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Circulaires des 04-04 et 10-05-1879



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1879




Circulaires des 04-04 et 10-05-1879


[1] La 5e circulaire précitée ayant souhaité une bonne année aux Frères par anticipation, la 1re de 1879 ne partit que le 4 avril. Elle ne renfermait que des avis sur la méthode d'écriture, l'oeuvre des juvénats, la nécessité de se garder les uns les autres en J.C., sur le temporel et les versements à la Procure, enfin sur quelques prières particulières et l'esprit de prière.
[2] Le 10 mai une 2e circulaire contenait des recommandations et des avis sur les études, le brevet obligatoire, sur les correspondances régulières que les Frères Assistants de Saint-Paul et du Bourbonnais devaient abréger à cause de leur mauvaise vue, sur les demandes pour les voeux et les renseignements à fournir pour les profès, etc...

M. le baron d'Aubigny


[3] Ayant racolé des Frères où il avait pu en décembre 1878 pour l'école fondée par M. le baron d'Aubigny, le Révérend lui adressa le 5 février 1879 une lettre dont voici le principal passage:
[4] "Laissez-moi, je vous prie, M. le baron, me réjouir avec vous de l'heureux début de votre école de Saint-Léopardin d'Augy, malgré les embarras des premiers jours et la rigueur de la saison. J'apprends avec bonheur par votre honorable et honorée lettre que nos Frères sont bien vus de toute la population et que votre fondation est acceptée avec reconnaissance.
[5] A mon avis, l'unique moyen d'assurer votre oeuvre, c'est de bâtir sur votre terrain et de créer une rente suffisante pour l'entretien des Frères et de la fondation ou sur l'Etat, ou sur un immeuble déterminé, ou sur vos héritiers. Le tout serait donné à la commune sous la condition expresse que, si les Frères étaient supprimés ou renvoyés, l'immeuble et la rente ferait retour à votre honorable famille. Ou bien, si vous le préfériez, iraient à l'évêché ou à toute autre oeuvre de charité désignée. Du reste, nous sommes disposés à nous prêter, en ce qui nous concerne, à tout ce que vous jugerez de meilleur.
[6] Nous ne pouvons, M. le baron, ni ne voulons entrer dans le secret de vos bonnes oeuvres que nous savons être très nombreuses, mais vous nous permettez je vous prie, de vous répéter que l'oeuvre des écoles religieuses étant, à ce moment surtout, une des plus sociales et des plus éminemment chrétiennes, nous comptons prochainement sur votre généreux concours, M. le baron, pour notre nouvelle Province du Bourbonnais.
[7] Elle a déjà 66 maisons, 315 Frères en exercice et de 10 à 11.000 enfants. Aussi, malgré ses fortes dettes, il devient urgent de lui trouver une maison provinciale sans laquelle elle ne peut ni se soutenir, ni se développer. Cette maison indispensable appelle votre patronage, M. le baron, et si elle ne vous a pas pour fondateur, je ne vois personne qui puisse ou qui veuille s'y prêter. De longtemps, nous ne pouvons nous-même l'entreprendre."
[8] Le Révérend parlait ensuite des 3.600 Frères de l'Institut et des 100.000 enfants réunis dans nos écoles. Cette exagération ne donna pas plus de chance à la requête ci-dessus que n'en avait eue la première. Sucé par l'évêque de Moulins et par les grandes dépenses qu'il faisait lui-même, le baron ne donna rien, fit même attendre parfois le traitement de ses trois Frères et l'on attend encore, en 1890, son premier centime pour la Province. La vue du monument de Varennes ne l'engagerait probablement guère à donner quelque chose. "Quand on mendie, pourrait-il dire, on doit être plus modestes."

