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1854




La Côte-Saint-André


[1] Nous allons en finir, en antidatant, avec les embarras et les tiraillements incessants que la maison de La Côte donnait à nos supérieurs. Ce que nous en avons dit jusqu'ici explique assez la position qui avait été faite aux Frères dans cette maison.
[2] M. le maire offrait au C.F. Louis-Marie, ancien directeur, de vendre à l'Institut les vieux bâtiments donnés à la ville par MM. les abbés Rocher et Douillet. Cette offre n'était point désintéressée. Le but du maire était de nous vendre chèrement ce que nos Frères avaient acquis, en grande partie, par leurs sueurs, ce qui avait été injustement donné à la ville par M. Douillet. Il voulait arriver à rendre l'externat proprement dit, confié aux Frères depuis 3 ans, entièrement gratuit, sans fournir autre chose que la rente Rocher-Mermet qui est toujours de 566 francs.
[3] Le C.F. lui répondit, le 5 janvier, en ces termes : "Je suis disposé à entrer en accommodement avec la ville pour régulariser la donation de M. Douillet et asseoir le pensionnat des Frères d'une manière définitive, mais comme cet arrangement ne peut nous apporter que des charges très lourdes et nous entraîner dans des dépenses énormes. Je ne pourrai m'y prêter qu'autant que la ville nous fera des conditions très larges. Vous savez, M. le Maire, en quel état sont les bâtiments que M. Douillet a cédés à la ville et quelle en est la mauvaise disposition. Tout est à réparer ou plutôt à refaire presque à neuf. Ce ne peut donc être qu'un avantage très grand pour la ville que d'être débarrassée de l'entretien de ces maisons et une très grande charge pour nous que de l'accepter, même sous la condition de la nue-propriété qui n'est que factice pour nous, car elle conserve toujours sa condition spéciale et toute locale, ne nous apportant que des charges et des frais de toutes sortes.
[4] La ville ne peut pas songer à diminuer le traitement actuel des Frères par l'arrangement dont il s'agit. Il devra, au contraire, être augmenté d'autant plus que le tout repose uniquement sur le pensionnat dont le succès est toujours très chanceux. Dans tous les cas j'attendrai l'estimation de la propriété dont vous me parlez et les propositions qui en seront la conséquence."
[5] Du reste, on batailla pendant 12 ans, pour arriver à un arrangement. Il y eut des pourparlers, des allées et des venues à six reprises différentes, sans parler des tentatives du F. directeur actuel.
[6] La ville demanda d'abord 40.000 fr., puis 30,000. Les supérieurs en offrirent 20.000. Plus tard, la ville descendit à ce dernier chiffre, mais les supérieurs reculèrent à 16.000 fr., attendu que les bâtiments étaient allés en dépérissant. M. Camille Rocher, d'abord adjoint puis maire, mettait sournoisement des bâtons dans les roues. Il convoitait les susdits bâtiments pour en faire des dépôts de ses liqueurs. La ville tenait à nous imposer la servitude des externes, admis au pensionnat au taux de 6 fr. par mois et à perpétuité, ce que les supérieurs refusaient.
[7] On tomba enfin d'accord et un acte de vente fut passé, le 12 novembre 1866, en l'étude de Me Antelme, notaire à La Côte, notre ancien élève à Bougé. Par cet acte, la ville vendit à l'Institut les bâtiments, cours, jardin et dépendances qu'elle avait reçus de M. l'abbé Rocher en 1825, et de M. l'abbé Douillet en 1846, le tout d'une contenance de 53 ares. Elle garda à sa charge les 150 fr. de la rente viagère créée par M. Douillet en faveur de Marthe Cousin, sa bonne.
[8] Elle s'engagea à fournir 5 ou 6 litres d'eau par minute, aux Frères, lorsqu'elle créerait des fontaines publiques, à la charge par eux de prendre cette eau sur la limite de la propriété vendue.
[9] L'Institut s'obligea à payer 13.000 fr. pour le prix de la dite vente et, en attendant qu'il pût se libérer de ladite somme, à en fournir l'intérêt légal à la commune qui devait l'employer au traitement des Frères chargés de l'externat communal.
[10] Il s'obligea, de plus, à recevoir des externes à la pension moyennant le prix maximum de 6 fr par mois, à moins que les lois futures ou des événements imprévus ou majeurs ne l'empêchassent d'exécuter cette condition, auquel cas, il n'aurait dû aucune indemnité à la ville.
[11] Celle-ci lui laissa enfin la paix pendant plus de 20 ans.
[12] Cette question réglée, nous rétrogradons pour reprendre le fil de notre récit. Cette année 1854, en visitant les écoles de La Côte, nous allâmes voir M. C[ami]le Rocher, adjoint, plus que millionnaire et sans enfants, lequel nous dit gravement : "Vos supérieurs sont trop lésineurs. 50.000 fr. ne sont rien pour eux et ils arrangeraient bien la ville de La Côte." Nous lui répondîmes : "Je connais quelqu'un pour lequel 100.000 fr. ne sont pas plus qu'un sou pour nous. Il arrangerait beaucoup mieux la ville de La Côte s'il les lui donnait." M. Rocher nous regarda et prit un autre sujet de conversation.

