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Circulaire : Immaculée Conception



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1855




Circulaire : Immaculée Conception


[1] A l'occasion de la promulgation par Sa Sainteté Pie IX du dogme de l'Immaculée Conception de notre glorieuse Souveraine, le R. Frère, par la plume du C.F. Louis-Marie, adressa une magnifique circulaire à tous ses enfants, le 2 février. Nous allons en citer une bonne partie. En la lisant, on sera tenté de croire que l'écrivain avait vu l'auguste cérémonie de ses yeux. Il n'en était pourtant rien, mais son amour pour la bonne Mère lui prêtait des détails que ses yeux n'avaient pas vus.
[2] Il débutait ainsi :

"Mes T.C. Frères, En vous adressant notre 1re lettre circulaire de cette année, je ne crois pas pouvoir mieux intéresser votre piété que de vous entretenir du glorieux triomphe que l'Eglise vient de décerner à Marie notre bonne Mère. Je le ferai en extrayant simplement des récits qui en ont été donnés ce qui me paraîtra le plus propre à vous édifier et en vous rappelant les devoirs que vous impose ce consolant événement.


[3] C'est, vous le savez, le 8 décembre 1854 que l'Eglise a défini comme dogme de foi la vérité de l'Immaculée Conception de la très sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, par la bouche de son chef suprême, le Pape Pie IX, au milieu de l'assemblée des évêques la plus nombreuse peut-être que Rome ait encore vu et devant un concours de 25 mille chrétiens réunis dans la basilique de Saint-Pierre au Vatican.
[4] La France, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Autriche, tous les Etats de l'Europe à l'exception seule de la Russie, y étaient représentés par d'illustres et saints évêques. L'Asie, l'Afrique, l'Amérique, l'Océanie y avaient aussi leurs mandataires sacrés et toutes les puissances catholiques y étaient confondues dans le même respect et le même amour. On peut dire que le monde entier était là pour fêter le triomphe de la Reine des cieux.
[5] Arrive enfin le moment solennel où le Pontife suprême doit porter la décision, si longtemps et si universellement désirée. Après l'évangile chanté dans les deux langues consacrées par la sainte liturgie et dans les deux rites prescrits pour la messe papale, tous les yeux se tournent vers le trône du Saint-Père et un silence solennel se fait dans l'immense assemblée. Alors cinq évêques, le doyen des cardinaux, l'archevêque du rite grec, l'archevêque arménien, le plus ancien des archevêques et le plus ancien des évêques viennent se prosterner au pied de sa Sainteté pour la supplier de rendre le décret concernant l'Immaculée Conception que l'Eglise catholique désire et appelle de tous ses voeux depuis si longtemps et qui sera un sujet de joie pour le ciel et de la plus vive allégresse pour la terre.
[6] Le Saint-Père répond qu'il accueille volontiers cette prière, mais qu'il faut d'abord implorer l'assistance du Saint-Esprit. Aussitôt il se met à genoux et entonne le Veni Creator que toute l'assemblée chante avec la plus grande dévotion. L'hymne terminé, le Vicaire de J. C. se lève et chante l'oraison, puis, en présence de toute l'Eglise catholique, représentée par 54 cardinaux, par un patriarche, par 42 archevêques, par 100 évêques, par 2 à 300 prélats inférieurs, par plusieurs milliers de prêtres, de religieux de tous les rites, de toutes les contrées et de tous les costumes, la tiare en tête, dans l'attitude d'un docteur suprême chargé de prononcer les oracles de la foi, il commence la lecture du décret, de cette voix grave, sonore, douce et majestueuse qui donne à sa parole un charme indéfinissable.
[7] Mais au moment de formuler le dogme même de l'Immaculée Conception par les paroles sacramentelles : "Nous définissons, nous décrétons, nous confirmons", sa voix s'attendrit, des larmes montent à ses yeux, les pleurs lui coupent la parole et l'émotion du chef pénètre toute l'assemblée. Cependant sa voix se ranime et il reprend alors la lecture de ce ton ferme et plein d'autorité qui convient au juge de la foi, mais son émotion recommence lorsque, après avoir déclaré que la croyance à l'Immaculée Conception a été de tous temps la croyance de l'Eglise et que, par conséquent, elle doit être professée par tous ses enfants.
[8] Il revient à parler des grâces qu'il reconnaît lui-même devoir à la très Sainte Vierge, des espérances qu'il fonde sur sa protection pour le soulagement des maux de la société et de l'Eglise, et du bonheur qu'il éprouve à se hausser la gloire de celle qu'il a toujours tant aimé et de laquelle émane tous les biens et tous les dons d'en-haut.
[9] C'est donc ainsi que le Souverain Pontife proclame à tout l'univers comme un dogme de foi que "la Bienheureuse Vierge Marie, dès le 1er instant de sa conception, par un privilège et une grâce spéciale de Dieu, en vertu des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, a été préservée et mise à l'abri de toute tache de la faute originelle."
[10] Cependant le canon du château Saint-Ange annonce à toute la ville la promulgation de ce bienheureux décret et ses coups multipliés semblent vouloir faire arriver jusqu'aux contrées lointaines la nouvelle de ce grand événement. C'est le signe de l'allégresse et du triomphe.
[11] Toutes les cloches des tours de Rome sonnent à toutes volées et les habitants, pour manifester leurs transports et leur joie, ornent leurs fenêtres et leurs balcons de tapisseries et de tentures. Après la messe pontificale, le glorieux Pie IX entonne le plus solennel Te Deum qui, peut-être depuis des siècles, ait réjoui le ciel et la terre.
[12] Le soir Rome entière devient comme un temple élevé à Marie. C'est littéralement une ville en feu. Pas un balcon, pas une fenêtre, pas une lucarne qui n'ait ses lampions, depuis le palais du grand seigneur jusqu'à la mansarde du pauvre, tout est resplendissant de lumière, les places publiques, les monuments, les églises portent des édifices de feu, toutes les rues principales sont comme des fleuves lumineux à travers la capitale du monde chrétien. Le Capitole étincelle et des orchestres en plein air saluent, au nom du peuple romain, le triomphe de la Reine des cieux qui est aussi de l'Eglise de Rome. Partout des transparents, des images de Marie, des inscriptions en son honneur, partout la devise : Marie conçue sans la tache du péché originel..."
[13] Toute la circulaire est sur ce ton. On y sent l'esprit fécond, l'âme ardente du C.F. Louis-Marie. Nous la donnerions volontiers toute entière, malgré sa longueur, mais elle fut imprimée. Les Frères la lirent, la dévorèrent, la méditèrent et la conservèrent certainement à cause de sa beauté, surtout à cause du sublime sujet qu'elle traitait. Ils n'avaient pas besoin de la définition de ce dogme pour croire au privilège de l'Immaculée Conception de leur bonne Mère. Le pieux Fondateur avait inoculé cette consolante croyance dans le coeur de tous ses disciples : c'est une partie du riche héritage qu'il leur a laissé.

