Un Prometheé en passions je suis:'ose, je veux, je m'efforce, et ne puis, d'un fil noir la Parque ourdit ma vie.
Comme Prométhée, je traîne ma vie dans la souffrance,
Et pourtant je veux l'impossible,
C'est le lot que Parka a dessiné pour moi.
(traduit par V. Levik)
Littéralement en trois lignes, l'auteur a utilisé à la fois deux images anciennes: le titan Prométhée et les déesses du destin Parok. Ronsard se compare à Prométhée sur la base d'un signe de souffrance, ils souffrent tous les deux à cause de l'amour, mais si ce dernier souffre à cause de l'amour pour les gens en général, alors le poète uniquement à cause de l'amour pour une fille. Il comprend que son sentiment n'est pas destiné à devenir réciproque, car il est impossible de changer ce qui était destiné aux Parcs. Cependant, ce tourment n'est pas inutile, il est pour de bon: tout comme grâce aux souffrances de Prométhée, les gens ont reçu le feu et la protection contre l'arbitraire des dieux, de même grâce aux sentiments non partagés du poète, ils reçoivent de beaux poèmes. Il convient de noter que l'auteur utilise des images anciennes non seulement en nommant directement les héros, comme dans les cas précédents. Par exemple:
Puis je voudrais en toreau blanchissanttransformer pour sur mon dos la prendre,en avril par l'herbe la plus tendreva, fleur mille fleurs ravissant.
Je voudrais un énorme taureau,
Beauté insidieusement mouchard,
Quand la transformer en une prairie luxuriante
Les violettes et les lys convaincront.
(traduit par I. Parin)
Dans ce cas, l'auteur ne nomme pas directement les héros avec lesquels il se compare, mais les lecteurs qui connaissent bien la mythologie grecque antique peuvent facilement voir dans ces lignes une référence à la légende de l'Europe, à laquelle Zeus, amoureux d'elle, est apparu. sous la forme d'un taureau blanc et l'a volé. Ronsard marchait dans la direction indiquée par son confrère des Pléiades, Du Bellay, qui conseillait aux poètes français, à l'exemple des anciens, de "chanter des odes vouées à la louange des dieux et du peuple vaillant" ou des "amusements de jeunesse" - l'amour , du vin et toutes sortes de fêtes. Ronsard devient le premier odographe français. Pindare l'emporta un moment. Cependant, la grandiloquence pompeuse des odes pindariques, qui attira tant les classiques par la suite, n'entra pas dans l'usage littéraire de la France de la Renaissance, et Ronsard lui-même préféra bientôt une manière plus naturelle et plus simple, ce qui est perceptible dans le deuxième cycle de sonnets du poète. Le deuxième recueil "Continuation des poèmes d'amour" ("Continuations des Amours"), 1555 était dédié à Marie et se composait également principalement de sonnets. Il contient encore des poèmes adressés à Cassandre, mais aussi à d'autres femmes, dont le personnage principal est Marie. Tout ce que l'on sait d'elle, c'est qu'elle est une simple paysanne de Bourgueil. Son image est dépourvue de sophistication aristocratique; c'est plus chaleureux, plus simple, plus accessible que l'apparition de Cassandre, plus terrestre. Maria pour Ronsard est l'incarnation de cette beauté pure et naturelle de la morale inhérente à une personne qui grandit au sein de la nature. C'était la raison pour mettre à jour la convention du sonnet, y introduire de nouveaux détails et l'intonation de la parole, rapprocher l'amour et la nature dans un système figuratif. L'image de Marie est le plus souvent associée par le poète au printemps, au matin, à l'aube, représentés sur fond de nature épanouie. L'image d'une bien-aimée, en plus d'une simple fille, est composée de traits individuels, découle d'un sentiment global de pureté et de fraîcheur printanières; il est construit sans être séparé des images de la nature joyeuse. Simplicité et naturel - c'est ce qui attire le poète dans sa bien-aimée. Le poète la dessine sans fioritures ni artifices, comme il l'a vue un matin de mai. Ronsard dépeint Maria dans ses activités quotidiennes, en famille, en forêt, au travail. Or, la bien-aimée n'habite pas parmi les nymphes dans une forêt merveilleuse, mais se promène parmi les lits de laitue ou de chou, parmi les fleurs plantées de sa main. Son image est donnée en mouvement, alors qu'auparavant seul l'amour du poète était dynamique, ses mouvements étaient au centre de l'attention. Il compte lui offrir un fuseau Vendôme ("Broche" - La Quenoille), sachant que ce cadeau apportera une véritable joie à une fille modeste, car :
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