CHAPITRE 4
Sommaire: Extension de l'Institut — Voyages du Révérend — Autorisations canadiennes et espagnoles — Fondations — Suppressions — Laïcisation.
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Extension de l'Institut
[1] La persécution que les Juifs firent subir autrefois aux apôtres et aux premiers disciples du divin Maître fut le moyen dont la Providence se servit pour répandre le bien inestimable de la foi parmi les gentils. On peut dire qu'elle en use présentement ainsi dans une certaine mesure, qu'elle se sert des vexations que les francs-maçons emploient contre les congréganistes pour propager ceux-ci dans toutes les parties de notre globe, propagation qui eût été bien plus lente sans ces vexations.
[2] En effet, si notre Institut ne s'était pas établi au-dehors avant les taquineries révolutionnaires autant qu'il l'a fait depuis ce n'était pas faute de demandes, de sollicitations même. Presque tous les diocèses d'Amérique, la plupart des vicariats de l'Asie, les évêques italiens et espagnols avaient demandé de nos Frères. Nos supérieurs n'avaient pas cru pouvoir accéder à leurs suppliantes sollicitations. L'infructueux essai fait en Syrie les avait peu encouragés dans cette voie.
[3] Il est vrai que, avec un peu plus de patience, les choses eussent tourné autrement en Asie comme nous l'avons dit déjà. Il a fallu que les lois scolaires, fiscales et militaires vinsent prouver clairement la nécessité de conserver l'œuvre de notre pieux Fondateur et de la préserver de l'action destructive des dites lois, en l'établissant hors de leur portée. C'est ce que nos supérieurs actuels ont compris et ce qui les a porté à profiter de toutes les occasions favorables pour implanter nos Frères hors de France et même d'Europe.
[4] Le R.F. Théophane n'a point été en retard sous ce rapport. Les soucis, les peines, les sacrifices, les longs voyages ne l'ont pas fait reculer. Non seulement, ainsi que ses deux prédécesseurs, il a voulu paraître dans chacune des nombreuses retraites d'Ecosse et de France, mais il a fait plusieurs longs et pénibles voyages pour établir ou consolider au-dehors les maisons dont nous donnerons les noms ci-après.
[5] Nous avons vu déjà que son 1er voyage à Rome, en compagnie des Chers Frères Euthyme et Bérillus, avait eu pour résultat l'établissement de nos Frères à grands frais dans la capitale du monde chrétien, que son second voyage dans cette ville, en compagnie du C.F. Gérald avait en vue la béatification du B. Pierre Chanel, mais aussi la bénédiction solennelle, par le Cardinal Vicaire, de la belle maison en construction pour les Frères, aux frais de l'Institut.
[6] L'infatigable F. Bérillus se trouvant à l'étroit dans sa Province de Saint-Paul, bien qu'elle occupe 10 départements, y avait ajouté l'Espagne en fondant le triple établissement de Mataró et celui de Gérone.
[7] Le Révérend voulut voir ces nouveaux postes et se rendre compte des avantages que l'Institut pouvait trouver en Espagne. A une 1re, il présida la retraite des Frères, déjà établis en Catalogne.
[8] Le voyage le plus long du R. Frère est celui qu'il a fait en Canada et aux Etats-Unis, en compagnie du C.F. Stratonique, du 15 mars au 15 juillet 1887. Avant d'entrer dans quelques détails, nous croyons devoir dire un mot de cet intéressant pays:
Le Canada
[9] Le Canada occupe la partie septentrionale de l'Amérique du Nord. Sa superficie totale est de 8.987.937 km2, c'est-à-dire qu'elle est presque égale à celle de l'Europe entière laquelle est de 9.362.747 km2. Les montagnes couvertes de neiges éternelles, les forêts vierges nombreuses et immenses, les plaines à perte de vue en parties incultes quoique très fertiles, les lacs très étendus et nombreux, les cours d'eau incomparables parsemés de cascades admirées par les touristes, tout est grandiose dans ce pays relativement neuf.
[10] La température générale du Canada se résume en deux saisons, c'est-à-dire 7 mois d'hiver durant lesquels tout le pays est couvert d'une couche plus ou moins épaisse de neige et les cours d'eau emprisonnés sous une glace d'une épaisseur telle que les voitures, même les trains de chemin de fer, peuvent y circuler en toute sécurité. De cette température sibérienne on passe presque subitement à celle relativement très chaude, pendant les 5 mois d'été laquelle active la végétation et la maturité des récoltes très abondantes et assez variées.
[11] La population qui n'était que de 240.000 en 1800, contre les Etats-Unis qui possédaient 3.929.328 habitants à cette date, a été de 4.324.810 en 1881, en face de 50.442.066 habitants des Etats-Unis, soit une augmentation annuelle de 15% pour ceux-ci et de 21% pour celui-là.
[12] Voici quels étaient les éléments de la population canadienne à cette date: 1.298.929 Français, 881.301 Anglais, 957.403 Irlandais, 699.833 Ecossais, 254.319 Allemands, 108.547 Sauvages, 30.412 Hollandais, 21.394 Nègres, 667 Juifs, etc. Cette engeance maudite s'est faufilée ici comme presque partout.