Construction de la maison de Saint-Genis


[14] Le Révérend terminait sa circulaire en annonçant aux Frères que les préparatifs marchaient bon train à Saint-Genis et que la construction commencerait aux premiers beaux jours. La plupart des Frères voulurent voir cette belle acquisition et l'on se montra facile à le leur permettre. L'annaliste seul eut l'air de ne pas se presser. Croyant qu'il y mettait une certaine malice, le C.F. Louis-Marie lui en fit un reproche.
[15] "Je suis persuadé, comme les autres, que la propriété de Saint-Genis est superbe, répondit le Frère, ma visite ne la rendrait pas plus belle. Elle ne vous engagerait pas non plus à vous en défaire, si j'en étais d'avis. Elle n'aurait donc autre but que de satisfaire ma curiosité. Je ne suis pas si pressé et je puis attendre une occasion." Cette réponse sembla satisfaire le C.F. Louis-Marie.
[16] M. le curé de Saint-Genis était très content d'avoir attiré la maison-mère dans sa paroisse, mais il prétendait que ses nouveaux paroissiens, qu'il rangeait parmi les grands propriétaires du lieu, ne resteraient pas étrangers à ses bonnes oeuvres. Il demanda donc et obtint que les Frères de son école vivraient avec ceux qui travaillaient à préparer les voies dans la propriété acquise. De cette manière, il n'avait pas besoin de cuisinier dans son école et le traitement des Frères était diminué d'autant. Le F. Théodore, directeur de cette école, dirigeait aussi les préparatifs pour la construction. Le C.F. Louis-Marie s'y tenait le plus possible.
[17] Un dimanche, M. Bélier aumônier provisoire, donna le sujet de méditation sur le sacrifice d'Abraham. Arrivé au moment où un ange arrêtait le bras du patriarche, il s'écria : "Mes Frères, que fit alors Abraham? Il regarda autour de lui et vit, dans un buisson, un bé... bé... un bel... un mouton!" et M. Bélier s'arrêta. Il fut embarrassé pour continuer. Les Frères se mordaient les lèvres et le C.F. Louis-Marie lui-même ne pouvait vaincre son envie de rire.
[18] Les supérieurs choisirent M. Bresson, architecte lyonnais, pour dresser le plan et suivre les travaux de la construction. Ce plan fut fait, refait, tourné et retourné plusieurs fois. On adopta enfin celui que les Frères peuvent considérer autrement que sur le papier et qui n'est peut-être pas jugé le plus avantageux. On peut trouver les cloîtres et les corridors très beaux, mais les chambres sont trop longues et trop rares. On peut s'étonner que l'on n'ait pas exhaussé les murs de 2 mètres en plus, ce qui aurait ajouté un bel étage, au lieu de celui qui est dans la toiture, etc.

