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SEPTIEME ETAPE



De 1860 à 1879 inclus
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Sommaire: Généralat du C.F. Louis-Marie — Etat financier de l'Institut — Chapitre de 1862 et 1863: élection du C.F. Eubert — Approbation de l'Institut par le Saint-Siège — Incendie Fondations nombreuses, acquisitions et constructions — Lettre de M. Roux Chicane à propos du cimetière — Zèle et circulaire du Révérend — Mort du C.F. Pascal — Chapitre de 1867 et 1868: élection du CC. FF. Euthyme et Félicité — Duruy et l'Empire — Banquet du comice agricole — Visite de l'Impératrice et du Prince impérial à Saint-Genis — Guerre avec l'Allemagne — Le Quatre Septembre — Retraites empêchées: appels sous les drapeaux — Décret obtenu à Tours par le Révérend Frère — Les services aux autres Congrégations — Occupation militaire de la Maison-Mère — Assemblée de Bordeaux — Mort du C.F. Jean-Baptiste — Chapitre de 1873: élection du C.F. Nestor — Chapitre de 1876: élection des CC. FF. Avit et Norbert — Elections municipales — Création de la Province du Bourbonnais — Emprunts au Crédit Lyonnais — Mort du R.F. Louis-Marie.
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PROPRIETES DE L'INSTITUT

Précisions sur les valeurs


[1] A l'avènement du C.F. Louis-Marie au Généralat, l'Institut possédait les immeubles dont les noms suivent, donnés ou acquis à des prix incomplètement indiqués dans les actes. Nous avons parlé de ces immeubles à leurs dates respectives, mais nous les réunissons ici par ordre alphabétique pour les voir dans leur ensemble.
[2] Beaucamps: maison, cours, jardin et terres, ensemble 22 hect. 50 ares; 500.000 fr.; donation de Mme de la Grandville.
[3] Joannas: maison, cours, jardin et vigne: 34 ares 56; 4.000 fr. par l'Institut, donation d'un curé.
[4] La Côte-Saint-André: Belle Etoile, partie de jardin au Chuzeau: 2 hect. 68 a.7; 5.000 fr., donation de M. Douillet.
[5] Lavalla: la maison et ses dépendances, acquises ou bâties par le P. Champagnat environ 10.000 fr.

[6] Neuville: la propriété Bonnatier: 1 hect. 37 ares 87 c.; (153.500 francs); réparations, constructions, ensemble 153.500 francs.


[7] Saint-Didier-sur-Thoissey: la propriété acquise de l'évêché en 1846; celle acquise de M. Berud (1860) avec charges à perpétuité: 1 hect. 54 ares 32 c; 37.000 fr.
[8] Saint-Paul-3-Châteaux: de divers, bâtiments et terres; ensemble: 6 hect. 90 ares; 75.000 fr.
[9] Saint-Pol (Nord): par M. Robitaille, pour école et pensionnat: 13 ares; avec constructions valant 40.000 francs.
[10] Saint-Quintin: par Mme de Loras, pour école, maison, cour et jardin: 15 ares; donation onéreuse.
[11] Valbenoite: acquis des Pères Maristes: maison, cour, jardin, 74 ares; 58.000 fr, agencement compris.
A la même date, la Société civile possédait aux endroits ci-dessus nommés:
[12] Hermitage: les 10 acquisitions faites par le pieux Fondateur, environ 3 hectares 51 ares 50 c., avec les diverses constructions; environ 150.000 fr.
[13] Millery: l'acquisition du P. Champagnat en 1837; maison et vigne: 24 ares, 20 cent.; 7.000 francs.
[14] Saint-Genis-Laval: Clos Dumontet et terre Montcorin; 13 hect. 92 ares 40 cent.; 230.000 fr.; frais compris.
[15] La Grange-Payre avait été vendue en 1853, 75.000 fr.
[16] Les évaluations précédentes sont très approximatives, surtout celles concernant Lavalla et l'Hermitage, une grande partie des travaux ayant été faits par le vénéré Père et les Frères et une partie des matériaux ayant été trouvés sur place ou donnés par divers bienfaiteurs.
[17] Nous citons ici un trait encore inédit. Pendant que l'on construisait la chapelle, M. Thiollière apporta 9.000 fr. au pieux Fondateur et lui demanda une neuvaine de prières et de messes pour son fils Eugène gravement malade. A la fin de la neuvaine, il vint annoncer que l'enfant était en pleine convalescence et il donna 9.000 fr. encore, pour un neuvaine d'actions de grâces. Nous avions parlé des générosités de cet excellent homme, mais sans donner ce pieux détail.

