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1833

[213] M. Chanut, Prêtre Mariste, écrivit au bon Père pour lui présenter un de ses neveux âgé de 14 ans qui ne pouvait pas payer son noviciat, mais qui allait devenir un bon sujet. Il lui annonça que le père du F. Théodore (Fayasson) descendrait bientôt à l'Hermitage avec tous ses outils, pour y faire des galoches et des sabots.


[214] Le 14 février, M. Pompallier écrivit au P. Champagnat que M. Forest allait à Valbenoîte et que M. Séon le remplacerait à l'Hermitage. Les Prêtres Maristes ne portaient pas encore le nom de Père.
[215] Le 13 août, le même écrivait au même que M. Colin, supérieur général faisait des démarches et préparait les voies pour demander l'autorisation de la Congrégation à la cour de Rome. Il s'agissait des Pères et des Frères Maristes. M. Servant était à l' Hermitage avec M. Séon.

Bourg-Argental


[216] M. Verdier, curé de Bourg-Argental, écrivit au bon Père comme il suit: "M. et C. ami, J'apprends que vous êtes dans l'intention de retirer un de vos Frères. Je ne pense pas que deux puissent suffire à l'école. Je vous dirai avec franchise que l'année passée j'ai entendu murmurer pour bien de petites choses: que les enfants n'étaient pas soignés, qu'ils ne profitaient pas, que les Frères ne se faisaient pas assez respecter, ou bien qu'ils maltraîtaient les enfants. Vous savez de quoi est capable la rumeur publique, dans une société honorable. Il ne fut question de rien moins que de renvoyer vos bons Frères et de trouver moyen d'appeler ceux de la Doctrine Chrétienne qu'on vanta beaucoup. Nouveau curé dans un pays volcanisé, je me gardais bien en cette occasion, comme dans bien d'autres, d'imiter le perroquet de la fable qui parlait beaucoup et fut vendu pour cela bien cher. J'imitais le corbeau qui ne disait rien, mais pensait beaucoup et trouva son prix tout de même.
[217] Bref, le fruit de tout ce que j'avais entendu et de mes faibles réflexions m'a fait suivre de plus près votre maison. Sans avoir l'air d'y paraître, car nous sommes dans un temps où il suffit de faire connaître ses intentions même pour le bien, pour les voir aussitôt contrariées. J'ai défendu à vos Frères de maltraîter les enfants, de ne les punir que rarement. Je leur ai conseillé de me les renvoyer quand ils n'en seraient pas contents et de ne plus les recevoir sans un billet de ma part, et, dans ce cas, j'ai soin de faire appeler le père ou la mère de l'enfant et de faire à mon tour la leçon. Je ne sais pas si je suis bon maître. Il n'y en a que 2 ou 3 qui sont venus me trouver, je ne les ai pas revus. (et) De concert avec mes vicaires, nous les tarabustons65 fortement au catéchisme et les pères et mères, maîtres et maîtresses de maison, inter cratu66.
[218] Nous avons déjà recommencé le catéchisme tous les dimanches. Cela nécessite les enfants d'apprendre et d'aller par conséquent à l'école. Ce serait donc paralyser le bien de votre maison de Bourg-Argental que de retirer un Frère et faire renaître de nouvelles criailleries. Voyez maintenant ce que vous avez à faire. Je n'entends pas vous gêner. Si je vous dis tout cela, c'est pour vous mettre au courant de ce qui se passe et que, si votre maison va bien, va rondement, elle intéressera et pourra obtenir dans la suite quelque augmentation de traitement pos [pour] vos Frères. Mais quand on presse trop l'anguille, elle échappe.
[219] Je vous écris bien simplement et bien pressé. Je ne sais si vous pourrez me lire, mais entre amis on se pardonne tout. Nous sommes toujours en projets avec l'ami Sayve qui se porte bien."
[220] En faisant penser son corbeau, M. le curé oubliait de bien écrire.
[221] A la réception de sa lettre que nous avons copiée, le bon Père écrivit ainsi à M. de Pleyné, maire de Bourg-Argental67: "M. le maire, La somme de 1200 fr. est déjà bien modique pour faire face aux frais que demande l'entretien de 3 Frères dans une commune. La réduire encore, c'est, ce me semble, leur arracher, je ne dis pas le strict salaire du plus ingrat et du plus pénible emploi d'un citoyen, mais même leur pauvre et dégoûtante nourriture. Toutes les communes où nous avons trois Frères payent 1200 fr. Ainsi Boulieu, Ampuis, Neuville-l'Archevêque, Charlieu, Mornant, Saint-Paul-en-Jarret payent la dite somme. Nous pouvons, pour vous obliger, mettre l'établissement de votre commune sur le pied de celui de Saint-Sauveur, à 1000 fr, trois Frères l'hiver et 2 l'été.
[222] Seulement, vous savez que les Frères des Ecoles Chrétiennes sont payés sur le pied de 600 fr. par tête. Il y a néanmoins chez eux, comme chez nous, un homme qui fait la cuisine seulement. Nous avons cependant [réduit] à 2/3 ce que personne ne leur dispute. Les respectables Frères des Ecoles Chrétiennes exigent encore un local convenable, pour la 1re année, 1600 fr pour la maison-mère, 3000 fr pour le mobilier qui leur appartient après 3 ans 1800 fr. annuellement somme reconnue sans doute absolument nécessaire, tandis que nous ne demandons que (à part le logement) 1200 fr. annuellement et 1500 fr. pour un petit mobilier, somme que Bourg-Argental n'a jamais donné. Je laisse à votre sagesse et à votre bon coeur de juger s'il n'y aurait pas de la dureté à réduire cette somme. Je ferai part de votre lettre à M. le Préfet qui m'a promis de s'intéresser en faveur des communes pauvres. Recevez, etc.".