Saint-Genis-Laval : projet de construction


[13] Dans sa circulaire du 24 février, le F. Supérieur donna d'abord les noms et fit le panégyrique de plusieurs Frères, surtout du f. Stanislas, décédés depuis la dernière retraite, puis il continua ainsi :
[14] "J'ai maintenant à vous dire un mot de notre construction de Saint-Genis-Laval. Nous serions dans l'intention d'en jeter les fondations cette année et d'en élever même une partie, s'il y a possibilité. Vous savez combien l'insuffisance de la maison-mère, pour les besoins toujours croissants de la Congrégation, rend urgente cette construction. Mais, pour l'entreprendre, il nous faut le concours le plus actif et le plus dévoué de tous les membres de l'Institut. On ne porte pas à moins de 400.000 fr. les dépenses auxquelles elle nous entraînera et, pour y faire face, nous n'avons que vos petites économies. La propriété de la Grange-Payre que nous avons vendue, a suffi à peine pour solder notre acquisition de l'année dernière.
[15] Redoublez donc et redoublons tous d'attention, d'ordre et d'économie dans le soin et l'administration des choses qui nous sont confiées, objets mobiliers, objets classiques, vestiaire, finances, de manière que les dépenses générales de chaque maison et les dépenses particulières de chaque Frère soient aussi réduites que possible. Notre intention n'est pas de vous demander aucune privation extraordinaire, ni de rien retrancher à ce que la Règle vous accorde à tous, surtout en ce qui concerne la nourriture, mais on peut toujours user des choses avec plus de soin, on peut éviter ou renvoyer certaines dépenses qui ne sont pas indispensables, on peut épargner les frais d'un voyage, d'une correspondance peu utile, diminuer les frais de bureau, faire enfin, un bon nombre de petites économies qui, répétées chaque jour, dans 240 maisons, par 12 à 1.300 personnes, donnent en définitive un résultat très important."

[16] Pour venir en aide à la construction, le C.F. engageait ensuite tous les Frères à une souscription, par eux personnellement ou par leurs familles, il pressait les postulants et les novices qui n'avaient pas encore acquitté le prix de leur noviciat de prier leurs parents de le faire au plus tôt, il demandait aux Frères directeurs de fournir 50 fr. par Frère, en sus du vestiaire, soit par leurs économies, soit par les secours qu'ils obtiendraient des personnes charitables de leurs localités.



Chapitre général : 3e session


[17] Il annonçait ensuite l'ouverture de la 3e session du Chapitre général, pour le 1er mai. C'est dans cette session que nos Constitutions devaient être examinées, discutées et votées.
[18] Le Chapitre général y décida que le chef de l'Institut aurait désormais le titre de Révérend Frère Supérieur général, qu'en lui parlant ou lui écrivant les Frères devraient le lui donner et, qu'en parlant de lui, ils devaient s'exprimer ainsi : le Révérend Frère Supérieur général, ou au moins : le Révérend Frère. Jusque-là, le titre régulier du C.F. François avait été celui de Directeur général. Il lui avait été donné par le pieux Fondateur lors de son élection en octobre 1839. Nous lui donnerons désormais la qualification de Révérend dans notre récit au lieu des termes : Directeur g[éné]ral, Supérieur ou C.F. François, dont nous nous sommes servis jusqu'ici.

