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1842

[1] Le 7 janvier, M. Bourdon, prédicateur, demande un Frère pour enseigner le français dans une école secondaire à Châlons-sur-Saône. Le C.F. François lui répondit que nos Règles ne permettaient pas d'employer ainsi aucun de nos sujets.



Souhaits de Bonne Année


[2] En réponse aux lettres de bonne année qu'il avait reçues des Frères, le Frère Directeur général leur adressa la circulaire qui suit, le 15 janvier:
[3] "N.T.C. Frères, Le divin Maître lui-même nous apprend par quelle prière et par quels vœux nous pouvons répondre aux souhaits heureux que vous nous adressez dans vos lettres de bonne année et vous faire connaître toute l'étendue de l'affection fraternelle et cordiale qui nous unit à chacun de vous. Vous les connaissez, N.T.C.F., ces dons précieux que le divin Sauveur nous enseigne à lui demander chaque jour et votre foi vous les fait regarder avec nous comme les seuls biens véritables et solides, comme les seuls à désirer.
[4] Notre Père... Que votre nom soit sanctifié! Sanctifier le nom du Seigneur, N.T.C.F., c'est le connaître, l'aimer et le servir, c'est, pour un Frère de Marie, répandre par tous les moyens possibles cette précieuse connaissance et cet amour pratique dans l'esprit et le cœur de la tendre jeunesse. Tel est le but de notre vocation. Nous n'avons embrassé la vie religieuse que pour glorifier Dieu dans nous par une vie sainte, et le faire glorifier dans les enfants par nos exemples et nos pieux enseignements.
[5] Heureux le Frère de Marie qui consacre à cette noble et unique fin tout son temps, toutes ses peines, toutes ses études et tous ses soins! Auprès de ce trésor tout l'or de la terre n'est qu'un peu de sable et tout l'argent du monde n'est que de la boue. C'est l'unique science que N.S. apprécie, c'est la seule que nous devons estimer. La vie éternelle, dit-il à son Père, consiste à vous connaître vous qui êtes le Dieu véritable et J.-C. que vous avez envoyé! Notre Père... que votre nom soit sanctifié!...
[6] Que votre règne! Le règne de Dieu, N.T.C.F., c'est la paix, la grâce et la sainteté, c'est la gloire et l'éternelle félicité. Hors de là il n'y a que néant et misère. Point d'autre bien solide, point d'autre bonheur véritable, point d'autre joie réelle. Que le Seigneur établisse donc dans chacun de nous le règne de son amour et de sa grâce, que toutes nos pensées, tous nos désirs et toutes nos oeuvres lui soient à jamais consacrées sur la terre et dans les cieux.
[7] Notre Père... que votre règne arrive! Que votre volonté soit faite! La volonté de Dieu pour les enfants de Marie, c'est l'observation des commandements, la pratique des conseils évangéliques, l'accomplissement de notre sainte Règle et l'éducation chrétienne et religieuse de nos chers enfants. Nous ne pouvons rien vous souhaiter de plus heureux ni de plus précieux qu'une fidélité constante à ces devoirs sacrés. Notre Père... Que votre volonté soit faite!
[8] N.T.C.F., recevons avec docilité ces enseignements que nous donne le divin Sauveur et soyons assurés qu'il nous distribuera largement le pain matériel dont nous avons besoin chaque jour, qu'il bénira nos travaux, oubliera nos offenses et nous défendra, nous et toute la Société, contre toute espèce d'ennemis et d'adversaires.
[9] Dans ce but, N.T.C.F., nous vous exhortons d'une manière toute particulière à vous donner à l'étude de la religion, de la vie et des mystères de N.S.J.-C., à l'enseignement des prières et du catéchisme et à l'observance journalière de notre Règle.
[10] Nous souhaitons aussi que tous les Frères s'appliquent d'une manière spéciale à se former une écriture modèle et que quelques-uns cherchent à détruire en eux les idées fausses et erronées qu'ils se sont faites des connaissances qu'un Petit Frère de Marie doit tâcher d'acquérir. Une connaissance approfondie et pratique du catéchisme, une belle écriture, une bonne lecture, un peu de grammaire et d'arithmétique, voilà ce qui nous convient et ce qui nous assure des succès. Au-delà nous ne devons étudier que pour obéir aux exigences des lieux ou du moment.
[11] Nous désirons que ces observations soient surtout comprises par les Frères directeurs et par ceux qui ont le brevet élémentaire. Vous savez tous que telle a été la marche de la Société pendant plus de quinze ans, que notre pieux Fondateur a toujours pensé de la sorte et que c'est le seul moyen d'attirer sur nous les bénédictions du bon Dieu et la protection de Marie. Si le Seigneur ne bâtit lui-même la maison, c'est en vain que travaillent ceux qui la construisent, etc."

