L'intelligence artificielle n'existe pas


participait à des start-up. C’est notamment l’un de ses étudiants, Larry Page



Download 0,71 Mb.
Pdf ko'rish
bet23/58
Sana31.01.2022
Hajmi0,71 Mb.
#420771
1   ...   19   20   21   22   23   24   25   26   ...   58
Bog'liq
L’intelligence artificielle n’existe pas ( PDFDrive )


participait à des start-up. C’est notamment l’un de ses étudiants, Larry Page,
qui a cofondé Google. Je le connaissais en tant que scientifique, je l’ai
découvert en leader d’une communauté d’excités vibrionnants, impliqué dans
plusieurs aventures d’entreprenariat. C’était un monde nouveau pour moi.


Avec Douglas Engelbart, l’inventeur de la souris et le père d’une des plus
belles démos jamais créée que nous avons décrite plus haut, j’ai eu de la
chance, car lorsque je suis arrivé au SRI, il était dans le bureau juste à côté du
mien. Il n’y passait que de temps en temps, mais à chacune de ses visites,
nous étions captivés. Lui, c’était l’anti-Winograd, un type très calme, posé,
discret. Il nous racontait comment il avait inventé la souris, les démos
bricolées, le stress que ça engendrait. Il tenait toujours à préciser que ces
succès avaient été des aventures collectives avant tout. C’était quelqu’un de
très modeste. Un jour, je lui ai dit que je préparais une petite vidéo, et je lui ai
demandé s’il accepterait d’être dedans. Il m’a dit oui tout de suite. Avec
Doug, il n’y avait aucune barrière, tout était possible. Il incarnait l’esprit de la
Valley.
Jean-Louis Gassée fait partie des héros français de la Silicon Valley. Je l’ai
rencontré dès 1994, quand avec quelques-uns de ses amis il a démarré DBF,
une association d’entrepreneurs français dans la baie de San Francisco. Voici
comment Alain Baritault, correspondant historique de plusieurs médias
français dans la baie et cofondateur de DBF, m’a expliqué la signification de
cet acronyme : « DBF est le format des fichiers dBase. Celui qui tenait la liste
des invités travaillait sur dBase et n’arrêtait pas de nous dire qu’il voulait les
fichiers dans ce format. On a donc décidé de garder cet acronyme pour notre
association et on a ensuite essayé de lui trouver une signification. Il y a même
eu un concours… qui n’a pas donné de résultats probants. » Ça montre bien à
quel point tout le monde est obnubilé par la technologie dans cette région !
Les entrepreneurs français se réunissaient tous les premiers lundis du mois.
Un invité parlait, Jean-Louis Gassée lui posait des questions, il y avait des
échanges et c’était pour chacun une bonne occasion de boire un coup entre
compatriotes. Gassée avait été l’une des figures de l’équipe exécutive d’Apple
pendant toutes les années 1980, puis il a créé BeOS en 1991 qu’il a revendu à
Palm en 2001. Il est toujours très respecté dans le milieu de la tech, et connaît
à peu près tout le monde dans la Valley.
Éric Benhamou, CEO de 3Com, puis de Palm, était un peu plus distant.
Dans les années 1990, bon nombre de gens visionnaires avaient compris ou
perçu tout ce qu’Internet pouvait nous apporter. Éric a été l’un des premiers,
sinon le premier, à comprendre qu’Ethernet, allait amener l’Internet partout, et
il a mis sa vision en pratique en commercialisant toutes sortes de cartes
électroniques pour connecter les ordinateurs. Ça paraît évident aujourd’hui,
mais il y a 25 ans, c’était complètement révolutionnaire. Il voulait qu’on
utilise Internet sur n’importe quel support. C’est certainement la raison pour