Acquisitions onéreuses


[18] Sous le généralat du R.F. Louis-Marie, un grand nombre d'immeubles furent acquis pour noviciats ou pensionnats ou acceptés pour de simples externats, à des conditions plus ou moins onéreuses. Nous les réunissons ci-dessous pour moins scinder notre récit:
[19] Mlle Pauline Monterrat, de Bagé-le-Châtel, était une pieuse célibataire encore jeune, mais ayant perdu tous ses parents. Elle avait une certaine fortune de laquelle une des plus belles maisons de l'endroit faisait partie. Son frère dont la jeunesse avait été très orageuse, s'y était suicidé. Ce malheur pesait sur l'existence de Mlle Pauline. Pour le réparer autant qu'il était en elle, de concert avec son digne curé, M. Martigny, elle donna en 1863 une école gratuite pour les petits garçons, la dota d'une rente de 1.500 fr. pour 3 Frères et donna ladite maison avec ses dépendances, ensemble: 15 ares, 50 c. à notre Institut, pour la tenue de cette école.
[20] Plus tard, elle dépensa 6.000 fr. pour transformer en chapelle expiatoire l'appartement où son frère s'était suicidé, mais l'évêché refusa la permission d'y dire la messe. Pauline vit encore en 1890, mais sa fortune est presque flambée. Un enfant de son fermier qu'elle avait adopté, qu'elle avait tenu en pension chez nos Frères de Saint-Didier, qu'elle avait ensuite marié et placé dans le commerce, l'a presque ruinéee par ses ineptes entreprises.
[21] Quatre pieuses filles célibataires, nommées Lacour, habitaient le manoir que leur avaient laissé leurs parents et jouissaient ensemble d'une assez belle fortune à Chasselay, près Lyon. Bien qu'elles eussent une chapelle et un aumônier dans leur manoir, elles assistaient aux offices de la paroisse le dimanche et les fêtes chômées. Leurs rapports avec leur pasteur étaient assez convenables quoique empreints d'une certaine réserve, les idées de l'aumônier et du pasteur étant souvent divergentes.
[22] Celui-ci put néanmoins décider ces dames à fonder une école gratuite pour ses petits paroissiens, en 1846. Dans ce but elles firent bâtir une maison convenable, y ajoutèrent une cour et un jardin suffisants et s'engagèrent à fournir un traitement annuel de 1.275 fr., ainsi qu'un mobilier personnel et un matériel scolaire pour 3 Frères et 2 classes. Elles donnèrent l'immeuble, le mobilier et le matériel susdits à notre Institut en 1863, avec un capital de 36.000 fr., dont les intérêts doivent suffire au traitement des 3 Frères, ainsi qu'à l'entretien de l'immeuble, des mobiliers et au paiement des divers impôts.
[23] Un 1er testament portait 40.000 fr., mais l'abbé Blanc, aumônier, le fit refaire et y fit retrancher 4.000 fr. Ces dames donnèrent le reste de leur fortune aux Soeurs de Nevers qu'elles avaient connues à Lourdes. Cette donation irrita le fameux Challemel-Lacour, leur neveu, qu'elles avaient relevé d'une faillite et le lança dans la voie politique que l'on sait.
[24] L'établissement de Firminy avait été fondé en 1837 par le P. Champagnat et les Frères avaient dirigé l'école communale d'une manière satisfaisante pendant 26 ans. Néanmoins les intrigues d'un maire, d'accord avec l'un des vicaires et la trop grande bonhomie du F. directeur amenèrent la laïcisation de l'école en 1863. La Société civile de l'Institut acquit alors, d'un nommé De Larochette, un terrain de 32 ares. L'acte porte 6.000 fr., mais nous croyons qu'on peut élever ce chiffre à 8.000 fr., tous frais compris. L'acquéreur fit bâtir la maison que les Frères habitent encore et y dépensa 32.000 fr. L'école libre prit bien et réussit encore à merveille, comme on peut le voir dans les annales de cet établissement.

L'incendie de Saint-Genis-Laval


[25] Cette même année et les suivantes, la Société civile acquit à Saint-Genis-Laval, de M. Gayet, une maison ayant une autre fois appartenue aux Récollets et dont les vues dominaient notre enclos, ainsi que plusieurs autres maisons et terrains libres de divers propriétaires, d'une contenance totale de 1 hect. 26 ares 30 c. Les actes ne portent que 46.600 fr., mais on n'a pas dû débourser moins de 160.000 fr., y compris la construction faite en 1875. Le pensionnat de Millery fut transféré dans ces locaux en 1876.
[26] Cette même année 1863, à la maison-mère, l'emplacement de l'aile actuelle de l'ouest était encore occupée par un vieux bâtiment renfermant la boulangerie, les écuries, au-dessus desquelles se trouvait un galetas bourré de foin. Les fondations de la chapelle actuelle étaient creusées et garnies de bétons, lorsque, dans la nuit du 6 au 7 septembre, un terrible incendie commença dans le fenil et dévora ledit bâtiment, malgré les efforts de tous les Frères alors dans la Maison (c'était entre les deux retraites) et ceux des pompiers et des habitants de la ville.
[27] Parmi les premiers se trouvait un Frère Porphyre, ancien directeur de la maison de Saint-Chef où il avait perdu la tête. Il fut fortement soupçonné d'avoir mis le feu au fenil, mais on n'eut pas de preuves suffisantes. Il fut néanmoins renvoyé dans sa famille à Chaumont où la Congrégation lui fournit quelques secours et où il vécut encore plus de 20 ans.
[28] Malheureusement la perte du bâtiment, du foin et des provisions qu'il contenait ne fut pas la plus sensible. A l'appel qui fut fait après l'extinction du feu, les deux Frères Joseph et Maximin ne répondirent pas. On avait cependant vu le second dehors, pendant l'incendie. Ils couchaient tous les deux au-dessus de la boulangerie. Il paraît que F. Maximin alla voir si F. Joseph était levé et périt avec lui. Leurs squelettes furent trouvés enlacés et calcinés dans les décombres. Ce fut un spectacle terrifiant pour tous les spectateurs.
[29] L'incendie dont nous avons parlé, ayant détruit les écuries et la boulangerie, celles-là furent placées au nord près du portail d'entrée où elles sont encore, et celle-ci, dans le vieux manoir où elle est toujours. Le R. Frère voulut remplacer le bâtiment incendié par celui qui forme présentement,le côté ouest de la maison-mère et dans lequel l'entrée de la chapelle est enclavée. Nous savons que ses Assistants n'étaient guère de cet avis et que deux d'entre eux y étaient même très opposés. Le Révérend leur déclara qu'il ne voyait rien dans nos Constitutions qui l'empêchât d'aller de l'avant, et la construction du côté susdit fut commencée, ainsi que celle de la chapelle en 1864. Nous en dirons le prix plus loin.