Profiter de toutes les occasions


[9] Un comité s'était formé à Saint-Etienne pour soutenir les juvénats. Désirant l'inaugurer solennellement, le Révérend avait obtenu de Mgr. l'évêque de Valence la promesse d'un discours en cette occasion. Sa Grandeur en fut empêché par la maladie. Le Révérend lui en exprima ses grands regrets, le 12 février, avec l'espoir que le sermon de charité promis ne serait que différé. Le C.F. Félicité alla demander ce sermon à Mgr. l'évêque d'Autun et ne l'obtint pas. On dut s'en passer.
[10] Le 4 mars on envoya à M. Keller, député, les renseignements qu'il avait demandés sur l'origine, le but, le personnel, le nombre des écoles et les moyens d'action dans l'Institut, en souhaitant que lui et ses amis pussent s'en servir avantageusement contre les projets des ennemis des Congrégations.
[11] On dut payer encore 50 fr. à la ville en 1879 pour l'exploitation de la sablière dont nous avons parlé254.
[12] Le 23 mai le Révérend demanda des prédicateurs au R.P. Favre pour 7 de nos retraites, savoir: deux à la maison-mère , pour environ 1.500 retraitants, par le R.P. Ducournaux; une à l'Hermitage pour 250 Frères, par le P. Descreux; une à Saint-Paul pour environ 750 Frères, par le P. Mangeret; une à Aubenas pour 400 retraitans, par P. Genin; une à Azérat pour l'Ouest, une centaine de retraitants, par le P. Charvet ou le P. Durand et celle du Régime, du 12 au 19 octobre, par le R.P. David. Ces demandes et désignations des Pères étaient faites sous l'inspiration du R.P. Matricon.
[13] Le 27 mai le Révérend supplia le cardinal Caverot de vouloir bien obtenir de Sa Sainteté Léon XIII, comme le cardinal Guibert l'avait obtenu en faveur des Frères des Ecoles Chrétiennes, une bénédiction spéciale pour nos juvénats déjà nombreux et assez bien soutenus par les quêtes faites dans différents diocèses, surtout dans ceux de Lyon et de Cambrai. Le cardinal se fit un plaisir d'acquiescer à cette pieuse demande.
[14] Sachant que la duchesse de Galliera dépensait des sommes fabuleuses à Clamart en faveur des Frères du Bx. de la Salle, le Révérend s'enhardit à lui adresser une demande que le cardinal Caverot daigna apostiller et dans laquelle nous relevons ce qui suit:
[15] "Approuvés par l'Eglise et par l'Etat, les Petits-Frères-de-Marie, au nombre de 3.600 dirigent 560 écoles et donnent l'instruction à 100.000 enfants. Leur Institut vient immédiatement après celui du vénérable de la Salle, comme son complément providentiel pour l'instruction chrétienne des enfants dans la campagne. Souffrez Mme la Duchesse, que je députe auprès de vous notre C.F. Norbert, Assistant de Paris et du Nord, pour vous exposer la situation de notre oeuvre et vous intéresser à son avenir..."
[16] Le C. Frère avait tort de demander un prêt d'un million, hypothéqué sur nos propriétés afin de les garantir. On espérait que la duchesse préférerait faire un don pur et simple, digne d'elle. Elle jugea plus digne de ne rien faire du tout, ce qui fit dire au Révérend: "Que les bonnes aubaines n'étaient pas pour les Petits Frères de Marie et qu'ils ne devaient compter que sur leurs sueurs." Il s'était déjà adressé au prince de Chalais-Périgord, sans aucun succès, ainsi qu'au baron d'Aubigny, au cardinal Donnet, etc...
[17] Mgr. Clut, évêque d'Arindèl, Amérique du Nord, honora l'Hermitage d'une visite le 20 juillet, y fut pompeusement reçu et y administra le sacrement de confirmation.

Des Frères et de l'argent


[18] Les Frères des Ecoles Chrétiennes ayant quitté la ville de Melun, M. le curé-doyen s'empressa d'en demander des nôtres. On lui répondit qu'il n'y avait aucun sujet libre et que nous ne remplacions jamais les Frères des Ecoles Chrétiennes. Le cardinal Caverot était pourtant intervenu pour appuyer le curé de Melun.
[19] Le R.P. Provincial des Capucins à Paris se vit aussi refuser les Frères qu'il demandait pour la ville d'Oporto en Portugal.
[20] Le 18 novembre, un appel de fonds fut adressé aux principaux directeurs de l'Hermigage pour couvrir les 60.000 fr. que l'on allait dépenser dans l'établissement de Mi-Carême, à Saint-Etienne, qui n'était que loué et que l'on était forcé d'acquérir.
[21] On peut dire que le bon Révérend remua ciel et terre de 1840 à la fin de sa vie pour couvrir, au moins pour atténuer, les dettes de l'Institut, mais comme s'il avait pressenti qu'il allait bientôt quitter cette terre, ses efforts dans ce but augmentèrent à mesure que sa fin approchait. L'appel ci-desus ne l'en séparait que de quelques jours.

