Presentation



Download 1,75 Mb.
bet9/79
Sana07.04.2017
Hajmi1,75 Mb.
#6171
1   ...   5   6   7   8   9   10   11   12   ...   79

TROISIEME ETAPE



De 1825 à 1833

Sommaire: Acquisitions de nouveaux terrains pour compléter l'Hermitage au lieu des Gaux — M. Courveille — Le P. Bourdin et autres Pères. Maladie du Fondateur — Ses embarras — Ses contradicteurs — Son entente avec M. Duplay — Fondations.


----------


1825




Amour pour les pauvres


[1] Au commencement de janvier, un jeune homme nommé Clément Berlier, habitant le hameau de Bachat, au-dessus de l'Hermitage, tomba malade. Il gisait sur la paille, sans drap et presque découvert. Sa mère n'était pas auprès de lui et il refusait de la voir, disant qu'elle voulait l'empoisonner. Le Père était en voyage. Il rentra le 22 janvier. On lui parla du malade qu'il n'avait jamais vu. Il se rendit auprès de lui et, touché de son dénuement, il lui envoya un coussin, des draps et des couvertures. Il ne le confessa pas. M. le curé d'Isieux l'avait déjà fait et l'avait administré. Le jeune homme mourut. Il avait mis quelque chose pour l'Hermitage dans son testament. Sa mère accusa faussement le bon Père d'avoir abusé de la confiance de son fils en le confessant. Le Père écrivit sa défense et prouva clairement: 1º qu'il ne connaissait pas Clément Berlier; 2º qu'il avait été absent presque tout le temps de sa maladie; 3º qu'il ne l'avait jamais confessé; 4º qu'il ne l'avait vu qu'une fois en présence de plusieurs témoins; 5º enfin qu'il n'avait connu son testament qu'après sa mort. La chose en demeura-là.
[2] Nous citons cette accusation pour avoir l'occasion de dire que le bon Père aimait à assister les malades pauvres, qu'il leur envoyait volontiers du linge et des couvertures et qu'il députait facilement ses Frères pour servir de garde-malades aux pauvres.

Installation à N.-D. de l'Hermitage


[3] La communauté descendit dans la nouvelle maison-mère en mai. La famille se composait de 20 Frères et 10 postulants; 22 Frères étaient dans les postes. La première chapelle dans cette nouvelle demeure était située dans l'aile de l'est, au premier, dans l'appartement qui fut ensuite l'atelier des rubans et plus tard du tissage de la toile et du drap. Elle avait 8 mètres de longueur sur 5 de largeur et 3 fenêtres sur la cour intérieure. Elle ne servit que pendant 3 mois environ c'est-à-dire, depuis l'arrivée de la communauté à l'Hermitage jusqu'à la bénédiction, le 13 août, de la chapelle mieux organisée qui devait la remplacer provisoirement. Celle-ci était à l'extrémité est de l'aile du sud, au niveau du troisième étage de la maison. Elle reposait sur un fond du rocher. Nous reproduisons la description qu'en fit le C.F. François en l'abrégeant un peu:
[4] "La troisième chapelle qui est la première en forme, bâtie ad hoc par le P. Champagnat domine la maison à l'angle sud-est. Elle a 20 mètres de longueur, y compris la tribune pour les étrangers, et 7 mètres de largeur. La tribune est élevée d'environ 4 mètres au-dessus de la nef. Elle est toute entière sur le rocher et elle a 3 ou 4 mètres sur 7 ... Elle est éclairée par une imposte au-dessus de la porte d'entrée et par une ouverture cintrée au mur sud-est. Une cloison masque le rocher au fond de la tribune.
[5] ... La porte de celle-ci, pour les fidèles, donne sur ce rocher qui est en pente douce le long de la maison. La nef est éclairée par 4 fenêtres cintrées, deux à droite et deux à gauche; elles ont des verres colorés... Comme la nef a plus d'élévation que le sanctuaire, un arceau très élevé soutient la partie supérieure du mur qui les sépare, sur le pignon duquel est le clocher. Le sanctuaire est élevé d'une marche au-dessus de la nef. La table de communion est fixée sur cette marche. Elle est en bois avec des montants tournés et une porte au milieu. Elle paraît antique ainsi que l'autel. On croit que le tabernacle est celui de la cathédrale de Vienne lequel, devant être brûlé par les sans-culottes, fut acheté par une personne qui le conserva. Le sanctuaire a 4 ou 5 mètres sur 7. Il est éclairé par deux fenêtres semblables à celles de la nef: une chaque côté... Le sanctuaire est couronné par une coupole en briques avec moulures. Il y a une lampe au milieu. De chaque côté sont placés des stalles pour les Pères et les chantres. Plus tard on ajoutera d'autres stalles sur toute la longueur et des deux côtés de la nef: les Pères se placeront alors au pied de la tribune."
[6] Cette chapelle a été bénite le 13 août par M. Dervieux, curé de Saint-Pierre à Saint-Chamond. Voici le procès-verbal de cette bénédiction:
[7] "L'an 1825 et le 13 août, vers les 9 heures du matin, nous soussigné Dervieux, curé de Saint-Pierre de Saint-Chamond, ayant reçu de Mgr. Jean-Paul Gaston de Pins, archevêque d'Amasie, administrateur apostolique du diocèse de Lyon, l'honorable commission, datée du 12 du présent mois et signé par M. Cholleton, vicaire général, de bénir la chapelle de N.D. de l'Hermitage sur Saint-Chamond, accompagné de M. Farge, curé de Saint-André d'Izieux, nous nous sommes rendus au susdit lieu et avons procédé à la bénédiction de la susdite chapelle qui a été dédiée à N.D. en présence de M. Bedoin, curé de Saint-Andéol de Lavalla, de M. Champagnat, prêtre, soussignés."