[13] Comme on le voit, l'élément français domine dans cette population. Aussi les Canadiens, ayant cette origine, en sont-ils fiers, sont-ils très attachés à la mère-patrie bien que les malheurs de celle-ci l'ait obligé en 1759 à céder ses possessions canadiennes à l'Angleterre.
[14] Pendant nos désastres de 1870, 500 manifestants canadiens-français firent une chaleureuse démonstration auprès du Consul de France à Québec ainsi qu'il appert de l'énergique et belle poésie renfermée dans les vers que nous tenons à placer ici:
[15] "..... Or tandis que la France
Jouant sur un seul de sa dernière espérance,
Se raidissait ainsi contre le sort méchant,
Un poème naïf, douloureux et touchant
S'écrivait en son nom sur un autre hémisphère;
Tandis que d'un œil sec d'autres regardaient faire,
D'autres pour qui la France, ange compatissant,
Avait cent fois donné le meilleur de son sang
Par delà l'Atlantique, aux champs du nouveau monde,
Que le bleu Saint-Laurent arrose de son onde,
Des fils de l'Armorique et du vieux sol normand,
Des Français, qu'un roi vil avait vendus gaiement,
Une humble nation qui encore à peine née
Sa mère avait un jour, hélas! abandonnée
Vers celle que chacun reniait à son tour
Tendit les bras avec un indicible amour!
La voix du sang parla, la sainte idolâtrie
Que dans tout noble cœur Dieu mit pour la patrie,
Se réveille chez tous; dans chacun des logis
Un flot de pleurs brûlants coula des yeux rougis
Et, parmi les sanglots d'une douleur immense,
Un million de voix cria: Vive la France!...
Sur les murs de Québec, la ville aux vieilles tours,
Dans le creux du vallon que baignent les détours
Du sinueux Saint-Charles aux rives historiques,
Autour de vingt clochers se groupent vingt fabriques.
C'est le faubourg Saint-Roch où vit en travaillant
Une race d'élite au cœur fort et vaillant.
Là surtout, ébranlant ses poitrines robustes
Où trouvent tant d'écho toutes les choses justes
Retentit douloureux ce cri de désespoir:
La France va mourir!... Ce fut navrant un soir,
Un de ces soirs brumeux et sombres de l'automne
Où la bise aux créneaux chante plus monotone
De ces donjons, à l'heure où les sons familiers
De la cloche partout ferment les ateliers,
La haute citadelle avec sa garde anglaise,
Entendit tout à coup tonner la Marseillaise
Mêlée au bruit strident du fifre et du tambour...
Les voix montaient au loin, c'était le vieux faubourg
Qui, grondant comme un flot que l'ouragan refoule,
Gagnait la haute ville et se ruait en foule
Autour du Consulat où, de la France en pleurs
Symbole vénéré, flottaient les trois couleurs.
Celui qui conduisait la marche, un gars au torse
D'Hercule antique avait, sous sa rustique écorce,
Comme un lion captif grandi sous les barreaux,
Je ne sais quel aspect farouche de héros.
C'était un forgeron à la rude encolure,
Un fort et rien qu'à voir sa calme et fière allure
Et son regard honnête et son grand front serein,
On sentait battre là du cœur sous cet airain.
Il s'avança tout seul vers le fonctionnaire
Et d'une voix tranquille où grondait le tonnerre
Dit: Monsieur le Consul on nous apprend là-bas
Que la France trahie a besoin de soldats.
On ne sait pas, chez nous, ce que c'est que la guerre,
Mais nous sommes d'un sang qu'on n'intimide guère,
Et je me suis laissé dire que vos anciens
Ont su ce que c'était que les canons prussiens.
Du reste, pas besoin d'être instruit que je sache,
Pour se faire tuer ou brandir une hache;
Et c'est la hache en main que nous partirons tous,
Car la France, Monsieur, la France, voyez-vous...
Il se tut, un sanglot lui montait à la gorge
Puis, de son poing bruni par le feu de la forge,
Se frappant la poitrine où son col entrouvert
D'un scapulaire neuf montrait le cordon vert.
Oui, Monsieur le Consul, reprit-il, nous ne sommes
Que cinq cents aujourd'hui, mais, tonnerre! des hommes,
Nous en aurons, allez!... Prenez toujours cinq cents
Et dix mille demain vous répondront: Présents!
La France, nous voulons épouser sa querelle
Et, fier d'aller combattre et de mourir pour elle,
J'en jure par le Dieu que j'adore à genoux
L'on ne trouvera pas de traîtres parmi nous!...
Le reste se perdit car la foule en démence
Trois fois aux quatre vents cria: Vive la France!..."
[16] Il n'y a pas de religion d'Etat au Canada et on y jouit de la liberté des cultes la plus absolue. Les catholiques y sont instruits et dirigés par quatre archevêques, 16 évêques et 1.200 prêtres, les anglicans par 14 évêques et 800 ministres, les presbytériens par 900 ministres, les méthodistes par 1.500 ministres.