Acquisitions de 1864 à 1866


[30] Le pensionnat de Roussillon, fondé en 1846, avait été transféré au Péage en 1858 et installé dans l'Hôtel du Nord appartenant aux héritiers Chaumard et Anthelme. Napoléon Ier avait logé dans cet hôtel et avait gravé son nom sur la glace ornant la cheminée de la chambre où il avait couché. Sous l'influence de M. le curé Bouvier, MM. Durosoir, Gouy et Nivolet avaient loué et organisé cet hôtel au prix de 4.000 fr. et y avaient attiré ledit pensionnat, au grand déplaisir des autorités et des habitants de Roussillon. Six ans plus tard, l'Institut fut mis en demeure d'acquérir ledit hôtel. L'acte porte 15.000 fr., mais nous élevons sans crainte ce chiffre à 18.000 fr. sans compter les constructions et les réparations que l'on dut y faire et qui coutèrent environ 35,000 fr. La superficie totale de l'immeuble alors acquis, était de 52 ares, y compris une vigne et le petit jardin.
[31] M. le curé Page avait appelé nos Frères à Digoin et leur avait confié une école privée en 1840. Six ans après, le directeur de cette école l'avait décidé à y adjoindre un pensionnat. La maison construite dans ce but avait coûté 40.000 fr. L'installation première et le traitement des Frères avaient déjà vidé la bourse du bon curé. Il avait donc dû parcourir une partie de la France en quêtant pour payer ladite construction et, malgré de rudes privations, il n'avait réussi qu'à moitié. Un missionnaire auvergnat était venu à son secours en lui prêtant 20.000 fr. à 5%. Gêné par les 1.000 fr. d'intérêt annuel et par les frais que lui imposait ladite école, M. Page avait vainement offert son immeuble à nos supérieurs et à la ville de Digoin. Le prêteur étant mort en léguant ces 20.000 fr. au bon curé, la Société civile de l'Institut accepta enfin ledit immeuble en 1864. Le prêteur défunt l'avait grevé de 7.000 fr. pour des messes, pour deux paroisses, pour la Propagation de la Foi ou pour la Sainte Enfance. L'évêché fit acquitter les messes et les dons aux paroisses; nous ignorons s'il acquitta les deux autres legs, mais la Société ne déboursa rien pour cela. Elle dut ensuite acquérir un petit jardin à côté, ayant une maisonnette et le paya 2.800 fr. On peut voir dans les annales de cette maison les nombreuses et pénibles péripéties qu'elle a subies et les 13.400 fr. qu'un directeur y a dépensé en agencements.
[32] Le F. Vincent, directeur à Lavalla, en son nom propre, acquit 1 hect. 40 ares de pré ou terre labourable, moyennant 2.800 fr. Il y fit construire un bâtiment pour classes et dortoir qui servent encore au pensionnat. Il fit aussi restaurer la maison acquise par le pieux Fondateur en 1816 et qu'un incendie avait fort endommagé. Il dépensa dans ces deux entreprises au moins 15,000 fr., il y employa le produit de diverses quêtes et ce qu'il gagnait en arrachant les dents, soit dans l'Institut, soit au dehors. Enfin, il fit disparaître une servitude, moyennant 855 fr. A force d'instance et de diplomatie, les supérieurs décidèrent ensuite le F. Vincent à céder à la Congrégation ce qu'il possédait indûment à Lavalla: ce fut peu de temps avant sa mort.
[33] M. Amiet, curé de Thizy, avait demandé de nos Frères, en 1854. A la suite d'une visite, nous avions déclaré à qui de droit que cette fondation serait comme celle de Beaujeu, toute à la charge de l'Institut. Le C.F. Louis-Marie nous avait répondu qu'il y tenait quand même. Un nommé Crotte, marchand de soupe, avait donc cédé sa maison, moyennant un loyer de 700 fr. qui tomba bientôt sur les épaules des Frères. La Congrégation dut se résigner à acquérir la maison Crotte. Le propriétaire l'aurait cédée par 14.000 fr. antérieurement et n'avait point trouvé d'acquéreur. Le F. Procureur g[éné]ral consentit néanmoins en 1865, alors qu'elle était déjà détériorée, à la lui payer 16.000 fr. En même temps, il acheta le jardin d'un nommé Seiller, au-dessus de la route, en prix de 1.200 fr. Le pensionnat prenant de l'extension, il fallut ensuite bâtir 6 classes sur préau avec 2 dortoirs superposés, réparer la maison Crotte et dépenser ainsi 70.000 fr. En résumé, cet établissement est onéreux pour l'Institut.
[34] Nos Frères étaient installés dans une école libre, à Saint-Genis-Terrenoire. M. l'abbé Riocreux, curé, avait eu la maladie de la pierre. Il avait donc fait construire deux beaux bâtiments. Il s'était installé dans l'un et avait casé les Frères dans l'autre avec leur école. Mais les créanciers perdirent patience et M. Riocreux ne pouvait les satisfaire. Pour éviter une faillite, il offrit l'immeuble habité par les Frères à nos supérieurs. Des excitations vinrent à ceux-ci de divers côtés. Il fallait, disait-on, éviter un scandale à la religion. La Société civile se décida donc à accepter les offres de M. le curé et à payer ledit immeuble, les mobiliers, etc., 31.000 fr. Pour créer des moyens d'existence aux Frères, on dut y établir un pensionnat lequel végéta souvent tout en faisant concurrence à celui de Valbenoite.
[35] Pour soulager enfin les Frères de la Province de La Bégude qui souffraient trop dans cette étroite maison, le R. Frère se décida à acquérir à Aubenas, en 1866 et en 1869, des nommés Roure, Vouland et Rey-Herme trois terrains adjacents, ensemble 3 hect. 57 ares, renfermant des vignes, des jardins, des châtaigniers, de vieux bâtiments et des terres libres, moyennant environ 50.000 fr.
[36] Après 9 autres années d'attente, les Frères purent entrer dans la vaste et superbe maison dont le C.F. Philogone avait fait étudié, pendant 15 ans, les nombreux plans et dont nous parlerons plus amplement en 1878.
[37] Bien que le vieux bâtiment, le mobilier et le matériel scolaire du pensionnat de La Côte fussent en très grande partie le fruit des sueurs des Frères, M. Douillet, exploité par le maire Meyer, les avait donnés à la ville. Celle-ci avait exigé un loyer dès 1851, même avant la mort du donateur, comme nous l'avons vu déjà. La ville ayant voulu loger les Frères de l'externat et leur école ailleurs et prétendant manquer de ressources, offrit le bâtiment occupé par le pensionnat, celui délaissé par l'externat, les cours et le jardin à nos supérieurs. Elle en demanda d'abord 20.000 fr., puis 16.000 et enfin 13.000. Le Révérend se décida à accepter lesdits immeubles à ce prix en 1866. L'acte porte que l'Institut n'aurait pas à payer les 13.000 fr., mais à en fournir indéfiniment le 5% pour aider au traitement des Frères de l'externat. Cet intérêt et les loyers coûtèrent 23.000 fr.

