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Questions à Amphilochios,
disposées de façon surprenante, et à des notes mêlées au commentaire
d’Ammonios à l’
Isagôgè
de Porphyre. Les deux noms d’Ammonios et de Porphyre peuvent étonner.
En fait, à
travers
l’Anthologie
de Stobée, Photios peut avoir lu un nombre de textes porphyriens
perdus au fil de la tradition. Sur Ammonios, il souligne qu’il avait pratiqué
surtout Aristote avec
une rare maîtrise au point qu’il l’emportait sur les hommes de sa génération et même sur ceux de la
génération de Proclus par ses connaissances en matière de géométrie et d’astronomie. Dans un des
rares chapitres de la
Bibliothèque
où il fait état
de sentiments personnels, il analyse les
Theologoumena arithmetica
de Nicomaque de Gérasa, un texte devenu rarissime déjà au IX
e
s. et
perdu de nos jours,
sauf de rares fragments, conservés dans un traité au titre identique d’un Pseudo-
Jamblique. Les
Theologoumena
font suite à l’
Introduction arithmétique
du même Nicomaque, que
Photios avait lu, comme son frère probablement. L’auteur laisse entendre dans son
Introduction
qu’il
va mettre sur le métier ses
Theologoumena.
L’
introduction,
du reste, fut
toujours un livre largement
lu et commenté, surtout dans l’école néoplatonicienne issue de Jamblique, et l’on a toute raison de
supposer que Photios avait découvert dans une préface à l’
Introduction arithmétique
l’existence des
Theologoumena.
Ce dernier ouvrage exigeait du lecteur une formation extrêmement solide, « en
géométrie, en arithmétique et dans les autres sciences (mathématiques) », celle que possédaient
les jeunes hommes de son entourage et de celui de son frère, ayant « le souci de l’exactitude » (...)
« à un degré non moindre (...) que le fils d’Hermias ». Il y a bien là des allusions à une école et
même des indications sur le programme des cours dispensés. Après Stéphanos,
le dernier des
néoplatoniciens avérés, on a continué à rédiger des introductions à la logique dont des éléments ont
passé dans les ouvrages chrétiens : elles allaient être utiles dans la lutte contre les dernières hérésies,
monoénergisme, monothélisme et iconoclasme. L’organisation de l’école de Photios pouvait aussi,
mutatis mutandis,
servir de modèle. Les textes conservés conduisent à la première synthèse de la
QA
77 sur les Universaux. En introduisant le problème, Photios joue sur un schéma empruntant
au fameux mythe de la caverne. Ses textes offraient ainsi les moyens d’aborder
les plus difficiles
problèmes de la théologie byzantine. Par exemple, dans
QA
231, en s’interrogeant sur le mystère de
l’Incarnation, Photios se demande si le Christ a assumé l’homme universel ou l’homme particulier.
Dans
QA
180, il s’interroge sur la connaissance de Dieu en laissant percer des accents plotiniens
dus
probablement au
De nominibus divinis
du Pseudo-Denys l’Aréopagite. Il a tracé la voie à des
théologiens comme Grégoire de Chypre ou Grégoire Palamas.
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