[17] D'après le recensement de 1881, il y avait alors: 1.791.982 catholiques, 742.981 méthodistes, 676.165 presbytériens, 574.818 anglicans, 296.525 anabaptistes, 346.000 luthériens, etc. Les nombres précédents et celui de la population totale se sont accrus depuis 1881. Les catholiques ont gagné du terrain grâce au zèle et à l'influence du clergé ainsi qu'à l'action des diverses congrégations d'hommes et de femmes établies antérieurement, ou qui ont répondu ensuite à l'appel de nosseigneurs les évêques et de MM. les curés.
Visite du Fr. Supérieur général
[18] Nous avons déjà constaté que nos Frères s'étaient installés à Iberville en 1885, à la demande de Mgr. Moreau et que Sa Grandeur fit ensuite deux visites à la maison-mère pour remercier le Révérend de cet envoi.
[19] Les établissements importants de Montréal et de Lowiston, ayant été fondés en 1886 par la Province de l'Hermitage comme le précédent, le Révérend et le C.F. Stratonique désiraient voir sur place les inconvénients et les avantages qu'il y aurait à multiplier nos Frères dans ces régions. Partis du Havre le 17 mai 1887, ils arrivèrent à Saint-Athanase le 26, après une assez heureuse traversée.
[20] Ayant visité les 3 maisons susnommées et plusieurs villes pour lesquelles des Frères leur étaient demandés au Canada et aux Etats-Unis, ils revinrent au noviciat pour y présider les exercices de la retraite à laquelle 25 Frères et 3 postulants prirent part et qui fut prêchée par le R.P. Lecomte, Oblat de Marie. A l'issue de cette retraite, l'un des postulants revêtit le saint habit et reçut le nom de F. Marie-Théophane. Le Révérend que l'on n'avait pas prévenu, fut surpris d'entendre ce nom et feignit de se fâcher.
[21] Les Frères étaient en grande liesse ce jour-là, mais les joies de ce monde sont de courte durée. Il fallait dire adieu aux deux supérieurs dont la présence avait causé cette grande joie, le soir même. L'adresse qui va suivre va nous dire les beaux sentiments renfermés dans cet adieu:
[22] "T.R.F. Supérieur général et T.C.F. Assistant, Nous remercions le bon Dieu de vous avoir inspiré le désir et donné les forces de vous transporter au milieu de vos enfants d'Amérique, à 1.500 lieues du centre de la Congrégation.
[23] Quand nous avons appris, R.F. Supérieur, que vous quittiez nos Frères de France pour venir à nous au prix de mille dangers et de mille fatigues, nous nous sommes réjouis dans le Seigneur, nous avons prié et fait prier nos enfants pour que votre traversée fût heureuse. Mais quand il nous a été donné de vous embrasser tendrement, nous avons goûté l'une des plus douces jouissances que puisse éprouver sur cette terre le cœur du religieux.
[24] Et depuis que vous êtes au milieu de nous, nous savourons pleinement notre bonheur. Plus nous nous approchons de près, plus nous vivons avec vous dans l'intimité, plus notre respect, plus notre vénération et notre amour grandissent. On est si bien auprès d'un père tendrement aimé, d'un père plein d’attentions délicates pour ses enfants spirituels.
[25] Votre séjour parmi nous, R.F. Supérieur, laissera des souvenirs impérissables, il fortifiera l'esprit d'humilité, de simplicité et de modestie, nous soutiendra dans les travaux que nous impose l'obéissance, nous rendra plus fidèles à observer nos saintes Règles, nous encouragera à ne chercher, comme notre digne Supérieur général, que la seule gloire du bon Maître.
[26] Nous saurons à votre suite, R.F. Supérieur général, faire tous les sacrifices que réclame d'un Petit Frère de Marie l'accomplissement du devoir.
[27] Qu'il nous soit permis, T[rès] C[her] et B[ien] A[imé] F[rère] Assistant de l'Hermitage et du Canada, de vous offrir aussi l'expression de toute notre reconnaissance, de tout notre amour. Nous vous promettons de faire de nouveaux efforts pour devenir plus dignes de votre constante sollicitude, de l'amour de mère que vous avez pour chacun de nous. Nous marcherons dans la voie que vous nous avez indiquée. Nous serons unis de cœur et de volonté, nous vous rendrons heureux par notre parfaite union.
[28] Depuis que vous êtes au milieu de nous, votre figure souriante et épanouie nous prouve que vous êtes content des Frères d'Amérique. C'est le meilleur encouragement que nous pouvions attendre de nos débuts. Merci pour cette marque de satisfaction. Désormais nous ne compterons plus avec les sacrifices, nous saurons nous dévouer comme le fait notre F. Assistant et nous sacrifier même si l'obéissance nous le permet. Agréez donc notre bonne volonté.