...en 1866 et 1867


[38] De 1866 à 1878 inclus, l'Institut acquit à Paris quartier de Plaisance, de 10 propriétaires et par 10 actes notariés, divers bâtiments, maisonnettes et terrains libres, ensemble 58 ares 40 c., pour l'établissement d'un pensionnat. Aux 321.000 fr. figurant dans les actes, nous en ajoutons 35.000, tous frais compris et nous ne pensons pas exagérer. Les constructions qui furent élevées sur ces terrains sous le R.F. Louis-Marie, ne coûtèrent pas moins de 400.000 fr. Il est vrai que l'on pouvait espérer des prix avantageux de pension, partant de bonnes économies: la suite nous le dira.
[39] Aux nombreuses acquisitions faites pour la maison provinciale de Saint-Paul, avant 1860, la Congrégation en ajouta une en 1866. Ce fut une terre sablonneuse, attenante à celles déjà mentionnées, de 69 ares, 81 c. et qui fut payée 15.000 fr. à M. Thune, ancien médecin de la maison.
[40] La chapelle de la maison-mère fut mise au service du culte et de la communauté aux vacances de 1866. L'aile attenante était habitée depuis un an. On ne saura jamais au juste ce qui a été dépensé pour cette chapelle et pour les trois côtés déjà construits de la maison-mère, attendu que nul n'en a tenu un compte exact. Les dons des Frères, le produit des quêtes faites par les Frères directeurs dans leurs écoles ou dans les paroisses qu'ils habitaient, avaient été versées, tantôt au R. Frère dont les notes se sont égarées et tantôt au F. Procureur g[éné]ral, dont les livres sont loin de tout constater. Nous pensons, ainsi que les Frères le plus au courant, que l'on peut, sans crainte d'exagération, porter le total des dépenses ordonnées, approuvées ou acceptées par le R.F. Louis-Marie, pour la maison-mère à 970.000 fr., y compris les tribunes de la chapelle, 15.000 fr., l'orgue 18.000 fr., la noria 30.000 fr. les bâtiments de la menuiserie, de la distillerie et des écuries qui furent construits de son temps, mais sans comprendre les 23.000 fr., prix du terrain.
[41] Bien qu'une partie desdites constructions, ainsi qu'une partie de celles de Neuville, eussent été faites avant le généralat du C.F. Louis-Marie, nous lui en attribuons la dépense totale, parce qu'il a le plus tenu aux plans qui ont été exécutés, qu'il en a surveillé les travaux, qu'il en a fait défaire et refaire certaines parties augmentant ainsi la dépense, et qu'il en a toujours revendiqué la paternité.
[42] Les trois Frères que M. Fayollat, curé de Villeurbanne avait appelés dans sa paroisse pour une école libre étaient installés dans une maison dont le loyer était assez élevé. Soit que M. le curé se lassa de le payer, soit que l'on crut plus économique d'acquérir un local, une souscription fut faite. Les religieuses du Sacré-Coeur souscrivirent 3.000 fr. M. Chartron en fit autant. Le F. Procureur g[éné]ral acquit donc, en l'étude de Me Lassalle, d'un nommé Bergeron, la maison actuelle ainsi qu'un terrain de 9 ares 25 c., moyennant 15.000 fr. Il fit agrandir la maison et y dépensa 5.000 fr. Aux 6.000 fr. de souscription sus-mentionnés, il put joindre des actions sur les chemins de fer espagnols, donnés par M. le curé Fayollot et desquelles on pouvait espérer au moins 5.000 fr.
[43] L'école ayant été fermée en octobre 1871, la maison fut louée pour 7 ans à raison de 500 fr. Le F. Procureur fit ensuite acheter la partie neuve moyennant 1000 fr. et loua le tout à l'un des vicaires pour la tenue d'un cercle, pour 9 ans, à raison de 1.100 fr. par an. On pourrait donc dire que cet immeuble a peu coûté à l'Institut, si cinq directeurs sur six ne s'y étaient pas défroqués. F. Alphonsius persévère seul. L'école y a été reprise depuis peu.
[44] M. l'abbé Aréma, curé de Cazouls-les-Beziers, avait acquis une maison avec une cour suffisante, ensemble 16 ares 75. et y avait installé trois de nos Frères pour l'école communale. Il donna ledit immeuble à notre Institut en 1867, pour y continuer ladite école, pendant que la commune ou des particuliers fourniraient des ressources suffisantes.
[45] La même année, la veuve Chabert et ses 3 enfants demandèrent 3 Frères pour Chatte, lieu de leur résidence. Dans ce but ils donnèrent une magnanerie et un capital dont une partie fut employée à organiser le bâtiment. Les 9.000 fr. restants furent déposés à la procure pour que les intérêts servissent à payer le vestiaire des 3 Frères. L'école était censée payante, mais la fondatrice dut venir souvent en aide aux Frères, surtout par des dons en nature.
[46] La même année encore, l'Institut compléta l'établissement du Péage en acquérant du sieur Dervieux, moyennnant 4.000 fr., un terrain de 50 ares, partie jardin et partie vigne, ce qui porta la superficie totale à 1 hect. 2 ares; diverses réparations: 8.000 fr.

