1872
[1] L'année 1872 fut rendue tristement célèbre dans l'Institut par la mort du C.F. Jean-Baptiste, le confident du vénéré Fondateur, l'auteur de sa vie, le principal rédacteur des projets de nos Règles Communes, du Guide de nos Ecoles et de nos Constitutions, avant le Chapitre général de 1852. Il est aussi l'auteur de nos Principes de perfection si estimés des personnes sérieuses, des Biographies de nos principaux Frères qu'aucun autre ne saura écrire comme lui, des Leçons, Avis et Sentences, des Méditations sur la Passion et du livre inappréciable intitulé Le Bon Supérieur.
[2] En lisant ces divers ouvrages, nul ne soupçonnerait qu'ils ont été écrits par un homme ayant étudié seul et n'ayant pas dépassé le programme primaire élémentaire. Le C.F. Jean-Baptiste était doué d'une mémoire prodigieuse, d'un jugement complet et d'un courage héroïque en présence du travail et des difficultés.
[3] Nous nous permettons néanmoins une observation à propos de ses méditations sur la Passion: les sujets et les points nous semblent être trop longs, trop développés et trop chargés de répétitions. S'ils étaient écrits à la 1re personne plurielle et non à la deuxième, nous le trouverions préférable et moins provocateur.
[4] Avec ces nombreux ouvrages, le C.F. Jean-Baptiste avait toujours eu une nombreuse correspondance avec les Frères des Provinces du Midi et de Saint-Genis, mais il avait le rare talent d'en dire très long en peu de mots. Chaque phrase de son style imagé pouvait fournir matière à d'amples réflexions.
[5] Nommé directeur à Neuville à l'âge de 18 ans, il y réussit très bien quoiqu'il fut alors un grand dormeur et qu'il dut se violenter chaque matin au lever. Nous le répétons, c'est lui qui refusa la pièce de bon vin que M. Tripier avait fait mettre dans la cave. Nous avons lieu de croire que ce fut lui aussi qui refusa les matelas à Bourg-Argental. Il fit cesser une danse à Saint-Sauveur en jetant un crucifix au milieu des danseurs. Son second, l'ex-f. Augustin, traita les danseuses de torchons. Il avait exercé dans ces deux endroits, avant de fonder Neuville.
[6] Dans ses dernières années, le C.F. Jean-Baptiste ne faisait qu'un petit déjeuner et un modeste repas chaque jour. Il prenait peu de récréation, se mettait rarement dans son lit, ne dormait guère et dans son fauteuil. Il passait de 12 à 15 heures à lire ou à écrire debout.
[7] Nous ne prétendons point rédiger ici sa biographie. Celui qui a si bien su écrire celle des autres, mérite qu'une main plus habile que la nôtre écrive la sienne. Nous désirons vivement qu'elle soit enfin publiée.
Exemption du service militaire
[8] A propos de la loi militaire de 1872, le Révérend eut une correspondance considérable avec le T.H.F. Philippe et le C.F. Callixte, un de ses Assistants. Il leur envoya un long mémoire duquel il résulte que l'existence des congrégations était alors menacée ou que, tout au moins, il s'agissait déjà de leur enlever l'exemption du service militaire.
[9] Le mémoire contenait des considérations multiples et très étendues sur la nécessité d'agir énergiquement pour écarter le danger. Nous pensons qu'il aida puisamment les Frères Philippe et Callixte dans les manoeuvres par lesquelles ils contribuèrent à rendre la loi projetée favorable aux congréganistes.
[10] Il avait écrit longuement aussi à M. Chesnelong et à plusieurs députés dans le même sens. M. Chesnelong le remercia des renseignements qu'il lui avait fournis et lui annonça que la cause avait été pleinement gagnée dans la séance du 12 juin.
