97 ans de déni : ça suffit !



Download 1,07 Mb.
bet3/7
Sana28.02.2017
Hajmi1,07 Mb.
#3499
1   2   3   4   5   6   7

Les textes qui suivent constituent une Revue de Presse des articles parus dans les médias sur les sujets que le Collectif VAN suit au quotidien. A ce titre, s'ils ne représentent pas toujours (hélas) l'opinion de notre association, il est utile d'en prendre connaissance pour éventuellement y réagir de manière appropriée.



GENOCIDE ARMENIEN

Le site ANI élargit sa liste des mémoriaux du génocide arménien
NAM

L’Institut national arménien (ANI) a annoncé une nouvelle extension de son site web avec une importante mise à jour de la base de données sur les mémoriaux du génocide arménien.

ANI a régulièrement mis à jour la base de données et de nouvelles informations sont arrivées à l’Institut sur les nouveaux monuments. Cette année, une large enquête a révélé l’existence de 31 lieux de mémoires supplémentaires. La documentation sur certains monuments restent rares, mais le nombre des nouveautés indique l’existence de 166 mémoriaux dédiés au génocide arménien dans 31 pays : Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Bulgarie, Canada, Chili, Chypre, Égypte, Éthiopie, France, Géorgie, Allemagne, Grèce, Inde, Iran, Israël, Italie, Liban, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie, Suisse, Syrie, Ukraine, Royaume-Uni, États-Unis, Uruguay et Vénézuela. La gamme des lieux de mémoires part de simples plaques et khatchkars à des sculptures monumentales et des édifices entiers.

Au-delà des 28 monuments recensés en Arménie, c’est dans la diaspora que le plus grand nombre de monuments commémoratifs se trouve avec 36 en France suivie par les Etats-Unis qui en compte 30. Les plus anciens monuments sont situés au Liban, avec la chapelle ossuaire au Catholicossat de Cilicie à Antélias.

La base de données sur les mémoriaux reste un travail en cours et ANI accueille toute information supplémentaire ou des images numériques que les téléspectateurs peuvent fournir.

Fondée en 1997, l’Institut National Arménien (ANI) est un œuvre de charité éducative basée à Washington, DC, et est dédié à l’étude, la recherche et la reconnaissance du génocide arménien.

mardi 18 septembre 2012,
Stéphane ©armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=82438

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67225

Un accord est signé entre le Musée du Génocide arménien et le complexe commémoratif Lidice

NAM


Du 28 au 31 août le directeur de l’Institut-Musée du Génocide arménien Hayk Demoyan a visité Prague. Le 29 août Hayk Demoyan a eu une réunion avec les représentants de la communauté arménienne pour présenter le programme du 100ème anniversaire du Génocide arménien.

Le 31 août Hayk Demoyan et Milosh Chervencel, le chef du complexe commémoratif Lidice ont signé un accord de coopération entre les deux institutions. Le document prévoit l’échange d’expositions et de publications, la présentation de matériaux d’archives et l’échange d’experts.

Avant la cérémonie de signature les deux parties ont discuté des offres concrètes de coopération. L’ambassadeur arménien dans la République tchèque Tigran Seyranyan, des membres de l’ambassade et du complexe commémoratif, des représentants de la communauté arménienne et de la presse ont suivi la cérémonie.

Les participants de la réunion ont déposé des fleurs au complexe commémoratif consacré aux 82 enfants qui ont été tués à Lidice et ont visité le musée.

mardi 18 septembre 2012,
Stéphane ©armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=82292

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67244
AFFAIRE SAFAROV/FRANCE/AZERBAIDJAN

Ilham Aliev en France, une visite inopportune

Le Monde.fr | 18.09.2012 à 09h26 • Mis à jour le 18.09.2012 à 09h26

Par Mihran Amtablian, citoyen

Le président de la République, François Hollande reçoit mardi 18 septembre à l'Elysée son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev. On s'en étonne au moment où la France est fortement engagée contre Bachar-el Assad au nom d'une politique qui se veut morale en évinçant les dictateurs et au moment où Ilham Aliev a exprimé tout le cynisme et le mépris de toute valeur morale par sa grâce accordée à Ramil Safarov, l'assassin d'un officier arménien pendant son sommeil, à Budapest au cours d'une session de formation de l'OTAN. Dans ce contexte, François Hollande aurait pu, et même dû, annuler cette visite eu égard aux valeurs de notre République d'abord, et eu égard aux Français d'origine arménienne dont il fait finalement peu cas.

