure et demie d'Aubenas, l'une des principales villes de mon diocèse. J'éprouve quelques difficultés pour cette acquisition, j'espère, Dieu aidant, que je les surmonterai. J'attends le P. Colin dans le courant de l'été, après mon retour de la visite pastorale que je vais entreprendre."

Projet de noviciat: Sommières


[21] A Mgr. l'évêque de Nîmes qui insistait pour le noviciat et l'école de Sommières, le C.F. François répondit que le F. Visiteur avait été content de la maison offerte et des réparations que Sa Grandeur promet d'y faire exécuter, que le château offert pour un pensionnat était accepté avec plaisir...
[22] Le C.F. Directeur général envoya le règlement des noviciats à sa Grandeur et lui demanda s'il ne serait pas prudent d'obtenir l'autorisation du gouvernement pour le noviciat qu'elle voulait fonder avant de commencer les réparations du local. Mgr. goûta cet avis, mais le gouvernement lui refusa l'autorisation susdite. Ce projet fut donc ajourné indéfiniment.

Circulaire sur Marie


[23] Le 22 avril, le C.F. François envoya la circulaire - imprimée pour la première fois - que l'on va lire à tous les Frères.
[24] "N.T.C. Frères, A l'approche du beau mois de Marie, je me sens pressé de vous faire part des sentiments dont je suis pénétré et que je désire que vous ayez tous.
[25] C'est à Marie, vous le savez, que nous devons notre vocation religieuse, c'est elle qui nous a tous réunis dans la Société qui porte son nom. Je n'ai pas besoin de vous dire ce qu'elle a fait pour notre Congrégation en général, et pour chacun de nous en particulier. Vous connaissez les marques sensibles de sa puissante protection sur l'œuvre que nous sommes appelés à continuer. De quelles grâces et de quelles bénédictions n'a-t-elle pas prévenu notre bon et pieux Fondateur! Elle était sa Ressource Ordinaire, sa force et son refuge! Vous vous souvenez comme moi que Marie était toute sa richesse et qu'en elle il avait mis tout son espoir. C'est par sa grande confiance envers cette bonne Mère que, malgré les efforts du démon et les contradictions du monde, il a réussi à fonder une société religieuse qui donne aujourd'hui l'instruction religieuse à près de 1.500177 enfants.
[26] Marie continue, N.T.C.F., à nous donner chaque jour de nouvelles marques de sa bonté. Elle multiplie ses enfants, elle perfectionne son œuvre, elle l'étend, la développe. En même temps qu'elle éprouve notre confiance en retardant le succès de nos démarches auprès des puissances de la terre, elle entretient notre amour, excite notre reconnaissance en fournissant à point nommé tout les secours dont nous avons besoin sous tous les rapports et dans toutes les circonstances.
[27] C'est Marie qui a ménagé et consommé notre union avec les bons Frères de Saint-Paul-3-Châteaux, union sainte et salutaire qu'elle perfectionne tous les jours et qui, nous l'espérons, deviendra de plus en plus chère et précieuse aux uns et aux autres. C'est par Marie que nos établissements se soutiennent et se multiplient. C'est elle qui nous assure la faveur de nos seigneurs les évêques et de tout le clergé, qui nous conserve la bienveillance des autorités civiles, qui nous prépare en grand nombre de nouveaux établissements et qui se charge de remplacer par de bons et pieux novices les Frères qu'elle appelle à l'enseignement. Oui c'est à Marie que la Société doit son origine, sa conservation et ses progrès.
[28] C'est sa main qui conduit tout, qui soutient tout, qui dirige tout. Oh! que nous sommes heureux, N.T.C.F., d'être ainsi sous la protection continuelle de Marie, de reconnaître Marie pour première Supérieure et d'avoir en Marie tout notre appui, toutes nos espérances et toutes nos consolations.
[29] Mais, N.T.C.F., que les témoignages si sensibles de la bonté de Marie sur nous doivent nous attacher à elle et nous porter efficacement à l'aimer de tout notre cœur! Que notre confiance envers cette bonne Mère soit donc sans bornes comme sa clémence et son pouvoir! Que notre zèle pour la faire connaître et la faire aimer ne soit arrêté par aucune difficulté, ne recule devant aucun effort ! Pensons combien il est avantageux pour nous de propager la dévotion à cette tendre et bonne Mère. Il suffit de rappeler à ce sujet ce que disent les saints Pères et l'Eglise tout entière... N'oublions pas en outre, N.T.C.F., que le vrai moyen de faire du bien parmi les enfants et de les gagner à Dieu, c'est de les recommander à Marie et de leur inspirer envers elle une grande et solide dévotion.
[30] Recourons à cette bonne Mère dans toutes nos difficultés. Lorsque l'insouciance, la légèreté, l'insubordination viennent paralyser nos efforts, appelons Marie à notre secours. Elle aplanira les obstacles, elle excitera les indolents, fixera les inconstants et soumettra les rebelles; elle relèvera notre courage et bénira nos travaux. Oui, N.T.C.F., ayons toujours les yeux tournés vers Marie. N'allons à Jésus que par Marie. Faisons tout pour Jésus, en Marie et soyons de cœur, d'esprit et d'action de véritables Petits Frères de Marie."
[31] Suivaient plusieurs recommandations aux Frères de faire le mois de Marie le mieux possible avec leurs enfants, de s'appliquer à donner à ceux-ci une dévotion forte et vraie envers la sainte Vierge, de faire grandir cette dévotion en eux-mêmes en s'efforçant d'imiter cette bonne Mère.