Vie des Frères


[8] Le F. Jean-Baptiste et le F. Augustin qui se défroqua bientôt, faisaient l'école à Saint-Sauveur cette année-là. Un jour les jeunes gens firent un feu de joie sur la place publique et se mirent à danser avec quelques jeunes filles ou femmes. Les deux Frères vinrent avec indignation pour faire cesser ce désordre. Le F. Jean-Baptiste, tenant un crucifix à la main, le jeta à terre en disant aux danseurs de marcher dessus, s'ils l'osaient. Le F. Augustin appela les filles: "Torchons de cabaret". Les danseurs se dispersèrent.
[9] Jean-Marie Grangeon laissa ses deux seconds à Bourg-Argental avec 200 enfants et voulut aller à la Trappe. Les fortes observations du bon Père ne purent l'en dissuader. Il revint au bout d'un mois et demanda pardon au Père qui l'accueillit bien. Peu après, F. Jean-Marie prit l'idée de vivre en solitaire.36 Il se construisit une cabane de branchages sous le rocher qui surplombe l'endroit où l'on fit la grande terrasse en 1830. Le pieux Fondateur le laissa faire, mais pendant les vacances, il défendit aux Frères d'aller le voir. Le pauvre solitaire s'ennuya bien vite, sortit de sa cabane et demanda pardon une seconde fois. Le Père voulut le remettre à Saint-Symphorien-le-Château ou bien l'envoyer à Charlieu. Le faux solitaire refusa obstinément ces deux postes. En présence de ses tergiversations et devant le refus d'obéissance du f. Jean-Marie le bon Père, affligé, le mit à la porte. Nous rencontrerons assez souvent de ces sujets qui exagèrent d'abord la piété, la mortification et qui, manquant de docilité, abandonnent ensuite leur vocation et même les devoirs essentiels du chrétien.
[10] Pendant cette année, les Frères Gonzague (Sabatier), Dorothée (Villelonge), Lucien (Châteigner), Nilamon (Berne), Pierre (Souchon), Damien (Mercier), Xavier (Prat), Dosithée (Chomel), Abel (Dumas) et Dominique (Esquis) prirent l'habit bleu.
[11] M. Petitin était curé d'Ampuis depuis 1783. Il dirigea la paroisse jusqu'en 1836. Il la céda alors à M. Brut, son vicaire qui avait été principal du collège de Sait-Chamond de 1824 à 1831 qui, pendant ce temps, avait bien connu le P. Champagnat et avait donné un brevet d'instituteur au C.F. François.
[12] Pendant l'année 1825 M. Hérard, natif d'Ampuis, missionnaire à la Martinique, envoya 1600 fr. à M. Petitin pour fonder une école congréganiste dans sa paroisse. La soeur de M. le curé, supérieure des Dames de Saint-Charles et une autre parente résidant à Milan, ajoutèrent un don assez considérable à celui de M. Hérard. M. Petitin demanda 3 Frères au P. Champagnat et lui prêta 12.000 fr. dont les intérêts formèrent le noyau du traitement des 3 Frères. Le bon Père accepta ce prêt qui fut hypothéqué sur la propriété de l'Hermitage. Il rendit les 12.000 fr. quelques années après. M. Petitin prit ses mesures. Les trois Frères Paul, Bernardin et Xavier lui furent envoyés en novembre.
[13] On a vu que MM. Terraillon et Courveille étaient du nombre de ceux qui conçurent le projet de fonder une triple congrégation au grand séminaire. A l'époque où nous sommes arrivés, ils vinrent rejoindre le P. Champagnat à l'Hermitage. M. Courveille avait quitté sa cure d'Epercieux on ne sait comment. Il s'était retiré à Lavalla l'année précédente.37 Les prêtres maristes et les Frères ne formaient encore qu'une seule congrégation dont le plus jeune des Colin était Supérieur. M. Courveille prétendait, ce qui était faux, qu'il avait eu le premier l'idée de fonder les Frères. Il voulait être leur supérieur et pensait avoir plus d'habileté et plus de droit que le P. Champagnat pour cette charge. Le bon Père était très humble. Ne sachant pas encore comment s'arrangeraient les prêtres, il laissa faire M. Courveille. Mais les Frères continuèrent de s'adresser à lui. M. Courveille en fut froissé. Pendant les vacances qui étaient de 2 mois, il les réunit, essaya de leur faire croire que rien n'était encore organisé et, se mettant habilement en avant, il leur enjoignit de se choisir un supérieur en scrutin secret comme on peut le voir dans la vie du P. Champagnat38.
[14] Après la Toussaint, le bon Père visite ses dix maisons39. Il fit ses voyages à pied comme il les fit presque tous jusqu'à sa mort. Il fit même de longs à jeûn, et ne se dispensa jamais de dire la sainte messe. Dans cette visite, il voulait régler bien des choses avec les fondateurs des écoles. Il voulait voir si les Frères étaient pieux, réguliers, modestes, pauvres, s'ils étaient soumis aux autorités, s'ils élevaient bien leurs enfants, surtout à la science et aux pratiques religieuses, s'ils contentaient les populations, etc. Il arriva à Ampuis un jeudi, à 5 heures du matin. Les Frères n'étaient pas levés. Il visita les appartements et y trouva une assez grosse provision de miches. Ce pain était sec et il fallait le casser avec un marteau. Fortement grondé, le F. directeur dit que ce pain ne revenait pas plus cher que le pain bis, qu'on en mangeait moins et qu'il nourrissait mieux. "La plupart des curés n'ont que du pain bis, répliqua le Père et je vous défends d'en prendre d'autre." Ailleurs, il découvrit une culotte de soie que le F. directeur n'avait payée que 5 fr. Il la jeta au feu. Ici on ne lui servit que du fromage blanc. Il s'en régala et fit plusieurs fois ensuite l'éloge du F. directeur en public. Là, il visita soigneusement la vaisselle parce qu'on lui avait dit qu'elle était trop belle. Heureusement pour le F. directeur, elle était des plus pauvres40. Partout le bon Père suivait les comptes avec attention et recommandait la plus grande économie. Aussi les Frères vivaient-ils pauvrement. L'auteur de la vie du bon Père a eu soin de noter les dépenses des divers établissements pendant les premières années41. En les comparant avec celles de nos maisons d'aujourd'hui, l'immense différence que l'on y trouverait donnerait lieu à des sérieuses et amples réflexions.
[15] Pendant l'absence du pieux Fondateur, M. Courveille malmena les Frères de l'Hermitage. Il écrivit à ceux des postes, leur fit des vifs reproches et se plaignit de n'avoir pas leur confiance. Au retour du bon Père, il s'en prit à lui, prétendit que tout allait de travers, que le désordre était partout à cause de son incapacité. Ces plaintes, jointes aux grandes fatigues de la tournée qu'il venait de faire et pendant laquelle il ne s'était pas ménagé, procurèrent une maladie grave au bon Père et il fut forcé de se mettre au lit le 26 décembre. Dès que la chose fut connue au dehors, les créanciers affluèrent de toutes parts. Comme on ne pouvait les payer, ils menacèrent de faire vendre la maison. M. Dervieux, curé de Saint-Pierre à Saint-Chamond, les fit appeler42, se chargea des dettes et leur donna d'abord 6000 fr.