Il ne suffit pas de dénoncer, après des décennies de compromission, les régimes de messieurs Saddam Hussein, Ben Ali, Kadhafi et autre Moubarak. Il faut s'interroger sur qui est monsieur Ilham Aliev ?
Il est le fils d'Heydar Aliev un haut dignitaire de l'Union Soviétique à la progression constante dans le système communiste : membre du KGB depuis 1944, il devient premier secrétaire du parti communiste d'Azerbaidjan sous Brejnev en 1969, membre du politburo du PC de l'URSS en 1976, puis vice-premier ministre de l'URSS en 1976. La démocratie ne faisant pas partie de sa culture profonde, quelques mois avant sa mort, le père adouba son fils à sa succession en 2003. Le népotisme est donc au cœur du régime actuel, la démocratie n'étant qu'une contrainte internationale qui a été réduite aux apparences. Les conditions de l'élection d'Ilham Aliev en octobre 2003 à la présidence de l'Azerbaidjan ont été critiquées par la communauté internationale, l'OSCE et différentes ONG. Elle a été immédiatement suivie par des arrestations massives d'opposants et une répression qui n'ont plus jamais cessé depuis et se sont même amplifiées. Le référendum qui donne au président la possibilité de se représenter indéfiniment a été, dans ces conditions, approuvé avec une score "à la soviétique" de 90 %. C'est dire.

Le népotisme politique y est d'ailleurs doublé, comme souvent dans ce type de régime, d'un népotisme économique et financier. Une grande part de l'économie du pays est aux mains du clan Aliev. La partie qui ne l'est pas est aux mains du clan des Pachaiev, la famille de l'épouse du président. Ilham Aliev avait été, du temps de son père, le dirigeant de la Socar, la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise qui est une source de revenus momentanément inépuisable pour l'Azerbaidjan. Mais qui est l'Azerbaidjan ? Les entreprises françaises, conviées le 19 septembre par Medef Internationale à une rencontre "de haut niveau" avec le président Ilham Aliev, devront savoir qu'ils traiteront, s'ils traitent, avec une seule famille et ses affidés. Ce n'est pas idéal pour une saine division des risques...dans une dictature qui pourraient connaitre un jour sa révolte ou sa révolution interne. Le président François Hollande le sait aussi. On n'ose penser que cette rencontre s'inscrive dans l'axe prioritaire donnée par notre président à sa diplomatie : développer les relations économiques et financières avec le reste du monde.

Nul doute que le président de la République abordera avec le président Aliev la question hautement internationale du conflit syrien et de son corolaire : la protection des minorités qui fait partie du combat des droits de l'Homme. Difficile de faire autrement, au moment où le monde s'inquiète, à juste titre, du sort des minorités religieuses dans les pays du Proche Orient, et singulièrement des minorités chrétiennes. Le 7 janvier 2011, lors de ses vœux aux autorités religieuses, Nicolas Sarkozy avait dénoncé "un plan particulièrement pervers d'épuration religieuse". C'était à la suite d'attentats survenus à Bagdad et à Alexandrie d'Egypte contre des églises chrétiennes. Le film hautement provocateur envers l'Islam d'un irresponsable, fut-il copte et chrétien, a relancé dramatiquement la question. Le pape Jean Paul II a répondu avec courage et intelligence à la montée des fondamentalistes de toutes les religions qui rendent précaire la situation des chrétiens du proche Orient. Cette précarité est née de façon quasi irréversible avec l'élimination des Arméniens de l'Empire ottoman dans le génocide de 1915 et dans l'éviction des Grecs de Turquie dans les années 1920. Aujourd'hui, les Coptes d'Egypte sont en première ligne, comme les Assyro-Chaldéens et les Nestoriens au Kurdistan et en Turquie.

Les préparatifs et les appels à la guerre d'Ilham Aliev pour "récupérer" le Haut Karabagh, la grâce qu'il a accordée au meurtrier Ramil Safarov et l'apologie qu'il en a faite montrent deux choses : que la république d'Arménie et les Arméniens du Haut Karabagh font partie de cette précarité des chrétiens d'Orient d'une part, et que les Arméniens du Haut Karabagh n'ont pas d'avenir, s'ils en ont eu un jour, en Azerbaidjan. Alain Juppé, alors ministre des affaires étrangères, avait déclaré dans une tribune publiée par La Croix le 28 février 2012 : "...Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités ... que la France ne les abandonnera pas".

