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CHAPITRE 7

Sommaire: Fêtes jubilaires, dites noces d'or — Célèbre visite officielle — Voyages plus coûteux, mais rendus plus rares — Etat sommaire du personnel — Conclusion.


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Célébration des noces d'or


[1] Le C.F. Jean-Baptiste mourut quelques semaines avant d'avoir atteint sa cinquantième année de communauté. Il manquait près de 2 ans au R.F. Louis-Marie pour atteindre la sienne, mais le R.F. François l'avait dépassée de plus de 10 ans. Néanmoins, ni lui, ni personne n'avait songé à célébrer sa 50e année ou ses noces d'or, non plus que celle du bon F. Xavier qui passa plus de 50 ans dans l'Institut.
[2] Il ne fut question de noces d'or pour personne que nous sachions avant 1881. Cette année-là les anciens de la maison-mère célébrèrent celles du F. Sylvestre, par un tout petit extra à dîner. Ce fut tout. Le F. Marie-Jubin, alors directeur, excusa cet extra en disant que le F. Sylvestre promettait de ne pas y revenir.
[3] Les chers Frères Euthyme, Jean-Claude et Gérasime célébrèrent leurs noces d'or ensemble en 1885 par un extra convenable à la table du Régime. L'extra fut accompagné de quelques éloges. Les Frères Raphaël, Castule, Gamaliel, Marie-Lin, Eustache, etc., furent fêtés dans leurs établissements respectifs par les Frères des postes voisins qui en payèrent les frais en faisant grandement et religieusement les choses.
[4] L'annaliste atteignit sa 50me année le 9 mars 1888, mais il était parti la veille pour une tournée de plusieurs mois dans le Midi. Pensant qu'il l'avait fait à dessein, le R. Frère prit ses mesures pour célébrer la fête plus tard et y comprendre les Frères Chrysogone, Callinique, Basilée, Basin et Conrad qui allaient atteindre aussi leur 50me année.
[5] Le 21 9bre 1888, jour de la Présentation de Marie au temple, fut choisi pour cette cérémonie. Le R. Frère fit noblement les choses. Chacun des 6 héros de la fête reçut une charmante lettre d'invitation. La fête fut annoncée à toute la communauté.
[6] Il y eut grand'messe solennelle à l'heure ordinaire. Quoiqu'il ne vit ni les notes ni les paroles, l'annaliste en entonna les diverses parties ainsi que tous les morceaux du Salut qui eut lieu le soir, ce qui fit ouvrir de grands yeux aux novices et aux juvénistes. Les 5 autres eurent des places d'honneur au choeur. Les 6 fêtés dînèrent à la table du Régime. Toute la communauté prit part à l'extra. Après les compliments, dans la salle des exercices, tous les Frères présents, les 6 héros furent conduits dans celle des juvénistes où l'un de ces enfants parla comme il suit:
[7] "T.R.F. Supérieur général, Bien souvent on nous a dit, et nous en sommes convaincus, que nous étions les benjamins de la T. Ste Vierge, mais nous affirmons que nous sommes les gâtés, les préférés de votre coeur paternel.
[8] Nous terminons à peine la retraite que vous avez bien voulu nous faire donner, nos âmes sont encore tout inondées des grâces qui ont coulé sur elles pendant ces jours bénis et voilà qu'après tant de faveurs, vous nous procurez une satisfaction, un bonheur que nous n'osions espérer. Grâce à votre tendresse et à votre délicate attention pour vos petits juvénistes, nous pouvons, à notre tour, participer à l'allégresse générale et offrir aux bons anciens Frères ici présents, nos félicitations et l'hommage respectueux de notre vénération. T.R.F. Supérieur général, merci!
[9] Bien chers et vénérés Frères, Tout jeunes encore et incapables d'apprécier vos vertus, vos mérites pendant vos cinquante ans de vie religieuse, nous tenons à vous dire que nous sommes très heureux, très contents de vous posséder au milieu de nous. Tous les jours nos maîtres nous rappellent les vertus et les enseignements du vénéré Fondateur, mais vous, ses disciples, vous qui avez reçu ses leçons et tous ses soins, vous nous dites bien plus éloquemment ce que nous devons être pour posséder les vertus d'un véritable enfant de Marie et du P. Champagnat.
