International congress of byzantine studies belgrade, 22 27 august 2016

AUTOCÉPHALIES : L’EXERCICE DE L’INDÉPENDANCE 
DANS LES ÉGLISES SLAVES ORIENTALES (X
E
-XX
E
 SIÈCLE)
Conveners: 
Marie-Hélène Blanchet
, 
Frédéric Gabriel
, 
Laurent Tatarenko
Marie-Hélène Blanchet – Konstantinos Vetochnikov
, 
Les usages et les significations du terme “autocéphale” (αὐτοκέφαλος) à Byzance
Konstantinos Vetochnikov
, 
Les relations des évêques avec leur primat d’après quelques 
actes du patriarcat œcuménique au Moyen-Âge
Jonel Hedjan
, 
L’autocéphalie et l’autocrator. La place du pouvoir royal dans la formation 
et l’évolution des Églises serbe et bulgare (XIII
e
-XIV
e
siècle)
Daniel Galadza
, 
Autocephaly and the Diptychs
Dan Ioan Mureşan
, 
Autonomie/autocéphalie : 
l’histoire comme critère canonique. La fin des patriarcats bulgare et serbe, fin XIV
e
-début XVI
e
siècle
Laurent Tatarenko
,
 
Justice et fiscalité dans les Églises slaves autocéphales : 
quelques réflexions sur les pratiques de l’indépendance ecclésiastique
Frédéric Gabriel
, 
L’autocéphalie dans les histoires ecclésiastiques de l’Europe moderne
Alessandro Milani
, 
The Issue of the Greek Catholics in Galicia and Transcarpathia within the Bilateral Relations 
between the Holy See and Interwar Poland and Czechoslovakia (1919-1929)

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Marie-Hélène Blanchet
Centre national de la recherche scientifique,
Institut d’histoire et de civilisation byzantines, Paris, France; 
[e-mail]
Konstantinos Vetochnikov
Collège de France, Paris, France; 
[e-mail]
Les usages et les significations du terme “autocéphale” (αὐτοκέφαλος) à Byzance
L’adjectif αὐτοκέφαλος n’est pas attesté en grec classique ; dans l’ensemble des textes byzantins 
conservés, il n’apparaît qu’au début du vi
e
siècle de notre ère, dans des récits relatifs au statut 
autocéphale qu’a obtenu l’Église de Chypre en 431. En vertu de ce statut spécifique, l’archevêque de 
Chypre a plein droit d’ordonner les évêques de sa juridiction (« les chefs des saintes églises de Dieu 
en Chypre resteront sans être inquiétés ni exposés à la violence, si, observant les canons des saints 
et vénérés pères, ils procèdent par eux-mêmes, selon l’ancienne coutume, à l’élection des très pieux 
évêques », canon 8 du concile d’Éphèse, troisième concile œcuménique). En dépit du caractère 
officiel du statut reconnu à l’Église de Chypre, le terme αὐτοκέφαλος ne figure dans aucun canon (ni 
dans les décisions des conciles œcuméniques ni dans celles des synodes locaux). Il est employé dans 
la littérature canonique seulement à partir du xii
e
siècle, à plusieurs reprises – et pas uniquement à 
propos du cas chypriote – dans les commentaires canoniques de Michel Balsamon.
On trouve deux autres contextes où le terme αὐτοκέφαλος est utilisé dans les textes byzantins 
des vii
e
-xv
e
siècles. Dans le premier cas, il revêt un sens politique et désigne le statut indépendant de 
certains peuples (plusieurs occurrences, notamment dans le 
De administrando imperio
de l’empereur 
Constantin VII Porphyrogénète au x
e
siècle). Enfin, et c’est son sens le plus courant à Byzance, 
l’adjectif αὐτοκέφαλος appartient à l’expression « archevêque autocéphale », qui désigne le détenteur 
d’un siège épiscopal élevé à la dignité d’archevêché sans suffragant. Ces archevêques autocéphales 
se caractérisent par le fait qu’ils dépendent directement du patriarche et non du métropolite de leur 
juridiction. Nous examinerons ces divers emplois du terme αὐτοκέφαλος, tenterons d’en définir le 
sens pour essayer de savoir s’il s’agit d’une notion juridique précise appartenant à un vocabulaire 
technique ou si c’est une notion plus floue, pas très clairement définie en droit.