En tant que la France co-préside, avec la Russie et les Etats-Unis, le groupe de Minsk de l'OSCE chargé de trouver une solution au conflit arméno-azéri, à un moment où cette visite est inopportune, le président Hollande se doit donc de rappeler à l'ordre le président Aliev sur les questions des droits de l'Homme. Aussi bien à l'intérieur de son pays qu'avec ses voisins. Il doit l'exhorter à la paix plutôt qu'à la guerre civile et extérieure. La France doit porter haut ses valeurs, pour aujourd'hui comme pour demain, car toujours les dictatures tombent et l'histoire des "printemps arabes" montrent que notre pays ne doit pas se commettre avec elles. Question d'identité.

Mihran Amtablian, citoyen

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/18/ilham-aliev-en-france-une-visite-inopportune_1761664_3232.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67237

Tollé arménien contre la venue du président Aliyev

Le Meilleur de Marseille

La communauté arménienne mobilise contre la venue, ce mardi, à Paris, du président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev. Accusé de préparer l’extermination des Arméniens du Haut-Karabagh, il lui est aussi reproché d’avoir reçu en héros, à Bakou, l’assassin du lieutenant Kouken Markarian, décapité pendant son sommeil lors d’un stage de l’OTAN. Des élus de gauche et de droite sont à ses côtés et critiquent François Hollande qui « déroule le tapis rouge au dictateur » pour « servir des intérêts économiques et financiers avant les droits de l’homme ». Comme ses prédécesseurs. En 2007, Jacques Chirac avait élevé le président Aliyev à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur. Grâce au pétrole, l’Azerbaïdjan est le champion mondial de la croissance avec + 30%.

Ils ne sont que quelques dizaines blottis en cette fin d’après-midi contre la croix de pierre érigée à la mémoire des Arméniens morts pour le Haut-Karabagh, au pied de la cathédrale apostolique du Prado. Le nombre n’est pas là, la qualité oui. Autour de la nouvelle présidente du Conseil de coordination des Arméniens de Marseille, Elyane Kazandjian, et de ses prédécesseurs, Julien Harounyan, Jacques Donabédian, Pascal Chamassian, des députés de droite et de gauche, Valérie Boyer et Henri Jibrayel, des adjoints au maire de Marseille, Roland Blum et Didier Parakian, un conseiller général, Denis Rossi, une conseillère municipale, Florence Masse, les recteurs de la cathédrale et de l’église apostoliques de Beaumont, les Pères Aram Razarian et Movssissian Arachian, le journaliste-écrivain Jean Kéhayan, le directeur du chœur Sahak-Mesrop, Khatchig Yilmazian. Tous sont vent debout contre la visite qu’effectue, mardi à Paris, Ilham Aliyev. Reçu en audience à l’Elysée, en début d’après-midi, celui-ci participera ensuite à l’inauguration des nouveaux espaces du département des arts de l’islam au musée du Louvre (pour lequel il a donné 1 million€). « C’est un encouragement à la répétition de crimes contre les Arméniens. »



« Nous sommes humiliés comme Arméniens
et trahis en tant que Français »

L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont en conflit depuis la fin de l’URSS pour la possession du Haut-Karabach. République autoproclamée de 145 000 habitants, majoritairement des Arméniens, le Haut-Karabagh est en paix après que la Russie, en 1994, a mis fin à la guerre d’indépendance. Mais les hostilités menacent de reprendre à tout moment car l’Azerbaïdjan voisin revendique cette terre qui faisait partie de la République socialiste azérie, aujourd’hui non reconnue comme Etat par la communauté internationale. La France co-préside avec la Russie et les Etats-Unis le groupe de Minsk chargé de la résolution finale du contentieux.

Pour les Arméniens de France comme de Marseille, recevoir en France Ilham Aliyev, « c’est favoriser la sauvagerie, renforcer l’arménophobie, ajouter le déshonneur au déshonneur, dit Elyane Kazandjian. Il a procédé à la destruction du patrimoine culturel arménien à sa portée, en particulier les 4 000 croix de pierre du site de Djulfa. Et maintenant, il accorde grâce et promotion à un criminel de la pire espèce. Tout en délivrant un message de haine Aliyev lance un défi au droit international. Nous sommes indignés. Il n’a rien à faire à l’Elysée ni au Louvre. »