Décès de F. Jean-Chrysostome


[12] Le 25 janvier, le C.F. François annonça ainsi la mort du C.F. Jean-Chrysostome:
[13] "N.T.C. Frères, Hier, 24 janvier, à 4 heures du soir, le bon Dieu a appelé à lui notre très C.F. Jean-Chrysostome. Veuillez faire au plus tôt pour le repos de son âme ce qui est prescrit dans notre sainte Règle à l'égard des Frères profès.
[14] N.T.C.F., la Société perd un bon et excellent Frère, la jeunesse, un pieux et habile instituteur, mais le ciel, nous n'en doutons pas, a reçu un nouveau prédestiné. Le bon Dieu l'a marqué au coin des élus en le faisant passer par le creuset des plus grandes souffrances et en lui donnant une patience proportionnée à l'étendue de ses douleurs. Depuis trois ans une violente affection de poitrine le consumait peu à peu.
[15] Mais pendant le dernier mois de sa vie, ses soufffrances ont été vraiment effrayantes et n'ont eu d'égal que son héroïque résignation. Pas un seul instant de sommeil, pas une position commode de quelques minutes seulement. Une toux déchirante et continuelle, des plaies profondes sur tout le corps, des accès de douleur jusqu'au délire dans l'énorne abcès de son genoux gauche et, au milieu de toute cette complication de maux, une entière confiance en Dieu, une soumission parfaite à sa divine volonté, un courage qui ne s'est jamais démenti. Mon Dieu!, répétait-il sans cesse, tout ce que vous voudrez, tant que vous le voudrez. Dix ans et plus si c'est votre sainte volonté. Jésus, Marie, Joseph, ayez pitié de moi.

Accroissements


[16] M. Colard, jadis influent dans l'administration lyonnaise, était l'un de ceux qui avait le plus contribué à exempter le C.F. Louis-Marie du service militaire. Il était, en 1842, chef d'institution à Eculy. Ayant conçu le bon projet de confier l'école communale de ce gros bourg à nos Frères, il les demanda à son ancien protégé. Celui-ci le remercia vivement, le 3 février, du service signalé qu'il en avait reçu et lui promit de faire en sorte de lui obtenir trois Frères pour le premier novembre suivant.
[17] Le 6 février, 16 postulants prirent l'habit religieux. Parmi eux, le C.F. Philogone, futur Assistant, le C.F. Placide, futur Visiteur et le C.F. Pémen, futur dessinateur et lithographe de l'Institut.
[18] Le C.F. François promit trois Frères à M. le curé de Bretueil, le 15 février, à condition que l'école serait gratuite et communale, que la prime serait de 1.300 fr., le mobilier de 1.500 fr. et le traitement annuel de 1.400 à cause de la distance.
L'autorisation en vue

[19] Le F. Directeur général ayant reçu une bonne nouvelle la communiqua à M. Mazelier en ces termes:


[20] "M. le Supérieur, Nous avons appris presque en même temps de vous et de M. Ardaillon, député de la Loire, la bonne nouvelle de notre prochaine autorisation. Sans doute que la faveur qui nous est annoncée n'est pas aussi étendue qu'on pourait le désirer, mais la Providence a ses vues. Nous recevons avec la plus vive reconnaissance ce qu'elle veut bien nous accorder en ce moment, bien persuadés que lorsque les besoins de notre oeuvre demanderont une plus ample reconnaissance, elle saura nous la faire obtenir. D'ailleurs l'important pour nous est d'être légalement constitué. Une fois que nous aurons l'existence, il nous sera bien plus facile de solliciter une extension.
[21] Nous sommes heureux, M. le Supérieur, de vous devoir166, après Dieu et notre bonne Mère, un bienfait si précieux et si longtemps désiré. Nous nous proposons de partir la semaine prochaine pour Paris afin de suivre notre affaire et de la faire arriver, autant que nous pourrons, à bonne fin. M. le Supérieur, nous vous prions de joindre vos instances aux nôtres pour obtenir de M. le ministre que les Frères soient reconnus sous le titre de Petits Frères de Marie de l'Instruction Chrétienne. Le doux nom de Marie nous est si cher et nous a procuré tant de faveurs jusqu'à ce jour que nous serions désolés si la Congrégation ne pouvait pas le porter dans ses rapports avec le Gouvernement.
[22] M. Ardaillon nous assure que M. le ministre lui a promis l'extension pour tous les départements où nous avons des Frères et même pour quelques autres. etc..."