Fermeture de Vauban


[19] On reconnut enfin que le noviciat de Vauban ne pouvait pas se relever, non seulement à cause du coup mortel que lui avait porté le pensionnat, mais aussi parce que cette localité est trop à l'écart et d'un trop difficile accès. Les projets de le placer à Arfeuilles, à Digoin, au Bois-Sainte-Marie, à Charolles ou à Paray-le-Monial ayant échoué, comme nous l'avons vu, on se résigna à le fermer de concert avec Mgr. de Marguerye, évêque d'Autun.
[20] Sa Grandeur promit 20.000 fr. à nos supérieurs sur la somme qu'elle retirerait de cette propriété, car Elle voulait la vendre. La vente se fit, nous ne savons à quel prix. Le beau château fut démoli, mais les 20.000 fr. promis sont restés en route. Nous avons lu la lettre renfermant cette promesse, mais nous ne savons ce qu'elle est devenue. Les quelques postulants et novices de Vauban furent envoyés à l'Hermitage et le F. Aidant alla remplacer le F. Louis-Bernardin à Beaucamps au mois de mai.
[21] Le noviciat de Vauban avait donc duré une quinzaine d'années pendant lesquelles 17 vêtures avaient donné l'habit religieux à 88 novices parmi lesquels nous tenons à nommer le F. Hyacinthe qui fut envoyé en Océanie où il fut mangé par les cannibales, le F. Eustache, surnommé père Moïse, son f. Basilisque, le F. Gamaliel, le F. Gonzague, décédé, les trois Frères Chronidas, Ezéchiel et Eutrope, doublement frères. Les deux derniers sont morts.

La Côte Saint-André


[22] Le F. Eutrope dirigeait le pensionnat de La Côte en 1848, lorsque les Frères des Ecoles Chrétiennes, à leurs frais, créèrent un pensionnat à Beaurepaire, avec la prétention rendue publique d'écraser notre pensionnat de La Côte. "Nous n'en aurons que pour une bouchée", dirent-ils. Le directeur, F. Rénovatus s'étudia à sonner de la trompette et à battre la grosse caisse.
[23] Notre F. Victor, alors directeur à Vivirille, en fut agacé. Il décida le F. Eutrope, né Ducret, à lui prêter son nom de famille pour jouer un tour au F. Rénovatus. Sous ce nom, il lui écrivit qu'il avait deux enfants à placer en pension, qu'il tenait qu'ils fussent bien nourris, bien élevés et bien instruits. "Nous avons un pensionnat à La Côte, ajoutait-il, il est tenu par les Frères Maristes. Il va bien, mais on m'a fait tant d'éloge du vôtre que je suis tenté de vous confier mes enfants. Veuillez donc me donner quelques détails sur votre établissement."
[24] Le F. Rénovatus fut pris au piège. Il répondit au prétendu père de famille que les Frères Maristes étaient incapables d'élever les jeunes gens et il fit un brillant éloge de sa maison, donna ses prix, des numéros pour le linge des enfants Ducret et son programme. Pour allonger celui-ci, il avait dédoublé chaque matière, faisant figurer, par exemple, la grammaire, l'orthographe, la syntaxe, l'analyse logique, l'analyse grammaticale, etc., comme autant de sciences à part. Il terminait ce programme par ces mots : "Enfin, les langues vivantes."
[25] Malheureusement, la lettre de cet habile homme renfermait 13 fautes d'orthographe ou de rédaction. Nous pûmes les constater, nous-mêmes, lors de notre visite à Viriville, en 1850. Les Frères Victor et Eutrope se réjouirent beaucoup de cette exhibition vantarde. Le F. Rénovatus attendit vainement les enfants Ducret. Sa trop grande habileté amena la fermeture de son établissement au bout de 6 ans et il fallut se quereller avec M. le curé pour une question financière avant le départ.
[26] Le pensionnat de La Côte existe encore et nos Frères remplacent ceux des Ecoles Chrétiennes à Beaurepaire depuis longtemps.

