S’orienter aujourd’hui

Une démocratie
est une société 
où (…) chacun est 
convié, non pas à 
être orienté, mais 
bien à s’orienter. 
Philippe Meirieu, 
chercheur spécialiste
des sciences de l'éducation 
et de la pédagogie 
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Compte tenu des transformations en cours et à venir qui ne 
manqueront pas d’altérer le paysage professionnel, le nouvel 
enjeu qui se dessine pour les institutions est alors d’ajouter aux 
savoirs, savoir-faire et savoir-être un « savoir évoluer »
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qui doit 
permettre aux jeunes et moins jeunes d’acquérir les compé-
tences nécessaires à leur orientation tout au long de leur vie.
1.2. Au niveau social : réduire les inégalités
et favoriser l’égalité des chances
Nos sociétés ne sont pas justes. Si elles le sont davantage 
qu’avant, d’inégalités en discriminations, notre modèle répu-
blicain se soucie-t-il vraiment non pas de « reconnaître » mais 
de « faire des égaux », selon le mot de Léon Gambetta ?
En ce qui concerne l’éducation, cette exigence d’égalité ren-
voie notamment à l’égalité des chances qui s’entend sur un 
plan individuel (faire en sorte que chacun puisse exprimer son 
plein potentiel), sur un plan sociétal (il s’agit de gommer les 
discriminations dont souffrent tels ou tels groupes sociaux 
et les fossés entre groupes) et sur un plan institutionnel, en 
instaurant des cadres suffisamment souples pour accueillir la 
diversité des individus et pour corriger autant que possible les 
difficultés propres à chacun.
L’orientation est susceptible d’avoir des répercussions sur 
tous ces plans à la fois. Elle s’inscrit dans une logique de ré-
paration où il s’agirait, d’une part, de compenser les inégalités 
subies afin que la situation héritée influe le moins possible sur 
le devenir de l’individu et, d’autre part, de contrebalancer les 
biais du système éducatif dont l’histoire montre qu’il n’est pas 
seul à même de rebattre les cartes sociales. Autrement dit, de 
combattre le déterminisme. On saisit bien ici à la fois l’ambi-
tion et les limites d’une telle logique.
L’orientation doit être une priorité à tous les âges de la vie, 
en commençant dès la petite enfance afin d’« offrir à chaque 
élève une culture commune où les logiques sélectives et les 
épreuves du mérite seraient suspendues » et « d’assurer aux 
plus faibles des élèves les connaissances et les compétences 
de ce bien commun. »
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