laquelle il a poussé en interne le développement de ce qui allait devenir le
Palm Pilot, l’ancêtre de nos smartphones.
Philippe Kahn, un mathématicien qui était parti très tôt s’installer en
Californie pour y créer sa compagnie de logiciels, Borland, est une autre
légende française de la Silicon Valley. Tous les programmeurs de ma
génération ont vénéré Borland et surtout son Turbo Pascal dans les années
1980. Il a réussi avec ses outils à fluidifier toutes les étapes nécessaires à la
conception des programmes, ce qui nous a fait gagner à tous un temps
précieux. C’est un fondu de bateaux, il avait installé sa boîte à mi-chemin
entre le cœur de la Valley et Santa Cruz, sur la côte Pacifique. C’est lui qui
dès 1997 a compris l’importance des caméras dans ce qui n’était pas encore
les smartphones. Aujourd’hui, il continue à innover dans la mobilité en
développant des capteurs, mais surtout des algorithmes, qui permettent à nos
smartphones d’interpréter nos faits et gestes.
Jerry Young, le cocréateur de Yahoo!, m’a aussi beaucoup impressionné.
C’était un gars qui ne payait pas de mine et que j’ai rencontré au tout début de
Yahoo!. Ingénieur de formation, il était encore à Stanford quand il a créé le
premier portail de l’Internet en 1994. Très vite, il a laissé la direction
opérationnelle du groupe pour se consacrer à la technologie, qui le passionnait
vraiment. Quand nous nous sommes rencontrés, nous cherchions des services
pour nos agents, comme la météo ou les informations sportives. Sa plateforme
agrégeait déjà tout ça, les discussions étaient faciles. On a beaucoup réfléchi
aux meilleures interfaces pour permettre aux programmes de se parler entre
eux, et on a défini des APIs. Nos discussions étaient purement techniques,
sans aucune notion de business plan. On ne savait pas où on allait, mais nous
étions portés par la technique. Il adorait l’informatique, coder, et nous avons
fait de petits projets ensemble. Malgré ses attributions au sein de Yahoo!, il
était souvent présent dans ces discussions, pour superviser ses troupes.
Tout le monde connaît Steve Jobs et sait que c’était un visionnaire. Comme
je l’ai raconté, notre première rencontre en 2003 ne s’était pas bien passée.
Mais, dans la logique opportuniste de la Valley, ça ne nous a pas empêché de
faire affaires lorsque j’ai rejoint Apple huit ans plus tard. Sa vision tournait
exclusivement autour des produits et de la façon dont les gens allaient les
utiliser. Il laissait la technologie aux autres, mais s’impliquait beaucoup dans
le design et l’expérience utilisateur. Sa motivation, son arrogance, et son
entêtement lui ont valu une histoire chaotique avec Apple, mais aussi cette
réputation de personnage infect. Car même si elles n’avaient aucune idée de la


façon de faire ce qu’il demandait, il poussait ses troupes jusqu’à ce qu’elles y
arrivent… Il faut bien reconnaître que c’est sous sa direction qu’Apple a créé
la plupart des produits emblématiques de la marque, et qu’avec le Macintosh,
le iPod et le iPhone, il a permis à l’entreprise de rebondir à plusieurs reprises.
On lui reproche souvent l’échec du Newton
parce qu’il a arrêté le projet,
mais dans les faits, il n’a rien à y voir, car il avait été licencié d’Apple
quelques années auparavant.
Satjiv Chahil, quant à lui, a justement fait carrière chez Apple pendant la
décennie sans Steve Jobs. De 1988 à 1997, il y a en effet occupé plusieurs
fonctions, dont le poste de vice-président senior du marketing mondial. C’est
lui qui a compris que la technologie et le divertissement allaient faire bon
ménage. Après Apple, il a travaillé pour Sony, Palm et HP. J’ai eu la chance
de travailler étroitement avec lui chez Orb, quand nous avons mis au point
notre système de diffusion universel de media. Il avait un pied dans la Valley,
l’autre à Hollywood, et en plus d’être incroyablement bien connecté, il avait
toujours des anecdotes croustillantes à nous raconter.
En France, j’ai rencontré Fleur Pellerin quand elle était encore secrétaire
d’État au Numérique. Elle a lancé et incarné la French Tech, et a fait en sorte
que la France revienne parmi les leaders mondiaux dans les domaines de la
technologie. C’est grâce à elle, avec le support de la BPI (Banque pour
l’investissement), que des initiatives comme le Silicon Sentier ont vu le jour.
C’est un pur produit des hautes études françaises, qui a pu et su quitter le
milieu politique lorsque le Président Hollande ne l’a curieusement pas
reconduite dans ses fonctions dans son dernier gouvernement. Elle a rebondi
dans le milieu qu’elle a aidé à créer et aujourd’hui, elle investit avec sa firme
Korelya Capital dans de nombreux projets innovants. J’ai beaucoup
d’admiration pour elle car pour moi elle est à l’initiative de ce renouveau que
nous voyons actuellement. D’ailleurs, beaucoup de ceux qui gravitaient dans
son entourage font aujourd’hui partie de l’administration du Président
Macron.
Comme je l’ai déjà dit, Emmanuel Macron nous a fortement encouragés à
installer notre nouveau centre d’intelligence artificielle en France. Entre
Samsung et lui, c’est une vieille histoire puisque nous faisions partie d’un
groupe régulièrement invité à l’Élysée pendant les cinq années de la
présidence de François Hollande. Ces réunions de responsables de grosses
compagnies étrangères étaient à l’époque organisées par Muriel Pénicaud,
présidente de Business France, et avaient pour but de renforcer l’attractivité