La Blachère : N.-D. de Bonsecours


[27] La maison de N.-D. de Bon Secours, la cère brebis du vieux F. François, avait été fermée aux vacances de 1854. Les deux successeurs n'avaient pas réussi à lui rendre un peu de relief. Les établissements fondés dans les environs enlevaient à cette maison sa première raison d'être. D'ailleurs, ne tenant point aux pensionnats, le C.F. Jean-Baptiste ne demandait pas mieux que d'avoir des motifs pour fermer celui-ci.
[28] Après le départ des Frères, Mgr. Guibert prit des mesures pour vendre cette propriété. Sa lettre qui va suivre nous dira le reste.
[29] "M.C. Frère, J'ai pu enfin terminer l'affaire de N.-D. de la Blachère. Il était temps d'en finir, car M. Gervais qui habite la Haute-Loire et qui était propriétaire aux yeux de la Loi, peut ne pas vivre longtemps encore à cause de son âge et de ses infirmités. S'il fût mort avant la conclusion d'un arrangement, nous serions tombés dans de graves embarras. Cette affaire m'a donné bien de la peine, parce que j'aurais voulu satisfaire tout le monde et je voyais de part et d'autre des prétentions exagérées. Ce qui m'a paru le plus équitable, ainsi qu'à toutes les personnes sages et désintéressées, a été de partager le différent en assignant à chacune des parties intéressées la moitié de la valeur.
[30] Mais j'ai eu soin de faire porter le prix de l'immeuble le plus haut possible. Il a été fixé à 16.000 fr. C'est donc 8.000 fr. qui reviennent aux Frères et qui doivent être employés en améliorations dans la maison et la propriété dans La Bégude. Des billets pour cette somme ont été souscrits et sont entre nos mains. Ils sont payables successivement à des échéances différentes : le premier qui est de 4.000 fr. doit être payé bientôt.
[31] Je profite de cette occasion, M.C. Frère, pour vous dire que je vois avec quelque peine que des Frères des différents ordres viennent s'établir dans mon diocèse. Ce n'est pas que je ne sois pénétré d'estime pour ces religieux, mais je préférerais que les Frères adoptés par moi occupassent seuls les nouveaux postes qui se présentent. Je n'aime pas que les communautés se fassent concurrence. Quand je fais des observations dans ce sens à MM. les curés afin qu'ils vous appellent de préférence, ils me répondent que vous vous êtes rendus, depuis quelque temps, trop difficiles et trop exigeants, que vous ne voulez pas former des communautés de deux Frères, ce qui est pourtant indispensable dans les paroisses d'une population moyenne. J'ai recueilli en beaucoup d'endroits des plaintes contre le F. Jean-Baptiste qui, dit-on, est toujours sec, sévère, inflexible et n'emploie jamais les tempéraments qu'exigent les diverses situations des paroisses.
[32] J'ai cru devoir, M. C. Frère, vous dire ces choses par l'intérêt que je porte à votre Institut avec lequel je m'identifie. C'est à vous de les examiner, de les peser devant Dieu et dans votre conseil et de juger ce qu'elles peuvent avoir de réel et de fondé. Je suis, au reste, très satisfait du zèle et de la conduite de vos Frères en général. Dans mes courses je visite toujours leurs écoles qui sont très bien tenues, à la satisfaction des parents et des autorités locales. Recevez..."
[33] La maison avait été vendue aux religieuses de Saint-Joseph des Vans. Nous ne saurions dire quels sont ceux qui partageaient les droits des Frères sur cet immeuble. Il est pourtant probable que c'étaient les Oblats desservant le sanctuaire. Quoiqu'il en soit, le C.F. Jean-Baptiste n'admit point de partage. Il prétendit que tout le prix de la vente revenait à la Province et il voulait tout ou rien. Cette fermeté ne le remit pas en odeur de sainteté auprès de Mgr. et Sa Grandeur garda tout ou donna tout aux autres prétendants.

Visite de Mgr. Marguerye


[34] Le C.F. Louis-Marie, 1er Assistant, ayant eu occasion de voir Mgr. l'évêque d'Autun à Semur-en-Brisonnais, supplia Sa Grandeur de vouloir bien nous honorer de sa visite à N.-D. de l'Hermitage, lorsqu'Elle se rendrait à Lyon pour le concile provincial. Mgr. daigna agréer sa demande et promit d'y faire droit. Le C.F. François, Supérieur g[éné]ral, écrivit ensuite à Mgr. d'Autun à Lyon, pour lui exprimer de nouveau les voeux et les désirs de toute la communauté en cette circonstance et le pria d'avoir la bonté [de lui indiquer] le jour et l'heure de son arrivée à Saint-Chamond.
[35] Le C.F. Pascal, Assistant, avec le C.F. Procureur allèrent au devant de Sa Grandeur à la gare. Un bon monsieur de la ville prêta une voiture pour conduire Mgr. qui était accompagné de M. l'abbé Landriot, son vicaire général. C'était le 29 juin, fête de Saint- Pierre et Saint-Paul.
[36] Dès qu'on aperçut la voiture qui amenait Sa Grandeur, on sonna les modestes cloches de la maison, la communauté se rendit dans la salle des exercices et les PP. Aumôniers, le Régime avec le F. directeur des novices allèrent au devant d'Elle et reçurent à genoux sa bénédiction.
[37] Mgr. ayant été introduit dans la grande [salle] de réception où il prit un rochet vint, avec ceux qui l'accompagnaient, dans la salle où l'attendait la communauté. Un trône y avait été préparé. Sa Grandeur y étant montée, le Révérend lui adressa quelques mots de remerciement pour sa visite et sa bonté paternelle pour les Frères, ce à quoi Mgr. répondit d'une manière aussi affectueuse qu'intéressante. Ensuite on se rendit à la chapelle où Sa Grandeur célébra la sainte messe et donna la communion aux Frères. Dans la soirée, au départ de Mgr., la communauté se réunit et accompagna Mgr. jusqu'à la route de Lavalla à Saint-Chamond.

L'oeuvre de la Propagation de la Foi


[38] Le 26 juin, M. Terret, directeur du conseil central de la Propagation de la Foi, adressa la lettre suivante au Révérend :

"T.H. Frère, Nous sommes heureux de porter à votre connaissance un Bref pontifical par lequel la faculté de gagner les indulgences plénières accordées à l'oeuvre de la Propagation de la Foi est étendue aux enfants qui n'ont pas fait encore la première communion. Ce nouveau témoignage de la paternelle bonté du Souverain Pontife, en remplissant nos coeurs d'une vive reconnaissance, appelle d'une manière particulière notre sollicitude sur cette jeune et riche portion de nos associés.