[11] Dans sa jubilation, le R. Frère envoya l'Officiel contenant le compte-rendu de cette séance aux directeurs des maisons provinciales, avec une longue lettre exaltant les avantages obtenus et ordonnant une neuvaine d'actions de grâces.
[12] M. Silvy qui avait fortement appuyé le R. Frère à Tours, comme délégué du ministre de l'Instruction publique, ayant été nommé conseiller d'Etat au mois d'août 1872, le Révérend chargea le C.F. Norbert, directeur du pensionnat de Paris, d'aller présenter ses hommages à ce protecteur des congréganistes.
Circulaires du 08-04 et 26-07-1872
[13] La circulaire du 8 avril fut consacrée à la vie du regretté f. Jean-Baptiste, décédé le 5 février précédent. Le Révérend engageait tous les Frères à lui envoyer les écrits du défunt et tous les renseignements qu'ils avaient pour servir à sa biographie.
[14] Il annonçait le départ des Frères Ludovic, Jarlath, Augustinus et Peter pour Sydney et donnait des nouvelles de ceux de Samoa qui avaient une école et une vingtaine de pensionnaires à Apia.
[15] Dans sa circulaire du 26 juillet, le Révérend parla de Sainte Anne et Saint Joachim et mit les retraites de cette année-là sous leur patronage. Celles de France eurent lieu aux époques ordinaires. Celles du Cap, de la Syrie et de l'Océanie se firent dans les semaines qui accommodaient le mieux les Frères de ces pays. Il n'y en eut point pour les membres du Régime, ni pour ceux de l'Administration générale.
[16] Sur l'invitation pressante du Révérend, Mgr. Ginoulhiac fit sa 1re visite à la maison-mère, présida la clôture de la 1re retraite et confirma les Frères et novices qui ne l'avaient pas encore été. Le Révérend adressa lui-même un compliment au Prélat.
[17] Sur une invitation semblable, Mgr. Bataillon vint présider la clôture de la 2e retraite, accompagné de deux naturels Océaniens avec lesquels il chanta un cantique dans leur idiome, à la grande satisfaction des retraitants.
Rapports extérieurs
[18] M. le curé de la Belle-de-Mai et Mgr. l'évêque de Marseille avaient insisté pour avoir de nos Frères dans cette paroisse. A cette nouvelle, le F. Trivier, Visiteur des Ecoles Chrétiennes, s'était permis d'y installer 2 des siens à l'insu de Mgr. et [du] C.F. Eubert, Assistant de la Province. Celui-ci étant allé s'entendre avec M le curé, trouva les deux Frères susdits en exercice. Il en instruisit Sa Grandeur qui se fâcha contre le F. Trivier. Ce Frère promit de retirer les siens dès que les nôtres apparaîtraient à la Belle-de-Mai. Mis au courant, notre Révérend s'empressa d'écrire au F. Philippe pour le prier de garder le poste de la Belle-de-Mai. C'était pousser la délicatesse bien loin. Le F. Philippe nous céda pourtant la place.
[19] Le 28 octobre, le Révérend remercia Mgr. Guibert, archevêque de Paris, de la visite bienveillante qu'il venait de faire à notre pensionnat établi à Plaisance. L'Assemblée nationale avait demandé des prières publiques pour le 17 novembre, jour de sa rentrée. Les évêques avaient ordonné ces prières dans leurs diocèses.
[20] Le R. Frère écrivit aux Frères provinciaux le 9 dudit et leur ordonna une neuvaine ainsi réglée:
1 — Onze heures et quart, la 1ere partie du Rosaire, les litanies de Saint Joseph et les prières ordinaires de la visite;
2 — A une heure et quart, la 2e et la 3e parties du Rosaire puis les exercices à l'ordinaire;
3 — Pendant ces 9 jours, toutes les prières, bonnes oeuvres, messes et communions à l'intention de la neuvaine;
4 — Si M. l'aumônier l'agrée, chaque Frère pourra offrir une communion extraordinaire à la même intention pendant la neuvaine.
