Nafsika Panselinou
Athens School of Fine Arts, Athens, Greece;
npanselinou@gmail.com
Influences de l’art occidental sur la représentation de l’Annonciation
dans des icônes post-byzantines du XV
e
au XIX
e
siècle
Ce travail vise à indiquer trois catégories de représentations d’Annonciation post-byzantines
qui présentent beaucoup d’influences de l’art occidental.
I. Dans une icône d’ Annonciation du Musée Civique a Vicenza (Italie), datant du troisième
quart du XV
e
siècle, nous constatons l’ existence de plusieurs éléments d’ origine occidentale, comme
l’ archange Gabriel représenté de profil et portant un habit somptueux orné de motifs végétaux.
Dans le fond de l’image, le bâtiment central a beaucoup de caractéristiques gothiques. Un oiseau et
deux animaux remontent à la tradition de l’art vénitien du XV
e
siècle. Sur les coins supérieurs, de
685
petits anges nus, volants ont l’air occidental, tandis que cinq anges en buste, sortant de l’hémicycle
du ciel, sont de conception byzantine.
Très semblable à cette icône est celle de Mytilène, signée par le peintre Markos Troulinos et
datée de 1646. Il est très probable que les deux œuvres aient en commun le même anthivolon.
II. Dans la représentation de l’ Annonciation qui coexiste avec celle de la Dormition de la
Vierge sur une icône de très grandes dimensions (202 x 169 cm), de 1636, peinte par le peintre
Georghilas Maroulis de Rethymnon, en Crète (Collection de l’ Ecole des Beaux-Arts d’ Athènes),
nous signalons beaucoup d’ influences de l’ art occidental, à savoir l’ attitude de la Vierge en oraison
et le lutrin, à droite de la Vierge, avec le livre où on lit la prophétie d’ Isaïe concernant l’ Incarnation.
Ce prophète était très familier aux peintres Siennois du XIV
e
siècle sous l’influence de textes latins
de la même époque, comme celui de Pseudo-Bonaventura intitulé “Meditationes Vitae Christi”.
La gestuelle et l’attitude de l’ Archange, qui montre vers le ciel avec la main droite levée et offre
la fleur de lys avec la main gauche, son attribut par excellence en Occident, remonte à un modèle
occidental du XIV
e
siècle, qui fut adopté d’ abord par le peintre Crétois Georges Klotzas, au XVI
e
siècle.
De même, les bâtiments au fond ressemblent à ceux que l’on rencontre aux œuvres de la Renaissance,
quoique l’espace pictural de notre icône se forme d’ après les règles et l’esthétique byzantines.
Il paraît que du même anthivolon dérivent deux icônes du XVII
e
siècle, au Musée de l’Institut
Hellénique de Venise.
Ce type d’Annonciation, mais de synthèse plus simple et de caractère provincial, a survécu
au XVIII
e
(voir une très petite icône de la Collection Oekonomopoulos, actuellement au Musée de
Civilisation Byzantine de Thessalonique) et au XIX
e
siècle (icône du Musée d’ Antalya en Turquie,
celle du Musée Ecclésiastique à Adamas dans l’île de Milos et un anthivolon dans le Dossier d’
André Xyngopoulos au Musée Benakis, à Athènes).
III. L’icône qui date de 1675, signée par le peintre Crétois Elie Moskos, au Musée Byzantin d’
Athènes, suit directement, avec peu de modifications, un modèle occidental, soit une chalcographie
de 1603 par le graveur Francesco Villamena, d’ après un dessin d’Ippolito Andreasi.
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