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1831




La Côte et Feurs


[149] Mgr. Simon, évêque de Grenoble, avait acheté l'ancien couvent des Récollets de La Côte-Saint-André et y avait établi un collège séminaire en 1810. M. l'abbé Douillet, l'un des directeurs de cette maison, avait créé un internat dans un appartement loué en ville à cet effet en 1820, et y avait réuni un certain nombre d'internes qui payaient 168 fr. par an. Une bonne fille faisait la cuisine et présidait. En 1824, M. Douillet acheta un vieux bâtiment et y installa son internat. Les élèves les plus raisonnables surveillaient les autres dans les dortoirs, aux études et aux récréations. De jeunes séminaristes donnaient les leçons. M. l'abbé Rocher, l'un des émigrés de 1793, avait fait bâtir une maison à côté de l'internat et y avait ajouté 13.500 fr. pour l'établissement d'une école gratuite en faveur de ses jeunes compatriotes. Le projet de M. Douillet était de fonder une congrégation religieuse enseignante pour le diocèse de Grenoble. Soutenu par les autorités du département, il avait même obtenu une ordonnance royale signée par Charles X et qui érigeait son établissement en école normale pour tout le département de l'Izère. Les événements de 1830 avaient empêché l'application de cette ordonnance.

[150] L'internat et l'externat gratuit fonctionnaient tant bien que mal. M. Douillet était très zélé. Il avait d'excellentes intentions mais il n'était pas organisateur. Il reconnaissait lui-même n'avoir pas les qualités voulues pour fonder une congrégation religieuse. D'un autre côté, les éléments qu'il avait sous la main et ses fonctions de directeur au séminaire, augmentaient ses perplexités et lui faisaient craindre un échec. Apprenant que le P. Champagnat avait déjà créé une oeuvre semblable, M. Douillet s'empressa de lui écrire et de lui demander une entrevue. Le bon Père se rendit à La Côte, vit les éléments dont M. Douillet pouvait disposer, lui conseilla d'accepter des Frères pour la direction de son pensionnat, ainsi que son école gratuite, et d'envoyer ses postulants à l'Hermitage. M. Douillet qui admirait la franchise et la sagacité du bon Père, accepta la proposition. Ils s'entendirent verbalement pour les conditions et les 4 Frères Jean-Pierre, André, Gonzague et Benoît furent envoyés à La Côte après la retraite de 1831. M. Douillet conduisit lui-même 11 de ses postulants à l'Hermitage et en fit breveter plusieurs en passant à Vienne par le principal du collège de cette ville. Il en amena bien d'autres ensuite, mais des divergences de vues se produisirent plus tard entre les deux bons prêtres comme nous le verrons.


[151] L'école de Feurs fut fermée cette année, après 18 mois d'exercices, à la suite de rapports regrettables d'un jeune Frère avec ses élèves58. La lettre qui va suivre dit assez que pour atténuer ce malheur, le bon Père fit vrainement toutes les démarches, toutes les concessions possibles: "M. le maire, je vous remercie de l'avis que vous me faites donner de la délibération de votre conseil. Je vois avec résignation et calme la destruction de votre établissement de Frères. J'ai fait toutes les démarches que je devais faire pour conserver une école dont la prospérité était toujours croissante. M. le recteur de l'Université, comme j'ai eu l'honneur de vous le dire, me promettait son concours pour rendre légal l'enseignement chrétien de la jeunesse de Feurs. Je vous ai prouvé par le rabais que je vous ai fait que le désir du bien des enfants de votre commune est le seul but de toutes nos peines. Vous m'avez objecté que la ville ne pouvait assurer à trois Frères 1200 fr. annuellement. Je vous ai dit que je me contenterais de 400 fr. et qu'à cette condition encore tous les pauvres seraient enseignés gratuitement. Ayant donc appris votre délibération touchant le renvoi de nos trois Frères, nonobstant tous les sacrifices que je vous offrais, et ne voulant pas contrarier votre administration, je leur enjoins de remettre tout le mobilier qui concerne la commune, entre les mains de qui de droit, et de partir immédiatement de Feurs. Je prie M. le maire de recevoir etc...". Les Frères du Bx de La Salle remplacèrent ensuite les nôtres.