Réclamations de M. Mazelier


[19] M. Mazelier qui avait déjà fait des réclamations à diverses reprises, adressa celle qui va suivre aux membres du Chapitre :
[20] "Mes T.C.Frères, C'est de la part de Mgr. l'évêque de Valence que j'ai l'honneur de vous écrire pour réclamer l'observation des clauses du traité d'union qui, il y a 12 ans, ne fit qu'une même Congrégation des Frères de l'Hermitage et ceux de Saint-Paul-3-Châteaux, sous le nom de Petits Frères de Marie de l'Instruction Chrétienne. Les deux articles principaux sur lesquels porte cette réclamation, sont la conservation de cette dénomination et la direction de la Province par un Provincial résidant dans sa Province. Ces stipulations sont si claires que, pour les reconnaître, il suffit de lire la délibération des Frères de l'Hermitage, du 19 novembre 1941 et celle de Saint-Paul-3-Châteaux, du 29 novembre, même année. Je mets ici, sous les yeux du Chapitre, un extrait de l'une et de l'autre, relatif à la réclamation de Mgr. l'évêque de Valence :
[21] Extrait de la délibération des Frères de l'Hermitage : "Intimement convaincus que cette union entre dans les desseins de Dieu et qu'elle servira à affermir et à développer le bien commencé par les deux Congrégations, assurés qu'en l'adoptant nous cédons aux voeux de tous les Frères de Marie, au nom desquels nous agissons, nous déclarons et nous arrêtons, pour le présent et pour l'avenir, que de la part des Frères de Marie, l'union entre eux et les Frères de l'Instruction Chrétienne du diocèse de Valence est définitivement et irrévocablement opérée et que désormais les deux Congrégations n'en feront qu'une sous le titre de Frères de Marie de l'Instruction Chrétienne.
[22] Il est entendu encore que le F. directeur provincial gouvernera sa Province, fera les placements et les mutations des Frères, inspectera les écoles, sauf le pouvoir du R. Père Supérieur général et du F. Directeur général qui demeure plein et entier, pour qu'ils en fassent usage dans le cas où ils le jugent nécessaire."
[23] "Lorsque je quittais l'Hermitage en portant cette délibération à mes chers Frères de Saint-Paul-3-Châteaux, je me souviens que le C.F. Jean-Baptiste me fit l'honneur de me dire : "Hé bien! voilà un article du Gouvernement bien décidé et conclu qui ne sera pas à faire lorsqu'on s'occupera de rédiger la Règle."
[24] Sa pensée était exprimée en d'autres termes dans la délibération même où il est dit immédiatement après l'article qui nous occupe : "Il semble encore, qu'à part les articles précédents, sauf la part de surveillance et de délibération que prendra, au conseil des Frères, dans les maisons de noviciat, le Père désigné par le Supérieur g[éné]ral, il semble qu'il sera de l'intérêt des Frères unis, de baser la Règle générale ainsi que le mode de gouvernement soit moral, soit matériel, spécial à chaque Province, sur ce qui se pratique chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, nos chefs et nos modèles dans la carrière de l'enseignement primaire, etc."
[25] Le reste de la réclamation de M. Mazelier n'était que la répétition de ce que nous avons déjà relaté.
[26] Une douzaine de membres du Chapitre demandaient le gouvernement provincial pour tout l'Institut, comme M. Mazelier le réclamait pour la Province de Saint-Paul. Le Régime s'y opposa si fortement que la majorité se prononça en faveur du gouvernement central.
[27] Le R.F. François reçut le titre de Supérieur général à la place du P. Colin qui ne garda ce titre que pour les Pères maristes, le Saint Siège ayant jugé que la charge des deux congrégations était trop forte sur une seule tête.
[28] Le R.P. Colin transmit cette décision dans les termes assez peu flatteurs pour les Frères : "On m'a déclaré à Rome, dit-il, qu'il ne convient pas de lier l'âne avec le boeuf..."