Le député socialiste Henri Jibrayel approuve. « Il fallait d’autres dispositions. Comme homme et comme républicain, je condamne sa venue», dit-il avant de demander à l’assistance « de puiser dans notre amitié la force de surmonter l’événement. » Même message de la député UMP Valérie Boyer, qui manifestera, mardi, à Paris : « Ce qui se passe sur notre sol est hallucinant. C’est une invitation à la haine et au crime. Il faut du courage à nos dirigeants pour que le conflit ethnique du Haut-Karabagh ne soit pas oublié. » Le premier adjoint UMP de Jean-Claude Gaudin, Roland Blum est plus cinglant : « Les Arméniens ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Les gouvernants ne les aiment qu’en campagne électorale. Les intérêts économiques, la raison d’Etat, passent avant les droits de l’homme. » Lui aussi participera à la manifestation parisienne. Didier Parakian, autre adjoint du Sénateur Maire de Marseille et membre de la communauté, a passé des vacances familiales au Haut-Karabagh cet été. « C’est éprouvant de voir un aéroport flambant neuf à Stepanakert, la capitale, d’où pas un avion ne décolle parce qu’Aliyev menace de le bombarder. C’est un psychopathe. A travers l’accueil qui lui est fait, nous sommes humiliés comme Arméniens et trahis en tant que Français. » Le conseiller général PS Denis Rossi renchérit : « La raison d’Etat c’était de ne pas recevoir ce type-là. Je suis né à gauche, je mourrai à gauche mais je manifesterai contre cette barbarie. »



Contre-manifestation turque

La mobilisation de la communauté arménienne et de ceux qui soutiennent ses combats contre le négationnisme du génocide de 1915 et pour le rattachement à l’Arménie du Haut-Karabagh, changera-t-elle quelque chose aux cérémonies prévues à l’occasion de la venue à Paris du président Aliyev ? « Je n’en suis pas sûr, reconnait Pascal Chamassian, mais il ne faut rien lâcher. Notre combat peut peser sur la rencontre. »

Les choses se compliquent cependant avec l’annonce d’une contre-manifestation turque, à 17 h, devant l’ambassade d’Arménie. Selon Armenews des cars auraient été affrétés par des Azéris en Allemagne et en Hollande à destination de Paris.

Publié le 18 septembre 2012 à 06h42



http://www.lemeilleurdemarseille.fr/communautes/15261-tolle-armenien-contre-la-venue-du-president-aliyev

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67233

L’Azerbaïdjan dénonce le lobby arménien
NAM

L’Azerbaïdjan a rejeté vendredi 15 septembre 2012 une résolution du Parlement européen condamnant le pardon du meurtrier Ramil Safarov, en disant que les groupes de pression arméniens ont contribué à son passage.

« La résolution démontre encore une fois que le Parlement européen est dépendant de l’influence du lobby arménien », a annoncé le porte-parole du ministre azéri des Affaires étrangères Elman Abdullayev, cité par les agences russe et azerbaïdjanaise.

Abdullayev a de nouveau défendu la décision du président Ilham Aliyev concernant le pardon de l’officier azéri Safarov. « Son extradition a été réalisée dans le cadre de la législation hongroise. Son pardon ultérieur correspond aussi bien à la constitution et aux lois de l’Azerbaïdjan », a-t-il dit.

La résolution soutenue par les principales factions de l’organe législatif de l’Union européenne déplore la libération de prison de Safarov et l’accueil triomphal qui a été fait à Bakou. Elle affirme que cela « pourrait contribuer à une nouvelle escalade des tensions » dans la zone de conflit du Haut-Karabakh.

Ce texte a également été dénoncée comme partial et non objectif par Ali Ahmadov, secrétaire exécutif de Aliev. Selon l’agence de presse, Ahmadov a déclaré que le Parlement européen va alimenter davantage les tensions arméno-azerbaïdjanaises.

mardi 18 septembre 2012,
Laetitia ©armenews.com

Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007


Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave,
t N.W. Washington DC 200


http://www.armenews.com/article.php3?id_article=82644
http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67230

L'affaire Safarov, un fait divers qui ravive une guerre
France Info

le Mardi 18 Septembre 2012 à 07:50

Par Jean Leymarie
Un officier d'Azerbaïdjan, Ramil Safarov, a tué un militaire arménien à coups de hache. Gracié, il est considéré dans son pays comme un héros. Cette affaire réveille les tensions entre Bakou et Erevan.