[39] Il est certain qu'on ne s'attache jamais autant à une oeuvre que lorsqu'on a appris à l'aimer et la pratiquer dès ses jeunes années. Faire connaître aux enfants l'oeuvre de la Propagation de la Foi, les intéresser aux glorieux résultats que produit l'aumône d'un sou par semaine, développer leur intelligence et leur coeur au contact en quelque sorte de nos apôtres et de nos martyrs, préparer dans ces générations nouvelles l'avenir d'une oeuvre qui doit toujours s'accroître pour être au niveau des progrès de la foi, tel aussi a toujours été l'objet de nos soins et de nos désirs.
[40] Mais il nous manquait de pouvoir assurer à nos jeunes associés les indulgences plénières attachées à l'oeuvre. Le Père commun des fidèles vient d'y pourvoir dans son inépuisable charité. Remplis aujourd'hui d'une nouvelle confiance et fortifiés de la parole apostolique, nous vous prions ardemment, T.H. Frère, de recommander l'oeuvre sous ce nouveau rapport, dans les établissements d'éducation que dirige votre respectable Congrégation. Nous savons qu'il en est déjà où nous comptons de jeunes associés, mais un encouragement donné de si haut, nous semble bien propre à en augmenter le nombre. Nous n'hésitons pas à solliciter dans ce but votre action puissante et quand est-elle plus nécessaire que dans un moment où les missions se multiplient à la voix du Chef de l'Eglise et nous laissent trop souvent à regretter, vous le savez T.H. Frère, que les ressources de l'oeuvre ne répondent pas à l'étendue de sa vocation?
[41] Nous ne disons rien de plus. Le document vénérable que nous vous adressons vous inspirera plus sûrement que nos paroles les mesures que votre sagesse croira les plus utiles pour dilater, dans les maisons d'éducation dépendantes de votre Congrégation où déjà elle existe, pour l'introduire où elle n'est pas encore."

Principes de perfection


[42] Le C.F. Jean-Baptiste avait rédigé un ouvrage intitulé Principes de perfection. Dans sa circulaire du 2 juillet, pour régler les vacances et les retraites, le Révérend publia ce précieux ouvrage, en ces termes :
[43] "M.C.T. Frères, Notre pieux Fondateur, après avoir acquis dans la paroisse de La Valla la modeste maison qui a servi de berceau à l'Institut, répara de ses propres mains une petite chambre de cette maison pour en faire l'oratoire de la communauté naissante. Là il réunissait souvent, aux pieds de Marie, les premiers Frères pour prier avec eux et pour les former aux pratiques de la vie religieuse.
[44] Un jour, au milieu d'une instruction qu'il leur faisait sur le but de l'Institut et les moyens d'atteindre ce but par la fidèle observance des Règles, se laissant aller aux inspirations de l'Esprit de Dieu qui était en lui, il s'écria : quand aurons-nous le bonheur de posséder J. C. chez nous, de porter le costume religieux et d'avoir une chapelle pour y faire une cérémonie? Quand verrons-nous notre Congrégation bien constituée ayant un noviciat bien organisé et des Règles bien établies? Courage, M.C. Frères ajouta-t-il, car tout cela viendra et le jour n'est pas éloigné où nous aurons l'habit religieux, une chapelle, un noviciat et des Règles pour nous diriger dans tous les détails de notre conduite.
[45] Aujourd'hui, M.T.C. Frères, nous avons la consolation de voir les voeux de notre bien-aimé Père entièrement accomplis et de posséder tous les avantages qui faisaient l'objet de ses désirs. La Congrégation possède des chapelles, des noviciats, les Frères ont un costume, des Règles, un régime de vie, une méthode d'enseignement qui leur sont propres et qui leur fournissent tous les moyens désirables pour travailler avec fruit à leur sanctification, pour élever chrétiennement les enfants, pour remplir le but de leur vocation et pour assurer leur avenir. Une seule chose nous manquait et son défaut laissait une légère lacune dans l'uniformité de nos maisons, c'est une forme de prières propres à l'Institut.
[46] Pour faire cesser cette irrégularité et pour satisfaire à un voeu du Chapitre général à ce sujet, nous avons adopté des formules de prières pour le matin et pour le soir, dans lesquelles nous avons fait entré la plupart des prières que nous étions dans l'habitude de dire à la suite de l'office. Ces prières qui sont actuellement à l'impression vous seront remises à la retraite et deviendront obligatoires dans chaque Province dès l'époque même de la retraite. Ces prières, ainsi que toutes les autres à l'usage de l'Institut, feront partie d'un petit volume contenant la méthode d'oraison, les éléments de la perfection chrétienne et religieuse et l'office de la Sainte Vierge.
[47] Notre intention en publiant ces principes de la perfection a été :

1 de donner à nos postulants et à nos jeunes Frères le moyen de s'instruire facilement des devoirs de la vie religieuse, des vertus de leur état;

2 de leur rendre plus profitable les instructions qui leur sont faites sur ce sujet pendant leur noviciat;

3 de mettre, autant qu'il est possible, une entière uniformité dans les instructions des directeurs des novices et dans la manière de former les jeunes Frères..."



Admission aux voeux


[48] Pour se conformer aux Constitutions, le Révérend donna ensuite les noms des membres du conseil pour l'admission à la profession et les noms des novices qui avaient demandé à faire les voeux perpétuels212 aux retraites suivantes. Les profès devaient désormais envoyer d'avance et par écrit leur sentiment sur chacun des récipiendaires qu'ils connaissaient.