Réponse du Fr. Louis-Marie


[29] Le C.F. Louis-Marie répondit à M. Mazelier, au nom du Chapitre, en ces termes :
[30] "M. le Chanoine, Le Chapitre g[éné]ral des Petits Frères de Marie, dans sa séance du 15 mai, a pris connaissance de la lettre que vous lui avez adressée le 4 du même mois au nom de Mgr. l'évêque de Valence. Vous connaissez déjà, M. le Chanoine, avec quel respect il a accueilli les réclamations que vous étiez chargé de lui faire de la part de Sa Grandeur et tout le désir qu'il a manifesté d'y faire droit, autant qu'il dépendait de lui.
[31] Le premier objet de votre lettre était qu'en exécution de l'article concernant notre acte d'union avec les Frères de Saint-Paul, il y eut dans chaque Province de l'Institut, un directeur chargé de l'administration sous la dépendance du F. Supérieur. Je suis heureux de vous dire, M. le Chanoine, que le Chapitre a respecté cette clause de notre union en attachant à chaque Province un Assistant dont la fonction propre sera de la diriger, de faire les placements des Frères, de recevoir leur compte de conscience, de présider la retraite, de pourvoir enfin à tous les besoins de la Province, en s'entendant avec le Supérieur.
[32] Il est vrai que la résidence habituelle de ces Assistants n'est pas obligatoire aux termes de la Règle, mais ses fonctions le mettant dans l'absolue nécessité d'avoir une connaissance parfaite de tous les sujets, de toutes les maisons et de toute la Province, il sera, par lui-même, dans l'obligation rigoureuse de s'y trouver très souvent et même longtemps, chaque année et ainsi, il aura et il remplira en réalité toutes les attributions et toutes les fonctions de directeur provincial.
[33] Le grand avantage que cet Assistant provincial nous semble avoir sur un Directeur provincial, c'est d'abord qu'il fait partie du conseil intime du F. Supérieur et s'inspire directement de ses pensées et de ses vues, ce qui mettra nécessairement beaucoup plus d'unité dans le gouvernement. C'est ensuite, qu'il est nommé par le Chapitre général et pour la vie du Supérieur et qu'ainsi il aura beaucoup plus d'autorité sur les Frères et obtiendra plus facilement leur confiance qu'un simple directeur provincial, révocable à volonté et dont l'administration triennale pourrait tout au plus se répéter une fois sans interruption.
[34] Ici il y a une remarque très importante à faire. C'est que les Frères étant distribués par deux, par trois, par quatre ou plus dans les établissements, il n'est pas possible qu'ils s'ouvrent de leurs peines et de leurs dispositions intérieures à chaque directeur local, ce qui ferait qu'un tiers des membres de l'Institut pourrait recevoir les comptes de conscience, chose absolument inadmissible. Cependant, ce compte de conscience, cette ouverture de coeur est essentielle à la bonne direction des Frères. Elle en est l'âme et la vie et nous pouvons affirmer après une expérience de 15 ans, que tout le succès de la Congrégation n'est dû et ne tient qu'à cette pratique heureusement établie parmi les Frères. Il était donc indispensable de donner à chaque Province un frère qui, par sa position stable et assurée par des qualités bien connues des Frères, pût leur inspirer toute confiance et leur faciliter la pratique de ce compte de conscience toujours très pénible à la nature.
[35] Or l'Assistant seul nous paraît dans ces conditions puisque seul il est nommé par la Congrégation et pour toute la vie du Supérieur. C'est cette considération qui a fait la plus forte impression sur tous les membres du Chapitre et nous avons la confiance qu'elle sera approuvée par Mgr. et par M. le Chanoine auxquels nous la soumettons en ce moment.
[36] Du reste, en dehors de l'Assistant provincial quoique sous la direction qui est toujours celle du F. Supérieur g[éné]ral, le Chapitre a largement pourvu à tous les besoins de chaque Province. D'abord, il a établi dans chaque noviciat un f. directeur chargé de la réception des postulants, de leur admission à la vêture, de leur renvoi au besoin, de l'admission aux voeux et de tout ce qui concerne l'administration de la maison provinciale et le temporel des Frères qui en dépendent. Ce Frère a également autorité sur tous les Frères de la Province, de manière à pourvoir à tous les besoins urgents qui se présentent, à voir, dans l'occasion, chaque Frère et chaque maison et à régler tout ce qui ne serait pas selon la Règle.
[37] En second lieu, dans chaque Province il doit y avoir un F. Visiteur y résidant pour voir en détail toutes les maisons et tenir le F. Supérieur au courant de ce qui s'y passe, pour régler lui-même, par des ordonnances qu'il fait dans l'acte même de sa visite, tout ce qui intéresse le succès et l'observation des Règles.
[38] Enfin, dans chaque district nous aurons un Frère des quatre voeux qui puisse, au besoin, donner ses conseils à ses confrères, faire ses observations au F. Supérieur et contribuer à maintenir la régularité dans les maisons qui lui sont désignées.
[39] Ce sont ces diverses mesures, M. le Chanoine, qui nous paraissent remplir la clause de notre acte d'union, relative à l'administration des provinces, sinon quant aux termes ou à la forme, du moins quand au fond et à l'esprit.
[40] Nous vous supplions de vouloir bien les soumettre à Mgr. et à exposer à Sa Grandeur la pensée et le voeu du Chapitre sur cette importante question. Son intention n'a jamais été de casser, de sa propre autorité, l'article de nos conventions dont il s'agit, sans la participation de l'autorité ecclésiastique qui l'avait sanctionnée. Tout son désir, au contraire, a été de le remplir de la manière la plus avantageuse possible pour tous les Frères et, il faut le dire, tous, tant ceux du Midi que ceux du Centre et du Nord, ont été unanimes à émettre le voeu qu'il plût à Mgr. d'agréer les légères modifications qui y sont faites. Nous les proposons à Sa Grandeur en toute humilité et nous avons la confiance, M. le Chanoine, qu'en portant le voeu du Chapitre et l'hommage de son profond respect et de sa religieuse soumission, vous obtiendrez qu'ils soient favorablement accueillis.
[41] Quant au second objet de votre lettre, M. le Chanoine, le nom à porter par les Frères unis, vous savez qu'il n'a pas été en notre pouvoir de le faire figurer dans le décret de notre autorisation par le Gouvernement. Ce décret a été rendu sur deux avis de l'ancien conseil de l'université, l'un du 28 février 1834, l'autre du 12 janvier 1838 et tous les deux ne parlent que des Frères de Marie.
[42] Le Gouvernement a tenu essentiellement à nous conserver ce nom qui nous distinguait de toutes les autres congrégations déjà autorisées et aujourd'hui il nous est impossible d'en prendre un autre sans compromettre gravement les intérêts de l'Institut, tant pour l'exemption des sujets que pour les donations qui peuvent nous être faites.
[43] Ici, il faut reconnaître une disposition particulière de la Providence qui a réglé les choses sans nous et malgré nous, comme elle l'a fait à Rome pour notre dépendance du Supérieur g[éné]ral des Pères Maristes. Cette dépendance que nous donnions comme un des principaux motifs et une des conditions essentielles de notre union, la Cour de Rome l'a rejetée comme impossible et contraire aux vrais intérêts de la Société.
[44] J'ai la confiance, M. le Chanoine, que cet exposé vous rassurera parfaitement, ainsi que Mgr., sur la droiture de nos intentions et de celles du Chapitre. Notre désir à tous est de rester toujours très soumis à l'autorité ecclésiastique par laquelle seule nous pouvons exister. C'est l'esprit propre de notre Congrégation, c'est celui dans lequel vous avez formé vos Frères de Saint-Paul, comme M. Champagnat y a formé ceux de l'Hermitage. J'ai le ferme espoir que, par la miséricorde de Dieu et la protection de Marie, la Congrégation ne s'en écartera jamais."
[45] Cette lettre sent la main du C.F. Louis-Marie qui la rédigea. Nous ne savons si Mgr. de Valence et M. le Chanoine Mazelier en furent satisfaits. S'ils avaient réclamé encore, ils se seraient montrés réellement trop exigeants.

