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1830




Suites de la révolution


[134] Malgré le rigoureux hiver de 1830, le P. Champagnat, Philippe, son neveu et plusieurs Frères arrachèrent le bois, bouleversèrent les rochers et créèrent la grande terrasse ainsi que le chemin qui y conduit, sur le versant ouest du coteau oriental. On commença à organiser un peu l'infirmerie, mais les appartements nécessaires et la pharmacie étaient encore absents.

[135] Mgr. de Pins avait obtenu l'autorisation légale de notre Institut. L'ordonnance royale était rédigée. Pendant qu'elle attendait la signature du roi Charles X, la révolution de juillet détrôna ce monarque et le remplaça par Louis-Philippe qui prit lui-même le titre de roi bourgeois.


[136] Les 1.500 fr. votés annuellement par le conseil général de la Loire, furent supprimés. Ces contretemps ne découragèrent pas le pieux Fondateur. Il resta ferme et tranquille au milieu de l'agitation générale. A ceux de ses Frères qui étaient dans l'anxiété, il écrivit ainsi: "Ne vous inquiétez pas, ne craignez rien ni pour vous, ni pour vos maisons. C'est Dieu qui permet et qui règle tous les événements, qui les dirige et les fait tourner à sa gloire et au bien de ses élus. Les méchants n'ont d'autre pouvoir que celui qu'il leur donne. Comme aux flots de la mer, il leur dit: "Vous irez jusque là mais pas plus loin." Les précautions que vous devez prendre sont de ne rien craindre, d'être sages et circonspects dans vos rapports avec le monde et avec les enfants, de ne vous occuper en aucune manière d'affaire politique, de vous tenir bien unis à Dieu. Votre habit religieux est pour vous une sauvegarde et non un danger... Souvenez-vous de cette parole de l'Ecriture: "Les cheveux de votre tête sont tous comptés, il n'en tombera pas un seul sans la permission de votre Père céleste." N'oubliez pas non plus que vous avez Marie pour défense et qu'elle est terrible aux ennemis de notre salut comme une armée rangée en bataille." Au lieu de s'effrayer, le bon Père demanda la permission de faire une vêture le 15 août à Mgr. l'archevêque. On s'étonna de cette demande à l'archevêché: "Quel homme admirable que ce M. Champagnat, disait-on, pendant que tout le monde tremble, lui seul ne craint rien, tandis que les autres communautés se cachent, se dispersent et renvoient leurs novices, lui se montre au grand jour et sans s'effrayer des menaces des méchants et des révolutions qui bouleversent le monde, il ne s'occupe qu'à enrôler de nouveaux sujets."
[137] Des bandes avinées parcouraient les rues des villes voisines en vociférant. On vint dire au bon Père qu'elles allaient monter à l'Hermitage. L'un des aumôniers s'offrit à mener les Frères, les postulants et les pensionnaires en promenade pour les soustraire aux insultes de ces bandits. Le vénéré Père ne le permit pas. C'était un dimanche, on chanta les vêpres comme à l'ordinaire et personne ne vint. Cependant, on faisait courir le bruit au dehors que la maison était pleine d'armes, qu'un marquis y était caché et apprenait aux Frères à en faire usage. La préfecture s'en émut. Elle envoya, en avril, le procureur du roi-bourgeois avec une escouade de gendarmes qui cernèrent la maison. Le procureur somma le portier, F. Jean-Joseph, de lui dire où le marquis était caché. Le Frère répondit qu'il ne savait pas ce que c'était qu'un marquis et conduisit son interlocuteur au P. Champagnat. Le bon Père devina de quoi il s'agissait. Il fit visiter le lavoir, les caves et tous les appartements, au procureur et à ses gendarmes. L'un des aumôniers était absent et avait emporté la clef de sa chambre. Le Père en enfonça la porte à coup de hache. Les inquisiteurs ne trouvèrent ni armes, ni marquis. Le Père leur fit accepter des rafraîchissements. Le procuteur fut charmé de sa franchise et lui donna l'assurance que cette visite serait utile à la maison. En effet, ce magistrat fit démentir lui-même tous les bruits fâcheux qui avaient couru dans le journal de la préfecture.
[138] Pour toute précaution, le bon Père ordonna en 1831, que le Salve Regina serait désormais chanté dans les noviciats et récité dans les postes tous les matins par les frères. Cette sainte pratique est devenue une de nos règles.
[139] Les Prêtres Maristes se réunirent à Belley pour faire leur retraite. Le P. Champagnat ne manqua pas de s'y rendre malgré ses nombreuses occupations. La retraite terminée, ces MM. élurent M. Colin, cadet, comme supérieur général des Prêtres, des Frères et des Soeurs. Le P. Champagnat qui s'était donné de grands mouvements pour arriver à ce résultat et resserrer ainsi l'union fraternelle, fut enchanté de cette nomination.
[140] Les traitements furent supprimés dans plusieurs établissements. Les Frères s'en plaignirent au vénéré Père. "Ne craignez rien, leur répondit-il, le bon Dieu qui nourrit les oiseaux et donne du pain aux méchants, sait bien que vous avez besoin de manger. Lorsque vous n'aurez plus de pain, venez partager le nôtre ici."