Déception


[23] Voulant aider nos supérieurs à obtenir l'autorisation gouvernementale, M. Mazelier écrivit à M. Villemain, ministre de l'Instruction publique, qui lui répondit ce qui suit, le premier avril:
[24] "M. le Supérieur, Vous m'avez fait l'honneur de m'écrire pour demander conjointement avec les Petits Frères de Marie que cette Société soit réunie légalement à l'Institut des Frères de l'Instruction Chrétienne du diocèse de Valence et que la nouvelle congrégation ainsi constituée soit autorisée à tenir des écoles indistinctement dans tout le royaume.
[25] L'extension indéfinie que vous sollicitez n'est pas admissible. Votre Institut, réuni aux Petits Frères de Marie, pourrait, sans difficulté être autorisé à se livrer aux fonctions de l'enseignement dans le département de la Loire, où le Conseil général en a témoigné plusieurs fois le désir, mais cette mesure ne saurait être appliquée aux autres départements dont les Conseils généraux ne se sont pas prononcés sur la question. Elle serait impraticable notamment dans le département du Rhône, où le Conseil général a émis formellement l'avis que les moyens actuels d'instruction suffisent aux besoins du service. Je regrette, M. le Supérieur, que ces obstacles ne me permettent pas d'accéder aux [vœux] que vous aviez exprimés. Recevez, etc..."
[26] Voilà comment se réalisaient les promesses que M. Villemain avait faites à M. Ardaillon, à moins que celui-ci ne s'entendit avec celui-là comme le font deux larrons en foire. Si les lenteurs, les tergiversations et la mauvaise foi apportées dans cette affaire agacent le lecteur, qu'il s'en prenne au roi-bourgeois et à ses ministres voltairiens. Ils avaient une telle frayeur des Jésuites qu'ils en voyaient partout et qu'ils faisaient les plus grands efforts pour n'en être pas dévorés.
[27] Le ministre proposa de poser la question devant les chambres, mais le P. Colin ne fut pas d'avis que la demande d'autorisation leur fut soumise, disant que cela ferait trop d'éclat. Il allait se rendre à Rome afin de presser l'autorisation demandée pour ses prêtres et conseilla au C.F. François de faire prier et d'examiner s'il devait demander l'autorisation pour les Frères.
[28] Ainsi les démarches si nombreuses depuis 12 ans n'avaient obtenu du gouvernement que la tolérance de nos Frères dans le département de la Loire. Encore devions-nous cette tolérance au Conseil général qui, se basant sur les 28 écoles que nous avions dans le département, sur les 3.960 élèves qui les fréquentaient, sur les 20 communes qui nous demandaient des Frères, sur notre fusion récente conclue avec les Frères de Saint-Paul, renouvela le voeu que l'autorisation royale donnée à ceux-ci fut étendue au département de la Loire.

Situation de la Congrégation de Saint-Paul


[29] Donc, au point de vue légal, nous étions absorbés par les Frères de Saint-Paul-trois-Châteaux, tandis que, en réalité, c'est nous qui les absorbions. Ces Frères n'étaient qu'une quarantaine, quelques-uns même se retirèrent. Ils n'avaient que les 14 établissements de Châteauneuf-d'Isère, de Puy-Saint-Martin, de Saint-André-de-Roquepertuis, de Saint-Paul-les-Romans, de Montelier, de Rochegude, de Barjac, de Rivière, de Séhon-Saint-Henri, de Saint-Paul-3-Châteaux, d'Eyragues, de Courthézon, de Tulette et de Chaumont.
[30] La plupart de ces écoles étaient dans des conditions assez misérables et l'on fut obligé de fermer les 4 premières où les Frères ne pouvaient pas vivre, avant 1850167. Celle de Chaumont, fondée en 1839, par M. Bordet, pour la dot de son fils Jean qui avait pris solennellement l'habit dans cette maison, fut réunie à la Province de l'Hermitage. Frère Jean se défroqua en 1852, suscita des procès interminables à l'Institut pour recouvrer sa dot et la maison fut fermée.
[31] Les 13 autres postes firent partie de la Province du Midi168 qui était placée sous la forte main du C.F. Jean-Baptiste.
[32] Le C.F. Jean-Marie fut envoyé à Saint-Paul en avril comme directeur du noviciat avec les frères Alban, Onésiphore et Aleaumes.

Autorisation légale


[33] Dans le même mois d'avril, le C.F. Directeur général écrivit la lettre qu'on va lire à nos seigneurs les évêques d'Autun, de Viviers et du Puy. La recommandation de son éminence le cardinal de Bonald avait été demandée et obtenue de vive voix:
[34] "Monseigneur, L'année dernière, les Frères de Marie ont eu l'honneur de s'adresser à votre Grandeur pour la supplier de leur accorder le bienfait de sa protection puissante auprès du gouvernement à l'effet d'obtenir leur reconnaissance légale. Grâce à votre honorable et bienveillante recommandation, ils ont aujourd'hui l'espoir de voir leurs longues démarches couronnées de succès. M. le ministre de l'Instruction publique vient de leur écrire que l'approbation indéfinie qu'ils avaient sollicitée est inadmissible en ce moment, mais son excellence ajoute qu'une autorisation partielle pour quelques départements ne souffre pas de difficultés. Mgr., en offrant à votre Grandeur l'hommage de leur vive reconnaissance pour la faveur dont elle les a honorés, les Frères de Marie osent [en] solliciter une seconde de votre bonté paternelle.

Autorisation ecclésiale


[35] M. Colin, Supérieur général de la Société de Marie, au moment d'entreprendre, sur l'invitation de Sa Sainteté, deux nouvelles missions l'une dans la Cafrerie l'autre dans la Nouvelle Calédonie, se rend à Rome pour traiter de cette affaire. Il se propose de demander en même temps l'autorisation de la branche des Frères dont le but est d'accompagner et de seconder les missionnaires dans les pays étrangers et de tenir des écoles primaires dans les communes rurales et les petites villes qui ne peuvent avoir des Frères de la Doctrine Chrétienne et diriger les maisons de providence pour les jeunes orphelins.
[36] Mgr., nous supplions votre Grandeur de vouloir bien émettre, si elle le juge à propos, un avis favorable sur l'objet de notre demande et de nous accorder auprès de Sa Sainteté le bienfait de votre puissante et honorable recommandation.
[37] M. le Supérieur général se propose de partir vers le milieu du mois prochain, nous serions très reconnaissants envers vous, Mgr., s'il était possible à votre Grandeur de lui faire parvenir pour cette époque l'avis favorable que nous espérons de votre bienveillante charité169."