Fr. François appelle à l'aide


[46] Les maisons et les sujets étaient devenus nombreux, l'administration en devenait de plus en plus compliquée et les membres du Régime ne pouvaient plus suffire. A ses fonctions de Supérieur g[éné]ral, le R. Frère joignait, depuis une dizaine d'années, celles d'Assistant de la Province du Nord. Ses maux de tête étaient de plus en plus nombreux, les embarras et les complications des affaires lui devenaient de plus en plus pénibles.
[47] Pendant cette session, il fit réunir tous les capitulants à l'insu de ses deux Assistants pour leur déclarer son intention de se décharger d'une partie de l'administration sur un F. Vicaire et les pria de lui désigner, sous billets fermés, celui de ses deux Assistants qu'ils croyaient le plus propre à cette fonction. En apprenant cette consultation, les CC. FF. Louis-Marie et Jean-Baptiste ne parurent pas contents. Le Révérend réunit les billets qu'il avait demandés, mais il n'en communiqua pas le résultat.
[48] Avant de clore cette 3e et dernière session du Chapitre, il demanda qu'on lui nommât un 3e Assistant. L'élection se fit selon les Constitutions qui venaient d'être votées et le C.F. Pascal fut élu. Après avoir dirigé la maison de Digoin pendant 2 ans, le Révérend l'avait placé à la tête du noviciat de l'Hermitage, en 1852, pour succéder au F. Aidant, envoyé à Vauban.

Fr. Avit se justifie


[49] L'annaliste se permet d'ouvrir ici une parenthèse pour éclairer un fait qui l'intéressait personnellement, qui fut alors assombri et qui servit de thème pendant longtemps à des conversations plus ou moins malveillantes.
[50] Il était seul Visiteur depuis 8 ans. Les visites, les fondations nouvelles, l'organisation de la comptabilité, des études et des concours des Frères et des élèves avaient tellement pris tout son temps, qu'il ne lui avait pas été possible de lire les projets des Règles, du Guide et des Constitutions, longuement préparés par le Régime. Il avait assisté à tous les conseils lorsqu'il était à l'Hermitage, mais il n'avait pas été question de ces projets dans ces conseils. Il n'avait donc eu aucune occasion d'émettre son avis.
[51] Un des Assistants l'avait prôné devant les principaux Frères de sa Province comme étant seul assez préparé aux fonctions d'Assistant. Plusieurs de ces Frères le lui avaient dit et répété jusqu'à l'importuner. Connaissant bien tous les membres du Chapitre, l'annaliste n'était pas assez stupide pour ne pas comprendre quel rôle il devait jouer pour arriver à être nommé Assistant, s'il eût eu l'ambition qu'on lui supposait. Il préféra dire sa pensée sur les divers articles des projets susdits à mesure qu'ils arrivaient en discussion sans examiner quels en seraient les résultats pour lui.
[52] Le jour de l'élection, les deux tiers des voix se portèrent sur le C.F.Pascal. Après la séance, le même Assistant qui avait prôné l'Annaliste alla le trouver dans sa chambre et lui dit : "La Providence a bien arrangé les choses. Elles auraient tournées autrement si vous aviez moins parlé. - J'ai agi selon ma conscience, lui fut-il répondu et sans me soucier de la charge d'Assistant."
[53] Deux capitulants quittèrent l'Institut peu après. Une certaine rumeur prétendit que l'annaliste ne tarderait pas d'en faire autant. Il continua ses visites encore une année, après laquelle il demanda à se reposer et accepta la direction du pensionnat de Digoin, bien qu'il connut la triste situation de cette maison où il ne se reposa point du tout. Lorsque, à l'issue de la retraite de 1856, il se leva pour aller émettre le voeu de stabilité aux pieds de l'autel, il y eut un remuement presque général d'étonnement... Bien des langues durent avouer qu'elles s'étaient trompées, mais les préventions continuèrent encore de siéger dans certaines têtes pendant assez longtemps.
[54] Nous reprenons le fil de notre récit : Le nouvel Assistant fut d'abord chargé de la Province du Nord afin que le Révérend pût se reposer un peu en ne gardant que la direction générale. Encore laissa-t-il les embarras officiels à ses Assistants, se réservant les exercices de la vie intérieure et la direction religieuse de l'Institut.