[21] Un des curés de la Nouvelle-Orléans étant allé demander des Frères à Ploermel, l'excellent F. Cyprien, Supérieur général, écrivit à notre Révérend qu'il ne pouvait satisfaire ce bon curé faute de sujets et le pria de le satisfaire lui-même. Le Révérend le remercia chaudement et lui annonça qu'il n'était pas riche non plus en sujets disponibles, qu'il renonçait pour un temps encore à l'Amérique et qu'il pouvait à peine fournir les sujets nécessaires en Océanie. Depuis lors, le R.F. Cyprien se montre toujours très courtois envers notre Institut.
[22] Dans l'une de ses visites, pendant dîner, notre Révérend lui demanda si sa congrégation avait beaucoup de dettes. "Je me garderais bien d'en contracter aucune, fut-il répondu, je ne me mets en frais que lorsque j'ai l'argent nécessaire sous la main." Cette réponse fit rougir notre Révérend. Il ne pouvait tenir un pareil langage.
A l'Administration générale
[23] La correspondance officielle continuait d'être très volumineuse. Elle se composa de 250 lettres, cette année-là: aux évêques, aux ministres, aux députés, au F. Philippe, aux curés, aux maires, etc. Quant aux lettres du Révérend et de ses Assistants aux Frères, il faudrait les compter par milliers.
[24] Le P. Balmon, aîné, remplaçait le P. Deloche à Saint-Genis.
[25] Nous avons annoncé déjà la mort du C.F. Jean-Baptiste, mais sans en dire les circonstances. Les trois Pères étaient absents. Le sachant indisposé, le R.P. de Lalande était allé le voir avant de sortir et avait offert de l'administrer. "Ne vous inquiétez pas, mon Père, avait répondu le C. Frère, je vous ferai avertir quand ce sera le moment." Peu après, ayant à lui parler, le C.F. Félicité le trouva sans parole. On courut à la cure où l'on ne trouva que l'un des vicaires, lequel s'empressa de se rendre auprès du moribond et de l'administrer dans son fauteuil, comme sa photographie le représente.
[26] Le R. Frère était alors à Paris. Averti par un télégramme, il en revint à la hâte et fit faire des funérailles solennelles au regretté défunt en présence d'un grand nombre d'ecclésiastiques et de Frères venus des environs.
[27] Nous avons laissé le P. Ruf, aumônier à l'Hermitage en 1858. Il y fut remplacé successivement par M.M. Chabert, Rosier, et Chapuis, du clergé lyonnais. Le jour des Rameaux 1871, le Préfet de la Loire fut assassiné. Les voyous de St. Etienne et de St. Chamond se remuèrent beaucoup, à cette occasion. Ceux-ci, au nombre de 500, promenèrent un cercueil couvert d'un drap mortuaire, par les rues, et projetèrent une visite à l'Hermitage, dans la nuit du dimanche des Rameaux au lundi. Le f. Modeste fabriqua une espèce de longs stylets, et en arma une douzaine de frères pour monter la garde. Chaque fenêtre des dortoirs fut armée de pierres. Pendant son souper, M. Chapuis, susnommé, appela le maître des novices, lui fit part des menaces des voyous, et ils se montèrent mutuellement la tête. Entrant ensuite dans la salle des exercices, pendant la prière du soir. F. Azarias la fit suspendre, annonça ce que l'on craignait, ordonna à chacun de faire son petit paquet, et aux frères d'aller prendre des habits laïques, à la taillerie, et de finir la prière en allant se coucher, ce que chacun fit, non sans un certain désordre. Des Messieurs étaient venus armés des environs, et passèrent la nuit à la maison, mais les troupes envoyées de Lyon, cette nuit-là même dispersèrent les voyous.