[10] Votre piété, votre humilité, votre modestie et toutes les vertus dont vous avez constamment donné l'exemple, nous montrent clairement la voie que nous devons suivre pour arriver au bon Père, pour arriver à Marie, à Dieu, notre fin.
[11] Votre année jubilaire nous apprend que nous sommes déjà bien éloignés du point de départ du pieux Fondateur, mais vous êtes, chers et vénérés Frères, les précieux jalons à l'aide desquels nous ne nous égarerons pas. Les yeux fixés sur vous, attentifs à marcher sur vos traces, nous grandirons dans l'esprit du pieux Fondateur et, nous en avons l'espoir, un jour nous serons sa gloire comme vous l'êtes aujourd'hui..."
[12] Le F. Conrad, malade, s'était remis au lit. Le F. Basilée n'assista pas non plus à cette réunion. Ces deux Frères sont morts depuis.
[13] Chacun des 4 autres adressa quelques mots, quelques conseils aux juvénistes.
[14] Quelques jours après, tous les habitants de la maison provinciale d'Aubenas fêtèrent et complimentèrent les Frères Ambroise et Chrysostome. Il n'y eut rien à la chapelle. Le F. Ambroise leur répondit par un petit discours préparé d'avance et bien tourné.
[15] Cinq mois auparavant, on avait célébré les noces d'or du F. Albert à Auriol où il exerçait son zèle depuis bon nombre d'années. Le clergé s'y était prêté de très bonne grâce. Profitant de l'adoration perpétuelle qui avait lieu dans la belle chapelle de l'hôpital, un jeudi, il avait organisé une belle fête. Nous trouvant dans les parages nous y avions pris part avec une vingtaine de Frères des environs. Tous avaient communié à une 1re messe.
[16] Après l'évangile d'une messe solennelle, un curé voisin, en chaire, avait fait un long et brillant panégyrique du zèle, de l'abnégation et des autres vertus du héros de la fête, faisant ressortir son titre de noblesse et son admirable renoncement aux avantages qu'il aurait pu avoir dans le monde pour se livrer à l'éducation et à l'instruction des petits enfants. Nous ne savons où le prédicateur avait glané la particule qu'il plaçait devant le nom de famille du F. Albert, né Rougemont.
[17] Au dîner, où se trouvaient plusieurs ecclésiastiques, le F. Albert avait encore été gratifié de trois compliments dont l'un par le F. Vicaire au nom de la Province et un autre par M. le curé au nom de ses paroissiens. Nous avons parlé ailleurs des belles qualités du F. Albert.
[18] Le F. Mie-Jubin, directeur à Charly, ainsi que les Frères Modeste et Basilide, retirés à l'Hermitage, n'ont pas encore célébré leurs noces d'or. On prétend qu'ils n'y tiennent pas. Les nombreux habitants de la maison de Beaucamps célébrèrent grandiosement celles du F. Aidant, leur directeur depuis 32 ans, en 1887. Tous les Frères de la Province du Nord ont fêté les Frères Fructueux et Faustin à l'issue de la retraite de 1890.
[19] Les F. Germain et Pémen ont célébré leurs noces d'or la même année à la maison-mère sans cérémonie religieuse. Ils ont dîné à la table du Régime. Le F. Alleaume, directeur à Sanilhac, a été attiré et fêté à Largentière par tous les Frères du quartier.
* * *
[20] Pour ne pas l'omettre, nous plaçons ici un fait arrivé en cette même année 1890, bien qu'il n'est pas d'analogie avec ce qui précède. Pendant que la 1re procession des Fêtes-Dieu suivait la grande allée des marronniers à Saint-Genis, une lourde branche se détacha de l'un de ces arbres et tomba devant ceux qui marchaient en tête. Quelques secondes plus tard elle aurait écrasé plusieurs juvénistes dont le salut fut considéré comme miraculeux.