Vacances


[141] Depuis la descente de la communauté à l'Hermitage, les vacances avaient été et étaient encore de deux mois, comme auparavant. Le P. Champagnat les employait à faire apprendre à ses Frères les sciences renfermées dans le programme primaire, à leur développer les moyens les plus sages pour obtenir une bonne discipline dans leurs classes. Il les employait surtout à les former aux vertus de leur état et à étudier avec eux les Règles qu'ils devaient (sic) donner à sa Congrégation. Pour les initier aux sciences primaires, il leur faisait donner des leçons par les plus habiles d'entre eux et leur en donnait lui-même. Il les obligeait à exhiber les dix feuilles d'écriture qu'ils avaient dû faire pendant l'année. Il exigeait même des professeurs des premières classes qu'ils lui montrassent deux feuilles d'écriture de chacun de leurs élèves, l'une du commencement de l'année et l'autre de la fin. Il voulait constater ainsi les progrès obtenus. Il établit des commissions dont il faisait partie et devant lesquelles chaque Frère ou postulant devait subir un examen.
[142] Nous avons sous les yeux pour l'année 1828, un tableau renfermant le résultat de cet examen. Il est tracé et écrit tout entier de la main du pieux Fondateur. Il est divisé en 9 colonnes en tête desquelles sont écrits: "Noms des candidats, piété, catéchisme, caractère, soumission, régularité, science, arithmétique, écriture." 19 lettres de l'alphabet servent à marquer le mérite de chacun dans ces colonnes. Si ce tableau arrive à nos successeurs, ils trouveront peut-être cette notation trop élastique. Ils tâcheront de mieux faire. 7 postulants et 56 Frères figurent dans ce tableau. C'était tout le personnel.
[143] Le vénéré Père tenait à ce que Frères et postulants prissent leurs récréations, soit en conversant entre eux d'une manière utile et édifiante, soit en jouant à divers jeux. Les plus ordinaires étaient ceux de barre ou de boules. A dater de 1830, ces jeux avaient ordinairement lieu sur la grande récréation que l'on venait de créer. Par respect on ne jouait point les jours de grandes fêtes, on se promenait en causant.
[144] Les événements n'empêchèrent point au vénéré Père de donner la retraite aux Frères. Messieurs les curés cherchaient à l'en détourner, alléguant que les temps étaient mauvais, que les municipalités étaient mal disposées et qu'elles pourraient bien remplacer les Frères par des laïcs pendant leur absence. Le bon Père voyait les choses de plus haut et resta inébranlable. La retraite se fit et les Frères regagnèrent leurs postes57. On ne fonda aucun établissement cette année.

Engagement et fidélité


[145] Sans craindre les suites de la révolution, les Frères Michel (Dugelay), Augustin (Berthinier), Jean-Louis (Martin), Grégoire (Vincent), Bernard (Vuy), Joachim (Mercier), Polycarpe (Sichard), Polycarpe (Ducarre), Bonaventure (Pascal) et Thimothée (Valla) revêtirent le saint habit. Les deux premiers remplacèrent les chefs des rebelles de 1829. [Des] Deux Polycarpe, le premier leva l'ancre et le deuxième prit son nom.
[146] F. Bonaventure, né Antoine Pascal à Pelussin en 1804, était domestique à Ampuis lorsque un ex-Photin de ce pays se défroqua et chercha à excuser sa sortie en dénigrant les Frères et tout ce qui se faisait dans la Congrégation. Cette conduite indigna A. Pascal et le décida à se rendre à l'Hermitage le 30 juin pour y remplacer le défroqué. Il prit l'habit en octobre et fut envoyé à Sorbier où il édifia le bon F. Cassien qu'aucun second n'avait encore pu contenter. Il fit profession en octobre 1831 et remplaça le F. Louis comme maître des novices. Il remplit parfaitement ce difficile emploi pendant près de 20 ans.
[147] Le F. Jean-Joseph fit profession. Cet excellent Frère était un modèle d'humilité, de bon esprit et de dévouement. Il n'avait pas d'aptitude pour l'enseignement, mais il était habile à tisser la toile et le drap. Il fut réglementaire pendant 15 ans et il ne s'oublia jamais d'une minute. Sa cloche se faisait toujours entendre à l'heure exacte.
[148] Les Frères Dosithée (Chomel), Sylvestre (Vèbres), Bernard (Defour) et Nilamon (Berne) entrèrent dans leur éternité cette année.


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