Au début, c'est un fait divers, sanglant. En février 2004, à Budapest, en Hongrie, des militaires de plusieurs pays participent à un stage d'anglais organisé par l'OTAN. Ils sont là dans le cadre d'un "partenariat pour la paix". Mais une nuit, un officier venu d'Azerbaïdjan, Ramil Safarov, pénètre dans la chambre d'un autre militaire, un arménien, et il le tue dans son sommeil. Il lui assène seize coups de hache. Il le laisse presque décapité.

Safarov est arrêté. Pour se justifier, il explique qu'il a vengé son pays. Car dans les années 1990, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont combattus sans pitié. Erevan et Bakou se disputaient une petite région, le Haut-Karabakh. Le conflit a fait 30.000 morts. En 1994, les armes se sont tues mais la pression n'est jamais retombée.

Safarov est condamné. Il purge sa peine en Hongrie, dans le pays où il a commis son crime. Mais il y a quelques semaines, Budapest accepte finalement de l'extrader. La Hongrie renvoie le meurtrier chez lui, en Azerbaïdjan. Imagine-t-elle ce qui attend Ramil Safarov ? En tout cas, dès que l'officier pose le pied à Bakou, il est acclamé. Au lieu de terminer sa peine dans une prison azérie, il est gracié et il est couvert de récompenses. L'Azerbaidjan lui donne le grade de commandant. Il lui verse huit ans de salaires, pour compenser ses huit ans de prison. Il lui offre même un appartement. Le meurtrier parade à la télévision. Il est devenu un héros national. D'ailleurs, le ministre des affaires étrangères ne s'en cache pas. Pour lui, Safarov est une victime : son crime est compréhensible ; il est une conséquence de la guerre du Haut-Karabakh.

Les arméniens sont furieux. Des centaines de personnes manifestent dans plusieurs villes et donc ce soir à Paris. Elles en veulent au président Aliev, mais aussi à la Hongrie. Elles l'accusent d'avoir libéré Safarov pour de mauvaises raisons, pour faire plaisir à l'Azerbaïdjan, pour renforcer le lien économique et politique avec Bakou. L'Azerbaïdjan possède du gaz. Le pays pourrait aussi aider la Hongrie à éponger sa dette. Pour l'Arménie, c'est trop. Erevan a rompu ses relations diplomatiques avec la Hongrie.

Un geste de folie et seize coups de haches provoquent maintenant une crise internationale. L'OTAN et les Nations Unies expriment leur inquiétude. La grâce de Ramil Safarov pourrait réveiller les fantômes de la guerre.



http://www.franceinfo.fr/monde/l-histoire-du-jour/l-affaire-safarov-un-fait-divers-qui-ravive-une-guerre-741827-2012-09-18

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67239

Ramil Safarov, l'homme qui peut mettre le feu au Caucase

Marianne2

Dimanche 16 Septembre 2012 à 14:00

Anne Dastakian - Marianne

En 2004, un officier azéri assassine à coups de hache un militaire arménien lors d'un «partenariat pour la paix» organisé à Budapest. Huit ans après les faits, extradé de Hongrie, il a été accueilli en héros national dans son pays natal.

A 5 heures du matin, il fait encore nuit noire à Budapest, ce jeudi 19 février 2004. Au deuxième étage du dortoir de l'université de la défense, de jeunes officiers, la plupart étrangers, dorment. Ils participent à un stage d'anglais de trois mois, organisé par l'Otan dans le cadre de son «Partenariat pour la paix», un programme qui concerne surtout les anciennes républiques soviétiques.

Couché dans la chambre 2189, le Hongrois Kuti Balazs est réveillé par des bruits sourds. Il se retourne et aperçoit, près du lit de «Gougo», son camarade de chambre, un homme, une hache à la main, couvert de sang. «Arrête ! Que fais-tu ?» crie-t-il, en se levant d'un bond. Le lieutenant azéri Ramil Safarov, 27 ans, vient d'assassiner Gougo, le lieutenant arménien Gurgen Margaryan, 26 ans.

Safarov explique à Balazs qu'il n'a rien à craindre, puis assène au moins deux autres coups de hache à sa victime - qui vivait encore, mais respirait à grand-peine, quasiment décapité par son agresseur. «Avec l'air d'avoir accompli quelque chose d'important», se souvient Balazs, Safarov jette son mégot sur le torse de l'Arménien puis quitte la pièce. Il se dirige vers la chambre d'un autre officier arménien, mais trouve porte close. Il tente, sans succès, de l'enfoncer avec sa hache, avant d'être arrêté par la police hongroise. Il n'opposera aucune résistance. L'enquête établira que Ramil Safarov a infligé 16 coups à la tête, au cou, et à la poitrine de Gougo, à l'aide d'une hache achetée la veille.