... de 1868 à 1872


[47] M. l'abbé Crozat avait créé une école secondaire à Bourg-de-Péage, Drôme, et l'avait installée dans des vieux bâtiments sombres, très irréguliers et nullement propres à une telle fin. Son école avait pourtant bien réussi d'abord. Elle avait même fait ombrage aux séminaires diocésains. Sa mauvaise installation, peut-être aussi le choix peu brillant des professeurs, la firent décliner ensuite. N'espérant plus la relever suffisamment, M. Crozat, l'offrit à notre Révérend qui l'accepta en 1868 pour y installer un pensionnat et avec la charge d'une rente viagère de 3.000 fr. pour le donateur dont 2.000 fr. réversibles sur sa soeur. Sous la main du C.F. Adon, le pensionnat prit très bien et fut vite trop à l'étroit. Il fallut songer à une meilleure installation. Dans ce but, 5 ans après, la Société civile acquit du sieur Buisson et de ses créanciers un magnifique enclos de 6 hect. 78 ares 40 c. moyennant 67.000 fr., dans l'intention d'y bâtir une maison plus propice. Divers obstacles imprévus en retardèrent la construction jusqu'en 1887.
[48] Après la mort de son frère, en 1875, Mlle Crozat donna à la Société civile plusieurs baraques et créances ainsi qu'une propriété de 6 hect. 30 ares, renfermant une maison sise à Rochegude, propriétés que lui avait laissés son frère et dont le phylloxéra avait fort atténué la valeur. Ces donations furent faites et acceptées à condition que la partie de la rente viagère, reversible sur la donatrice, serait élevée à 3.700 fr., qu'elle n'exigea qu'en très faible partie, mais son frère avait reçu 15.000 fr. Du reste, il fallut dépenser au moins 30.000 fr. pour rendre l'immeuble Crozat habitable. L'établissement avait donc coûté au moins 112.000 fr. à la mort du R.F. Louis-Marie.

[49] M. Bordel de Chaumont avait reçu de M. Vissagay, son curé, l'ancien couvent de cette localité pour en faire des oeuvres pies. Il avait cédé ensuite une partie des bâtiments à des religieuses pour la dot de sa fille et l'autre partie à M. Mazelier, en 1839, pour la dot de son fils Jean et la fondation d'une école. Jean Bordel avait prit l'habit à Chaumont même et s'était rendu ensuite à Saint-Paul. Après avoir dirigé plusieurs maisons, il s'était défroqué en 1852 et avait intenté procès sur procès à l'Institut pour rattraper la maison de Chaumont. Un échange mit fin à ces chicances en 1875. S'étant fait marchand de biens, il avait acquis une maison avec cour et jardin à Grandrif. Le Révérend accepta cet immeuble. Le F. Procureur y fit bâtir deux classes et un dortoir moyennant 10.000 fr.. Il en avait payé 9,780 fr. dans les procès suscités par l'ex-Jean. L'école de Chaumont y fut transférée et le défroqué reprit la maison, la cour et le jardin donnés par son père. Une mort subite termina plus tard sa vie de chicanes et d'acquisitions plus ou moins louches.


[50] M. Brochier, célibataire, ancien séminariste, puis maire de Thodure, avait installé 3 de nos Frères dans l'école officielle de la commune en 1851. Il les voyait souvent, disait même l'office avec eux, gourmandait parfois le F. cuisinier ou s'endormait dans la cuisine. Devenant vieux et voulant assurer sa bonne oeuvre, le 22 octobre 1869 il céda à l'Institut par une vente fictive, en l'étude de Me Chandelux, notaire à Saint-Genis-Laval, tout un ensemble de terres, de prés et de bois, d'une contenance totale de 29 hectares, 94 ares 93 c. à condition que le R. Frère tiendrait toujours 3 Frères dans ladite école ou dans une école libre aux périls et risques de la Congrégation. Le donateur étant mort le 17 mai 1874, le F. Procureur g[éné]ral vendit les terrains susdits à l'exception du pré Bourron de 48 ares et en retira la somme totale de 50.000 fr. sur les intérêts de laquelle il a payé depuis 1.700 fr. aux Frères de Thodure, réservant le surplus, ainsi que le pré Bourron, pour les éventualités futures. La famille du donateur a disparu du pays. Dans l'une de nos visites il nous avait payé du vin de Calabre âge de 84 ans.
[51] Le pensionnat de Neuville était à peu près privé d'eau. Pour lui en procurer, l'Institut acquit de deux vendeurs une source et le terrain qui l'entourait, situé à plusieurs centaines de mètres de la maison, moyennant le prix de 3.300 fr. Avec l'autorisation de la commune, la source fut amenée dans l'établissement par un canal sous un chemin vicinal. On dépensa 26.700 fr. pour ce canal, pour la citerne devant approvisionner la cuisine et pour le bassin de natation qui furent établis en même temps. Il acquit ensuite du sieur Michalon un terrain au nord de l'établissement, d'une superficie de 84 ares 40 c., moyennant 22.500 fr. Plus de la commune de Fleurieux 4 hect. 27 ares 81 c. de terrain vague ou couvert de bruyères, au prix de 5.776 fr. Le F. directeur pensait y établir un vignoble et des jeux pour les élèves les jours de promenade. Encore des époux Gonichon, 44 ares, 6 c. de pré, situé au-dessous du jardin, toujours pour les récréations des élèves, moyennant 2.500 fr. Enfin, se trouvant trop à l'étroit, le F. directeur obtint la construction des deux pavillons, l'exhaussement du corps principal avec le clocher et la construction de l'aile du levant. 30.000 fr. avaient été prévus pour ces dépenses: on en dépensa 105.000. Ces diverses acquisitions et constructions élevaient le coût total de Neuville-Bellegarde au moins à 316.000 fr.
[52] En 1870 et les années suivantes, la Congrégation acquit encore à Villeréal de divers, une maison qu'elle dut réparer, avec cour, jardin et rachat de servitudes d'une contenance totale de 34 ares, 29 c. au prix de 11.600 fr.
[53] En 1872, pour maintenir l'école de Dieulefit et tirer l'abbé Voyron d'embarras, l'Institut accepta le local et solda les 700 fr. encore dus par ledit abbé.