Engagements et fidélité


[152] Les Frères Gabriel (Caillot), Victor (Lay), Augustin (Brun), Martin (Roux), Sylvestre (Tamet), Ambroise (Pascal), Michel (Colomban), Félix (Prat), Jean-Louis (Bonin), Pie (Renou), Macaire (Belin) et Arsène (Goutelle) prirent l'habit religieux. Les Frères Thédoret (Fayasson), Athanase (Billon), Vincent (Barnait), Benoît (Deville), Timothée (Valla), Jean-Chrysostome (Doche), Marcellin (Moreaux), Bonaventure (Pascal), et Polycarpe (Ducarre) firent profession à la suite de la retraite. Le F. Marcellin était un second Jean-le-Silencieux et d'une modestie parfaite quoiqu'il connut très bien la botanique. Il fut ensuite réglementaire pendant plus de 30 ans, après la mort du F. Jean-Joseph. Comme lui, il eut toujours la corde de sa cloche à la main lorsque l'heure décrochait. Il sonna encore le lever le jour de sa mort.
[153] Le F. Bonaventure devint un excellent maître des novices. Il les instruisait autant par ses exemples que par ses paroles. En quittant cette charge, il exerça les emplois les plus bas de la maison avec une humilité parfaite.

Frère Polycarpe


[154] Le F. Polycarpe entra au noviciat à l'âge de 30 ans. Il avait déjà été instituteur. Il était d'une simplicité enfantine. Des confrères vantèrent un jour les instituteurs laïcs en sa présence. Il contesta ce qu'ils disaient. Comme ses contradicteurs insistaient (pour rire), il leur répondit avec humeur: "Je les connais mieux que vous, puisque j'ai été instituteur comme eux." Nommé directeur, le F. Polycarpe voulut plusieurs années après, visiter une marquise. On l'introduisit dans un beau salon avec le Frère qui l'accompagnait. La marquise arriva. Le bon Frère la salua de son mieux et, indiquant un tableau, il lui dit: "Vous avez là un joli tableau de N.S.!" La marquise pinça les lèvres pour ne pas rire. Le tableau indiqué représentait Bachus assis sur un tonneau!...

[155] Durant la même promenade, accompagné des Frères Germain et Aquilain, Frère Polycarpe alla voir les Frères de Saint-Antoine et voulut faire une visite à M. le curé. Le prenant pour l'un des gros bonnets de l'Institut, ce M. s'invita à dîner avec lui chez les Frères. En y arrivant, il remit deux bouteilles d'excellent vin vieux au F. cuisinier, lui recommandant de ne les mettre sur la table que lorsqu'il lui ferait signe. Lorsqu'elles y furent, il en déboucha une et en versa une rasade à chacun des convives. Plusieurs de ceux-ci s'empressèrent de vanter l'excellence du vin offert. F. Polycarpe avait bu le sien sans rien dire. Il paraît que M. le curé tenait plus à son opinion qu'à celle des autres. Il lui en versa donc une seconde rasade. Le Frère la dégusta lentement, en faisant les gros yeux, puis il ajouta: "Ah! petit misérable, j'en ai bu souvent de bien meilleur que celui-ci." Le pauvre curé fut abasourdi et les autres Frères baissèrent les yeux.


[156] Etant directeur et cuisinier à Ampuis, son sous-directeur lui fit un vilain tour. Il lui écrivit une lettre remplie de reproches, la signa du nom du C.F. assistant et la fit mettre à la poste à Vienne. En la recevant, F. Polycarpe fut tout déconcerté. Il la fit lire à ce même sous-directeur qui feignit de le consoler et l'engagea à se rendre auprès du C.F. assistant, comme la lettre le lui ordonnait.
[157] En [le] voyant, le C.F. Louis-Marie lui exprima son étonnement de sa visite. "Malheureux! dit le F. Polycarpe, je viens voir pourquoi vous m'avez grondé si fort. - Je ne vous ai pas écrit, répliqua le C.F. assistant. - Misérable! voici votre lettre", riposta le F. Polycarpe. Le F. assistant lui fit remarquer que son second l'avait joué. "Ah! le petit morveux. Il me la payera." Ses seconds lui en jouèrent bien d'autres qu'il serait trop long d'énumérer.
*

* *
[158] La mort nous ravit les Frères Ambroise (Pessonnel), et Augustin (Berthinier).


[159] Nous avons déjà dit que l'on commença à chanter le Salve Regina le matin en 1831. Le F. Sylvestre (Tamet) nous a affirmé qu'il était au noviciat lorsque cette antienne fut chantée le matin pour la première fois. Or59, il était entré dans l'Institut au mois de mars.


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