Skënder Muçaj
Tirana, Albania;
smucaj@yahoo.com
Skënder Bushi
Qendra e Studimeve Albanologjike, Instituti i Arkeologjisë,
Shkolla Doktorale e Arkeologjisë, Tirana, Albania;
skenderbushi@gmail.com
Suela Xhyheri
Center for Albanian Studies, National Institute of Archaeology, Tirana, Albania;
suelaxhy@yahoo.it
Le monument de 40 Martyrs de Sebaste (Albanie),
un centre important de pèlerinage pour l’Antiquité tardive
Les ruines du Monastère de 40 Martyrs ont été trouvées au sommet de la colline qui s’élève à l’est
de la présente ville de Saranda (ancienne Onhezmi), une position dominante, commandant un large
vu sur la mer et la terre. Le monument a été un point de référence pour les navires qui naviguaient sur
la route maritime reliant l’Occident à l’Orient, et qui passaient par la baie de Saranda et le Canal de
Corfou. La plupart des murs du corpus principal ont été conservés d’une hauteur considérable jusque
vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand le monument a été détruit par les bombardements.
À partir de l’année 2002 et jusqu’en 2013, une équipe de l’Institut d’Archéologie de Tirana a mené des
fouilles sur le site, découvrant tout le monument dédié aux 40 Martyrs de Sébaste.
Les données archéologiques recueillies sont nombreuses et très variées: architecture, sculpture,
peinture murale, inscriptions, monnaies, céramiques (mille d’amphores et des centaines de lampes),
des objets métalliques, de l’os, de verre, etc.
Le monument avec ses parties aériennes et souterraines se compose d’une église avec un
plan particulière (poli-conque, donc munies de sept Conques), des portiques, le baptistère avec de
nombreux endroits et des cuves baptismales, des installations pour le logement (hôtels, cantines,
termes), des citernes, et une cuve de dimensions important qui imite le lac où se sont martyrisés les
soldats de Sébaste, la chapelle, les environnements de méditation et des lieux pour la conservation
des reliques. Le complexe souterrain (la crypte) se trouve dans en bon état de conservation. Il forme
un labyrinthe circulaire et se compose des alcôves, des salles, des chapelles, des citernes et la cuve
baptismale. Les dômes et les demi-dômes à grande échelle qui couvrent la nef centrale marquant
le premier cas d’une telle construction en Albanie, datant de la seconde moitié du V
e
siècle ap. J.-C.
Les planchers ont été pavés simplement de briques ou de dalles de pierre, tandis que les murs
étaient couverts de peintures murales. Des fragments de ces peintures sont conservés dans les
environnements souterrains. Les inscriptions sur les murs de l’église nous indiquent que pour la
construction du monument ont aussi participé des membres de la communauté juive, présent à
cette période dans la ville d’Onhezmi (Saranda). Ce fait est bien supporté par la présence d’une
synagogue dans la ville de Saranda.
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À partir du matériel archéologique obtenu lors des fouilles, on peut suggérer que le monument
a été fondé dans la seconde moitié du V
e
siècle ap. J.-C. et qu’il a servi comme un centre important
pour les nombreux pèlerins du VI
e
siècle av. J.-C. Le long d’un trois quart de siècle, des nombreuses
reconstructions et modifications de pièces particulières ont été faites en fonction de l’augmentation
du nombre de pèlerins. Le flux de pèlerins semble avoir continué jusqu’à la destruction des parties
aériennes dans l’année 551 par les Goths de l’Italie dirigé par Totila. Après cette destruction, des
parties spécifiques des installations souterraines sont réutilisées par la communauté des moines,
jusqu’au son abandonnement finale vers le milieu du VII
e
siècle av. J.-C. Le Monument des 40
Martyrs à Saranda constitue à ce jour, le modèle le plus complet d’un centre de pèlerinage pour la
période de l’Antiquité tardive qui est entièrement fouillée.
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