des indications sur les tendances du marché afin qu’il puisse
évaluer les opportunités en toute connaissance. Un pilote est
en cours et l’application devrait voir le jour en octobre 2019.
… et facilitée par l’entreprise
Comme le demande Jean Pralong, « Confier aux individus la
gestion de leurs parcours, donc les laisser piloter le développe-
ment de leurs compétences, est-il aussi efficace pour garantir
la pérennité de compétences collectives ?
43
» La question n’est
pas anodine, c’est pourquoi, chez The Adecco Group, cette
perspective « micro » se double d’une approche « macro » : dis-
posant par cette application d’une cartographie actualisée
des compétences en interne, la direction des ressources hu-
maines peut identifier les besoins en lien avec les orientations
stratégiques et impulser les mutations qui s’imposent.
C’est pourquoi également le législateur a ouvert la possibilité
aux entreprises de créer leur propre centre de formation des ap-
prentis (CFA), opportunité saisie par une trentaine d’entreprises
à ce jour dont The Adecco Group, Accor, Korian et Sodexo en
vue de monter un CFA commun des métiers de la cuisine et
de la restauration. Mais la tradition veut que les entreprises se
soient jusque-là souciées de la réorientation de leurs salariés
plutôt dans le cadre de l’accompagnement associé aux plans
sociaux (PSE) ou, pour les entreprises à l’effectif réduit, dans le
cadre de contrats de sécurisation professionnel (CSP). Depuis
plus de dix ans, LHH Altedia et l’Afpa conjuguent ainsi leurs
forces afin que soient intimement liés le projet personnel et le
projet de formation de la personne licenciée.
Rares cependant sont les entreprises qui, comme la Poste
ou PSA, ont les moyens et la volonté d’organiser une réelle
réorientation de leurs collaborateurs en interne
44
. Chez le
constructeur automobile, ce ne sont pas moins de 3 700 per-
sonnes qui ont suivi le programme « Top compétences »
censé soutenir leurs projets de reconversion. D’autres encore,
comme le souligne Françoise Bidgrain de Cap emploi 75, sont
sensibles au devenir des salariés en situation de handicap
tant en termes de réorientation interne que de recrutement
de profils atypiques.
Ces initiatives louables ne suffisent sans doute pas. Au-delà
de programmes dédiés, c’est aussi le degré de confiance ré-
ciproque entre l’entreprise et ses collaborateurs qui peut ou-
vrir la voie à des réorientations internes. Celui-ci mérite d’être
interrogé lorsqu’on sait que 52 % des actifs pensent qu’il est
possible d’engager des démarches pour un nouveau projet
professionnel sans que l’entreprise soit informée
45
.
43 -
Pralong Jean (2008), « Entre souhaitable et probable : projets de mobilité
interne et sensemaking »,
L’orientation scolaire et professionnelle, 37/4.
Do'stlaringiz bilan baham: