S’orienter aujourd’hui

L’orientation au lycée
Le passage en voie générale et technologique ou en voie pro-
fessionnelle trace souvent une route sans détours pour les 
trois années qui suivent. Or, à l’âge du lycée, les élèves ne sont 
pas encore en mesure de se décider et l’entretien personnalisé 
d’orientation prévu en début de CAP ou en début de seconde 
professionnelle n’arrive pas souvent au bon moment.
8 -
Humann Patricia, Guilleux Rémy, Lamy Christine (2009),
L’orientation scolaire, vécue par les jeunes et leurs parents,
Union nationale des associations familiales.
9 -
Meunier Olivier (2008), 
op. cit.
L’application Folios
Développée 
par l’Onisep, 
Folios est une 
application 
numérique 
qui permet à 
chaque élève 
de conserver 
les éléments clés de son 
parcours éducatif. En y 
incluant ses expériences 
extrascolaires, il peut 
y dessiner un portrait 
complet de ses 
compétences.
L’exemple allemand :
une orientation très précoce
C’est avant même le collège que la première 
phase d’orientation se joue pour les élèves 
allemands. Dès 10-11 ans, ils sont dirigés 
vers une des trois filières d’enseignement 
secondaire :
 
●
Realschule pour une formation 
professionnelle plus longue tournée
vers les métiers du secteur tertiaire
(environ 24 % d’une classe d’âge)
 
●
Gymnasium pour des études 
générales conduisant au baccalauréat
(environ 34% d’une classe d’âge).
 
●
Hauptschule pour une formation 
professionnelle courte
(environ 22% d’une classe d’âge)
À noter que les passerelles entre les trois filières 
se font surtout de manière descendante 
et encore de façon très inégalitaire.
(Euroguidance (2014), 
L’orientation en Allemagne
dans le système scolaire)
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Conscientes de cela, certaines académies ont pris le parti, non 
sans un certain succès, de retarder le choix de la spécialité en 
première année de CAP comme en seconde professionnelle 
avec des dispositifs tels que les secondes professionnelles à 
orientation progressive (dites « secondes POP ») qui mêlent 
des spécialités communes (par exemple « ventes », « accueil » 
et « commerce ») afin de laisser plus de temps à l’élève pour 
se déterminer
10
. L’expérimentation pourrait d’ailleurs aller plus 
loin et permettre leur réversibilité (par exemple après quelques 
semaines de classe, sur la base d’un bilan de rentrée, ou plus 
tardivement), comme le prônent de nombreux rapports
11
.
En voie générale et technologique, depuis la rentrée 2018, 
54 heures sont prévues chaque année pour accompagner 
l’élève. Mais le vrai saut se passe en seconde, lors du choix de 
la future terminale. Là encore, il est principalement déterminé 
par les résultats scolaires (à valeur scolaire identique, l’origine 
sociale n’a plus d’influence notable). Toutes les terminales ne 
sont cependant pas égales devant l’orientation et, là où le bac-
calauréat scientifique permet à l’élève de garder toutes ses op-
tions ouvertes, les autres baccalauréats ferment instantané-
ment de nombreuses portes. La réforme en cours, qui remplace 
les séries (L, ES, S) par un tronc commun et des « spécialités » 
choisies par le lycéen, changera peut-être la donne. 
Cette période se termine par l’inscription des vœux de l’élève 
sur Parcoursup (qui a succédé au système admission post-bac) 
dont la mise en place en 2018 a fait couler beaucoup d’encre. 
Il s’agissait, entre autres, de mettre fin à la hiérarchisation des 
vœux et à l’aléatoire des affectations. Résultat : 6,3 millions de 
vœux pour 0,8 million de candidats et « des files d’attente in-
terminables pour certaines formations sélectives »
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(par oppo-
sition aux formations non sélectives qui acceptent toutes les 
demandes dans la limite des places disponibles) et un mode 
de fonctionnement qui n’a pas témoigné de toute la trans-
parence escomptée. L’application est donc encore sujette à 
ajustements, d’autant que 15 % des formations post-bac (type 
écoles sur concours pour lesquelles la préparation notamment 
à l'oral est déterminante) n’y sont pas référencées.