Un criminel accueilli en héros

Huit ans plus tard, le lieutenant Safarov est accueilli en héros dans son pays, l'Azerbaïdjan, une république musulmane du Caucase. Extradé par la Hongrie, il est arrivé à Bakou le 31 août. Gracié par le chef de l'Etat, Ilham Aliev, fêté en héros, Safarov, aujourd'hui âgé de 35 ans, se voit offrir une maison au centre de Bakou, une promotion au grade de commandant ainsi que le cumul de huit années de traitement - soit la durée de son incarcération ! En récompense de ses actes... L'Azerbaïdjan s'était pourtant officiellement engagé à lui faire purger la fin de sa peine, et l'affaire provoque un concert de protestations internationales, de Moscou à Washington, en passant par les capitales européennes. Et relance les craintes d'une reprise de la guerre entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans une région très explosive.

Cet assassinat d'un officier arménien par un militaire azéri intervenait dix ans après la fin des hostilités (1988-1994) entre les deux pays. Gelé par la signature d'un cessez-le-feu, le conflit du Karabakh - une enclave majoritairement peuplée d'Arméniens rattachée par Staline à l'Azerbaïdjan en 1923 - s'est soldé par 35 000 morts et 1 million de personnes déplacées. Contrôlé par les Arméniens, ce territoire fait l'objet d'un laborieux processus de paix sous l'égide du «groupe de Minsk», coprésidé par la France, la Russie et les Etats-Unis.

Safarov, gaillard baraqué, renfermé, et de l'avis général limité intellectuellement, expliquera que le meurtre sauvage de Margaryan était un acte de «vengeance» contre l'Arménie. «Mon désir était que, étant donné qu'il était arménien, sa mère pleure autant que les nôtres quand elles perdent un enfant», déclara-t-il à son procès. Il précise que sa «seule motivation» pour s'être engagé dans l'armée azérie était de se «battre contre des Arméniens et d'en tuer autant que possible au combat». Il reconnaît que son «sentiment d'animosité envers les deux Arméniens a grandi», le décidant à «[leur] couper la tête». Une autre version des faits, avancée sans preuve, affirmera que Margaryan se serait «moqué» du drapeau azéri, voire aurait uriné dessus. Lors du procès, aucun témoin ne viendra pourtant raconter le moindre incident entre Safarov et les Arméniens. Quant à Anar Aliev, l'autre officier azéri stagiaire, sa hiérarchie l'empêchera plus tard de venir témoigner...



Download 1,07 Mb.

Do'stlaringiz bilan baham:
1   2   3   4   5   6   7




Ma'lumotlar bazasi mualliflik huquqi bilan himoyalangan ©hozir.org 2024
ma'muriyatiga murojaat qiling

kiriting | ro'yxatdan o'tish
    Bosh sahifa
юртда тантана
Боғда битган
Бугун юртда
Эшитганлар жилманглар
Эшитмадим деманглар
битган бодомлар
Yangiariq tumani
qitish marakazi
Raqamli texnologiyalar
ilishida muhokamadan
tasdiqqa tavsiya
tavsiya etilgan
iqtisodiyot kafedrasi
steiermarkischen landesregierung
asarlaringizni yuboring
o'zingizning asarlaringizni
Iltimos faqat
faqat o'zingizning
steierm rkischen
landesregierung fachabteilung
rkischen landesregierung
hamshira loyihasi
loyihasi mavsum
faolyatining oqibatlari
asosiy adabiyotlar
fakulteti ahborot
ahborot havfsizligi
havfsizligi kafedrasi
fanidan bo’yicha
fakulteti iqtisodiyot
boshqaruv fakulteti
chiqarishda boshqaruv
ishlab chiqarishda
iqtisodiyot fakultet
multiservis tarmoqlari
fanidan asosiy
Uzbek fanidan
mavzulari potok
asosidagi multiservis
'aliyyil a'ziym
billahil 'aliyyil
illaa billahil
quvvata illaa
falah' deganida
Kompyuter savodxonligi
bo’yicha mustaqil
'alal falah'
Hayya 'alal
'alas soloh
Hayya 'alas
mavsum boyicha


yuklab olish