Visite présidentielle


[21] Le 10 mai, présent mois, la maison-mère est témoin d'un fait qui a les caractères d'un événement. Elle reçoit la visite de son Excellence, M. Mercier, président du gouvernement provincial de Québec, Canada. Il vient de Rome où Sa Sainteté l'a créé comte romain et lui a donné un personnage de sa cour pour lui faire cortège jusqu'à Paris. Il est accompagné en outre de son ministre des finances, d'un député, d'un protestant, de son secrétaire et de son valet de chambre.
[22] Cette honorable visite a été annoncée la veille. Néanmoins les préparatifs n'avaient été aussi complets à aucune des diverses réceptions précédentes. Un brillant morceau de la fanfare du pensionnat a salué l'entrée de ces MM. dans la cour intérieure où près de 800 Frères ou enfants étaient réunis. Ils ont pu lire, encadrée dans les feuillages, les tentures et les drapeaux, cette maxime chère aux Canadiens-français: "Aime Dieu et va ton chemin."
[23] Selon leur désir, les visiteurs ont été conduits à la chapelle pour l'audition de la grand'messe, un peu retardée pour les attendre. Ils s'y sont montrés très pieux, très édifiants, même le protestant.
[24] Une réception solennelle a eu lieu ensuite à la salle des exercices. Après deux chants en parties, chers aux Canadiens, le C.F. Stratonique a complimenté M. le Président sur l'honneur et le bonheur qu'il procurait à la communauté, sur le grand bien qu'il a fait à la religion, aux Jésuites, à nos Frères et à tous les religieux dans la province de Québec, sur le titre de comte romain que lui avait décerné Léon XIII et sur le beau discours qu'il avait fait à la Société dite L'Alliance française de Paris, quelques jours auparavant. Il va sans dire que les compagnons de M. le Président ont eu une part convenable dans ce compliment dont le C.F. Assistant n'était pas l'auteur et qu'il a dû amender et compléter en le lisant.
[25] Après ce compliment, un juvéniste a débité avec entrain la poésie du forgeron de Québec que nous avons insérée ci-devant. Les chants et les débits ont impressionné M. le Président au point qu'il en a pleuré et que son émotion a persistée durant les premières phrases de sa magnifique réponse dont voici les principaux passages:
[26] "Je n'ai pas besoin de vous dire que je suis ému, vous l'avez vu tout à l'heure et vous vous en apercevez encore... Je comprends et mes compagnons le comprennent aussi que ce n'est pas nous personnellement que vous acclamez, mais c'est la province de Québec française et catholique. Oui, française et catholique!...
[27] Un prêtre français m'ayant demandé une oriflamme pour représenter la province de Québec dans une fête en l'honneur de votre Jeanne d'Arc, je lui ai envoyé un drapeau français en soie, à frange d'or, avec une couronne de feuilles d'érable dans laquelle étaient écrits les mots: Catholiques et français et au-dessus de laquelle on lisait le mot Québec.
[28] Nos bonnes religieuses, nos voisines, avaient très bien exécuté cette oriflamme d'un nouveau genre, sur mes indications...
[29] Là-bas, au Canada, nous vivons en paix avec toutes les nationalités. L'Anglais, l'Ecossais et l'Irlandais donnent avec plaisir la main aux Français. Il n'y a parmi nous que l'aristocratie du talent et de l'honnêteté...
[30] En 1759, le traité de Versailles dont vous apercevez encore les tristes conséquences, inspiré plutôt par la femme maîtresse du roi Louis XIV que par la diplomatie, nous cédait aux Anglais... Le vieux drapeau fleurdelisé reprit le chemin de la mère-patrie, accompagné de tout ce qu'il y avait de richesse, de force, de puissance, soit dans la politique, soit dans le commerce, soit dans la noblesse. Tout disparut et ce fut comme un abîme dans lequel semblèrent s'engloutir les destinées de la race française en Amérique.
[31] Mais on raconte, MM., et je tiens à le répéter ici sur cette terre qui nous est si sympathique, à mes compagnons et à moi, quoique je l'aie dit plusieurs fois déjà, qu'un des vieux colons, placé sur un rocher, regardait disparaître tout ce qui rappelait la France et pleurait à chaudes larmes quand un prêtre, s'avançant près de lui, lui dit: "Mon ami, pourquoi pleures-tu? - Je pleure parce que la France s'en va! - Non, ne pleure pas. La France reste, regarde sur le clocher: la croix du Christ est là et le prêtre est près de toi!"...
[32] Les 70.000 Français, ainsi abandonnés, reprirent alors courage et sont aujourd'hui deux millions et demi. Oui, 2 millions et demi de vos frères qui ont le même coeur, le même sang et, regardez-moi dans les yeux, le même oeil franc et ferme!...
[33] Nous sommes restés français et nous le devons au clergé, c'est pour cela qu'aujourd'hui, au Canada, vous assistez à ce spectacle, étrange pour des Européens, de l'Eglise et de l'Etat se donnant la main et luttant ensemble avec intelligence et patriotisme à qui des deux fera le plus de bien à la patrie...