[28] Le Révérend parut à l'Hermitage le 2 février 1872. On ne solennisait pas la fête, mais il pria M. Chanois de permettre que l'on chantât les vêpres. L'aumônier le refusa en disant: "C'est mon affaire." Lorsque le Révérend lui dit adieu, le lendemain, M. Chapuis lui fit remarquer que son petit jardin n'était clos que d'une palissade en bois, ajoutant qu'il en avait demandée une en fer, au f. Callinique. Le Révérend répondit: "Cette question-là est de ma compétance!" et il partit. M. Chapuis comprit que sa position était compromise, et il chercha à se pourvoir. Le Révérend ayant demandé des Pères, le R.P. Favre répondit, le 25 août, qu'il ne pouvait en accorder deux que provisoirement, et que l'on devait s'entendre avec l'Archevêque, pour ne pas trop prolonge ce provisoire. Le R.P. se laissa gagner ensuite. Il envoya le P. Rabier, un ancien curé du Nivernais, très original, et le P. Chalvet. Le premier fut ensuite remplacé par le vieux P. Trappenard qui revenait de l'Océanie, et le second par le P. Corrompt, boîteux, qui demeura peu et le P. Chalvet revint.
[29] La première retraite de la Maison-Mère fut prêchée par le R. Père Doigt, et la 2 par le R.P. Chalvet; celle-ci fut close par Mgr Bataillon.
[30] Cette année-là, on fit une édition de notre Cantique noté; c'était, croyons-nous la 3. La 1 s'était faite en 1857, et la notation fit alors un volume à part. On crut devoir y remplacer les airs anciens et bien chantants, ceux qu'avaient connus nos frères. Ces airs étaient simples, faciles à apprendre, généralement beaux et très pieux. Sous le spécieux prétexte qu'un certain nombre avaient été accouplés à des paroles plus ou moins profanes, on le remplaça par des airs nouveaux, plus ou moins hérissés de bémols et de dièzes, mais moins chantants, pour la plupart, moins faciles et moins pieux. Le résultat était à prévoir. Avant d'être notés, nos cantiques étaient demandés de tous côtés, dans le paroisses, dans les pensions et noviciats religieux. Après la notation et les airs nouveaux, les demandes allèrent en diminuant. Ne sachant pas les nouveaux airs, n'ayant pas de musiciens assez habiles, la plupart des clients se tournèrent d'un autre côté. Au lieu de guérir le mal, en revenant aux anciens airs, dans les éditions subséquentes, on paraît s'être étudié à l'aggraver, en supprimant peu à peu tous les anciens airs. Aussi notre Cantique a-t-il un écoulement de plus en plus lent.: c'est regrettable.
[31] On fit aussi imprimer les Méditations sur la Passion du C.F. Jean-Baptiste. Dans l'espoir que cet ouvrage serait demandé, dès qu'il serait connu, par toutes les communautés religieuses d'hommes et de femmes, même par les membres du clergé, on le fit tirer à 10.000 exemplaires; après 18 ans, il en reste encore au moins la moitié en stock.
[32] Les 13 vêtures de 1872, dont 3 à Beaucamps, 3 à la Bégude, 2 à St. Genis, 2 à l'Hermitage, etc., remplacèrent les habits mondains, de 178 postulants, par le modeste costume des Petits Frères de Marie.
[33] Les novices dont les noms suivent, émirent les 3 voeux perpétuels, entre les mains de Mgr Genoulhiac, Archevêque de Lyon, après la première retraite, et de Mgr Bataillon, après la 2 à St. Genis: les frères Alphéo, Aurélien, Bruno, Cérénicus, Daniel, Dominique, Joseph-Gabriel, Libéralis, Marie-Bénigne, Marie-Ermin, Marie-Martyrius, Pastor, Pétronius, Théodorius, Zénobius, Aphrodise, Astérius, Benoît-Labre, Christianus, Clérus, Eladius, Ludwin, Marie-Edouard, Adalbaud-Marie, Porphirius, Persévérance, Bardonien, Basilidès, Borgia, Christianus, Dométius, Eugénius, Honoré, Léopoldus, Magnus, Henri-Chrysostôme, Marie-Linus, Marie-Pothin, Philorome, Pierre-Nolasque, Secondien, Térantianus, Victrice,Vigile, Ampédus, Ingène, Marcelin, Angélo-Mary, Acyndine, Brice, Colombini, Dausas, Ennode, Guimer, Gausbert, Héracle, Marie-Noël, Marie-Urbain, Obed, Philotère, Sénuphe, Tychique, Bénédict, Concordius, Désidérat et Emilas.