[29] Mais, pourquoi faut-il, R.F. Supérieur, T.C.F. Assistant, que les joies les plus douces et les plus saintes finissent si tôt?... Il nous semble qu'il n'y a que deux jours que nous avons le bonheur de vivre avec vous et cependant la pensée d'une pénible séparation vient s'imposer. Oh! s'il nous était permis de retarder encore votre départ de quelques jours pour jouir davantage de votre douce présence, que nous serions heureux!...
[30] Cependant, nous ne serions pas raisonnables de nous plaindre, puisque vous avez tant d'autres enfants spirituels qui vous attendent avec impatience et soupirent ardemment de vous posséder au milieu d'eux. Nous ferons donc notre sacrifice en religieux résignés et satisfaits. Mais soyez assuré, R.F. Supérieur et vous C.F. Assistant, que nous ferons de ferventes prières pour que votre retour soit heureux, exempt de tous dangers.
[31] Veuillez, R.F. Supérieur, B.C.F. Assistant, apporter à nos Frères de l'Hermitage et à ceux des autres Provinces, l'expression de notre amour bien vif, de notre attachement inaltérable et de notre entière reconnaissance pour toutes les prières ferventes qu'ils ont faites et qu'ils font encore pour notre mission d'Amérique. Dites-leur bien que nous les aimons de tout notre cœur et que, de l'autre côté de l'Atlantique, tous les cœurs des Petits Frères de Marie battent à l'unisson avec ceux de nos Frères de France. Oui! la petite Province canadienne aura toujours les yeux fixés sur ceux qu'elle a laissés sur la terre natale. Tout ce qui les touche nous intéresse, nous leur sommes unis de cœur, d'esprit et de sentiments..."
Situation des Frères au Québec
[32] La visite du R. Frère et du C.F. Stratonique au Canada eut un autre résultat inattendu, mais très heureux pour l'Institut. Le Canada est divisé en 4 grandes provinces ayant un gouvernement à part chacune sous l'autorité peu gênante de la Reine d'Angleterre. Le résultat susdit est expliqué dans le Bill qui va suivre et qui fut voté par les députés et le gouvernement de Québec en ces termes:
[33] "Attendu que les révérends Frères ci-après nommés ont, par leur pétition représenté que sur la demande de Monseigneur l'évêque de Saint-Hyacinthe, ils sont venus fonder un noviciat à Iberville où ils dirigent actuellement un établissement considérable d'éducation et où ils ont établi un pensionnat;
[34] et attendu qu'ils ont demandé par leur dite pétition à être incorporés sous le nom de la "Congrégation de Petits Frères de Marie", dits "Frères Maristes", congrégation dont le but est d'établir en cette province des noviciats, des pensionnats et d'y fonder ou diriger des écoles élémentaires, des écoles modèles, des académies et des collèges commerciaux;
[35] et attendu qu'il est juste d'accéder à leur demande,
[36] En conséquence, Sa Majesté, par et de l'avis et du consentement de la Législature de Québec, décrète ce qui suit:
[37] 1— Les révérends Frères Jean-Claude Régis Bruyère, en religion Frère Cécidius, directeur, Louis Monnery, Frère Chryseuil, sous-directeur, Jean-Antoine Royer, Frère Marie-Eugène, professeur, Joseph Faure, Frère Louis-Félix, professeur, Etienne Cellard, Frère Pierre-Chrysologue, professeur, Robert Devine, Frère Georges et telles autres personnes qui s'adjoindront à eux ou leur succéderont et qui sont ou deviendront par la suite membres de la dite congrégation, suivant ses Constitutions, Règles et règlements et statuts, sont constitués par le présent acte en corps politique et incorporés sous le nom de la "Congrégation des Petits Frères de Marie, dits "Frères Maristes" avec tous les droits civils et politiques, privilèges et immunités et pouvoirs ordinaires des corporations.
[38] 2— La corporation aura, sous le nom ci-dessus, succession perpétuelle et jouira de tous les droits, privilèges et pouvoirs des autres congrégations et particulièrement de celles qui ont une fin spirituelle, religieuse et morale. Elle pourra en tout temps s'agréger d'autres membres et les établir en un ou plusieurs lieux dans la province de Québec.
[39] 3— Les successeurs des révérends Frères susnommés et sus incorporés seront choisis et nommés de la manière établie et reconnue par les Constitutions, Statuts, Règles et règlements de la congrégation.
[40] 4— La corporation pourra poursuivre et ester en jugement et être poursuivie dans toute Cour de justice de la province, plaider et défendre, sous son dit nom corporatif comme toute autre personne et corporation.
[41] 5— La corporation pourra avoir un sceau altérable à volonté et qu'elle pourra changer et renouveler quand elle le jugera à propos.