Suites du Chapitre


[55] Le Chapitre g[éné]ral ayant rempli sa mission en trois sessions par le vote des Règles communes, du Guide des Ecoles et des Constitutions, se déchargea du mandat qu'il avait reçu et termina ses séances par la lettre suivante qu'il adressa à tous les Frères :
[56] "Mes TT. CC. Frères, Le 19 mai dernier, nous avons heureusement terminé l'examen des Constitutions et des Règles du Gouvernement de l'Institut. Le mandat que vous nous aviez donné est donc rempli et nous n'avons plus qu'à faire des voeux pour que les Règles que nous venons d'arrêter et de fixer produisent les fruits de grâce, de salut et de perfection que nous avons lieu d'en attendre." (Voir le reste dans les Registres capitulaires).
[57] Ainsi se termina le premier Chapitre g[éné]ral proprement dit de l'Institut. Pendant sa tenue, Mme la comtesse de la Grandville, insigne bienfaitrice de la Congrégation, avait honoré l'Hermitage d'une visite. Elle avait désiré voir les Capitulants réunis et assister à une de ses séances. Le Révérend avait cru devoir lui accorder cette satisfaction, mais par respect pour la Règle, la comtesse avait été accompagnée dans la salle par le P. Matricon. Elle s'était montrée très bonne. Elle avait voulu savoir le nom de tous les Frères capitulants et avait adressé quelques mots à ceux qu'elle connaissait. Elle s'était retirée enchantée de la réception qu'on lui avait faite.
[58] Mme de la Grandville méritait la faveur qu'on lui avait accordée. Par un acte du 25 février précédent, conjointement avec M. le comte, son mari, elle avait donnée la nue-propriété des immeubles de Beaucamps à l'Institut, savoir :
[59] Art. 1er Toute une ferme du Harangris et 19 hectares, 90 ares, dix centiares environ, de fonds de terres, en vergers et labours, situés sur les communes de Beaucamps, Fournes et Ligny, dont la désignation suit : ...
[60] Art. 2 Beaucamps : un grand bâtiment à usage d'école et d'habitation, composé d'un corps principal et deux bâtiments à marteau et une boulangerie contenant en fonds, cours et jardin, 2 hectares, 63 ares, 96 centiares...
[61] Charges et conditions : cette donation est faite aux conditions suivantes dont l'exécution emporterait de plein-droit la révocation totale des présentes, savoir : à la charge par la dite Congrégation ou communauté,

1 de faire donner perpétuellement l'instruction gratuite aux enfants du sexe masculin, tant de la commune de Beaucamps que de celle de Ligny et ce, par un nombre suffisant de Frères, faisant partie de ladite communauté et dans un emplacement convenable qui devra être pris dans l'établissement ou sa dépendance, compris dans l'article 2, des biens ci-dessus désignés.

2 De payer tout impôt et contributions à la charge des dits biens à partir du jour de l'entrée en jouissance.

3 De souffrir toutes les servitudes passives de toute nature dont lesdits immeubles pourront être grevés, sauf à s'entendre et à faire valoir, à son profit, celles actives qui pourraient exister, mais à ses risques et périls, sans que les donateurs puissent être mis en cause.



4 D'exécuter, pour le temps qui restera à courir, lors de l'entrée en jouissance, les baux desdits biens qui auront été accordés.
[62] Si, par un motif quelconque que ce puisse être, les conditions ci-dessus imposées n'étaient pas exécutées en leur entier, la donation, ci-dessus faite, serait révoquée pour le tout, de plein-droit et les biens qui en sont l'objet rentreraient libres de toute charge en la possession des donateurs ou de leurs ayants-droits.
[63] Par cet acte, fait en l'étude de Me Brice, notaire à Radinghem, Mme la comtesse, née marquise de Beaufort et M. le comte Henri Julien Léon Bidé de la Grandville, son époux, n'avaient donné à l'Institut que la nue-propriété des immeubles ci-dessus et s'en étaient réservé la jouissance durant la vie.
[64] Le 24 mai 1855, en la même étude, par un second acte, ils abandonnèrent cette jouissance à l'Institut, en maintenant les charges énoncées dans le premier acte.
[65] Le 13 novembre, en la même étude, le F. Aidant, directeur à Beaucamps, muni d'une procuration notariée du R.F. François, accepta les donations précitées, au nom de l'Institut.
[66] Un décret de l'Empereur autorisa les dites donations le 8 septembre 1855.
[67] De plus, par son testament du 7 avril 1860 et par le codicille du 21 mai 1866, M. le comte donna une rente sur l'Etat de 4.000 fr. pour 8 boursiers au noviciat de Beaucamps. Cette donation dernière fut autorisée par le décret du 25 juillet 1873.
[68] Nous estimons l'ensemble des donations faites à l'Institut par la respectable famille de la Grandville à environ 500.000 fr. Quand au bien moral résultant de ces dons, Dieu seul le connaît et en peut récompenser les auteurs.