Dieu nous prédispose


[22] Dans sa circulaire du 2 juillet, fixant l'ouverture des diverses retraites, le Révérend s'étendit longuement sur la pensée de l'éternité.
[23] Dans celle du 30 novembre qui fut la dernière, il s'étendit plus longuement encore sur la sainteté.
[24] En voici le sommaire: "Appel à la sainteté, obligation de la sainteté, excellence de la sainteté. Voix du ciel, voix du purgatoire, voix de l'enfer; conclusion pratique. Avantages de l'état religieux; 17 marques de salut et de prédestination que nous donne la vie religieuse; 4 conditions spéciales accordées aux religieux en faveur de la pauvreté, du détachement, de l'apostolat et de la chasteté."
[25] Si le Révérend eût connu l'heure de sa mort, aurait-il choisi un autre sujet pour sa dernière circulaire à tous les Frères?

Empoisonnement par le plomb


[26] Un assez grand nombre de juvénistes, de postulants et de jeunes Frères prenaient depuis 2 ans une maladie très singulière et qui causa de graves inquiétudes. C'étaient des coliques, des tremblements, des crispations de nerfs, etc... Dans cet état, les uns couraient, sautaient à des hauteurs qui faisaient peur, frappaient des coups effrayants contre les murs, les meubles, leurs lits, tordaient des tringles de fer assez grosses, tout cela sans se faire le moindre mal. D'autres faisaient des contorsions effrayantes ou demeuraient immobiles sur leurs lits sans paroles, les dents serrées, les yeux vitreux ou tournés: on les croyait morts.
[27] On se perdait en conjectures sur les causes de ces étranges phénomènes. Les uns disaient que c'était la danse de Saint-Guy, d'autres prétendaient que c'était le mal de Saint-Antoine, le R.P. de Lalande croyait que c'était des possessions diaboliques.
[28] Par ordre du R. Frère, des visites minutieuses furent faites de tous les ustensiles culinaires. L'eau, le vin, les denrées alimentaires furent analysés. On ne découvrit rien. Des pharmaciens, des spécialistes et un étameur furent consultés. Après de nombreuses investigations on découvrit enfin que l'étamage des divers ustensiles contenait 60% de plomb. Or les spécialistes démontrèrent que 4% de ce métal formerait déjà un poison lent.
[29] Après cette découverte, l'étameur qui avait la pratique de la maison, fut appelé, convaincu de sa mauvaise foi et congédié. Les ustensiles furent étamés à nouveau à de bonnes conditions.
[30] On traita ensuite les malades par les remèdes suivants:

On tint le ventre et l'estomac bien libres; dès les premiers symptômes du mal, on fit prendre, matin et soir, du bon lait, bourru ou autre, jusqu'à guérison complète. Si le mal s'accentuait, on faisait prendre, à jeûn, un jour ou deux, 10 grammes de sulfate de soude dans un verre d'eau froide, une cuillèrée à café de magnésie anglaise dans un verre d'eau, ou un peu de rhubarbe avant un repas. Dans la journée l'eau albumineuse bien fraîche était fort salutaire. L'eau fraîche de Saint-Galmier ou de Saint-Joseph étaient aussi conseillées, ainsi que l'eau pure ordinaire pour les coliques. On donna une alimentation très rafraîchissante — rien de brûlé. Potage de légumes, du lait, du veau, pruneaux, gelée de groseilles bien faite, fromages frais, bonne boisson bien fraîche. Un peu de bon vin pur après le repas.