Frère Louis-Marie, exempt


[223] Le C. F. Louis-Marie qui était sous la loi militaire, écrivit ainsi au P. Champagnat, de Lyon, le 3 mai: "M. R. Père, Je suis à Lyon depuis le 27 avril. Je reçus ordre de m'y rendre le 26 à midi et je devais déjà avoir paru le 25. Je partis le lendemain avec la permission de M. Douillet et l'approbation du C. F. Jean-Pierre, n'ayant pas le temps de vous prévenir. J'arrivai à Lyon le samedi 27. J'allai trouver M. Pompallier qui me dit d'aller voir M. Cholleton. J'y allai le même jour. Mgr., comme vous le savez, était absent. Il fut d'abord embarrassé. Le bon Dieu lui inspira d'aller trouver le baron de Toria qui nous reçut avec tout l'accueil possible. Aussitôt il partit avec moi et nous allâmes d'abord chez le sous-intendant militaire qui nous renvoya au capitaine de recrutement. Le baron le connaissait et en était connu. Il lui promit de parler en ma faveur au général. Il me renvoya au lundi 29 sur les 11 heures.
[224] Je parus et l'on ne prononça rien parce qu'il n'y avait pas de chirurgien. Seulement le général dit qu'il ne me trouvait pas de défauts apparents. On m'ajourna au mardi 30. Je me rendis chez le général à midi. Le capitaine amena lui-même les deux médecins. J'ignore ce qu'il leur dit en route, mais il fallut qu'il les disposât bien, car, au premier abord, tous les deux prononcèrent que j'étais atteint des défauts contestés. Aussitôt ils se retirèrent tous 4 en conseil. J'entendais que le général faisait opposition et voulut encore me renvoyer ailleurs. Le capitaine parlait pour moi, les deux médecins aussi, cependant d'une manière assez froide en apparence. Je sortis dans l'antichambre. Ils restèrent au moins 3/4 d'heure en délibération, soit sur moi, soit sur autre chose.
[225] Enfin le capitaine sortit avec les 2 chirurgiens. J'étais à la porte où je disais force memorare et où j'éprouvais des transes terribles. Le capitaine se tourna vers moi et me dit: "Vous êtes réformé." O parole trois fois heureuse et mille fois attendue! Je lui demandai encore si j'aurais encore quelque conseil à subir. "Non, c'est fini, me dit-il, vous viendrez jeudi à 8 heures du matin recevoir vos papiers." C'était le 2 mai. J'y allai, mais un peu après l'heure, il me gronda fort. Je lui dis que j'étais à Lyon avec l'habit religieux, que j'avais craint de me présenter avec ce costume et que je n'avais pu, ce jour-là, trouver assez tôt d'autres habits. Il parut satisfait de cette raison et me parla avec bonté. Il me dit d'y retourner encore aujourd'hui 3 à la même heure. Alors je lui dis que s'il me permettait de paraître en religieux, je ne manquerais pas l'heure. Il y a consenti volontiers. J'y suis retourné ce matin et il m'a dit: "Votre affaire est terminée, vous pouvez partir même." Voyez sa délicatesse, il a ajouté: "Je vous enverrais bien votre congé, mais il vous en faudrait payer le port. Y a-t-il un chef de brigade à La Côte? - Oui, M. - Eh bien! je vous le ferai passer par lui, vous n'aurez qu'à lui donner votre adresse et il vous le portera gratis."