Décisions diverses


[32] Le C.F. Directeur général ajoutait qu'il pensait communiquer aux Frères plusieurs points à ajouter à la Règle, mais qu'il voulait réfléchir et s'entendre auparavant avec les principaux d'entre eux.
[33] Il donnait ensuite une nouvelle classification des établissements en 25 districts, parmi lesquels sept n'avaient que leur chef-lieu.
[34] Enfin il décidait que le système métrique et le participe seraient traités par les Frères dans l'unique conférence de cette année. Le système métrique était tout nouveau. Les Frères le connaissaient peu et les différentes règles régissant le participe les embarrassaient souvent.

Situation à Saint-Paul-3-Châteaux


[35] Une lettre écrite par le C.F. Jean-Marie, en mai, nous apprend que le noviciat de Saint-Paul comptait 17 Frères y compris ceux de l'externat et 13 postulants. Les 15 maisons de la Province en avaient 39. Le noviciat n'avait pas d'aumônier. Le F. directeur était obligé de mener tout son monde à l'église paroissiale chaque matin pour entendre la sainte messe et à tous les offices du dimanche. Cela était fort gênant. Le C.F. ajoutait que les appartements et le mobilier étaient en très mauvais état, mais que sa bourse était constamment vide.

Carences dans l'enseignement


[36] M. Bravard, directeur du grand séminaire de Sens, demanda des Frères pour ce diocèse. On lui répondit ainsi, le 27 mai:
[37] "M., Je suis sensiblement affecté de l'état déplorable dans lequel se trouve l'instruction religieuse dans tout le diocèse de Sens. Je comprends que des établissements religieux pourraient faire un grand bien dans ce pays et je serais tout disposé à accepter les établissements que vous avez la bonté de nous offrir, si nous avions des sujets pour les remplir, mais il n'est que trop vrai que la moisson est grande et qu'il y a peu d'ouvriers. Cette année surtout nous sommes plus gênés que jamais à cause du grand nombre d'établissements que nous avons été forcés de faire à la Toussaint passée. Malgré notre bonne volonté, il nous est donc impossible de fournir des sujets au diocèse de Sens pour le moment, etc..."
[38] Les instituteurs étaient présentés par le comité communal, agréés par le comité d'arrondissement et nommés par le ministre de l'Instruction publique sous l'empire de la loi de 1833. Cette nomination se faisait parfois attendre pendant un an et plus, mais le titulaire avait pu exercer durant ce temps. Les Voltairiens n'étaient pas rares dans ces comités d'arrondissement et, poussés par l'université, ils accueillaient mal les pièces fournies par les Frères.
[39] En juin, le comité de Lyon refusa d'agréer les Frères Marie-Stanislas à Eculy, et Bruno à Neuville, sous prétexte que l'Institut n'était pas autorisé dans le département. Bien que ces deux Frères eussent leur brevet, on parvint difficilement à les faire agréer. Ce qui se produisait à Lyon s'était déjà produit et se produisit encore ailleurs.