[31] Cette médication guérit tous les malades et le bon étamage en prévint le retour.

Mgr. Fraysse en Nouvelle-Calédonie


[32] Mgr. Fraysse, Mariste, succédait à Mgr. Vitte dans le vicariat apostolique comprenant la Nouvelle-Calédonie. Les Frères employés dans ce vicariat ne gagnaient pas au change. Le nouvel évêque leur était moins attaché et les appréciait autrement que son prédécesseur.
[33] Pour des motifs dont nous ne voulons pas être juge, il trouva mauvais qu'ils fissent dire chaque jour d'école, le chapelet à leurs élèves! Il n'alla pourtant point jusqu'à leur défendre de faire apprendre et réciter le catéchisme. Les Frères crurent devoir lui résister en invoquant le règlement et en soumettant la question à nos supérieurs. Ceux-ci leur répondirent d'être respectueux et convenables envers Sa Grandeur, mais de suivre la Règle et le Guide en ce qui concernait leurs classes et leurs élèves.
[34] Vers l'époque de la fête-Dieu de cette année et pendant 8 jours, le révérend Frère Louis-Marie eut plusieurs fois la visite du R.P. Antoine, abbé de la trappe de Chambarand. Le R. Père, dans l'une de ses visites, voulut bien dire la messe de communauté.
* * *
[35] Les 2 retraites de la maison-mère furent prêchées par les Pères Delille et Gilles, Maristes.
[36] Nous répétons une fois de plus que les noms des prédicateurs des autres retraites sont donnés dans les annales des diverses maisons provinciales, excepté celles des Iles dont les annales sont à écrire.

Chemin de croix dans le bois de l'Hermitage


[37] Le F. Appolinaire ayant exécuté le bon dessein qu'il avait eu d'établir les stations du chemin de la croix dans le petit bois situé dans la partie sud-ouest de l'Hermitage, ce chemin de croix fut canoniquement érigé le 17 août à l'issue de la retraite spéciale aux habitants de la maison. Voici le procès-verbal de cette cérémonie:
[38] "Procès-verbal de l'érection du chemin de croix extérieur, versant est.

Ce jourd'hui, 17 août 1879, clôture de la retraite spéciale des Petits Frères de Marie, province de l'Hermitage.



[39] 1 — Vu la supplique du F. Amphien, directeur provincial, adressée à S.E. le cardinal Caverot, archevêque de Lyon, sollicitant l'autorisation d'ériger un chemin de croix extérieur, versant est, pour que les Frères, surtout les convalescents, vieillards, retraitants et autres puissent gagner l'indulgence précieuse attachée à cette pratique et de désigner le 1er aumônier de la maison, R.P. Rabier, pour procéder à cette érection;
[40] 2 — Vu l'apostille approbative de M. Pagnon, vicaire général, accordant les deux objets de la demande en date du 16 août 1879, signé et authentiqué du sceau de l'archevêché, nous, aumônier ci-dessus désigné, prêtre profès de la Société de Marie, à 2 heures de relevée, les jours, mois et ans que dessus, étant à la chapelle avec la communauté, après une instruction relative à la circonstance, donnée par le R.P. Descreux, prédicateur de la retraite, suivie du chant du Veni Creator, avons béni 14 petites croix de bois, puis nous nous sommes dirigés processionnellement en chantant le Stabat vers l'emplacement du chemin de croix à ériger; là avons fixé et attaché les croix de bois (matière requise canoniquement pour que l'indulgence puisse y être appliquée) aux croix en métal destinées à marquer et représenter les diverses stations et en même temps, avons énoncé quelques pensées pieuses, en rapport avec le sujet de chacune.
[41] Puis étant retournés à la chapelle au chant du Te Deum, la cérémonie s'est terminée par la bénédiction avec le reliquaire contenant des parcelles de la vraie croix, ayant lui-même la forme de croix.
[42] Nous étions accompagnés du R.P. Chalvet et du R.P. Descreux, prédicateur, du R.F. Louis-Marie, Supérieur général de l'Institut, du R. F. François, ancien Supérieur général, du C.F. Amphien, directeur provincial, du C.F. Appolinaire qui avait conçu le projet de cette oeuvre et réunit les ressources pour l'exécuter, des Frères qui avaient suivi les exercices de la retraite et des novices. Rabier...