[226] Voilà, mon Père, l'histoire de la Providence du bon Dieu. Je n'oublierai pas de vous dire que tout le grand séminaire a prié pour moi, que M. Pompallier a fait brûler 2 cierges devant la Sainte Vierge, et que ce n'est qu'aux prières des saintes âmes que je dois ma délivrance. C'est de Marie seule que je l'ai reçue, car humainement parlant, je ne pouvais pas l'espérer. Les raisons qu'on a reçues n'étaient rien. Un autre médecin, à qui je m'étais montré, m'avait dit que si j'en parlais, on se moquerait de moi. Je prie bien tous les chers Frères de bénir avec moi et pour moi le bon Dieu et la Sainte Vierge. Je vais partir tout de suite pour La Côte-Saint-André, par les wagons jusqu'à Givors. C'est 3 heures et je dois partir à 4, aussi je vous écris comme vous voyez en courant et sur le bois. Pardonnez-moi ce gribouillage. Je me recommande bien à vos prières et je vous demande votre bénédiction..."



Affaires financières


[227] Le 15 mai, Mlle Marie Fournas, par son testament, donnait purement et simplement la propriété, dite de la Grange-Peyre au P. Champagnat. Cette propriété était estimée 70.000 fr. environ. M. le marquis de Montgradon donna en même temps un pré adjacent. Des personnes prétendent que la donatrice avait imposé au R. Père l'obligation de recevoir plusieurs pauvres à l'Hermitage. Il n'en était rien. Le Père reçut plus tard un aliéné nommé Corrompt, un petit boîteux du nom de Charles Badois et le vieux Chazelle, savetier, qui prit ensuite l'habit sous le nom de F. Spiridion. Mais il les reçut de son plein gré. La propriété susdite fut vendue, comme nous le verrons, en 1853, 75.000 fr. pour aider à payer la construction de la maison-mère à Saint-Genis-Laval.
[228] Le 12 septembre, en l'étude de Me Finaz, M. Ginod et son épouse vendirent en toute propriété au P. Champagnat, une terre de 48 ares, au prix de 400 fr. payés comptants. Le bon Père fonda la maison de Peaugres.
[229] Après la retraite, pour se rendre compte de la situation de sa Congrégation il écrivit lui-même la longue note qui va suivre. Peaugres n'y figure pas parce qu'il ne fut fondé qu'en décembre.
[230] Etat de la Maison-mère et des Etablissements des Frères de Marie.
[231] Maison-mère à Saint-Martin-en-Coallieux: nous avons en tout 82 frères, 10 novices et 2 prêtres. La maison-mère renferme 42 personnes, frères ou novices68.
Etablissements:
[232] 1 Lavalla, 2 Frères, l'hiver seulement, 90 enfants très dociles. La maison est trop petite. Le traitement est de 500 fr. Le mobilier de cette maison est dans un bien mauvais état, nous sommes obligés d'en fournir une partie.
[233] 2 Marlhes, 2 Frères, l'hiver seulement, 60 enfants. La maison appartient à la commune. 300 fr. de rente assurés et payés par quelques habitants. La maison est dans un très mauvais état, mal située, les deux classes très irrégulières, point de cour pour les récréations des enfants.
[234] 3 Saint-Sauveur, 2 Frères, 80 enfants. Une maison et des classes bien conditionnées et assez vastes que M. Colomb-de-Gaste a achetée à ses frais. L'école est gratuite excepté pour l'écriture et le calcul qu'on paye. Le mobilier des Frères est encore assez mal. Les enfants sont peu dociles.
[235] 4 Bourg-Argental, 3 Frères en hiver et 2 en été, 125 enfants. Une maison et des classes bien situées et bien commodes que M. de Pleyné, fondateur de l'établissement, a achetée pour cette oeuvre. La commune nous assure 1000 fr. et ne fait que 800 fr, le reste provient des rétributions de mois ou plutôt il ne rentre que 930 à 940 fr. Voilà bien peu. Le mobilier que la commune fournit, est dans le plus mauvais état.
[236] 5 Boulieu, 2 Frères, 100 enfants. Une maison assez bien conditionnée, mais trop petite. Les 800 fr. sont à peu près payés. M. de Vogué en fait une bonne partie.