Vauban: noviciat


[38] Dans le même mois, 3 postulants prirent l'habit religieux à Vauban.
[39] Le P. Rigottier avait remplacé M. Beurier dans cette maison comme aumônier. Il s'appliquait à donner toute l'extension possible au pensionnat que l'on y avait établi depuis peu et réussissait à lui donner une assez belle renommée. Le noviciat n'y gagnait rien, car on employait les novices à vider les roses de nuit des pensionnaires, à décrotter leurs chaussures, à les servir à table, à faire leurs lits, à balayer leurs dortoirs et leurs classes, etc. Le bon Frère Cassien se récriait souvent contre cette servitude, mais le P. Rigottier faisait la sourde oreille. Il était parti pour la gloire et n'avait des yeux que pour son pensionnat. Trompés par les rapports, nos supérieurs le laissaient faire. Lorsqu'on voulut y mettre ordre, ce fut un peu tard.

Autorisation ecclésiale


[40] En mai, les supérieurs adressèrent la lettre suivante au cardinal Castracane à Rome.
[41] "Monseigneur, Les Petits Frères de la Société de Marie, établis à N.-D. de l'Hermitage, diocèse de Lyon, département de la Loire, se jettent aux pieds de votre Eminence pour la supplier en toute humilité de vouloir bien solliciter pour eux, de la bonté toute paternelle de N.T.S.P. le Pape, le bienfait de leur autorisation religieuse...
[42] C'est par l'ordre de M. Colin, Supérieur général de la Société, Mgr., et dans un sentiment commun de profond respect et de parfaite reconnaissance au souvenir de toutes les bontés dont votre Eminence honore la Société de Marie que, malgré leur extrême indignité, ils ont la confiance de déposer à vos pieds l'expression de leur très humble prière et de leur voeu le plus ardent, si votre Eminence daigne les accueillir et que par sa très puissante et très honorable entremise ils puissent mériter d'attirer sur la petite société les regards bienveillants de Sa Sainteté, il n'est rien, Mgr., qu'ils ne soient disposés à faire dans l'intérêt de la religion pour procurer à son Eminence combien ils seront reconnaissants d'une faveur si précieuse et si inestimable. Dans la confiance, etc..."
* * *
[43] Le 24 mai on fit une vêture à l'Hermitage: onze postulants échangèrent leurs défroques mondaines contre l'habit religieux des Petits Frères de Marie.
* * *

Enseignement du latin


[44] M. Duplay, successeur de M. Gardette d'immortelle mémoire, au grand séminaire de Lyon, adressa une demande à N.C.F. François au mois de juin. La réponse du C. Frère nous dira de quoi il s'agissait. La voici:
[45] "M. le Supérieur, Il y a déjà quelques jours que nos Révérends Pères de Lyon nous ont parlé du désir que vous auriez de voir donner par nos Frères dans quelques-uns de nos établissements, des leçons de latin afin de préparer et de favoriser les vocations à l'état ecclésiastique. Nous avons examiné ce projet avec toute l'attention qu'il mérite et en lui-même et dans ses rapports avec le but principal de notre Congrégation.
[46] Certainement nous ne pouvons qu'applaudir au zèle éclairé qui vous l'a fait concevoir. Il nous paraît tout à fait dans l'intérêt de la religion et de l'Eglise. Nous comprenons avec vous qu'on pourrait trouver dans les campagnes un bon nombre de jeunes gens pieux et encore innocents qui deviendraient, avec des soins et une éducation moins coûteuse, d'excellents sujets pour le sanctuaire. Il nous semble en conséquence qu'on ne peut trop désirer de voir réaliser le pieux projet que vous avez conçu.
[47] Actuellement peut-il s'accorder avec le but de notre Société et pourrons-nous nous en charger? Monsieur le Supérieur, ces questions nous paraissent bien difficiles à résoudre d'une manière affirmative. L'enseignement primaire des enfants des campagnes est notre but primitif.
[48] Le gouvernement ne nous tolère que sur ce pied-là. Lorsque nous avons sollicité notre approbation, la première difficulté qu'on nous a faite a été notre union avec des prêtres et la crainte que cette union donnait à l'université de nous voir enseigner le latin et [de] prendre des collèges. Si on s'apercevait - et pourrait-on ne pas s'en apercevoir avec cette foule d'inspecteurs et de malveillants - que nous enseignons le latin, c'en serait assez pour faire fermer toutes nos maisons.
[49] De plus pour donner ces leçons, il faudrait que nos Frères apprissent le latin. S'il en était ainsi, nous ne croyons pas qu'il nous fût possible de conserver nos sujets. Les plus pieux passeraient à l'état ecclésiastique, les autres prendraient parti dans le monde et dans les pensions universitaires. Déjà la maladie du latin, malgré que l'étude en soit interdite à nos Frères, nous en enlève plusieurs chaque année."