Convocation à la retraite


[40] Le 27 juin, les Frères furent convoqués à la retraite par la circulaire imprimée qui suit:
[41] "N.T.C. Frères, Selon ce qui a été arrêté avec vous l'année dernière, nos vacances commenceront cette année le premier septembre. La clôture des classes et les distributions de prix pourront avoir lieu du 27 août au 3 septembre. La rentrée à la maison-mère se fera le 4 et le 5 de ce dernier mois. Nous espérons qu'on sera très exacts à arriver au jour marqué, qu'on aura soin de se conformer à tout ce que la Règle prescrit pour les voyages et les vacances et que chaque F. directeur se rendra à la maison-mère avec les Frères qui lui sont adjoints. Nous désirons qu'on apporte de chaque établissement les livres de piété et autres qui ne seraient pas nécessaires, ainsi que les vieux livres, les vieux habits, les bas, les souliers et autres objets dont on ne se servirait plus.
[42] Nos très C.F., afin d'attirer la bénédiction du bon Dieu sur les derniers jours de cette année scolaire et d'obtenir pour chacun de nous la grâce d'une bonne et sainte retraite, nous vous engageons à faire, avec les Frères de la maison-mère, une neuvaine de prières en l'honneur de Marie, notre bonne Mère. Nous la commencerons ici le jour de l'Assomption, fête patronale de la Société. Ce jour-là et pendant toute l'octave, nous réciterons le matin après la méditation, l'Ave maris stella. Chaque Frère fera dans l'intervalle des 9 jours une heure d'adoration devant le T.S. Sacrement, offrira une communion et, s'il le peut, jeûnera une fois.
[43] Nous avons été comblés de joie, N.T.C.F., en apprenant tout ce que vous avez fait pour bien célébrer le saint mois de Marie et inspirer à vos enfants une grande dévotion envers cette bonne Mère. Continuons, dans tous les temps, N.T.C.F., à nous montrer de zélés et fervents serviteurs de cette auguste Mère. Vous le savez, nous devons encore, par amour et par obéissance, lui consacrer le mois d'août d'une manière toute spéciale. Profitons de cette belle occasion pour nous renouveler et nous entretenir dans sa dévotion, pour nous affermir dans l'esprit de notre état et pour nous soutenir jusqu'à la fin dans la fidélité à tous nos devoirs."
[44] Suivait le choix d'une centaine de livres fait par les supérieurs, pour les distributions de prix et que le F. Louis tenait à la disposition des Frères directeurs.

Viviers: projet de fusion


[45] Le 4 juillet, Mgr. de Viviers adressa au R. P. Colin la lettre suivante:
"M. le Supérieur, Vous n'avez pas perdu de vue, je pense, le projet de réunion entre les Frères de Lavalla et ceux de Viviers. L'exigüité des bâtiments ne me permet pas de maintenir plus longtemps à Viviers le noviciat. Il faut que je le transfère ailleurs. On a mis en vente deux bâtiments qui me semblent propres à cette destination. L'un est un vaste château à deux lieues d'Aubenas, ville centrale et considérable de mon diocèse. L'autre est une grande maison neuve qui avait été bâtie pour un établissement public. Les propriétaires qui connaissent mes desseins pour le noviciat des Frères m'ont fait offrir leurs bâtiments. Avant de conclure l'achat de l'un de ces immeubles, je désirerais qu'un membre de votre congrégation les visitât et me donnât son avis sur la convenance, puisque ce sera vous, après la réunion, qui aurez la direction de cette communauté."
[46] Le 19 juillet, le C.F. François remercia son Eminence, le cardinal de Lyon, de la faveur qu'il venait d'accorder à l'Hermitage en permettant la bénédiction du S. Sacrement tous les jours dans l'octave de l'Assomption.
[47] Le 4 août, Mgr. Guibert annonça qu'il allait acheter et faire réparer la maison choisie par le F. Visiteur, à la Bégude. Il s'était entendu avec ce Frère pour les réparations, mais il voulait savoir si l'union serait faite et le noviciat installé dans cette maison dès que les réparations seraient terminées.
[48] Le 7, sa Grandeur avait changé d'idée: elle écrivit en ces termes:

"M.T.C.F., Voici un autre projet. On vient de m'offrir à Bourg-Saint-Andéol, qui est une des principales villes de mon diocèse, à une lieue et demie de Viviers, sur le Rhône, un local où je pourrai transporter mon petit séminaire établi dans la même ville. Alors les bâtiments qu'occupe actuellement cette communauté deviendraient libres pour le noviciat des Frères.