[237] 6 Chavanay, 3 Frères en hiver, 2 en été, 110 enfants. Une très mauvaise maison de loyer et presque point de mobilier. Le traitement est payé, excepté 200 fr. par les mois d'école. Cet établissement d'ailleurs va bien, les élèves sont assez dociles.
[238] 7 Saint-Symphorien-le-Château, fondé par M. Roi, curé et M. de Noblet, maire. 2 Frères, 105 enfants extrêmement légers. Le mobilier a été bien fourni. Les Frères sont réduits depuis trois ans à la somme de 650 fr.
[239] 8 Charlieu, 3 Frères, 147 enfants. Point de maison. La ville donnait 600 fr. depuis la fondation de l'établissement, lesquels ont été retranchés, l'année passée, par M. le maire pour être donnés à un instituteur d'école mutuelle. Jusque-là cette école n'allait que d'une aile et ne pouvait réunir que 87 à 89 enfants. Presque point de mobilier. 80 enfants gratuits pour lesquels M. le curé donne un franc par tête et par mois. Les enfants sont très légers.
[240] 9 Valbenoîte, 180 enfants, 5 Frères. Une maison trop petite. Les enfants sont très dociles. La commune donne quelque chose, le produit des mois fait le reste.
[241] 10 Saint-Paul-en-Jarret, 3 Frères en hiver, 100 enfants un peu légers. Une maison et des classes très vastes et bien conditionnées, fondé par M. Noailly, curé. 200 fr. et le produit des mois d'école font la somme de 950 fr. que nous recevons annuellement. Le mobilier est assez mal monté. L'établissement va en gagnant.
[242] 11 Ampuis, 3 Frères, 120 à 130 enfans assez dociles. Le plus beau de tous nos établissements sous tous les rapports. Une fondation faite sur notre maison de 600 fr, le reste est prélevé sur les mois d'école ou fourni par M. le curé.
[243] 12 Saint-Symphorien-d'Ozon, 2 Frères, 50 à 60 enfants très légers. L'établissement n'a aucune autre ressource que la rétribution des mois. Une maison mal conditionnée, un mobilier bien monté.
[244] 13 Mornant, 3 Frères en hiver, 110 à 120 enfants assez dociles. Une belle maison, de belles classes, le tout assez bien conditionné, le mobilier est à peu près fourni. Le traitement est fait et payé assez exactement par la rétribution des mois, la commune ou la fabrique et M. le curé lui-même.
[245] 14 Neuville, 3 Frères, 80 enfants très légers, très dissipés. Une assez belle maison. Le traitement provient des mois ou des générosités de M. Tripier, ainsi que la maison. Le mobilier est à peu près monté. Cet établissement va en s'améliorant, cependant il est bien menacé.
[246] 15 Millery, 2 Frères, 50 enfants assez gentils. Une assez belle et assez vaste maison. Pas d'autres ressources que le produit des mois et la générosité de M. Desrosier, curé de Saint-Pierre de Lyon. Cette école est contrariée d'une manière incroyable, une école mutuelle vient encore de s'y établir.
[247] 16 Sorbiers, 4 Frères, 115 enfants assez dociles. La maison et l'école ont été fondées par les deux Frères qui y sont et qui viennent de se donner à notre Société avec ce qu'ils ont. Nous leur avons donné l'habit aux vacances dernières et deux Frères pour les aider. Pas d'autres revenus que les mois d'école.
[248] 17 Terrenoire, 2 Frères, 90 enfants, assez dociles. Une trop petite maison mal située. Le mobilier sera fourni en entier ainsi que le traitement par M. Génissieux, associé à la Compagnie des fonderies de la Loire et de l'Izère.
[249] 18 La Côte-Saint-André, 5 Frères, 200 enfants dont un bon nombre pensionnaires ou demi-pensionnaires. La maison est vaste, assez bien située. Cette école est une pépinière de novices: en moins de deux ans elle en a fourni 16 à la Société.
[250] 19 Viriville, 3 Frères, l'hiver, 110 enfants qui promettent beaucoup par leurs bonnes dispositions. La maison est vaste et sera belle quand on aura fini de la réparer. Les mois d'école et la générosité de M. le curé font le traitement.