Demande de fondation: Toulouse


[50] M. Berger, vicaire général de Toulouse, demanda que des écoles et un noviciat fussent fondés dans ce diocèse. Le C.F. Directeur général lui répondit ainsi:
[51] "Monsieur le Vicaire Général, Nous avons reçu du P. Maîtrepierre, provincial de la Société de Marie, une lettre qui nous annonce que vous désirez avoir des Frères Maristes pour la direction de vos écoles dans les campagnes et même former dans le diocèse un noviciat de notre Société.
[52] Nous acceptons des écoles dans toutes les communes de France qui s'adressent à nous et remplissent nos conditions à proportion que nous avons des sujets disponibles. Lorsque nous recevrons du diocèse de Toulouse des demandes à cet égard, nous nous empresserons de les accueillir et d'y satisfaire aussitôt qu'il nous sera possible...
[53] Quant au noviciat que vous nous proposez, nous ne pouvons prendre aucune détermination avant de savoir sur quel pied vous le désirez et quelles en seront les ressources. etc..."
[54] Toujours en juin, M. Jean Jacquot, directeur du séminaire à Besançon, demanda à quelles conditions nos Frères étaient placés dans les paroisses. On lui envoya tous les renseignements nécessaires.

Frères de Viviers


[55] Le diocèse de Viviers possédait une Congrégation de Frères enseignants qui avait commencé en 1810, à N.-D. de Bon-Secours, pèlerinage célèbre en l'honneur de la sainte Vierge, situé près de Joyeuse. Cette congrégation avait été fondée par M. l'abbé Richard, desservant du sanctuaire, et un nommé Boyer, ancien Frères de Saint-Charles. Les commencements avaient été très pénibles et les progrès fort lents. La plupart des premiers Frères étaient rentrés dans le monde ou s'étaient fait nommer instituteurs laïcs.
[56] Après M. Richard, Messieurs les abbés Boisson et Rivière, sous la direction un peu vague de M. Vernet, vicaire général du diocèse, avaient cherché à organiser mieux et à faire progresser cette congrégation. Les bâtiments avaient été agrandis. On y avait établi un externat et un pensionnat qui avaient acquis une certaine renonnée grâce à l'absence presque totale de ces sortes d'établissements dans le pays en ce temps-là. Quelques écoles avaient été fondées, plusieurs n'avaient pas réussi. Le noviciat, sous le même toit que l'externat et le pensionnat, n'avait jamais été nombreux.
[57] Messieurs Richard, Boisson et Rivière, successivement trop occupés par les pèlerins, n'avaient pu imprimer à ce noviciat une marche, une discipline, un règlement assez énergique. Afin de pouvoir s'occuper plus directement de cette oeuvre, M. Vernet l'avait appelée à Viviers en 1837. M. l'abbé Géry avait été placé à la tête du nouveau noviciat. A cette date, nous l'avons vu, pour appuyer les Frères de Viviers, M. Vernet avait prétendu empêcher notre pieux Fondateur de placer nos Frères dans le diocèse170. Ses protégés ne réussissaient guère mieux dans la ville épiscopale qu'à N.-D. de Bon-Secours. Il commençait à comprendre que cette congrégation aurait de la peine à se soutenir. Nous en dirons les raisons en 1844.
[58] D'après une autre version, cette congrégation aurait commencé à Thueyts, en 1803, sous l'inspiration de M. Vernet et la direction de M. Boisson qui avait fondé un pensionnat en ce lieu. Ayant fermé son pensionnat en 1810, il alla rejoindre M. Richard à N.-D. de Bon-Secours, l'aida à desservir le pèlerinage, à réorganiser l'oeuvre des Frères et lui succéda en 1817.
[59] Mgr. Molin, évêque de Mende et de Viviers, autorisa cette congrégation en 1824. Elle obtint l'autorisation légale en 1826. M. Vernet gouvernait le diocèse sous l'autorité de l'évêque de Mende, depuis le concordat. Mgr. Bonnel fut nommé évêque de Viviers vers 1825171 et garda M. Vernet comme vicaire général. L'oeuvre des Frères continua à végéter à Notre-Dame jusqu'en 1837 où M. Vernet les fit descendre à Viviers.

Projet d'union


[60] Mgr. Guibert avait pris possession du siège épiscopal au mois de mars 1842. Sa Grandeur comprit vite que l'oeuvre des Frères n'était pas née viable. Elle écrivit donc à N.C.F. Directeur général172 pour sonder ses dispositions sur le projet qu'elle avait conçu de fusionner les Frères de Viviers avec les nôtres.
[61] Le C. Frère répondit ainsi à Mgr. au mois de juin173:

"Mgr., Je ne puis pas, sur le champ, répondre d'une manière précise à l'honorable lettre que votre Grandeur a bien voulu nous adresser en date du 23 de ce mois.