[49] Ces bâtiments sont vastes et l'on pourrait y loger deux cents personnes. Il y a deux maisons: l'une qui est proprement le séminaire, et l'autre qui est l'ancien collège appartenant à la ville, mais dont le diocèse a la jouissance à la condition, par moi, d'admettre dans l'établissement les externes de la ville. Pour le moment, le noviciat des Frères occuperait le collège qui est presque entièrement vide, parce que le séminaire n'a pas assez d'élèves pour remplir les deux maisons qui du reste ne sont séparées que par la rue et, dans deux ou trois ans, c'est-à-dire quand j'aurai fait exécuter les constructions et réparations nécessaires dans le local qu'on m'offre, les deux maisons vous seraient livrées.
[50] Habituellement, une seule suffirait pour vos novices, mais l'autre serait très utile pour le temps de retraites et des réunions extraordinaires. Il n'y a pas d'enclos, comme vous pensez bien, puisque cet établissement est placé dans l'intérieur de la ville, mais il y a des cours suffisantes pour les récréations et de vastes salles. Si plus tard il était convenable qu'on eut un jardin à la campagne pour but des promenades, ou pour l'utilité de l'établissement, on pourrait se le procurer. etc..."
[51] Le C.F. Directeur général répondit à Mgr. qu'il ne pouvait accepter les locaux offerts, attendu que le Bourg-Saint-Andéol était trop rapproché de Saint-Paul-3-Châteaux et que, à défaut d'un enclos, il fallait absolument un jardin suffisant pour un noviciat. Il aurait pu ajouter que la position était trop à l'extrémité du diocèse.
[52] Le C.F. François joignit à sa lettre les conditions qui lui semblaient et à ses Assistants, essentielles à l'union et que l'on peut résumer ainsi:

1 Les deux Congrégations seront également sous l'autorité du R.P. Colin, Supérieur général; 2 Les Frères de Viviers reconnaîtront l'autorité du C.F. Directeur général et de ses successeurs;

3 Les Frères unis suivront la même Règle;

4 Ils iront par trois, rarement par deux, dans les communes qui leur assureront 1.200 fr. pour trois et 1.000 fr. pour deux avec un mobilier de 500 fr. par Frère et une prime de 400 fr.;

5 Les fondateurs fourniront le matériel scolaire selon le plan de la maison-mère, un logement et des classes convenables avec cour et jardin;

6 Les Frères et leurs élèves auront des places gratuites à l'église;

7 Les postulants paieront 650 fr., y compris le trousseau;

8 Les Frères de Viviers adopteront le costume des Frères de Marie;



9 Avant la signature de l'acte d'union, on s'entendra pour l'administration et la propriété des biens fonciers et mobiliers.
[53] Le C.F. Directeur général terminait sa longue lettre en avouant naïvement à Mgr. qu'il ne voyait aucun sujet parmi nous qui fut capable de diriger les Frères de Viviers et il le pria d'ajourner l'union à l'année suivante.

Accroissements


[54] Le 13 septembre, à l'issue de la retraite, 41 novices firent le voeu d'obéissance. Les Frères Agape, Aidant, Anastase, Colomban, Conrad, Cécilien, Diogène, Esdras, Elpide, Festus, Félix, Fortunat, Faustinien, Eusèbe, Eléazar, Emile, Hyacinthe, Isaïe, Léonide, Marie-Stanislas, Marcel, Malachie, Optatien, Paphnuce, Platon, Pontien, Sylvestre, Agustin émirent les 3 vœux perpétuels à l'Hermitage et F. Firmin dans le Nord.
[55] La retraite de Saint-Paul fut close le 30 septembre. 10 novices y firent le voeu d'obéissance et 14 frères la profession, savoir: FF. Onésiphore, Martial, Basilien, Aleaume, Paul, Jean-Baptiste, Benoît, Victor, Xavier, Etienne, Léon, Laurent, Jean, Philibert.
[56] Les 4 premiers étaient descendus de l'Hermitage l'année précédente. Le F. Léon était un rude religieux dont la santé n'avait pu tenir à la Trappe. Il agissait comme si elle avait été excellente. Il répétait souvent: "Il vaut mieux être un bon cheval pendant 10 ans qu'une rosse durant 40 ans."
[57] F. Paul était le premier sujet reçu par M. Mazelier. C'était un religieux simple, allant droit au but.
[58] F. Jean-Baptiste était le savant des anciens Frères de Saint-Paul.
[59] F. Laurent, par ordre de M. Mazelier était allé fonder un noviciat à Embrun. Plus dévoué qu'habile il y avait échoué.
[60] F. Jean était le fils du Fondateur de Chaumont, Puy-de-Dôme, celui qui suscita ensuite des procès à l'Institut pour reprendre sa dot178.
[61] L'Institut fonda les maisons de Saint-Geoire, Lyon-Caille, Saint-Quintin-d'Isère, Chauffailles, [la] providence de Saint-Etienne, dans la province de l'Hermitage. Saint-Ambroix, Anduze et Mornas dans celle de Saint-Paul.
[62] La providence Caille fut fondée dans les bâtiments et sur les fonds laissés par les deux célèbres abbés de ce nom. Ils avaient eu l'honneur d'y recevoir Pie VII au retour du sacre de Napoléon I. C'est de la terrasse de cette maison que sa Sainteté bénit la ville de Lyon. Sa Sainteté avait été portée là par les deux abbés, ce qui donna lieu au dit-on: Le Pape porté par deux Cailles.
[63] L'école de Chauffailles fut fondée par le curé de la paroisse, M. Lambert, zélé protecteur de nos Frères dans le diocèse d'Autun et qui gouvernait tout dans sa nombreuse paroisse.
[64] Anduze n'avait que deux Frères. Le F. Visiteur alla les voir quelque temps après et les trouva disant leur office revêtus d'un surplis et d'une chappe. La plupart de leurs élèves étaient protestants et ce n'étaient pas les moins gentils. Ils apprenaient le catéchisme, disaient le chapelet et assistaient aux offices catholiques.