Fr. Léonide


[49] Le F. Léonide, directeur du noviciat à Saint-Paul-3-Châteaux, avait manoeuvré en secret pour acquérir la propriété Cheysson attenante au noviciat. Le C.F. Jean-Baptiste était dans la maison. Sans le consulter, le F. Léonide consomma cette acquisition, le 17 juillet, moyennant 19.900 fr., les frais d'actes non compris. Le C.F. Assistant ne fut pas content de cette façon d'agir par trop cavalière. D'ailleurs il avait d'autres griefs contre ce Frère qui avait profité de sa position pour s'habituer à prendre des gouttes en cachette.
[50] Cette misère en amena d'autres plus regrettables encore. F. Léonide fut donc remplacé peu après par le F. Ladislas. Il alla diriger la maison [des] Vans, puis celle de la Providence Caille où ses misères allaient continuer. Il décampa enfin pour aller vivre et mourir assez tristement à Paris. C'était un sujet de plus, très bien disposé d'abord, auquel la charge de directeur avait été nuisible.

Rapports avec les Pères Maristes


[51] Une lettre du R. Frère nous dit que le R.P. Colin s'était fait remplacer par le P. Favre et s'était retiré à La Neylière, maison de retraite des Pères Maristes dans le canton de Saint-Symphorien-sur-Coise.
[52] Le P. aumônier de Beaucamps fut retiré par eux et ce noviciat dut se pourvoir auprès de l'archevêque de Cambrai. Le noviciat d'Hautefort était en exercice. Une retraite y avait été faite l'année précédente, ainsi qu'une prise d'habit. La retraite s'y fit désormais pour les Frères employés dans ces parages. M. le curé de la paroisse faisait les fonctions d'aumônier avec un dévouement sans égal, néanmoins les habitants de cette maison avaient des privations sous ce rapport, en attendant que l'on pût faire mieux.
[53] Les Pères Maristes avaient également retiré l'aumônier de Saint-Paul. Leurs Constitutions s'opposaient, disaient-ils, à ce qu'un Père fût placé seul. L'aumônerie de Saint-Paul fut confié à l'un des vicaires de la paroisse, ce dont le noviciat n'eut pas à s'applaudir. L'un de ces MM. scrupuleux, court de mémoire, laissait souvent et brusquement ses pénitents à genoux pour aller consulter ses livres. Le P. Besson continua pourtant à rester seul à La Begude.
[54] La première retraite de l'Hermitage fut présidée par le R.P. Colin ainsi que celle de Saint-Paul.

Nouveaux accroissements


[55] Après cette retraite et les 4 autres, 8 novices firent profession. Voici leurs noms : Frères Eugénien, Hellade, Didace, Hermin, Marie-Sébastien, Marie-Vindicien, Elie, Fuscole. Il n'y eut aucun profès à La Bégude ni à Saint-Paul.
[56] Après les mêmes retraites, avant de recevoir la sainte communion, les Frères dont les noms suivent firent un à un le voeu de stabilité : Le R.F. François, les C. Frères Louis-Marie, Jean-Baptiste et Pascal, puis les Frères Bonaventure, Marie, Léon, Andronic, Chrysogone, Ambroise, Aquilas, Juste, Louis-Régis, Malachie, Jean-Marie, Abel, Augustus, Ladislas, Onésiphore, Urbain et Victor.
[57] Les demandes de fondations avaient plu de tous côtés et l'Institut fonda encore les 33 maisons dont voici les noms : Beaujeu, N.-D.-aux-Bois, Sault-Brénaz, Fleurus, Saint-turnin-d'Apt, Sault (Vaucluse), Connaux, Lambesc, Saint-Agrève, Saint-Privat, Grospierres, Saint-Jean-le-Noir, Saint-Etienne-de-Fontbellon, Marsanne, Esquermes, Airaines, Saint-Marcel de Marseille, Saint-Benin-d'Azy, Bourbon-l'Archambault, Langon, Terrasson, Malissard, Nyons, Bois-d'Oingt, Pact, Saint-Siméon, Matour, Souvigny, Saint-Rambert, Vanosc (repris), Halluin et Frelinghien.
[58] Plusieurs de ces fondations étaient maigrement basées.

A Beaujeu les Frères durent s'installer à leurs frais, avec un pensionnat, dans les bâtiments d'un ancien collège que la ville leur céda par un bail prétendu gratuit. Ils devaient y faire d'assez fortes dépenses pour l'assainir et le rendre habitable.


[59] Les Frères furent appelés à Sault-Brénaz par un curé intrigant et par quelques pères de famille intéressés, avec un pensionnat, dans un local à peine suffisant pour un externat. Lorsque les fils des appelants eurent été élevés, les Frères furent abandonnés à eux-mêmes et végétèrent jusqu'en 1871, et cette maison fut fermée.
[60] Celle du Bois-d'Oingt fut fondée par l'archevêché. Il avait reçu 80.000 fr. d'une dame, ancienne cantatrice de théâtre, âgée de 75 ans, à condition de lui faire une rente viagère de 6.000 fr. La bonne vieille vécut encore 21 ans. Le capital donné fut presque englouti et l'école resta à la charge de l'archevêché.