[34] Je ne suis pas juge de vos affaires européennes. Je suis trop ignorant pour pouvoir les apprécier et trop prudent pour me risquer à en parler, mais il me semble que notre politique à nous doit être la contraire de la vôtre. Je ne me contente pas de dire la contradictoire, mais je dis la contraire, comme en philosophie.
[35] Il paraîtrait, je n'en sais rien, mais on nous dit ces choses là-bas, il paraîtrait qu'ici l'on chasse les Jésuites. Nous, nous leur restituons les biens qui leur ont été volés. On dit, je n'en suis pas encore sûr, mais ça se répète chez nous, qu'il y a des maisons d'éducation religieuse qui sont fermées en Europe. Chez nous, le gouvernement aide à leur construction et à leur maintien. C'est ainsi que vous voyez des communautés de femmes s'établir partout, sous une forme ou sous une autre, conservant les traditions de la soeur Bourgeois, de la soeur Youville, ou de la fondatrice des Ursulines et nous n'avons pas la moindre idée, c'est étonnant, pas la moindre idée de nous emparer de leurs biens.
[36] Quand nous voyons des communautés d'hommes qui représentent si bien, d'une manière ou d'une autre, l'histoire de notre pays et en perpétuent si pieusement les principes et les enseignements, c'est la même chose et nous disons: enrichir ces communautés, c'est enrichir le pays. Aussi trouverez-vous que la première chose que nous faisons quand il s'agit de coloniser un coin de nos forêts, dont nous avons encore cent millions d'acres à défricher, c'est de demander un prêtre pour aller y porter la Parole de Dieu et bâtir une église car nous sommes sûrs qu'ensuite il y aura près de l'église un magasin, un moulin, un médecin et bientôt un notaire et des industries, enfin tout ce qu'il faut pour constituer la prospérité d'une localité...
[37] C'est, grâce à nos principes de large tolérance et de protection intelligente, que votre maison a pu prendre chez nous fortement racine, grâce aussi à l'initiative de Mgr. Moreau, prélat vertueux et respecté de tous...
[38] Les circonstances ont voulu que votre maison fut fondée dans ma paroisse natale, à Saint-Athanase, endroit charmant que je vous conseille de visiter tous. (On rit). Vous y trouverez de grands coeurs et la bonne hospitalité française, telle que vous la pratiquez aujourd'hui ici et le même langage et le même respect que la France avait autrefois pour le prêtre. Vous y trouverez aussi beaucoup de Merciers et encore plus de remerciements. (On rit).
[39] Vous nous avez ému profondément en exécutant si bien des chants canadiens qui nous sont chers et en nous rappelant le beau morceau poétique de notre célèbre Fréchette. Si la poésie qui orne son récit est fantaisiste, le fait qu'il rappelle est vrai. Au lieu de vous envoyer les hommes que promettait notre forgeron, nous fîmes mieux, nous étant cotisés, nous pûmes vous envoyer plusieurs milliers de francs pour vous aider à soigner vos blessés.
[40] Après avoir remercié de nouveau votre digne Supérieur général, je m'arrête. Ce n'est pas que je sache plus que vous dire, mais il faut que toutes choses aient un bout, même notre langue." (On rit).
[41] Il serait superflu d'ajouter que ces divers passages ont été soulignés par de chaleureux applaudissements.
[42] Le Révérend Frère se propose de faire part de cette honorable visite à tous les Frères dans sa prochaine circulaire.269
[43] Une trentaine de convives ont pris part ensuite à un déjeuner, parmi lesquels: M. le curé de Saint-Genis, cinq Pères maristes, le Père Lajoie270, les membres du Régime, le médecin de la maison, etc. M. Mercier a porté un toast au Révérend, aux Frères du Canada, à tout l'Institut et un autre à M. le curé de Saint-Genis. Sachant que cet archiprêtre s'occupe d'astronomie, il l'a engagé à bien remarquer l'étoile du Canada, à la suivre et à bien se convaincre qu'elle va toujours grandissant.
[44] Après son chef, le ministre des finances a dit: "Je rencontre ici le plus beau des jours que je passe en Europe. Ne sachant pas payer 200 piastres lorsque je n'en ai que cent, je ne parviendrais à acquitter la dette que ce jour me fait contracter."
[45] Le Père Lajoie a porté un toast au Président Mercier, son ami, en exprimant le regret de ne pouvoir le fêter à Vourles.
[46] M. le Président et ses 6 compagnons ont quitté la maison à 1 heure 1/2 après des adieux chauds et répétés et sont allés prendre le train rapide de 2 h.1/2 pour Paris.
[47] Cette honorable visite a coïncidé avec les 24 heures d'adoration du T.S. Sacrement que la communauté a faite le même jour en union avec les associés de l'Eglise nationale du Sacré-Coeur, établie à Montmartre. Nos supérieurs avaient choisi le dimanche dans l'octave de l'Ascension de chaque année pour cette adoration.
[48] En résumé, cette journée est digne de figurer dans nos annales. Les nombreux Frères que la future Province du Canada et des Etats-Unis comptera bientôt y liront volontiers ce que nous disons de cette visite.