Engagements


[251] Les nombreux novices qui revêtirent le saint habit pendant cette année furent: Frères Liguori (Perret), Alphonse (Verchère), Léon (Achard), Germain (Richard), Justin (Champallier), Simon (Poinas), Jean-François (Ginier), Théophile (Prudhomme), Régis (Noir), Macaire (Burre), Ignace (Just), Pothin (Courbon), Marie-Nizier (Thomas) et Marie-Jubin (Mériguet).
[252] Deux Frères furent appelés à la profession à la fin de la retraite, ce furent les Frères Macaire (Belin)69 et Dorothée (Villelonge). La mort pendant cette même année nous ravit ceux dont les noms suivent: Jean-Pierre Champagnat, frère du Fondateur (46 ans); Joseph Ducoin (postulant) et Jean Marnas de Marlhes (80 ans). Ce Marnas, âgé de 80 ans, avait été reçu à l'Hermitage par charité.

Loi Guizot


[253] Au mois de juin de cette année, sous prétexte d'organiser l'enseignement primaire, les ministres avaient proposé, les chambres avaient voté et le roi bourgeois avait promulgué le 28 dudit, une loi qui allait devenir dans la suite le principe de l'enseignement gratuit, obligatoire et laïque.
[254] Le brevet avait été facultatif jusque-là. Les chefs de collèges ou d'institutions secondaires, même les curés de canton, avaient le droit d'en délivrer un à ceux qui croyaient en avoir besoin. Nous avons vu que M. Brut, alors principal du collège de Saint-Chamond, donna un brevet au C. F. François. Voulant en avoir un, le bon F. Laurent, directeur à Tarentaise, le demanda à M. le curé de Saint-Chamond. Celui-ci lui envoya une assez longue addition toute posée, lui recommanda de faire le total et de la lui renvoyer. Le Frère Laurent aurait pu faire chercher ce total à un autre. Il le trouva lui-même et M. le curé lui expédia un brevet. La loi nouvelle n'acceptait les brevets antérieurs que comme de 3e degré. Elle instituait des commissions départementales composées des membres de l'Université pour délivrer les brevets à l'avenir. Les congréganistes devaient ainsi passer sous les fourches caudines de ceux auxquels ils allaient faire concurrence.
[255] Les universitaires ont largement usé depuis de cette machine de guerre. La dite loi imposait le brevet à tous les titulaires d'école et un engagement décennal aux membres des congrégations reconnues par l'Etat pour n'être pas astreints au service militaire. La même loi allouait un minimum de 200 fr. aux titulaires et créait un comité, dans chaque commune et un dans chaque chef-lieu d'arrondissement, ainsi que des inspecteurs pour la surveillance du corps enseignant. Tout nouveau titulaire devait être agréé par le comité communal, provisoirement nommé par celui d'arrondissement et définitivement institué par le ministre de l'Instruction Publique. Cette institution se faisait parfois attendre un an et plus, mais cette attente n'était point suspensive.
[256] Cette loi créa de grands embarras à nos supérieurs et les obligea assez souvent à se servir d'expédients. Les doctrinaires, comme on les appelait en ce temps-là, étaient déjà opposés aux congréganistes et leur cherchaient souvent noise. Ils étaient pourtant bien moins tracassiers que les opportunistes de notre temps. La loi de 1833 respectait encore un peu les droits des familles et des communes, droits que les opportunistes se sont empressés de leur enlever par les lois sataniques qu'ils ont forgées.


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