Viviers: hâter la fusion


[65] Mgr. Guibert écrivit ainsi au R.P. Colin le 13 septembre:

"M.T.R. Père, J'ai reçu, il y a quelques jours, une lettre du F. Directeur de l'Hermitage qu'il avait, je pense, concertée avec vous. Elle élevait des objections contre le projet de fixer le noviciat des Frères à Bourg-Saint-Andéol où la maison n'aurait pu avoir un enclos. J'ai donc renoncé à cette idée et j'ai conclu l'acquisition de la vaste maison que le F. Visiteur a vue près d'Aubenas. Outre l'enclos dont elle est entourée, j'ai acquis encore un vaste terrain qui est de l'autre côté de la route pour que nous ne soyons pas exposés au désagrément de voir les habitations s'élever vis-à-vis de l'établissement. Ce sera un second enclos dont les Frères jouiront. Le contrat est passé et l'acquisition est faite au prix de 60.000 fr.


[66] Dans la même lettre, le F. Directeur ne me laisse pas entrevoir l'époque à laquelle pourra avoir lieu la réunion projetée de nos Frères. Il serait nécessaire que je fusse fixé à cet égard. Je voudrais que cet acte coïncidât avec l'installation de la communauté dans la nouvelle maison. C'est à la Toussaint que le propriétaire sortira."
[67] Mgr. ajoutait que les Frères de Viviers étaient disposés à l'union, que les conditions posées par le C.F. François étaient acceptables et que, s'il en était besoin, il laisserait M. Géry comme aumônier et professeur du noviciat. Sa Grandeur insista pour que l'union se fit au plus tôt.
[68] Le 22 octobre, Mgr. écrivit au C.F. Directeur général dans le même sens. Il comptait que le noviciat serait installé à la Bégude le 1ier avril 1844. Il désirait que les réparations fussent présidées par un de nos Frères. Messieurs les curés du diocèse étaient enchantés de l'union et promettaient de nombreux et bons postulants.

Situation en fin d'année


[69] Pendant cette année, 57 postulants avaient pris l'habit religieux à l'Hermitage, 13 à Saint-Paul-3-Châteaux, 6 à Vauban et 1 à Saint-Pol-sur-Terrenoise.

[70] Durant cette même année les Frères Galmier, Siméon, Josaphat, Marc, Abbon, Héliménas, Ferdinand étaient entrés dans leur éternité.


[71] Les comptes du C.F. Louis-Marie se clôturaient cette année avec 100.792 fr. 35 de recettes et 91.365 fr. 65 de dépenses. La différence, 9.426 fr. 70 était dans sa caisse. Ainsi le budget de la maison-mère se grossissait chaque année avec le nombre des Frères et celui des établissements. Quant à l'inventaire on ne paraissait pas y penser, on vivait au jour le jour.


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fakulteti iqtisodiyot
boshqaruv fakulteti
chiqarishda boshqaruv
ishlab chiqarishda
iqtisodiyot fakultet
multiservis tarmoqlari
fanidan asosiy
Uzbek fanidan
mavzulari potok
asosidagi multiservis
'aliyyil a'ziym
billahil 'aliyyil
illaa billahil
quvvata illaa
falah' deganida
Kompyuter savodxonligi
bo’yicha mustaqil
'alal falah'
Hayya 'alal
'alas soloh
Hayya 'alas
mavsum boyicha


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