Occasion manquée à Cellule


[61] Mme Soeur Marie-Emmanuelle Andraud, religieuse à Riom, demandait des Frères depuis 2 ans, d'abord pour une école à Cellule, puis pour un orphelinat et un noviciat au même lieu. Elle offrait pour cela une propriété de 10 hectares comprenant des bâtiments, des jardins, des terres labourables et des prés. Cette propriété était évaluée 70.000 fr. Les supérieurs hésitaient à s'en charger. Ils conseillaient à la bienfaitrice d'y placer un fermier, en en détachant une parcelle suffisante pour les dépendances nécessaires à un noviciat.
[62] Après avoir échangé plusieurs lettres de part et d'autre, on dressa un projet de donation de ladite propriété à l'Institut, à la charge par lui :

1 de recevoir gratuitement les enfants pauvres de Cellule à l'école;

2 d'admettre 10 orphelins gratuits de Cellule ou des paroisses voisines dans l'orphelinat;

3 de concéder la demi-pension du noviciat à trois postulants qui seraient remplacés tous les deux ans par d'autres, la donatrice s'engageant à payer 900 fr. pour l'autre moitié de leur pension.


[63] Elle s'engageait en outre à donner 20.000 fr. pour aider aux constructions nécessaires au noviciat.
[64] Si, pour une cause ou une autre, nos Frères cessaient de diriger lesdits établissements, les héritiers de la fondatrice ne pouvaient rentrer dans la propriété qu'en remboursant à l'Institut ce qu'il y aurait dépensé pour construction ou amélioration. etc. ...
[65] Les choses étant ainsi convenues et l'annaliste étant désigné comme premier directeur, le C.F. Louis-Marie, avant la signature dudit acte, réclama de la fondatrice la disparition d'une servitude insignifiante. "Vous tendez trop l'arc, lui dîmes-nous, la corde se cassera. - N'ayez crainte, répondit le C. Frère, il faut bien arranger toute chose pendant qu'on y est."
[66] Quelques jours après la donatrice lui riposta que ses exigences interminables l'avaient poussée à bout et qu'elle s'était adressée ailleurs. On apprit ensuite que les Pères du Saint-Esprit étaient installés dans ladite propriété.
[67] Ainsi échoua un noviciat très bien placé pour devenir vite nombreux, à une époque où les vocations pullulaient en Auvergne. Le C.F. Louis-Marie ne dit pas tout ce qu'il pensait de cet échec vraiment regrettable pour l'Institut, surtout pour la Province future du Bourbonnais. C'était le cas d'appliquer le proverbe : "Le mieux est souvent l'ennemi du bien".

Voyages à demi-tarif


[68] La compagnie de la voie ferrée de Paris à Lyon et à la Méditerranée accorda la demi-place à nos Frères sur une simple obédience des supérieurs ou une permission. M. Dousson, directeur g[éné]ral de la compagnie, ayant demandé une copie de ces deux pièces, le Révérend lui répondit comme il suit, le 29 octobre :
[69] "M. le Directeur, Je n'ai reçu que ce matin votre honoré lettre du 23 de ce mois. Je m'empresse de vous faire passer, selon vos désirs, 20 exemplaires des certificats que nous délivrons à nos Frères qui ont à prendre chemin de fer. Ils sont de deux espèces : l'un est une obédience ou un ordre donné à un Frère de se rendre d'une maison désignée à une autre maison désignée, pour remplir tel emploi, l'autre est une simple permission pour un voyage nécessaire dans l'intérêt de la Congrégation. L'un et l'autre certificats seront toujours revêtus du sceau de l'Institut, de ma signature ou de celle de l'un de mes trois Assistants, F. Louis-Marie, F. Jean-Baptiste et F. Pascal qui me remplacent en cas d'absence. Les obédiences portent en outre le contre-seing du F. Secrétaire ou du F. directeur de la maison-mère. Ces certificats sont toujours imprimés et ont la forme que j'ai l'honneur de vous soumettre."
[70] Les certificats dont il est ici question pouvaient servir pendant plusieurs voyages, jusqu'à ce qu'il n'y eût plus de place pour les timbres que les distributeurs de billets y apposaient chaque fois.
[71] Durant nos tournées un de ces certificats nous avait servi pendant trois mois : il était tout noir à la fin. Avant l'obtention de la demi-place à laquelle les Frères des Ecoles Chrétiennes avaient déjà droit, nous avions demandé un billet à demi-tarif dans la gare de Tarascon. Le distributeur nous avait demandé si nous étions Frères de la Doctrine Chrétienne. Nous avions répondu : "Pensez-vous, Monsieur, que j'enseigne le Coran?" Ne sachant que répliquer, le distributeur nous avait délivré un billet à demi-tarif.