[62] Le projet d'union entre les Frères de Viviers et ceux de la Société de Marie est une question majeure et importante dont je dois référer d'abord à M. Colin, N.R.P. Supérieur général. Comme il se trouve à Rome en ce moment pour les affaires des missions de la Polynésie et pour l'approbation de la branche des Frères, nous aurons quelques jours à attendre avant d'avoir son consentement et son avis.
[63] Cependant, Mgr., je puis assurer d'avance à Votre Grandeur qu'en ce qui nous concerne, nous voyons avec joie et avec reconnaissance le projet de l'union. Nous sommes convaincus que si elle peut s'établir entre nous et les Frères de Viviers d'une manière parfaite et durable, que nous arrivions tous à avoir un même esprit et un même but sous les mêmes Supérieurs et les mêmes Règles, il en résultera un bien réel pour l'intérêt de la religion et nos Congrégations respectives. etc..."

Demandes de fondation: Avignon, Toulouse


[64] Le R.P. Cholleton qui s'occupait spécialement de nous demanda des Frères pour une providence d'orphelins de la part de M. Deschamps d'Avignon. Le C.F. Louis-Marie lui répondit de la sorte:
[65] "M.T.R. Père, Le P. Maîtrepierre est arrivé hier soir à l'Hermitage avec le C.F. Jean-Baptiste. Ce dernier s'est rencontré à Lyon au moment où le P. Maîtrepierre allait partir. Pour faire route ensemble il lui a fallu prendre les voitures presque à l'instant, de sorte qu'il n'a pu aller à La Favorite, vous présenter ses hommages et vous rendre compte de son voyage. Malheureusement l'autorisation est toujours à son même point. Les établissements du Nord vont très bien. Il en a arrêté, pour la Toussaint, deux autres qui sont gratuits et bien fondés.
[66] Comme le C.F. François est absent pour une dizaine de jours, que le F. Jean-Baptiste est tout fatigué, le R.P. Maîtrepierre pense que le voyage d'Avignon n'est pas possible en ce moment, d'autant plus qu'il nous serait impossible de trouver des Frères pour diriger tout de suite la providence de M. Deschamps.
[67] Nous désirons en outre savoir:

1 à quel âge on y reçoit les enfants;

2 jusqu'à quel âge on les garde;

3 à quoi on les occupe;

4 quelles sont les ressources de l'établissement;

5 à quel point les enfants sont intéressés dans le produit de leur travail;



6 si les Frères pourront diriger l'établissement selon nos Règles tout en rendant compte à l'administration sous les rapports du temporel, ou bien s'ils seront soumis à une administration comme pour nos providences de Lyon; etc..."
[68] M. Berger, vicaire général de Toulouse, revint à la charge pour le noviciat qu'il avait demandé. On lui répondit, le 16 juillet, que l'on désirait fonder quelques écoles auparavant dans le diocèse afin que nos Frères y fussent connus et que nous connussions nous-mêmes les us et coutumes des habitants.

Convocation à la retraite annuelle


[69] Le 25 août, les Frères furent convoqués à la retraite annuelle en ces termes:
[70] "N.T.C. Frères, Cette année, comme les années précédentes, les vacances commenceront le 28 septembre et la rentrée à la maison-mère aura lieu les trois jours suivants.
1 Nous recommandons aux Frères de chaque établissement de se rendre ensemble à la maison-mère. Personne ne peut s'en dispenser sans permission.
2 Les Frères pourront terminer leurs classes et faire leur distribution de prix du 18 au 28 septembre. Ils ne peuvent donner vacances avant ou après cette époque sans une permission positive et par écrit.
3 Les Frères auront soin de ramasser tous les vieux habits, les bas, les souliers, etc., qui sont dans leur établissement et de les apporter à la Maison-Mère.
4 Nous engageons de nouveau tous les Frères à recueillir soigneusement et à nous apporter tous les mémoires qui peuvent servir à l'histoire de notre cher et pieux Fondateur.
5 Les Frères Directeurs auront soin d'apporter une note exacte et légale des retenues exercées sur les traitements des Frères dans chaque établissement.
6 Les Frères sont invités à apporter avec eux tous les dialogues qu'ils peuvent avoir, même ceux qui ont été envoyés de la maison-mère, attendu que l'on n'a pas pu en garder le double. Si ces dialogues sont manuscrits on les fera transcrire pendant les vacances; s'ils sont imprimés et qu'on puisse facilement les trouver, on en prendra note, ou dans le cas contraire, on les fera aussi transcrire de manière que chaque Frère poura emporter l'original qu'il aura procuré.
7 Si dans quelques établissements, on n'avait pas encore rempli à l'égard des chers Frères Julien et Caste ce que prescrit notre sainte Règle pour les Frères profès défunts, il faudrait le faire avant les vacances.
8 Les Frères sont invités à faire, avant ou après la fête de la Nativité de la sainte Vierge, une neuvaine en son honneur pour obtenir la grâce de faire une bonne retraite. On récitera à cette intention, après la prière du soir, le Salve Regina avec les trois invocations: O Marie conçue sans péché - saint Joseph, père nourricier de Jésus et époux de la Vierge Marie - Nos saints Anges Gardiens, nos saints Patrons - Rep. Priez pour nous qui avons recours à vous (après chaque invocation). Le premier jour de la neuvaine on récitera de plus les litanes du Sacré-Cœur de Jésus, et le dernier jour, celles du Saint-Cœur de Marie.
9 On lira dans notre sainte Règle, etc...
[71] Nous espérons, N.T.C. Frères, que vous apporterez une attention particulière à vous conformer à ces diverses recommandations qui sont toutes pour le bien de la Société, et que notre réunion s'opérera, comme par le passé, dans la paix, la joie du Seigneur et la régularité."


