S’orienter aujourd’hui

1.3. Au niveau économique :
fluidifier le marché
L’orientation est également un des enjeux de l’accès au 
marché de l’emploi des jeunes et des moins jeunes. En cela, 
première étape, elle est censée offrir une vision la plus réa-
liste possible des opportunités accessibles aux individus en 
fonction de leur profil et de leurs souhaits ; seconde étape, 
elle doit favoriser leur insertion professionnelle en leur per-
mettant de trouver les filières qui leur correspondent et 
d’identifier les facteurs de réussite de leur parcours.
Cet objectif-ci, on aura l’occasion d’y revenir, sous-entend 
« d’équiper intellectuellement l’ensemble des jeunes (et 
plus encore ceux issus de milieux défavorisés) de nouvelles 
compétences (identifier ses goûts, ses appétences, ses 
compétences, savoir prendre des décisions face aux 
mutations de marché, trouver des formations adaptées à 
des reconversions…) leur permettant de gérer sur le long 
terme leur carrière professionnelle, afin de développer 
5 -
Dubet François (2009), « Les pièges de l’égalité des chances »,
Le Monde, 30 novembre.
Nous faisons 
comme si l’accès de 
minorités sociales 
et culturelles 
méritantes à l’élite 
allait changer 
l’ordre des choses.
François Dubet, 
sociologue
Des dispositifs en faveur
de l’égalité des chances
 
●
Les internats de la réussite : ils offrent un 
accompagnement renforcé et un cadre de 
vie propice aux études à travers l’aide aux 
devoirs systématique, des activités sportives 
et culturelles et la participation à la vie de 
l’établissement.
 
●
Les Cordées de la réussite : elles facilitent 
l’accès de jeunes de milieu modeste
à l’enseignement, supérieur et notamment 
aux filières d’excellence.
 
●
Le dispositif « Meilleurs bacheliers » :
il donne accès aux formations sélectives (BTS, 
IUT, CPGE…) aux meilleurs élèves de chaque 
lycée. Il concerne les 10 % des meilleurs élèves 
de chaque lycée dans chaque filière de bac.
19 

---

l’employabilité dans la durée mais aussi l’émancipation de 
chacun face aux aléas économiques et sociaux. »
6
Exigence 
d’autant plus grande que la dernière réforme en date, la 
loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 
septembre 2018, insiste sur la responsabilisation de chacun 
dans le choix et le suivi de son parcours.
Cela peut amener les divers conseillers qui accompagnent les 
individus (du professeur principal au psychologue de l’Éduca-
tion nationale, du conseiller en évolution professionnelle au 
responsable RH) à les aiguiller vers des formations qu’ils n’au-
raient pas spontanément considérées mais où leurs chances 
de succès sont supérieures compte tenu du ratio offre/de-
mande. D’ailleurs, les politiques tant européennes que na-
tionales ont conféré depuis peu aux universités une mission 
d’insertion professionnelle qui n’était pas, jadis, dans leurs 
attributions
7
.
En fin de compte, l’orientation est attendue, d’une part, 
comme un facteur essentiel de régulation du chômage struc-
turel et, d’autre part, comme une réponse aux besoins des 
secteurs économiques où « main d’œuvre » et « talents » font 
le plus défaut. La logique adéquationniste atteignant vite ses 
limites, quels détours devrait-elle prendre pour être à la hau-
teur de ces enjeux ?