[42] 6— La congrégation a plein pouvoir et autorité de passer les Statuts, Règles et règlements non incompatibles au présent acte et aux lois de cette province qu'elle jugera utile et nécessaires pour ses intérêts, pour l'amélioration, pour l'administration de ses biens et affaires, pour l'acquisition ou l'aliénation de ses biens et propriétés et pour la direction de la congrégation, pour sa régie interne, pour le nombre, le placement et destination, la nomination, l'élection, la démission et les pouvoirs de membres, officiers ou directeurs, ainsi que pour l'exclusion ou le changement de domicile de ces derniers et pour tous autres objets non incompatibles aux lois de la législature de cette province.
[43] La congrégation a également le pouvoir de modifier, amender, suspendre, abroger ou remplacer tous, tels statuts, règles et règlements.
[44] 7— La congrégation pourra posséder, acquérir et recevoir, par achat, donation, testament, legs, cession, échange et par tout autre titre légal quelconque pour les fins de ladite incorporation, des biens meubles et immeubles, héritages, rentes constituées, effets publics, rentes viagères et généralement toutes propriétés mobilières ou immobilières quelconques, soit en propriété, soit en fidéicommis, pourvu que le revenu annuel des immeubles possédés par ladite congrégation pour des fins de revenus, dans aucun district, n'excède pas la somme de 10.000 piastres.
[45] La congrégation pourra aussi vendre, hypothéquer, aliéner, céder, transporter, louer, échanger tous lesdits biens meubles et immeubles, ou en disposer autrement, à quelque titre que ce soit, et emprunter toutes sommes d'argent quelconques pour les fins de ladite incorporation.
[46] Toutefois aucun des membres de la congrégation ne sera tenu personnellement responsable d'aucune des obligations d'icelle.
[47] 8— La congrégation pourra établir et fonder en tous lieux dans cette province, pour remplir les fins de son incorporation, des noviciats et des maisons provinciales ou succursales et aussi établir, tenir ou diriger des écoles primaires, des écoles modèles, des académies et collèges commerciaux et des pensionnats.
[48] 9— La congrégation pourra avoir ou établir un caveau ou cimetière dans la propriété de chacune de ses maisons provinciales pour y déposer les dépouilles mortelles de ses membres décédés, pourvu que la dite congrégation se conforme à cet égard aux prescriptions des lois civiles et ecclésiastiques.
[49] 10— Le siège corporatif de la Congrégation sera à Iberville et pourra être fixé à tout autre [lieu] dans cette province.
[50] 11— Le présent acte viendra en force le jour de sa sanction."
L'ère des missions
[51] Au retour, la traversée de l'Océan fatigua beaucoup le C.F. Stratonique. Il rentra de suite à la maison-mère. Le Révérend s'arrêta à Dumfries pour la retraite des Frères d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande qui a eu toujours lieu dans la dernière quinzaine de juillet. Après la clôture de cette retraite, voulant sans doute imiter ceux de Saint-Athanase, les retraitants adressèrent un chaleureux compliment au R. Frère. Nous ne l'avons pas et nous le regrettons.
[52] De la visite précitée à Saint-Athanase au 31 xbre 1890, le C.F. Stratonique fonda dans le Canada ou aux Etats-Unis les maisons dont les noms suivent: Roston-Falls, Sainte-Martine, Saint-Ephrem-d'Upton, Lévis, Saint-Vincent-de-Paul, Lévis, 3e école, Waterloo, Manchester et Granby.
[53] La Province de l'Hermitage avait donc déjà 13 établissements en Amérique, y compris le pensionnat d'Iberville et le noviciat. La retraite de 1890 que le C.F. Stratonique alla présider, compta 100 retraitants, les novices et les postulants compris. On peut donc prévoir que le Canada formera bientôt une Province distincte. En tous cas, les Frères manqueront plutôt que les demandes, les bons postes et les élèves: ceux-ci sont déjà au nombre de 3.000.
[54] L'esprit de prosélytisme excita aussi la Province du Nord à diriger ses rameaux hors de France et de Belgique. Elle créa le noviciat d'Arlon dans le Luxembourg belge et l'établit dans un local acquis par l'Institut moyennant 40.000 fr., plus 30.000 pour réparations ou agrandissements. Ces 70.000 fr. ne sont pas compris dans l'état que nous avons dressé au commencement de cette esquisse. Au noviciat qui va très bien, on ajouta un externat lequel occupe aujourd'hui 4 Frères, compte 80 élèves et produit 4.000 fr. par an.
[55] La même année 1888, le C.F. Norbert alla installer 3 de ses Frères à Copenhague lesquels avaient été demandés par le Préfet apostolique du Danemark, comme nous l'avons déjà constaté.
Départ en Chine
[56] N'ayant pu réussir à s'implanter en Suisse, la Province de Saint-Genis-Laval a tourné ses vues fort au loin. Elle vient d'envoyer 5 jeunes Frères, sous la direction du F. Marie-Candide, dans la capitale de la Chine pour y diriger un collège créé par les RR. PP. Lazaristes.
[57] Les adieux ont eu lieu solennellement, à la maison-mère, le 1er mars courant. [A ces 6 Frères susdits [se sont joints] 7 autres partants pour Sydney et pour la Nouvelle-Calédonie sous la conduite du F. Henricus, revenu en France pour se reposer un peu dans sa famille. 6 de ces Frères sont peu friands du service militaire et lui échappent, ainsi que tous ceux qui sont placés en dehors de l'Europe.