Distribution de prix


[72] Comme on le voit, nos Frères faisaient des distributions de prix à leurs élèves à la fin de chaque année scolaire. Ils y faisaient débiter un compliment à M. le curé, à M. le maire ou aux bienfaiteurs, avec des fables et des dialogues. Ces dialogues étaient plus ou moins bien écrits. On les trouvait où l'on pouvait, le plus souvent chez les Frères des Ecoles Chrétiennes. Les populations étaient très friandes de ces cérémonies scolaires. Elles y accouraient en foule, surtout si on leur annonçait qu'il y aurait des facéties, des grivoiseries174, des morceaux comiques pour amuser les badauds. Nos Frères, comme ceux des autres congrégations, laissèrent bientôt les dialogues pour faire jouer des drames, des comédies, même des tragédies. Ces pièces furent souvent mal rendues par des acteurs trop jeunes, mais le parterre était très accommodant.
[73] On fit cette innovation ainsi que plusieurs autres sous prétexte de lutter contre les mauvaises écoles et d'attirer les enfants dans les nôtres. L'université poussa ses institutions dans la même voie. La lutte devint très ardente, les programmes furent très étendus et l'enseignement religieux y perdit beaucoup. Les congréganistes eurent ainsi fourni des verges pour se faire fouetter.

Demandes de fondation


[74] Le 27 août, on écrivit ainsi à M. le doyen de Saint-Pol-sur-Ternoise:
"M. le doyen, nous ferons tout notre possible pour envoyer les Frères de Beaucamps et de Lens vers les premiers jours de septembre, afin qu'ils puissent faire leur retraite avec les autres.
[75] L'établissement d'Hondschoote ne paraît pas être sur un bon pied. La seconde classe est trop petite. Les écoles ne sont pas entièrement gratuites ce qui nous contrarie beaucoup. Commencer un établissement sur ce pied, c'est risquer de ne pas réussir, ou au moins de n'obtenir qu'un demi-succès.
[76] Toutes nos écoles gratuites vont bien: elles sont pleines d'enfants. Toutes celles qui sont payantes sont en souffrance, difficiles à diriger et ont peu d'enfants. Aussi nous sommes presque déterminés à ne plus nous charger des écoles payantes, d'autant plus qu'on nous en offre suffisamment de gratuites. Dans plusieurs communes tout est prêt, on nous presse pour avoir des Frères. Vous comprenez, M. le Doyen, que dans cet état de choses le bien de la religon et nos intérêts nous obligent de préférer les établissements fondés à ceux qui ne le sont pas, etc..."
[77] Les écoles gratuites n'étaient pas toujours mieux fréquentées que les autres. Les parents pauvres n'ayant rien à payer, ne se faisaient pas scrupule de faire manquer l'école à leurs enfants. Les parents aisés tenaient davantage à l'instruction et, ayant de l'argent à débourser, ils voulaient le faire utilement.
[78] Le R.P. Colin recommanda l'ex-Clément qui voulait rentrer et conseilla de le placer à Saint-Vérand dont M. le curé demandait la fondation. Le R.P. appuya les instances de Messieurs les curés de Claveisolles, près Beaujeu, et de Montagny près Thizy. Les écoles de Claveisolles et de Montagny n'étaient pas offertes à des conditions acceptables et, malgré la recommandation du R.P. Colin, elles ne furent pas fondées.
* * *
[79] A l'issue de la retraite, présidée par le R.P. Cholleton, 11 postulants revêtirent l'habit religieux, 33 novices firent le voeu d'obéissance et 5 Frères firent profession, savoir: Frères Abrosime, Agathange, Eleuthère, Florien et Saturnin.
* * *

Tombeau du P. Champagnat


[80] Le jour de la clôture, les Frères se rendirent processionnellement au cimetière pour la bénédiction du mausolée que le Régime venait de faire ériger au pieux Fondateur. Le C.F. François le décrit ainsi:
[81] "Ce monument, de forme carrée, repose au milieu d'une pierre tumulaire qui couvre la tombe. Il se compose:

1 d'un bloc de granit de 1 m de côté sur 0,50m de hauteur, orné de trois petites moulures; 2 d'une base composée aussi de trois moulures;

3 d'un dé orné d'une couronne de marbre sculpté, de deux torches funéraires en relief et ayant 1,05m de hauteur et 0,50m de largeur;

4 d'une corniche surmontée d'un quadruple fronton, embellie de quatre cornes en fleur de lis et terminée par une urne funéraire surmontée elle-même d'une petite croix.


[82] Au-dessus de la couronne, et entre les deux torches est gravée sur le marbre l'inscription suivante: Ici repose Joseph, Benoît, Marcellin Champagnat - Prêtre Fondateur et Supérieur des Petits Frères de Marie - né à Marlhes le 20 mai 1789 - décédé à N.-D. de l'Hermitage le samedi 6 juin 1840.
Sont gravés un peu plus bas ces mots: Sit memoria eius in benedictione; et au-dessous, au milieu, est gravée une pensée.
[83] Remarquons en passant que les prénoms du pieux Fondateur sont écrits à rebours sur l'inscription ci-dessus. Il fallait écrire: Marcellin, Joseph, Benoît d'après son acte de baptême.