Vêtures et professions


[43] Il y eut 16 vêtures en 1879, y compris la 1re du noviciat provisoire d'Arfeuilles. Elles donnèrent l'habit religieux à 226 jeunes gens.
[44] Depuis l'établissement des registres contenant les vêtures, il y en avait eu 529 dont 346 durant le généralat du R.F. Louis-Marie lesquelles avaient donné le costume religieux à 3.107 novices. S'ils eussent tous persévérés, l'Institut aurait eu environ 5.000 Frères à la mort du R.F. Louis-Marie, tandis qu'il n'en avait qu'environ 3.000.
[45] Nous ne voulons ni ne pouvons rien préciser, mais nous pensons n'être pas bien loin du vrai en disant que les 2/3 au moins des jeunes gens qui avaient revêtu l'habitut religieux durant ce temps ne persévérèrent pas.
[46] Les 60 novices dont les noms vont suivre, s'attachèrent à leur saint état par les voeux perpétuels en 1879: Frères Clare, Cyprian, Christophe, Ignace, Marie-Pascal, Marie-Sigebert, Vitalianus, Agobard, Anianus, Antidius, Aphrodite, Clet, Constantini, Gérardus, Hubert, Sébastinus, Albano, Baptiste, Jean-Victor, Léopold, Livier-Henri, Lizinus, Marie-Victoire, Pascal, Paschasius, Pierre-Joseph, Ribier, Sénateur, Thadéus, Théodoric, Artémius, Celse, Claire, Julitte, Lugil, Marie-Honorat, Marie-Josué, Mellitus, Morin, Néophitus, Théodorit, Clétus, Marie-Austremonius, Palmétius, Primis, Rigobert, Vulmer, Adrianus, Algis, Epipode, Félicien, Marie-Licius, Marie-Philippe, Marie-Sozithée, Marie-Théotiste, Odéric, Optat, Ulric, Victoire et Ximénès.
[47] Aucun profès ne fut appelé à la stabilité en 1879. L'année suivante va nous montrer que les sujets dignes d'émettre ce voeu ne manquaient pas, mais diverses préoccupations avaient empêché le Révérend et son conseil de s'en occuper efficacement.