... en l'année 1873


Cinq donations ou acquisitions eurent lieu en 1873, savoir:
[54] M. le curé Brun donna diverses terres ou prés d'une contenance totale de 52 hect. 8 ares, pour fonder dans les communes de La Frette et de Torchefelon 2 écoles libres et gratuites. Ce bon prêtre était né dans la première et avait été curé de la 2e, pendant 50 ans. Ses libéralités provenaient de son patrimoine et des privations qu'il s'était imposées pendant sa longue carrière.
[55] A Pont-Sainte-Maxence, M. le curé Langlois donna pour l'école qu'il avait fondé: deux maisons avec cour et jardin, ensemble 76 ares 40 c. Les Frères durent y ajouter des dortoirs et les payer 20.500 fr.
[56] A Torchefelon, pour compléter la ferme donnée par M. le curé Brun, la Congrégation acheta du nommé Bonnevie, un préau au prix de 2000 fr. Cette fondation a été onéreuse à l'Institut, la ferme rendant bien moins qu'on ne s'y attendait.
[57] L'établissement de Beaujeu avait été laïcisé en 1870. Le zélé F. Amphien, directeur, avait d'abord été hébergé à l'hôpital, puis aidé par la supérieure de cet hôpital et par M. Deschelette, curé de la 2e paroisse, il avait loué une bicoque dans laquelle une école libre avait été ouverte, au prix de nombreuses privations. La 3e année, la Société civile de l'Institut, pour mettre fin à ces privations et utiliser l'argent quêté par le F. Amphien, acheta des époux Rosier un petit terrain de 26 ares, moyennant 6.000 fr. et y fit les constructions que le pensionnat occupe encore. Ces constructions coûtèrent 80.000 fr. dont 40.000 avaient été quêtés par le bon F. Amphien et le reste fut payé par l'Institut.
[58] La même année, la Société civile acquit du sieur Mercier à Lille les bâtiments et dépendances dans lesquels il avait tenu un pensionnat, d'abord prospère, au prix de 117.557 fr. pour y continuer ledit pensionnat, y compris des contributions, mais non les 70.000 fr. payés par M. Vrau226.