Miracles du P. Champagnat


[49] Nous espérons qu'ils liront aussi avec plaisir et sans trop tarder, les relations des merveilles, sinon des miracles avérés que notre vénéré Fondateur paraît enfin se décider à obtenir de Dieu. Hauts271 faits antérieurs, racontés par quelques Frères et plus ou moins caractérisés, il nous plaît d'ajouter les deux suivants récemment arrivés et paraissant plus certains.
[50] La soeur d'un de nos Frères de la Province de Saint-Paul-3-Châteaux était presque dans l'indigence à Vernoux, son pays natal. Sur la demande de son Frère, le Révérend lui avait accordé plusieurs secours successifs de 50 fr. chacun. Pour faire cesser cette pénible situation, le Frère fit une neuvaine au P. Champagnat, le priant d'assiter sa soeur. Il fut écouté. Un brave homme qui connaissait cette fille et qui n'avait pas d'héritiers directs, lui a légué son avoir en mourant et lui a ainsi créé une rente de 400 fr.
[51] Un petit Marseillais, pensionnaire chez nos Frères de Bourg-de-Péage, était atteint d'une maladie étrange qui lui procurait des contorsions affreuses, le faisait horriblement souffrir et lui arrachait des cris effrayants. Excité à s'adresser à notre pieux Fondateur, il le fit et alla même jusqu'à reprocher au bon Père de le laisser souffrir ainsi dans une maison dirigée par ses enfants. Ses parents et les Frères de la maison s'unirent à ses prières. La guérison se fit peu attendre. Elle est complète et persistante.