[58] Les adieux susdits ont été solennels. Toute la communauté étant réunie dans la salle des exercices, un Frères a adressé un chaleureux compliment au Révérend. Nous en détachons le passage suivant:
[59] "T.R.F. Supérieur général, Elle est bien touchante la cérémonie qui réunit ici sous votre paternel regard la nombreuse communauté de la maison-mère! Voici le jour de la séparation! Voici l'heure des adieux! Quatorze de nos chers Frères vont partir pour de lointaines missions: l'Océanie et la Chine.
[60] En ce moment solennel, permettez-nous, T.R.F. Supérieur, de vous exprimer les sentiments que ce départ nous inspire à tous..."
[61] En forme de réponse, le R. Frère a lu les lettres d'obédience données à chacun des partants et y a ajouté de nombreuses recommandations sur le zèle, la piété, la régularité et l'esprit mariste indispensable à chacun d'eux. Les Frères missionnaires ont ensuite donné le baiser d'adieu à tous les membres de la communauté.
[62] A la chapelle, le R.P. Hiléreau a fait un touchant sermon sur les devoirs, les dangers et les avantages de ceux qui se consacrent aux missions. Les missionnaires ont ensuite renouvelé leurs vœux. Les jeunes n'avaient encore que leur vœu d'obéissance. Après cela le F. Marie-Candide a prononcé d'une voix émue la consécration que voici:
[63] "Humblement prosternés à vos pieds, ô Marie, notre auguste Reine, notre tendre Mère et notre douce espérance, nous nous consacrons à vous d'une manière toute spéciale. Nous recommandons à votre sollicitude maternelle le long voyage que nous allons entreprendre pour la gloire de votre divin Fils Jésus. Nous vous offrons, ô Vierge puissante, les peines et les travaux que nous aurons à endurer pour remplir la belle mission qui nous a été confiée. Nous vous consacrons nos âmes et nos corps, notre santé et nos forces pour les employer à la gloire de Dieu, à votre honneur ô Marie et à la prospérité de notre chère congrégation.
Daignez, bonne Mère, veiller sur nous dans les dangers, nous défendre des attaques de nos ennemis et nous préserver surtout du malheur d'offenser Dieu.
Nous vous prions, ô Vierge clémente, de veiller sur nos vénérés supérieurs et de les assister de votre puissant secours dans les embarras et les inquiétudes qui les assiègent chaque jour.
Veillez sur nos bons parents qui ont fait si généreusement le sacrifice de la séparation, daignez les en récompenser dès cette vie par d'abondantes bénédictions et leur obtenir un jour le bonheur du ciel!
Nous vous recommandons, ô Marie, les besoins de la sainte Eglise, notre Mère, et ceux de la France, notre chère Patrie. Faites, ô puissante Reine! qu'aux jours d'épreuves qui nous affligent succèdent bientôt des temps plus heureux!
C'est avec une confiance toute filiale que nous osons déposer à vos pieds nos vœux et nos demandes. Vous ne sauriez, ô bonne Mère, rejeter la prière de ceux de vos enfants qui, pleins de joie, abandonnent volontiers tout ce qu'ils ont de plus cher au monde pour aller, les uns en Chine, les autres dans les contrées lointaines de l'Océanie porter la bonne nouvelle et se consacrer au salut de l'enfance.
Puisque nous vous appartenons d'une manière spéciale, bénissez-nous, ô Vierge Marie, conduisez-nous heureusement au terme de notre voyage et daignez nous introduire au ciel à la fin de notre vie, afin que nous puissions vous louer pendant l'éternité. Ainsi soit-il!"
[64] Un salut solennel a terminé la cérémonie.
[65] Les Frères pour la Chine avaient déjà fait leurs adieux aux Frères de Neuville et avaient été chaudement félicités par eux. En sortant de la maison-mère ils sont allés à Valbenoîte, à Lavalla et à l'Hermitage où des cérémonies très chaleureuses aussi ont eu lieu.
[66] Ils sont partis de Marseille le 8 mars. Ceux pour l'Océanie étaient partis le 4.
En Amérique du Sud
[67] Ne pouvant exempter ses Frères français du service militaire, ni en Italie, ni en Espagne, le cher et intrépide F. Bérillus leur a créé un refuge en 1889. A la demande de l'ambassadeur des Etats-Unis de Colombie près le Saint-Siège, il a envoyé 6 Frères sous la direction de l'excellent F. Angélo à Popayán, capitale de l'un des Etats colombiens. La mort du F. directeur est venue cimenter ce nouvel établissement dès le premier jour. Ses funérailles ont eu lieu avec une pompe inusitée, en présence de toutes les autorités de la ville, de l'Etat et de la population.
[68] Deux autres départs ont élevé le nombre des Frères en Colombie à 16 et le poste de Caly, collège, a été ajouté au premier. Les derniers partis viennent d'annoncer leur arrivée par un télégramme d'un seul mot avec l'adresse. Ils ont dû le payer 60 fr., 12 fr. le mot.