Propagande tapageuse


[72] Nous avons vu que le F. Grégoire avait conduit à Digoin, en 1852, ce qui lui restait de pensionnaires à Vauban. Il y était demeuré avec eux comme directeur de la maison et successeur du C.F. Pascal qui avait remplacé le F. Aidant, au noviciat de l'Hermitage. Depuis 3 ans, le F. Grégoire avait remué ciel et terre pour donner du relief au pensionnat de Digoin, sans y réussir. Ce Frère était intelligent, capable, mais il avait la tête légère. Nous allions dire qu'il en manquait.
[73] Pour attirer les élèves, on avait fortement battu la grosse caisse. Pour la distribution des prix, le 16 août 1855, 30 prêtres étaient présents. On leur avait payé un festin ainsi qu'à une quinzaine de laïques ou de Frères des environs. On leur avait servi 25 plats ou desserts, y compris 4 gros jambons. Pour clore ce festin, on avait tronqué un pain de sucre, on l'avait assis sur sa petite base, on l'avait creusé et rempli d'eau de vie à laquelle on avait mis le feu, pour un punch.
[74] Le F. Lottier, l'un des convives, nous raconta ce fait dont il avait été scandalisé. En sortant, les curés se disaient mutuellement : "Pourriez-vous payer un festin semblable? et voilà des Petits Frères de Marie qui font ainsi bamboche, tandis que leur curé se prive du strict nécessaire pour payer la maison où ils gaspillent follement leurs économies!"
[75] Ces moyens irréguliers n'avaient pas réussi. A la rentrée suivante le pensionnat ne reçut que 21 internes et autant d'externes.

Fr. Avit, directeur à Digoin


[76] L'annaliste, après 9 ans de courses et de fatigues dans les conditions que nous avons données, avait besoin d'un repos relatif. Il l'avait demandé au mois de juillet précédent. On lui avait laissé faire le travail des retraites et les courses pour préparer les nouveaux postes sans lui répondre. Le C.F. Louis-Marie lui dit que le Révérend exauçait sa prière : "Je suis embarrassé, ajouta-t-il, n'ayant plus de postes convenables à vous offrir. Il ne me reste que Craponne et Digoin. - Craponne est trop froid pour moi, répondit l'annaliste. Bien que Digoin soit dans une situation critique, je suis prêt à y aller si vous le désirez." Cette réponse étonna le F. Assistant. "Je vous aurais cru plus exigeant, dit-il. - Cela prouve que vous ne me connaissez pas assez, répondit l'annaliste."
[77] Dès le lendemain il partit pour Digoin où il alla permuter avec le F. Grégoire. En acceptant Digoin il avait désigné, sans le vouloir, son successeur aux visites. S'il eût choisi Craponne, le directeur de cette maison eût été probablement nommé Visiteur. En tout cas, le choix du F. Grégoire n'était pas heureux.
[78] En quittant sa chambre, l'annaliste y avait laissé les plans géométraux et d'élévation de tous les postes existants dans le Centre et dans le Midi, avec tous les renseignements nécessaires pour les annales de ces postes. Son successeur s'empressa de brûler tout cela!...
[79] Le F. Antoine-Régis, procureur g[éné]ral, n'ayant pas pu nous empêcher d'aller à Digoin, quitta bientôt l'Institut parce qu'on ne lui remettait pas ses lettres fermées!

Situation en fin d'année


[80] Cette année-là, 227 postulants avaient revêtu l'habit religieux.
[81] Le ciel nous avait pris les Frères Rainier, Vulpien, Adèle, Philothée, Mérule, Mélas, Décius, Archélaüs, Nimien, Fauste, Calais et Chrysologue.
[82] En réunissant les recettes de l'année dernière à celles de cette année, nous trouvons que les établissements avaient versé 236.338 fr. y compris les primes et le vestiaire. Le noviciat et les successions de quelques Frères avaient donné 78.495 fr. Divers dons par les Frères ou par d'autres avaient ajouté 4.779 fr.
[83] Le F. Econome avait payé 92.252 fr. pour vestiaire, 140.181 fr. pour acquisitions et constructions, soit à Saint-Genis soit à Neuville. Nous ne parlons pas des dépenses courantes qui augmentaient naturellement chaque année comme le personnel de la maison et des retraites.

Neuville-sur-Saône : N.-D. de Bellegarde


[84] Le 12 août précédent, la Société civile de l'Institut avait promis d'acquérir en l'étude de Me Crozier, notaire à Neuville, des époux Bonnatier, une propriété sise au hameau de Bellegarde, consistant en bâtiments, grange, écurie, cours, jardin et terre, de la contenance d'un hectare, 5 ares et 50 centiares, moyennant 22.500 fr., y compris le mobilier desdits bâtiments.
[85] L'empereur autorisa l'Institut le 10 novembre 1857, à faire cette acquisition et l'acte authentique fut fait à double et signé en la même étude, le 5 janvier 1858. Cet acte ne porte que 22.500, mais le prix de la dite propriété s'élevait à 30.000 fr. environ, tous frais compris.
[86] Cette propriété fut acquise pour y transférer le pensionnat qui était trop à l'étroit en ville, dans la maison donnée par M. Tripier, dont une partie fut ensuite vendue et l'autre réservée pour l'externat.
[87] On commença de suite à construire deux ailes adjacentes au bâtiment principal de la propriété acquise. Ce bâtiment lui-même que l'on croyait pouvoir conserver intact fut tout remanié. Il fallut refaire la toiture, créer un escalier, exhausser les planchers et les ouvertures pour les mettre de niveau avec ceux des deux ailes neuves. On y dépensa environ 90.000 fr., encore fût-on obligé d'y revenir plus tard. Cette acquisition et cette construction, venant s'ajouter à celles de Saint-Genis-Laval, surchargeaient fortement les finances de l'Institut.


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