Download 1,75 Mb.

Do'stlaringiz bilan baham:
1   ...   5   6   7   8   9   10   11   12   ...   79




Ma'lumotlar bazasi mualliflik huquqi bilan himoyalangan ©hozir.org 2024
ma'muriyatiga murojaat qiling

kiriting | ro'yxatdan o'tish
    Bosh sahifa
юртда тантана
Боғда битган
Бугун юртда
Эшитганлар жилманглар
Эшитмадим деманглар
битган бодомлар
Yangiariq tumani
qitish marakazi
Raqamli texnologiyalar
ilishida muhokamadan
tasdiqqa tavsiya
tavsiya etilgan
iqtisodiyot kafedrasi
steiermarkischen landesregierung
asarlaringizni yuboring
o'zingizning asarlaringizni
Iltimos faqat
faqat o'zingizning
steierm rkischen
landesregierung fachabteilung
rkischen landesregierung
hamshira loyihasi
loyihasi mavsum
faolyatining oqibatlari
asosiy adabiyotlar
fakulteti ahborot
ahborot havfsizligi
havfsizligi kafedrasi
fanidan bo’yicha
fakulteti iqtisodiyot
boshqaruv fakulteti
chiqarishda boshqaruv
ishlab chiqarishda
iqtisodiyot fakultet
multiservis tarmoqlari
fanidan asosiy
Uzbek fanidan
mavzulari potok
asosidagi multiservis
'aliyyil a'ziym
billahil 'aliyyil
illaa billahil
quvvata illaa
falah' deganida
Kompyuter savodxonligi
bo’yicha mustaqil
'alal falah'
Hayya 'alal
'alas soloh
Hayya 'alas
mavsum boyicha


yuklab olish