[69] Le C. Frère avait déjà fondé la maison des îles Seychelles en 1883.
Les Frères en Espagne
[70] La première visite du R. Frère en Espagne fut suivie d'un événement très avantageux à l'Institut, c'est-à-dire de sa reconnaissance légale par le gouvernement espagnol et, par suite, de l'exemption du service militaire pour tous les Frères de cette nation.
[71] Voici l'ordonnance royale que la Reine-Mère, régente du royaume, a signée au nom de l'Enfant-Roi, le 8 février 1888. Nous croyons devoir insérer ici le texte espagnol avant d'en donner la traduction:
[72] "Ministerio de Gracia y Justicia En vista de la instancia elevada por V.S. a este Ministerio en solicitud de Real autorización para instalar en España la Congregación francesa denominada de los Pequeños Hermanos de María, con objeto de dedicarse a la enseñanza; Considerando el laudable y civilizador fin que se propone la Hermandad, y que no se grava en nada el Tesoro público: S.M. la Reina Regente del Reino, en nombre de su augusto Hijo el Rey Don Alfonso XIII (q.D.g.) ha tenido a bien disponer que desde luego se tenga por reconocida y declarada la existencia legal de dicha Congregación, según se pretende, pero con la condición expresa de que el tratar de instalarse en un punto determinado de la Península et Islas adyacentes, se ha de solicitar necesariamente de este Ministerio, que la otorgará en su caso, previo el informe favorable de las Autoridades Civil y Eclesiástica respectivas, con el objeto de evitar dificultades que pudieran surgir al verificar la instalación en determinadas localidades. De Real orden lo digo a V.S. para su conocimiento y efectos consiguientes. Dios guarde a V.S. muchos años. Madrid 8 de febrero de 1888. Alonso Martínez."
[73] "Ministère de Grâce et de Justice.":
En vue des instances faites à ce Ministère, à l'effet d'obtenir une royale autorisation pour installer en Espagne la Congrégation française dite des Petits Frères de Marie qui a pour but de se vouer à l'enseignement;
[74] Considérant que la fin que se propose la Confrérie est louable et civilisatrice et qu'il n'en résulte aucune charge pour le trésor public, Sa Majesté la Reine Régente du royaume, au nom de son auguste fils Alphonse XIII (que Dieu garde) as bien voulu arrêter:
[75] Que dès à présent soit tenue pour reconnue et déclarée légale l'existence de ladite Congrégation selon qu'il a été demandé, mais à la condition expresse que l'autorisation de s'établir dans un point déterminé de la Péninsule ou des îles annexes sera demandée à ce Ministère qui l'accordera en son temps, sur l'avis favorable des autorités civiles et ecclésiastiques intéressées, afin de prévenir les difficultés que pourrait faire surgir l'installation dans certaines localités.
[76] Par ordre royal, je le dis à Votre Seigneurie pour qu'elle en ait connaissance et puisse bénéficier des effets conséquents.
[77] Que Dieu vous garde de longs jours. Madrid, le 8 février 1888. Alonso Martínez."
[78] Aux établissements de Gérone et de Mataró, le C.F. Bérillus a joint ceux de Torelló, de Vich, de Rubí, de Santa Coloma, de Quéralt et de Centellas. Le R. Frère est actuellement, 15 mars 1891, en 2e visite dans ces établissements espagnols.
En Afrique et en Océanie
[79] S'il ne va pas visiter les maisons de l'Afrique et de l'Océanie, ce n'est pas faute d'y être excité par le C.F. Procope, Assistant de la Province des Iles.
[80] Cette Province a fondé depuis 8 ans les maisons de Sydney, Sainte Marie, d'Athlone, en Irlande, d'Uitenhage, en Afrique [du Sud], d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, de Néméara, ferme-école, en Nouvelle- Calédonie, de Christ-Church, en Nouvelle-Zélande et de Sydney, North Shore, de Fidji, de Johannesbourg, en Afrique [du Sud] et de Stoke, en Nouvelle-Zélande.
[81] C'est le Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie qui a confié la ferme-école de Néméara à 5 de nos Frères avec l'assentiment du ministre de la Marine. Cette ferme-école est établie en faveur des [enfants des] condamnés libérés qui y sont reçus gratuitement comme internes, de l'âge de 6 ans à celui de 18. Si les parents les retirent avant, ils doivent rembourser toutes les pensions à raison de 350 fr. par an.
[82] Le trésorier de la colonie paye cette somme aux Frères pour chaque enfant, plus 1.800 fr. au directeur et 1.200 fr. à chacun des quatre autres. Il fournit en outre tous les bœufs et autres animaux, les voitures, les charrues et tous les instruments nécessaires à l'exploitation de la ferme dont la superficie est de 500 hectares.