Nos défunts


[48] En 1879, 28 défunts devancèrent ou accompagnèrent le Révérend Frère Louis-Marie dans l'éternité: Bouvet, postulant; les Frères Martinianus, Louis-Célestin, Géran, Marius-Joseph, Pélagius, Gendulphe, novices; Pierre-Benoît, Dionis, Dion, Déusdédit, Victorinus, Ursize, Cantidianus, Paternus, obéissants; Ménélus, Salomon, Eustoche, Dace, Flovie, Emilianus, Sergio, Anastase, Alexandre, Isidore, Césarée, Gonzague, profès et Jean-Baptiste, de Saint-Paul, stable.
[49] Le F. Eustoche était un ancien séminariste du diocèse d'Autun. Quoique tout fut ordinaire chez lui, il dirigea assez bien plusieurs établissements.
[50] F. Dace était illettré. Il avait bien rempli l'emploi de cuisinier en chef à la maison-mère. La chaleur du foyer ou les fatigues de l'emploi lui avaient troublé le cerveau à la fin et il passa plusieurs années dans une sorte d'hallucination ou de somnambulisme. Il poursuivit une nuit un prétendu bélier dans l'enclos de Saint-Genis. Une autre nuit, il alla se laver dans le Rhône, à Oullins. Une autre fois, il alla se prosterner devant la porte fermée de l'église de Beaunant dans laquelle il crut voir la Sainte Vierge lui donner l'ordre d'aller remplir une mission secrète auprès du Pape.
[51] Elle lui indiqua aussi une herbe dont il devait se servir pour guérir toutes sortes de maladies. Revenu à lui, il indiqua ce spécifique à des confrères lesquels eurent la naïveté d'y croire et composèrent, avec l'herbe indiquée, un liquide qu'ils nommèrent eau-Dace. Cette eau fut mise en vente. Plusieurs Frères se la procurèrent et quelques-uns prétendirent même qu'elle leur avait enlevé certains bobos. Parmi les prôneurs de cette eau figura un gros bonnet dont nous taisons le nom.
[52] F. Anastase était un sujet capable et très intelligent, vertueux et très dévoué. Sa maigre figure était munie d'un nez très long. Nommé directeur à Moirans, les enfants se prirent à rire dès qu'il parut dans sa classe. Sans se déconcerter, il leur dit: "C'est mon long nez qui vous fait rire. Sachez pourtant que tous les habitants de mon pays ont des nez beaucoup plus longs que le mien." Cette plaisanterie fit comprendre aux enfants qu'ils avaient affaire à un rusé et ils ne firent plus attention à son nez.
[53] Directeur à Marcigny en 1870, son école fut laïcisée par un maire communard, ancien séminariste de Semur et élevé par la charité cléricale. Ce maire déblatéra ensuite contre tout ce qui était bien, dans un club local. F. Anastase se rendit un soir dans ce club, écouta froidement les calomnies que l'on y débitait, monta ensuite à la tribune et confondit si bien les discoureurs, le maire surtout, que celui-ci ne sut plus où se cacher et que tous les auditeurs se tinrent cois, s'avouant les uns aux autres que le Frère avait raison.
[54] F. Anastase passa les dernières années de sa vie à la librairie où il remplaça le défunt F. Benoît, à la grande satisfaction de tous les acheteurs et du F. Procureur.
[55] F. Alexandre, un des premiers disciples du P. Champagnat était un bon Israélite, d'une grande simplicité comme la plupart des anciens Frères. Fondateur de l'établissement de la Voulte en 1837, il dirigea ensuite celui de Semur pendant longtemps. Son caractère faible et ses connaissances restreintes l'obligèrent à abandonner la classe et à se confiner humblement dans la cuisine, tout en gardant la direction et en faisant observer la Règle de son mieux.
[56] Ses aides éprouvèrent parfois sa vertu et l'un d'eux lui fit un mauvais tour pendant une nuit. Le lit de ce mauvais plaisant était à côté de l'horloge. A l'aide d'une ficelle il fit battre le balancier contre la caisse. Entendant ce bruit F. Alexandre demanda ce que c'était. Ne recevant pas de réponse, il se leva et adjura le revenant de dire ce qu'il voulait. Ses deux aides ne soufflant mot et le bruit continuant, F. Alexandre les fit lever, éclaira une chandelle et récita un De profundis auquel les autres répondirent en souriant. Le balancier ayant cessé de battre, on se remit au lit et le F. Directeur resta convaincu qu'il avait oui une âme en quête de prières.
[57] Le F. Jean-Baptiste, disciple de M. Mazelier, était capable pour son temps, vertueux et très soumis, mais peu apte à la direction et aux affaires. Nous dirons un mot du R.F. Louis-Marie ci-après.

Nouvelles fondations


[58] Il n'y eut que 9 fondations cette année-là: Charly - retraite - , Payzac, Graçay, Londres - Peckam -, Arpajon, Royan-les-Bains, Blanquefort, Port-Elisabeth et Herseaux.
[59] Pensant faire merveille, les Frères Narcisse, Abel et Epaphras décidèrent Mme veuve Primat à nous abandonner ses deux propriétés de Charly et de Taluyers par une vente simulée et aux prix minime de 30.000 fr. Elles en avaient valu 7 ou 8 fois plus, mais le phylloxéra les avait ruinées. Ladite acquisition fut faite en vue d'une maison de retraite pour les vieillards. Jusqu'ici elle a été onéreuse: nous y reviendrons.
[60] Port-Elisabeth est un poste voisin pour les Frères du Cap, bien qu'il en soit fort éloigné.
[61] Nous avons dit qu'à l'avènement du Révévend F. Louis-Marie, 379 postes avaient été fondés, que 16 avaient été fermés et qu'il en restait 363 en exercice. 214 furent créés sous son généralat, mais 46 avaient été supprimés depuis l'origine. 547 fonctionnaient donc à sa mort. Sur 53 fondations qu'il avait faites, le P. Champagnat n'en avait fermé que 4 et suspendu une et le R.F. François 12 sur 326, mais les plus nombreuses fermetures opérées sous le R.F. Louis-Marie ne prouvent pas que l'Institut allât en dépérissant de son temps.
[62] Elles tenaient à plusieurs causes qui n'existaient pas ou qui n'étaient pas si exploitées sous ses deux devanciers. Les passions politiques, le triomphe des francs-maçons et leur ardeur à laïciser l'enseignement, le défaut de ressources ou le découragement dans un certain nombre de localités, la nécessité d'élever les traitements pour les mettre en rapport avec l'élévation du prix des choses indispensables à la vie, furent les causes principales de ces fermetures dont le Révérend n'était point amateur. Il ne s'y résignait même qu'avec une peine extrême, comme ses deux prédécesseurs.