L'année fertile: 1874


[59] L'année 1874 fut fertile en affaires, soit par la Congrégation, soit par la Société civile.
[60] Celle-là accepta à Evaux, l'immeuble dans lequel M. le curé Lainé avait installé nos Frères en 1860 et dans lequel il tenait une école et un pensionnat. Il n'avait que 12 ares.
[61] Elle acquit aussi à Paris pour l'externat de Plaisance des sieurs Pierre et Hugony un terrain d'environ 15 ares contenant deux bâtiments et une cour, moyennant 37.700 fr. qui furent payés par l'Institut.
[62] A la suite de diverses donations pour une école religieuse à Saint-Pourçain, M. le curé Michel avait appelé nos Frères en 1854. Un pensionnat avait été adjoint à l'école. L'un et l'autre s'étaient trouvés ensuite trop à l'étroit. L'Institut échangea le local en 1874 avec celui que les Frères habitent encore et dont la contenance est de 1 hect. 62 ares, moyennant un retour de 35.000 fr227. A la maison bourgeoise qui existait, on dut ajouter des bâtiments pour 6 classes et un dortoir, lesquels coûtèrent environ 25.000 fr. Les bâtiments cédés en échange furent estimés 25.000 fr.
[63] L'école fondée cette même année à Vic-le-Comte, dans un local payé 12.000 fr. par une souscription, se trouva à l'étroit après quelques mois. A la suite des manoeuvres du F. directeur, la Congrégation échangea ce local avec celui du sieur Pallou de Lamolinière, comprenant un bâtiment, de vastes granges, un bosquet et un jardin, ensemble 52 ares, moyennant un retour de 35.000 fr., frais compris. Les granges furent transformées en classes avec un dortoir pour 80 lits au-dessus après la mort du R.F. Louis-Marie.
[64] Le 29xbre 1869, la Société civile avait acquis du Comte de Montcla, une propriété de 2 hect. 91 ares 6 c. dominant la ville de La Côte et contenant un antique manoir, au prix de 33.737 fr., frais compris. La prise d'eau d'un moulin baignait les murs de ce manoir. La Société civile se crut donc obligée d'acquérir ledit moulin, ainsi que la prise d'eau en 1874 et une terre de 1 hect. 47 ares 32 c. en 1875, au prix de 12.000 fr., plus 3.000 fr. pour réparer le moulin. Le F. Marie Jubin, alors économe à La Côte, s'était mis les poings dans les yeux en insistant auprès du Révérend pour l'aquisition de ce moulin. On avait dépensé au moins 16.000 fr. dans les vieux bâtiments du pensionnat.
[65] En 1877, d'accord avec le F. Théodore, le Révérend proposa à son Conseil d'organiser l'antique manoir pour y transférer le pensionnat. D'après eux la dépense ne devait pas excéder 60.000 fr. Un membre se permit d'en douter, il lui fut affirmé avec énergie que le pensionnat serait très bien installé, sans dépasser ladite somme. Il se contenta d'ajouter que le chiffre 6 aurait la queue en bas, ce qui fit rire tous les conseillers et la question fut ainsi résolue. On mit la main à l'oeuvre et la dépense totale monta à 220.000 fr!... Pour comble de malheur, dès qu'il fut installé dans ce coûteux local, le pensionnat diminua de moitié.
[66] A la demande de M. le curé de Ranchal, on lui avait envoyé 3 Frères en 1872. Il va sans dire que les conditions avaient été un peu adoucies, car Ranchal était la paroisse natale du R.F. Louis-Marie. Deux ans après, sous la pression de M. le curé lequel prétendait qu'un juvénat ferait merveille à Ranchal, les chers Frères Assistants crurent remplir un devoir en manoeuvrant dans ce sens, sans consulter le Révérend et voulant lui ménager une surprise. La Socièté civile acquit donc du sieur Corgié une terre de 46 ares, moyennant 2.000 fr. et y fit construire une vaste maison dont le coût s'éleva à 10.000 fr., sans compter les quêtes locales. Au lieu d'un juvénat, le F. directeur fut chargé d'y réunir le plus d'externes et de caméristes possibles et d'en retirer le plus qu'il pourrait pour vivre avec ses aides. M. le curé se tint habilement à l'écart jusqu'à sa mort.
[67] M. l'abbé Baillat, curé de Marboz avait appelé nos Frères dans sa paroisse pour y remplacer ceux de la Croix, rendus impossibles à la suite d'un malheureux scandale. Il les avait d'abord installés dans une maison louée avec un simple externat. Il avait ensuite acheté un terrain, y avait fait bâtir une maison fort convenable et y avait transféré l'école libre en y adjoignant un pensionnat. Voulant assurer son oeuvre et devenant vieux, il donna ledit immeuble de 16 ares 50 c. à l'Institut en 1875.
[68] A la demande de M. Michal, curé de Rives, trois Frères avaient ouvert une école libre dans sa paroisse. Très mal logés, sans cour ni jardin, ils durent bientôt se contenter des rétributions de leurs élèves. La lutte était ardente. On pensa qu'un pensionnat était nécessaire pour en triompher. L'Institut acquit donc en 1875, des époux Quenet, une maison avec une cour, ensemble 23 ares 42 c., au prix de 19.500 fr., payés par MM. Blanchet et Michal. On y bâtit 3 classes et un dortoir dont le coût s'éleva à 5.000 fr.
[69] Nous avons dit que l'immeuble renfermant l'école et le pensionnat de Saint-Didier-sur-Chalaronne avait été cédé à l'Institut par l'évêché de Belley en 1846, à des conditions onéreuses. Le directeur de cette maison avait dû dépenser en 1851 environ 32.000 fr. pour agrandir le bâtiment. Plus tard encore, avec l'autorisation voulue, son successeur avait fait construire un bâtiment semblable et parallèle au premier, un préau couvert, etc. Il y avait dépensé 70.800 fr. sur les économies de la maison. En 1875, un plus grand espace fut jugé nécessaire. L'Institut acheta donc de Mlle de Vallin une terre adjacente de 2 hect. 9 ares 35 c., au prix de 13.235 fr. et y fit construire une aumônerie bien organisée, moyennant 22.000 fr.
[70] De 1866 à 1880, l'Institut dépensa 120.000 fr. pour l'établissement de Mi-Carême à Saint-Etienne en loyers, en acquisitions, des sieurs Bruyaz et Bert, ou en agencements et constructions.