[34] Avec le regretté F. Jean-Baptiste, dont nous avons déjà parlé, vingt défunts passèrent dans leur éternité. Voici leurs noms: Frères Ansovin, novice; Marie-Gonzague, Epiphanius, Cornélio, Hélain, Déicola, Adjutor, Pons et Théophanès, obéissants; Suxtus, Anatolie, Juvence, Elie-Régis, André-Misaël, Catulin, Cantidien, Emygdius, Didier et Sanctin, profès; Symphorien, stable.
[35] Celui-ci mourut en Syrie, à Ghazir où il était Directeur. C'était un saint religieux, assez capable, mais sans initiative. Ce choix, pour la Syrie, n'était pas heureux. S'il fut tombé sur un sujet énergique, initiateur et aussi vertueux que le f. Symphorien, au lieu de fermer les maisons de Beyrouth et de Ghazir, à cette époque, l'Institut en aurait établi d'autres, en acceptant les demandes que faisaient plusieurs localités ou villes importantes. Nous aurions présentement une Province dans le Levant, dans laquelle nos jeunes frères seraient exempts du service militaire, et échapperaient ainsi à la pestilence des casernes. Les Frères des Ecoles Chrétiennes ont été plus habiles et ils ont le droit de s'en applaudir.
[36] La politique paraissant être en très bonne voie, nos Supérieurs en furent fort encouragés, peut-être trop, et fondèrent 21 maisons dont voici les noms: Cordelle, Mars, Vinezac, Lavilledieu, St. André-de-Cruzières, St. Maurice-d'Ibie, Sanilhac, Molières, Rocles, Thiviers, Ranchal, Villechenève, Cailloux, La Palisse, Vernet-la-Varenne, Lille (Pensionnat), Clamart, St.André-de-Majencoules, Fuveau, St. Barnabé et Laurens.
[37] Fondé dans d'assez bonnes conditions par une personne pieuse, la maison de Thiviers ne put néanmoins durer. M. Meillodon, héritier de la fondatrice, chercha tant de querelles aux frères et leur cogna si bien les vivres, qu'il fallut partir en 1881.
[38] Les postes de Villechenève, de St. André-de-Majencoules, de Laurens, comme celui d'Ebreuil, fondé l'année précédente, ne durèrent pas non plus. La fermeture du dernier fut le résultat d'une vengeance électorale, un matador du pays, soutenu par la préfecture, ayant échoué. L'unique Directeur de ce poste était capable, zélé, mais il comptait trop sur lui-même, et ne fut pas assez clairvoyant pour apercevoir et contrecarrer les manoeuvres des adversaires. Il n'avait pas non plus assez l'oeil sur ses inférieurs.
[39] Les frais de fondation de Vernet furent faits par le riche curé d'alors et par l'Institut. L'école était communale, bien que le local appartint à la Congrégation. Lorsqu'elle fut laïcisée, un généreux habitant du pays acquit ce local au prix de 35.000 fr. pour y continuer l'école religieuse et garantit même un traitement convenable aux frères.
[40] Nous avons constaté la découverte de l'eau de l'Arquebuse par le f. Emmanuel et le C.F. Euthyme. Depuis 6 ans, que l'infatigable f. Darius en présidait la fabrication, ce liquide commençait à être connu et très apprécié du public.
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