Décès de Fr. Louis-Marie


[63] Le 8 décembre 1879 le froid fut très rigoureux. Nous dûmes aller de Decize à Montchanin à jeû et par 25 sous zéro. Il y en eut 31 à Nevers et à Clermont. Ce jour-là les calorifères de la chapelle ne fonctionnèrent point. La fête de l'Immaculée Conception y fut pourtant solennisée comme à l'ordinaire. Le Révérend y prit part avec un redoublement de ferveur. Il se surpassa, ce qui est beaucoup dire, dans l'instruction qu'il fit aux Frères sur le sujet de la fête. Cinq de ses Assistants étaient absents.
[64] Le froid ayant augmenté la maladie dont il souffrait depuis quelque temps, il se trouva mal tout à coup le soir. Avertis par le F. Tite, les Frères Assistans présents accoururent. Ils constatèrent vite un commencement de paralysie par la difficulté que le cher malade éprouvait à parler. Ils le mirent au lit. Il demanda aussitôt le R.P. de Lalande et le pria de rester auprès de lui jusqu'à la fin. Le docteur fut appelé et put constater que le cas était très grave. Le malade perdit bientôt l'usage de la parole sans que l'on pût savoir s'il conservait ou perdait sa connaissance.
[65] Il mourut le lendemain à 9 heures du matin, âgé de 69 ans et quelques mois. Il resta exposé sur un lit de parade ce jours-là et le lendemain.
[66] Cependant les Assistants absents arrivèrent en toute hâte, moins celui du Nord qui ne put arriver pour les obsèques qui eurent lieu le 11, à 9 heures, en présence d'un grand nombre de Frères venus des environs, d'un clergé assez nombreux et de quelques laïques de Saint-Genis. Elles furent présidées par M. Pagnon, vicaire général, qui célébra la messe solennellement chantée. Le froid et la neige rendaient la température excessivement pénible.
[67] Le regretté défunt devant avoir sa biographie, nous n'avons pas à ajouter autre chose ici, mais nous croyons devoir y placer la lettre annonçant son trépas aux frères et à d'autres personnes:
[68] Le C.F. Théophane, le C.F. Philogone, le C.F. Euthyme, le C.F. Félicité, le C.F. Nestor, le C.F. Procope, le C.F. Avit, le C.F. Norbert, Assistants du Supérieur général des Petits Frères de Marie, ont la douleur de vous faire part de la très grande perte qu'ils viennent d'éprouver en la personne du très Révérend Frère Louis-Marie, Supérieur général de leur Institut, décédé en leur maison-mère, à Saint-Genis-Laval, le 9 décembre 1879, dans la 70e année de son âge, après 48 ans de communauté dont 21 d'Assistant et 20 de Généralat, muni des sacrements de notre Mère la Sainte Eglise.

Les obsèques auront lieu le 11 décembre à 10 heures. — De profondis!


[69] Les membres de l'Institut voudront bien hâter les prières qui doivent se faire selon la Règle dans chaque maison de la Congrégation pour le repos de son âme. — Saint-Genis-Laval, le 9 décembre 1879.


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