L'épidémie de choléra


[69] En faisant notre tournée dans le Midi, nous rencontrâmes le choléra en Provence et nous fûmes témoin de l'affolement produit par le fléau dans la ville de Marseille. Les trains du chemin de fer regorgeaient de fuyards, tout ce qu'il y avait de voitures, de véhicules, de chevaux et d'ânes dans la ville était insuffisant pour transporter les gens affolés dans la campagne. Les routes étaient couvertes de piétons fuyant éperdument la contagion. Plusieurs n'en pouvant plus, s'étendaient sur les tas de pierres destinées à macadamiser les routes et y mouraient.
[70] En arrivant à la Verdière, fondée par M. le comte de Forbin d'Opède et sa bienfaisante fille, nous trouvâmes le F. Eold, directeur, au lit atteint du choléra. Ses deux seconds, deux enfants, étaient très effrayés et décidés à abandonner leur chef le soir même. Sur notre demande, ils nous avouèrent n'avoir donné d'autres remèdes au malade qu'une pleine marmite d'eau dans laquelle ils avaient fait bouillir une pincée de violettes. Le médecin fut appelé, le château et M. le curé furent avertis, des soins furent donnés au F. directeur et l'on en fut quitte pour la peur. Nous écrivîmes la relation de ce dont nous avions été témoin au R. Frère qui la fit lire au réfectoire de l'Hermitage et engagea les Frères à prier pour les malheureux provençaux..."

Circulaire


[71] Après la clôture du Chapitre, le Révérend adressa une circulaire à tous les Frères pour leur indiquer l'époque des retraites et les engager à faire pieusement les prières d'actions de grâces que les capitulants avaient votées avant de se séparer. Il les promulga ainsi :
[72] "Le Chapitre général, pénétré d'une profonde reconnaissance pour les bénédictions que le bon Dieu a répandues su tous ses travaux et pour la protection si constante et si visible qu'il daigne accorder à l'Institut, a arrêté qu'il serait fait dans toutes les maisons de la Société des prières particulières en actions de grâces. Ces prières auront lieu du 2 juillet prochain, fête de la Visitation, au 16 du même mois, fête de N.-D. du Mont-Carmel.
[73] 1 On dira tous les jours, le matin, après la méditation, les litanies du St Coeur de Marie (si on ne les trouve pas, les litanies ordinaires de la Sainte Vierge), et le soir, après les prières de l'office, le Laudate Dominum et après la prière, le Souvenez-vous.

2 tous les actes de vertu, toutes les communions et tous les exercices de piété pendant cette quinzaine seront offerts pour la même fin."


[74] Le port des lettres pouvant être affranchi, à dater du 1ier juillet, à l'aide d'un timbre poste de 20 centimes et les plis non affranchis, devant payer 30 centimes, le Révérend annonça aux Frères que toutes les correspondances devaient être désormais timbrées de part et d'autre. Il les avertit que les prières ordonnées en 1851 en reconnaissance de l'autorité légale, devaient se terminer le 1ier août de cette année 1854.

Etablissement de Digoin


[75] M. Ischier qui avait prêté 20.000 fr. à M. le curé de Digoin pour l'aider à payer la maison habitée par les Frères, réclama une rente viagère de 1.200 fr. Ne pouvant la payer, M. Page offrit sa maison à nos supérieurs qui la refusèrent. Il l'offrit ensuite à la ville qui l'accepta à condition que l'Institut payerait 900 fr sur les 1.200 réclamés par M. Ischier.
[76] Bien que cet établissement n'eût payé jusque-là qu'environ 700 fr. pour le vestiaire de 6 frères, le Révérend promit de donner annuellement pareille somme à la ville, plus 20 fr. par an pour chaque interne et 10 fr. pour chaque camériste. Il y mit les conditions suivantes :

"1 Il n'y aura pas plus de 70 élèves gratuits à l'externat;

2 l'immeuble restera affecté à une école communale dirigée par nos Frères;

3 si ceux-ci en sont renvoyés, la ville remboursera à l'Institut les 10.000 fr. qu'il a payés pour la maison."



Ces conditions ne furent pas acceptées, et M. Page resta embarrassé.

