requises vers des qualités davantage associées aux filles qu’aux
garçons (c’est par exemple le cas du métier de vétérinaire
16
).
De fait, c’est un casse-tête pour les professionnels de l’orien-
tation qui ne peuvent plus se fier aux seules compétences
techniques (
hard skills, dans le jargon RH) acquises par l’élève
ou l’étudiant au cours de sa scolarité
pour lui garantir une
voie tracée mais doivent également s’enquérir de ses compé-
tences douces (
soft skills), ses compétences folles (mad skills),
ses compétences transversales et ses compétences trans-
férables, afin de le comparer à un profil type qui n’aura pas
manqué de changer dans quelques années.
2.3. Adéquationnisme, anticipation
et adaptabilité
Dans ce contexte de révolution technologique, où les entre-
prises ont du mal à anticiper leurs attentes en compétences de
demain, difficile de faire des besoins du marché
la locomotive
à laquelle raccrocher les wagons de l’enseignement supérieur.
Comme le rappelle Christian Forestier, chargé de mission sur
la formation professionnelle à la Conférence des présidents
d’université et président du conseil d’administration
de la Fon-
dation des étudiants de France, « la vitesse d’évolution des
technologies conduit à renoncer à toute politique adéquation-
niste à moyen ou long terme, dans une forme caricaturale. Si
le temps de l’école n’est
pas le temps du politique, il n’est pas
davantage celui de l’entreprise ni de l’économie : politiques et
entreprises vivent sur un rythme plus rapide que le rythme des
apprentissages des adolescents et jeunes adultes. »
17
Toutefois, « l’impossibilité de l’adéquationnisme
ne signifie pas
le renoncement à l’étude des évolutions prévisibles des qua-
lifications recherchées à plus ou moins long terme. »
18
Cela
dit, il n’est pas inutile de rappeler que, malgré
les efforts des
branches professionnelles et les réflexions de quelques
think
tanks, il est souvent difficile d’identifier les domaines ou mé-
tiers dont la demande va croître.
Il s’agit moins de chercher à faire correspondre des étudiants
avec des « filières d’avenir » ou des demandeurs d’emploi avec
des « métiers en tension » que, d’une part, de développer chez
les uns et les autres des capacités d’adaptabilité qui leur per-
mettront de saisir l’opportunité lorsqu’elle se présentera et,
d’autre part, de faciliter la création de formations ou de pas-
serelles et d’accès pour les domaines qui en ont le plus besoin.
16 -
Blanchard
Marianne, Orange Sophie, Pierrel Arnaud (2016),
Filles + sciences = une équation insoluble ? Enquête sur les classes
préparatoires scientifiques, Éditions Rue d’Ulm.
17 -
Forestier Christian (2016), « Les défis de l’employabilité
durable
– La formation professionnelle initiale dans le monde »,
Revue internationale
d’éducation de Sèvres.
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