Demandes de fondation


[84] Sur les 55 demandes pour des fondations nouvelles, celles dont les noms suivent furent seules acceptées, savoir: Ecully, Grigny, Saint-Vérand, Saint-Martin-en-Haut, Frontonas, Chazelles, Saint-Pierre-de-Boeuf, Saint-Médard, dans la province de l'Hermitage; Beaucamps, Breteuil (externat), Lens, dans la province du Nord; Goudargues, Saint-Remèze, Montréal, Bouillargues, Le Buis et Livron, dans celle de Saint-Paul-3-Châteaux.
[85] Dans ces dernières localités, MM. les curés et les autorités civiles avaient posé pour condition qu'on leur enverrait des Frères de l'Hermitage et non de Saint-Paul. Les écoles fondées puis fermées par M. Mazelier avaient donné mauvaise opinion de sa congrégation à ces messieurs.
[86] Les Frères n'avaient pas été promis à M. Carles, curé de Bouillargues, pour cette année. Il les obtint par une ruse que nous voulons signaler ici.
[87] Il était venu à l'Hermitage, s'y était installé et avait déclaré qu'il n'en sortirait qu'avec les Frères qu'il demandait. Ayant accepté de chanter la grand'messe le dimanche, les Pères avaient dit la leur auparavant.
[88] Au moment de la chanter, M. Carles alla trouver le C.F. François et lui dit: "J'aurai des Frères ou bien vous n'aurez point de grand'messe aujourd'hui." Le C. Frère lui en promit donc et le C.F. Jean-Baptiste alla fonder lui-même cette maison175. Il y fit la cuisine et le catéchisme dans la première classe. M. Carles et son vicaire vinrent furtivement l'écouter et dire ensuite à leurs confrères: Si le cuisinier des Frères fait ainsi le catéchisme, nous devons baisser pavillon devant eux, nous autres prêtres.
[89] Le 12 octobre, Mgr. l'évêque d'Amiens appuya la demande que les administrateurs d'une providence adressaient au C.F. Directeur général. On écrivit à Sa Grandeur qu'il n'y avait plus aucun sujet disponible et [on] le pria d'attendre 2 ou 3 ans.
[90] On répondit de même à Mgr. l'évêque d'Autun qui demandait des Frères pour plusieurs paroisses. On lui insinua que les Frères de Vauban devaient suffire à son diocèse et que sa Grandeur pouvait fonder des écoles au fur et à mesure que ses Frères obtiendront des brevets.
[91] Mais Mgr. se plaignit de l'incapacité des Frères employés au noviciat et au pensionnat de Vauban. On promit de renouveler ce personnel en faisant remarquer à Sa Grandeur que l'Institut avait déjà dépensé 8.000 fr. à Vauban et que l'on ne s'attendait pas à cette dépense.
[92] M. de Narbonne voulait établir des Frères à Anduze, ville de 7.000 habitants (Gard), sur lesquels il n'y avait que 800 catholiques. Il se faisait appuyer par son éminence notre cardinal archevêque de Lyon avec lequel il était lié. M. l'abbé de Serre, neveu du cardinal, écrivit à nos Supérieurs au nom de son oncle. On lui promit des Frères pour Anduze au mois de mars suivant.
[93] L'hôpital de Clermont-Ferrand demanda un Frère par l'intermédiaire du P. Colin pour diriger les orphelins reçus dans cet établissement. On lui répondit que nos Constitutions s'opposaient à l'envoi d'un Frère seul.


Vêtures, décès


[94] Le 10 novembre, 4 postulants endossèrent l'habit religeux à Vauban.

Le 27 décembre, 13 jeunes gens firent autant à l'Hermitage.


[95] Dans le courant de cette année, la mort nous avait enlevé les Frères Guillaume, Jérémie, Honorius, Symphorien, Julien, Caste et Irénée.
[96] Le dernier était un simple manœuvre, très dévoué, très scrupuleux auquel on avait donné l'habit religieux à cause de son dévouement. Pendant les méditations il se plaçait près du bénitier à la sacristie et y prenait de l'eau bénite à chaque instant pour faire le signe de la croix. Se trouvant un jour au jardin, une femme qui s'était égarée, vint lui demander son chemin. F. Irénée qui ne l'avait pas encore aperçue, la regarda, fit un grand signe de croix et s'enfuit à toutes jambes. La pauvre créature s'en tira comme elle put. Ce bon Frère mourut par accident à la Grange-Payre, sous un éboulement, en travaillant dans une tranchée.

Situation financière


[97] Depuis le départ du C.F. Jean-Marie pour Saint-Paul, le C.F. Louis-Marie, Assistant, s'était chargé de l'économat de la maison. Il faisait un résumé chaque mois des recettes et des dépenses. Pour l'année 1842 le total des recettes fut de 97.594 fr. 45; celui des dépenses de 82.716,45, soit une différence en caisse de 14.878 fr. Dans ces recettes, le noviciat figurait pour 16.609,35.


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