S’orienter aujourd’hui

individu de convertir les ressources à sa 
disposition en une orientation réussie.
Il a ainsi été identifié trois grands types 
de « facteurs de conversion »
1
 :
 
●
individuels : les caractéristiques et les 
capacités des individus eux-mêmes
 
●
sociaux : le contexte familial, social et 
culturel dans lequel évolue l’individu
 
●
environnementaux : les opportunités
éducatives à la portée de l’individu, qu’il 
s’agisse de facteurs strictement scolaires 
(paliers d’orientation, filières d’études, 
mécanismes de sélection), géographiques 
(offre de formation locale) ou profession-
nels (implication des PsyEN) et, plus large-
ment encore, de l’organisation du système 
éducatif et d’orientation.
C’est donc en nous fondant sur cette dis-
tinction en trois grands ensembles de 
facteurs que nous pouvons examiner de 
plus près les influences qui pèsent sur 
l’orientation d’un élève ou d’un étudiant.
C. L’orientation
sous influence
1 -
Picard France, Olympio Noémie, Masdonati Jonas, Bangali Marcelline (2015),
« Justice sociale et orientation scolaire : l’éclairage de l’approche
par les « capabilités » d’Amartya Sen », 
L’orientation scolaire et professionnelle, n° 44/1.
48 

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1. 
 La part du système : l’influence 
du système éducatif sur l’orientation
1.1. Les lourdeurs du système éducatif
Une hiérarchie inamovible qui conditionne les choix
À bien des égards, l’enseignement en France apparaît davan-
tage tourné vers la fabrication d’une élite que vers l’acquisi-
tion d’un socle de compétences commun à tous. Parangon de 
cette réalité, le fait que certaines formations des plus élitistes 
soient rémunérées là où, dans tous les autres pays, leur coût 
est au contraire très élevé. Situation d’autant plus paradoxale 
que ces formations, par leurs méthodes de sélection, ne sont 
accessibles qu’aux franges les plus aisées de la population. 
Ce qui a fait écrire à Jean Guichard que « plus qu’ailleurs, en 
France, les exclus de l’école rémunèrent les études des inclus. »
1
Deux exemples illustrent la hiérarchie de l’enseignement 
dont l’influence sur les choix d’orientation est éloquente. 
D’une part, au lycée, le primat de la voie générale sur les voies 
technologique et professionnelle, qui pousse les conseils de 
classe à aiguiller vers l’une ou l’autre de ces deux dernières 
voies des élèves qu’ils estiment moins aptes à suivre un
enseignement général, indépendamment de leurs souhaits
(cf. figure 6 page 50). De fait, 20 % des élèves et diplômés de 
l’enseignement professionnel estiment qu’ils n’ont pas eu le 
choix de leur orientation et seulement 7 % des étudiants et 
diplômés de l’enseignement supérieur
2
. D’autre part, au lycée, 
une hiérarchie bien ancrée place la filière scientifique, option 
mathématiques, au-dessus de toutes les autres et un élève 
issu de ce baccalauréat pourra prétendre à quasiment toutes 
les formations, qu’elles soient scientifiques ou non
3
.