International congress of byzantine studies belgrade, 22 27 august 2016

Charbel Nassif
Université Paris 4 Sorbonne, Paris, France; 
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Nouvelles recherches sur la genèse de l’iconographie melkite au XVII
e
siècle : 
Le peintre Youssef Al-Musawwer
Youssef Al-Musawwer (fin XVI
e
s.-1660) est un peintre melkite alépin dont nous conservons 
quinze icônes et quatre manuscrits illustrés. Son œuvre s’inscrit dans le cadre de la renaissance de 
l’Église melkite au XVII
e
siècle, initiée à Alep en Syrie grâce aux métropolites Malatios Karmé (+1635) 
et Malatios Zaïm (+1672, patriarche Macaire III) qui collaboraient avec Youssef Al-Musawwer et 
qui furent patriarches d’Antioche. 
Parcourir ses différentes œuvres permet de montrer à la fois la fidélité de Youssef Al-Musawwer 
à l’art post-byzantin grec et sa créativité. Ma contribution émettra de nouvelles hypothèses sur la 
formation de ce peintre, son style et ses sources iconographiques. Je présenterai les résultats de 
l’analyse d’une partie du corpus de ce peintre : les deux icônes des saints stylites Syméon l’Ancien et 
Syméon le Jeune, qui se distinguent par les nombreuses scènes narratives, Ad-Durr Al-Manzoum, 
la chronique universelle de Matthieu Kigalas traduite en arabe et riche de 80 miniatures des 

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empereurs byzantins et de 14 miniatures des sultans ottomans (Saint-Pétersbourg, Institut des 
Manuscrits Orientaux, C 358), un psautier de 32 miniatures (St-Pt, IMO, A 189), les icônes de 
l’Hymne Acathiste, de la Vierge Hodigitria avec douze saints et de Saint Elian de Homs.
Cette analyse permettra de mettre en valeur le talent de Youssef Al-Musawwer, souvent 
sous-estimé : on avait tendance à considérer que son œuvre est un retentissement de l’art post-
byzantin crétois. Les miniatures de la chronique universelle révèlent le fait que ce peintre arabe sous 
domination ottomane maîtrisait le code vestimentaire des empereurs byzantins. La représentation 
des sultans ottomans montre que Youssef excellait dans une tradition iconographique autre que la 
sienne. Le peintre s’est inspiré des traditions iconographiques grecque et russe pour représenter les 
saints stylites tout en demeurant fidèle aux sources textuelles. Les miniatures du Psautier montrent 
sa solide connaissance du corpus iconographique vétérotestamentaire et son grand talent à 
emprunter plusieurs schémas iconographiques pour composer de nouvelles iconographies. Youssef 
interprétait délibérément quelques stances de l’Hymne Acathiste et incluait le prophète David après 
la stance 12. Nous proposerons également une hypothèse pour la représentation équestre de saint 
Elian, un médecin et saint local, et nous identifierons les scènes narratives. La représentation de 
saint Martin, de l’épi de blé dans la main de sainte Barbe et du prophète Jérémie dans l’icône de 
l’Hodigitria fournissent des éléments sur l’identité du commanditaire de cette icône et mettent 
en exergue l’influence de la tradition légendaire locale et de l’hagiographie occidentale sur l’art de 
Youssef Al-Musawwer.
La diversité des thèmes iconographiques abordés par Youssef Al-Musawwer nous fait pencher 
pour une formation artistique à l’étranger : il est difficile de concevoir que Youssef Al-Musawwer 
eut été initié sur place par un peintre « grec ». En outre, les différents styles adoptés dans ses icônes 
et ses miniatures nous laissent supposer que Youssef était un iconographe itinérant, qui a profité de 
ses séjours pour visiter maintes églises ornées de fresques et d’icônes. Les peintres grecs circulaient 
souvent au Proche Orient, mais on envisage difficilement la possibilité de pouvoir acquérir sur 
place une vaste culture iconographique identique à celle de Youssef Al-Musawwer, d’autant plus 
que les icônes melkites antérieures au XVII
e
siècle sont rarissimes. Mon analyse suggère également 
la présence d’un atelier de peinture dirigé par Youssef Al-Musawwer : l’intervention de plusieurs 
miniaturistes dans Ad-Durr Al-Manzoum et le Psautier appuie cette hypothèse.

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