[83] Le traité entre le gouvernement et l'Institut n'est fait que pour 5 ans. En sus du bien que les Frères peuvent faire à leurs élèves, soit en les instruisant, en les formant aux pratiques religieuses, soit en les habituant au travail des champs, ils sont à même de réaliser de belles économies.
En France
[84] Après avoir signalé les fondations faites à l'étranger, dans les 8 premières années du gouvernement du R.F. Théophane, il nous reste à nommer celles qui ont été faites en France et dans l'ordre où elles se sont produites:
[85] Sommières, collège, Lille, Sacré-Cœur, Saint-Martin-de-Ré, Dolomieu et Vallon, en 1883. La fondation de Sommières mit fin aux regrettables querelles qui avaient eu lieu entre l'évêché de Nîmes et notre Institut à propos du collège que le pensionnat des Frères de la ville avait réduit à sa plus simple expression.
[86] En 1884: Bezouce et Saint-Georges de Luzançon. La maison provinciale de Cublac, Bondues, Watten, Serres, Lézignan, Azille, Cette et Bort, en 1885. Serres est un second juvénat compant environ 75 enfants pour la Province de Saint-Paul. Les frais d'installation ont été supportés, au moins en grande partie, par M. le curé du lieu, aujourd'hui évêque de son propre diocèse.
[87] En 1886: Pont-de-Clay, Saint-Priest-en-Jarret, Uzerche, Mayet-de-Montagne, Saint-Michel de Marseille et Chazay d'Azergue.
[88] On avait cru d'abord faire un bon coup en transférant le petit pensionnat de Châtel-Montagne au Mayet. Malheureusement la mort prématurée de M. le curé et les idées étranges de son successeur ont tout dérangé. Le pensionnat est allé à la baisse, les Frères ne font pas leurs frais, le nouveau curé élève des prétentions ridicules, l'évêque l'appui et le poste n'est guère plus tenable.267
[89] En 1887: Saint-Mauront, Saint-Michel-de-Lanès, Ancelle, Le Nouvion, Courrières, Périgueux, collège, La Romieu, Fleurie et Hervieux.
[90] Albert, Ecouis, Paris, boulevard d'Italie, Mouscron, Montaleux, Tonnerre, Saint-Victor-Malescours, Frontenex, Ambarès, Les Martigues, Allex et Meysse, en 1888.
[91] La Province de l'Hermitage a fondé Tonnerre puis Moret à la barbe de celle de Bourbonnais qui n'avait aucun Frère disponible et ne savait pas s'en faire donner.
[92] En 1889: Chalancon, Oisemont, Podensac, Coudéran, Ars (Ile-de-Ré), Guillestre et Moret.
[93] Vercel, Excideuil, Amiens (Sainte-Anne), Rimbert et Saint-Paul-le-Jeune, en 1890.
[94] Apprenant que les Frères lui feraient concurrence, l'instituteur de Saint-Paul-le-Jeune les vilipenda autant qu'il put avant leur arrivée. Après avoir déblatéré contre eux, en présence de ses élèves, il ajouta un jour: "Je pense bien que vous ne serez pas assez bêtes pour courir après ces ignorantins. Voyons, que ceux qui en ont envie lèvent le doigt." Tous levèrent, non seulement un doigt, mais les deux mains et donnèrent ainsi du temps libre à ce pauvre homme.
[95] 1891 a déjà trois fondations en France, Saint-Gérand-le-Puy, Saint-Jérôme de Marseille, sans compter une seconde école dépendante de l'établissement de Saint-Joseph
et Roche-la-Molière.
[96] Ainsi, depuis l'élévation du R.F. Théophane, l'Institut a fondé 95 établissements en France ou à l'étranger.
[97] En outre, il a repris ceux de Grand-Lemps, de Saint-Symphorien-d'Ozon, de Loyes, de Boen et de La Seauve, suspendus depuis quelques années.
[98] Roche-la-Molière est la 715e des fondations faites par l'Institut ou par les Frères de Saint-Paul et de Viviers depuis l'origine, mais on a dû fermer 152 établissements depuis le même temps, savoir: 4 sous le pieux Fondateur, dont 2 n'ont pas figuré dans les listes, celles des Pères à Lyon et à Belley, 12 sous le R.F. François, 30 sous le R.F. Louis-Marie, 34 sous le R.F. Nestor et 74 sous le R. Frère actuel.
[99] Il reste donc présentement, (1er mai 1981), 563 maisons en exercice, ainsi réparties: 102 dans la Province de l'Hermitage, 98 dans celle de Saint-Genis, 120 dans celle de Saint-Paul, 73 dans celle d'Aubenas, 54 dans celle du Bourbonnais, 57 dans celle du Nord, 24 dans la section de l'Ouest et 35 dans la Province des Iles.
[100] Les établissements en dehors de la France sont tous libres ou privés, ceux de France le sont en grande majorité. D'après la loi de 1886 ils le seront tous au mois d'8bre 1891: le ministre vient d'en donner l'ordre aux préfets.
[101] Nous répétons que nous n'avons compté que les maisons ayant une comptabilité et un directeur distincts.
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