de la France. Ces rendez-vous étaient coordonnés à l’Élysée par Emmanuel
Macron, qu’on voyait tous les six mois environ. Quand il est devenu ministre
de l’Économie, il a continué à participer à ces réunions dans le cadre de ses
nouvelles fonctions. Depuis qu’il est devenu président de la République, il
organise dans le même esprit des sommets, non seulement pour écouter ce
que ces groupes étrangers pensent de la France, mais aussi pour permettre une
meilleure utilisation des technologies avec l’initiative « Tech for Good » par
exemple. Emmanuel Macron a grandi avec les nouvelles technologies, il les
utilise et les comprend. Comme je l’ai évoqué à propos du rapport Villani sur
l’intelligence artificielle, ses capacités d’écoute et d’analyse sont
impressionnantes. Ses qualités ne passent certainement pas inaperçues auprès
des grands de ce monde, et c’est certainement l’une des raisons pour
lesquelles le Président Sohn de Samsung a été séduit.
Young Sohn est le Président et Chief Strategy Officer de Samsung. Il est
l’un des responsables, en charge de la stratégie et de l’innovation, d’une des
plus grosses entreprises du monde, qu’il n’est guère besoin de présenter. C’est
lui qui m’a recruté en 2012, et qui m’a tout récemment renouvelé sa
confiance. Même si, au tout début, il ne comprenait pas grand-chose quand je
lui parlais de cloud ou d’IoT, il m’a toujours soutenu. Samsung est
fondamentalement une compagnie qui fabrique du matériel. C’est la raison
pour laquelle lui, comme d’ailleurs les autres responsables qui viennent de ce
milieu, ont du mal quand on parle de logiciels et de services. Mais il sait que
l’avenir et le développement de la société passent par cette transformation.
C’est pour cela qu’il m’a laissé travailler en toute liberté sur le cloud pendant
cinq ans, et qu’il m’a demandé de venir m’occuper de l’intelligence
artificielle, quoi que ça veuille dire.

Download 0,71 Mb.

Do'stlaringiz bilan baham:
1   ...   19   20   21   22   23   24   25   26   ...   58




Ma'lumotlar bazasi mualliflik huquqi bilan himoyalangan ©hozir.org 2024
ma'muriyatiga murojaat qiling

kiriting | ro'yxatdan o'tish
    Bosh sahifa
юртда тантана
Боғда битган
Бугун юртда
Эшитганлар жилманглар
Эшитмадим деманглар
битган бодомлар
Yangiariq tumani
qitish marakazi
Raqamli texnologiyalar
ilishida muhokamadan
tasdiqqa tavsiya
tavsiya etilgan
iqtisodiyot kafedrasi
steiermarkischen landesregierung
asarlaringizni yuboring
o'zingizning asarlaringizni
Iltimos faqat
faqat o'zingizning
steierm rkischen
landesregierung fachabteilung
rkischen landesregierung
hamshira loyihasi
loyihasi mavsum
faolyatining oqibatlari
asosiy adabiyotlar
fakulteti ahborot
ahborot havfsizligi
havfsizligi kafedrasi
fanidan bo’yicha
fakulteti iqtisodiyot
boshqaruv fakulteti
chiqarishda boshqaruv
ishlab chiqarishda
iqtisodiyot fakultet
multiservis tarmoqlari
fanidan asosiy
Uzbek fanidan
mavzulari potok
asosidagi multiservis
'aliyyil a'ziym
billahil 'aliyyil
illaa billahil
quvvata illaa
falah' deganida
Kompyuter savodxonligi
bo’yicha mustaqil
'alal falah'
Hayya 'alal
'alas soloh
Hayya 'alas
mavsum boyicha


yuklab olish