Voyages plus coûteux, mais plus rares


[52] Nos Frères d'Amérique, nous n'en doutons pas, apprendraient aussi avec plaisir que leurs confrères restés en France y jouissent des mêmes avantages, de la même liberté, du même appui gouvernemental dont ils bénéficient au Canada même, sous les gouvernements protestants des Etats-Unis, ainsi que ceux vivant sous l'empire des lois anglaises.272
[53] Nos gouvernants francs-maçons ne paraissent pas disposés à nous procurer les mêmes avantages de sitôt. A leurs détestables lois scolaires, militaires et fiscales, ils viennent de joindre une vexation en forçant toutes les compagnies de chemin de fer à nous enlever la demie place que ces compagnies et le gouvernement nous avaient gracieusement concédée il y a 30 et quelques années, ainsi qu'à toutes les congrégations et ordres religieux.
[54] Nous convenons que c'était une faveur, mais en ce qui concerne notre Institut, cette suppression obérera ses finances déjà fort surchargées. Il est vrai que l'on atténuera le mal en réduisant le nombre des voyages, en se réunissant par groupe de 10 ou 20 pour avoir droit à une assez forte diminution, en prenant des billets d'aller et de retour, enfin en profitant de la réduction de 30% que les compagnies feront, l'année prochaine, sur les billets de 3e classe.
[55] La suppression susdite a été réclamée par les députés radicaux devant lesquels le gouvernement a l'habitude de s'incliner. Elle n'enrichira guère ni lui ni les compagnies.
Statistiques

[56] Aujourd'hui, 31 mai 1891, l'Institut compte 4.960 membres mûrs, ou en herbe ou en germe, c'est-à-dire: 160 stables, 1.936 profès, 1.024 obéissants, 714 novices, 314 postulants, et 812 juvénistes.


[57] Les 13 membres formant le Régime et sa suite figurent dans le total et parmi les stables. Les 4.947 autres membres sont répartis dans les Provinces comme il suit:
[58]

Provinces

stables

profès

obéissants

novices

postulants

juvénistes

Totaux

Saint-Paul

25

366

194

122

66

220

993

L'Hermitage

23

332

182

175

56

105

873

Saint-Genis

24

372

180

120

30

120

846

Nord

17

222

149

105

54

90

637

Aubenas

21

235

109

47

36

62

510

Bourbonnais

13

195

129

55

19

80

491

Iles

18

154

54

49

28

80

383

Ouest

6

60

27

41

25

55

214

[59] Au personnel ci-dessus il nous plaît d'ajouter environ 85.000 pensionnaires, demi-pensionnaires, externes surveillés ou simples externes qui sont actuellement instruits et formés au bien dans 558 établissements. Les maisons de Saint-Genis, de l'Hermitage, de Saint-Paul, de La Cabane et celle du noviciat de Dumfries sont les seules qui n'aient pas de ces sortes d'élèves.



Réponse aux détracteurs


[60]273 Nous croyons avoir amplement démontré que les prétentieux de 1883 étaient dans une grave erreur.
[61] Malgré les obstacles de tous genres l'Institut a continué de prospérer depuis cette date.
[62] Il a augmenté ses propriétés, ses constructions et ses membres, sans compromettre ses finances. Il a même fortement réduit ses anciennes dettes.
[63] Il s'est consolidé en établissant les grandes retraites274.
[64] Il a multiplié ses écoles ainsi que ses directeurs et ses professeurs capables.
[65] Il s'est étendu au-dehors et s'est ainsi procuré des asiles contre les persécutions possibles de l'avenir.
[66] Il a donné de l'extension à ses deux produits providentiels et complété ses ouvrages classiques.
[67] Enfin, et c'est son plus beau fleuron, il a introduit la cause du vénéré Fondateur ou, tout au moins, l'a mise sur une excellente voie.
[68] Nous ne voyons pas ce que les prétentieux auraient fait de plus, mais nous soupçonnons ce qu'ils auraient fait de moins.

Souhaits finals


[69] La longueur de cette esquisse l'exposant déjà à perdre ce nom, nous ne voulons pas l'y exposer davantage en la prolongeant démesurément.
[70] Nous l'arrêtons donc au 31 mai 1891, laissant à d'autres plus habiles, munis d'une meilleure vue, le soin de compléter nos annales et d'entrer dans de plus amples détails, s'ils le jugent nécessaire.
[71] Nous souhaitons qu'ils ne soient pas obligés, comme nous, de fureter dans tous les coins pour découvrir les documents, de mendier des renseignements de tous côtés, non seulement pour les annales générales de l'Institut, mais aussi pour celles des maisons particulières.
[72] Nous souhaitons surtout qu'ils obtiennent ces documents et ces renseignements à jour fixe afin de n'être pas forcé, comme nous l'avons été, de recommencer ou de surcharger 20 fois leur travail au fur et à mesure de la découverte des documents et des renseignements.

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