Accroissement du personnel et des oeuvres


[77] Après les deux retraites de l'Hermitage, après celles de Saint-Paul, de La Bégude et de Beaucamps, les 58 Frères dont les noms suivent firent profession : Frères Philéas, Erembert, Tatien, Crispule, Eugène, Baron, Chrysole, Cléophas, Cyrion, Marien, Ethelvod, Apollone, Marie-Daniel, Barsanuphe, Straton, Gaudence, Guérin, Eusice, Lencius, Gatien, Gondulphe, Linus, Hermas, Camérin, Désiré, Hypace, Gérard, Leufroi, Classique, Eudoxe, Barlaam, Corèbe, Déodat, Herman-Joseph, Silvain, Maïeul, Pérégrin, Firme, Egidius, Chérubin, Amicet, Silonius, Borromée, Cléonice, Eustase, Gébuin, Génébaud, Xavier-Bruno, Florent, Hyrémarque, Nolamont, Nicetas, Photide, Firmat, Hymère, Manuel, Perpétue et Chrysanthe.
[79] Nommé directeur à Lorette, plus tard, le F. Cléophas fut odieusement calomnié, traîné devant les tribunaux et condamné à quinze ans de travaux forcés. Son principal accusateur, maire, avoua la calomnie, mais le condamné dut néanmoins subir sa peine imméritée.
[80] Le F. Eudoxe avait de grands talents, mais un orgueil plus grand encore. Ce vice le fit malheureusement trébucher. Il alla se repentir à la Trappe où il vit encore.
[81]Le F. Hypace se perdit en cherchant des sources, non pas celle que la Samaritaine trouva au puits de Jacob.
[82] Les Frères Tatien, Leufroi, Déodat et Chrysanthe ne restèrent pas dans l'Institut.
[83] Divers solliciteurs arrachèrent encore 29 fondations nouvelles à nos supérieurs : c'était trois fois trop. Voici les noms : Miribel, Bessèges-Forge, Saint-Pierreville, Peyrolles, La Valette, Saint-Just-en-Chevalet, Saint-Bonnet-de-Joux, Etoile, Cordes, Collobrières, Saillans, Grane, Saint-Tropez, Solliès-Pont, Millaud, La Rouvière, Apprieu, Cours, Thizy, Belmont, Montcenis, Monchanin-Creuzot, Romanèche, Saint-Genis-Terrenoire, Saint-Martin-de-Fontaines, Vaux, Saint-Pourçain et Flines.
[84] Romanèche avait une fondation de 1500 fr. en faveur des Frères de la Doctrine Chrétienne. Les Frères des Ecoles Chrétiennes l'apprirent et mendièrent le poste. Les directeurs de Villefranche et de Mâcon allèrent le solliciter auprès de M. le curé qui leur répondit : Je préfère les Frères Maristes. Ils enseignent la doctrine chrétienne aussi bien que vous. - Nous ferons respecter nos droits, répondirent les directeurs. - Faites, répliqua M. le curé, vous me donneriez vos trois Frères pour rien que je n'en voudrais pas."
[85] Le poste de Thizy et celui de Beaujeu qui fut fondé après quelques mois étaient offerts par MM. les curés. Après avoir vu les deux localités et examiné les offres de ces MM., nous dîmes au C.F. Louis-Marie que ces offres étaient insuffisantes, que ces deux postes n'étaient pas acceptables, à moins que l'Institut en fit tous les frais. "Il nous faut ces deux postes, à tous prix, dussions-nous les acheter", répondit le C.F. Assistant. On les acheta donc.
[86] L'Institut dépensa au moins 60.000 fr. à Thizy et 80.000 à Beaujeu pour y placer deux pensionnats, faisant petitement leurs frais et ne laissant aucun repos aux Frères qui y furent employés. Nous pensons que c'étaient-là des victoires à la Pyrrhus : plus on en remporte, plus on est à plaindre.

Affaires diverses


[87] Le Révérend comprit qu'un seul Visiteur était réellement trop surchargé. Il confia donc les visites dans les provinces de Saint-Paul et de la Bégude au F. Aquilas. A dater de la rentrée, nous eûmes encore beaucoup à faire dans les nombreuses maisons du Centre.
[88] Mgr. le cardinal Donnet, de passage à Saint-Etienne pendant la deuxième retraite de l'Hermitage, écrivit au Révérend de se rendre auprès de lui, ou de lui envoyer un représentant. Ordre nous fut donné de nous y rendre. Son éminence nous demanda des Frères pour la maison de refuge de ses vieux prêtres à Bordeaux. "Je ne vois pas, Eminence, ce que nos Frères pourront faire dans cette maisons, répondîmes-nous. - L'un sera cuisinier, le 2 tiendra les chambres en ordre, le 3 sera économe et directeur, répéta le cardinal. - Sur qui aura-t-il autorité, répliquâmes-nous? - Sur tous les habitants de la maison, riposta Mgr., il gèrera les finances et me fera des économies. - Je vais porter vos propositions à mes supérieurs, répondîmes-nous, Eminence, je crains qu'ils ne répugnent trop à confier de telles fonctions à nos Frères." Et nous prîmes congé du cardinal. La réponse du Révérend était facile à deviner.
[89] La maison d'Hautefort, fondée l'année précédente, devait avoir un externat, un pensionnat et surtout un noviciat. Les bâtiments se prêtaient peu à ce triple but. M. le comte de Damas dont les salons rivalisaient avec ceux des Tuileries, ne faisait pas grandiosement les choses. Pour hâter l'ouverture du noviciat, Mgr. nous fit un don. Le R. Frère écrivit à Sa Grandeur pour l'en remercier, le 25 novembre.
[90] Nous avions vu cette année 167 postulants revêtir les livrées de Marie dans nos cinq noviciats.
[91] Dix Frères nous quittèrent pendant cette même année pour une vie meilleure, savoir : Frères Paternien, Servilien, Cindée, Léonissa, Cerdonien, Ethère, Sévérus, Acyndime, Birin et Canut.


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