Deux donations et quatre acquisitions, en 1876


[71] Les époux d'Arlot donnèrent un immeuble de 33 ares, comprenant bâtiments et cour, pour la création d'une école et d'un pensionnat à La Roche-Chalais, Dordogne. L'acte porte la valeur de cet immeuble à 32.000 fr.
[72] La Congrégation acquit de trois vendeurs, pour agrandir l'établissement de Breteuil, des jardins contenant de vieux bâtiments, ensemble 32 ares 72 c., au prix de 12.500 fr. Elle fit élever un superbe corps de bâtiment qui ne coûta pas moins de 235.000 fr., d'après le devis de l'architecte.
[73] Après bien des tiraillements avec les premiers bienfaiteurs de Haubourdin, l'Institut fut obligé de payer lui-même l'installation définitive de cette maison. Il dut donc acquérir, en 1876 et 1878, de 4 vendeurs, plusieurs terrains, ensemble 88 ares 34 c., moyennant 53.925 fr. Il dépensa ensuite environ 150.000 fr. pour la construction d'un bâtiment, sans compter les mobiliers.
[74] L'école de Marcigny, fondée par M. le curé Alamartine, en 1852, avait été laïcisée en 1870. On installa une école libre dans un vieux bâtiment acquis sous le nom de M. Verset, vicaire de la paroise et à l'aide de fonds prêtés à 4%. Voulant se décharger de cet immeuble, M. l'abbé le vendit à l'Institut en 1876, moyennant 20.000 fr. qui furent remboursés peu à peu au prêteur, M. Baleydier. Outre le bâtiment, l'immeuble avait cours et jardin, ensemble 40 ares. On y fit construire 4 classes avec deux dortoirs superposés, moyennant 30.000 fr. dont 27.000 fr. furent quêtés. L'Institut acquit ensuite une maison et un jardin attenants de 2 ares 25 c. de Mme Dechizelle, au prix de 7.200 fr.
[75] Après le fiasco des Frères des Ecoles Chrétiennes à Beaurepaire228, notre ex-frère Marie-Capiton avait acquis une maison dans cette localité et y avait installé un petit pensionnat. Il avait laissé le tout à sa soeur et à son beau-frère en mourant. Peu aptes à l'enseignement, ceux-ci consentirent à vendre ledit immeuble de 8 ares 4 c. à la Société civile de l'Institut en 1876, moyennant 14.000 fr. Le pensionnat fut continué pendant quelques années, puis remplacé par un simple externat.
[76] La même année, Mme Larivière donna sa maison et son parc, estimés 30.000 fr. avec un capital de 48.000 fr. pour le traitement de 3 Frères à Montfort-l'Amaury, sans imposer la gratuité de l'école. Cette donation n'ayant point été autorisée, Mme Dulieu, soeur de la donatrice, vendit ensuite l'immeuble à l'Institut. La concurence étant très ardue, l'Institut dépensa 10.000 fr., pris sur le capital donné, pour organiser un petit pensionnat et donner ainsi aux Frères le moyen de faire un peu de bien.
[77] Nous avons dit que l'Institut avait dépensé 58.000 fr. avant 1860 pour le pensionnat de Valbenoite, acquisitions ou réparations. Il en dépensa 38.769 fr. en 1868 et environ 122.000 fr. en 1874 pour les classes, les dortoirs, la procure, la lingerie, la chapelle que l'on y voit présentement et la marquise, sans compter le matériel scolaire qu'il fallut ajouter et les 14.000 fr. pour l'immeuble de la chapelle, non plus que les 30.000 fr. pour le cabinet de physique.

Quatre acquisitions et une construction en 1877


[78] L'évêque de Moulins avait acquis une maison bourgeoise avec grange, cour et jardin, à Châtel-Montagne, au prix de 12.000 fr. Il en avait payé 3.000 fr. Il destinait cet immeuble aux Frères des Ecoles Chrétiennes pour un juvénat ou un pensionnat. L'un eût enlevé toutes les vocations de ces montagnes, l'autre eût dépeuplé notre pensionnat d'Arfeuilles. L'Institut obtint de Mgr. de se mettre en son lieu et place, dans ladite acquisition. On y installa le pensionnat d'Arfeuilles, lequel fut remplacé par un noviciat provisoire. L'Installation du pensionnat coûta 15.700 fr., tout compris et celle du noviciat, 12.000 fr.
[79] L'école et le pensionnat fondés à La Clayette, en 1853, étant trop mal logés, il fallut songer à leur donner plus d'air et d'espace. Une souscription dans l'endroit atteignit 25.000 fr. L'Institut acquit, en 1877, de la famille Chizelle, une maisonnette et des terrains, ensemble 27 ares, 60 c. au prix de 8.000 fr. Il y fit élever le bâtiment actuel, moyennant 46.000 fr. dont 21.000 payés par l'Institut.
[80] L'école libre de La Palisse, fondée en 1875, par M. le curé Rossignol, avait été très mal installée bien qu'il eût donné 30.000 fr. pour cela. Sur cette somme 22.000 fr. avaient été dépensés dans cette mauvaise installation. Un nommé David avait fait construire un assez bel hôtel sur un point plus rapproché de la ville. Il y avait dépensé une trentaine de mille francs. Poursuivi par ses créanciers, un intermédiaire adroit l'engagea à s'entendre avec nous pour un échange. Il demanda d'abord un retour de 20.000 fr. et se contenta enfin des 8.000 qui restaient de la donation Rossignol et avec lesquels il désintéressa ses créanciers les plus criards, tout en se casant avec sa famille. L'école fut transférée dans ledit hôtel et on y adjoignit un petit pensionnat. Il est vrai que l'un et l'autre n'ont plus aucune rente, mais la nouvelle installation est bonne et n'a rien coûté à l'Institut.
[81] Pour obtenir des Frères, M. le curé de Saint-Remy-sur-Durolle, avait promis monts et merveilles. Une souscription dans cette populeuse paroisse, faite par le C.F. Eubert et un des vicaires, produisit 8.000 fr. L'Institut acquit des mariés Fouillouze, moyennant 20.000 fr., une maison avec cour, jardin et terre, d'une contenance totale de 1 hect. 55 ares 40 c. Jugeant la position, le F. Procural g[éné]ral ajouta à la maison 4 classes et 2 dortoirs superposés et y dépensa une quarantaine de mille francs. Ce bâtiment a toujours été à moitié vide. Les religieuses avaient déjà fait une fausse manoeuvre du même genre qui aurait dû éclairer le F. Procureur.
[82] La maison provinciale de Saint-Paul-3-Châteaux étant trop insuffisante, on commença la construction du bâtiment neuf, en mars 1877 et on y dépensa 150.000 fr.

Fausse manoeuvre à Chagny


[83] M. le curé de Chagny, M. de Musy, le miraculé de Lourdes, ayant échangé le local de 30.000 fr. habité par nos Frères avec le bel enclos et les bâtiments que possédaient les religieuses, lesquels étaient estimés 80.000 fr., en 1877, nous lui fîmes une viste. Il fut convenu entre nous qu'il dépenserait de 80 à 100.000 fr. pour une maison dont nous lui aurions donné le plan, pouvant loger commodément un pensionnat de 100 à 120 élèves. Peu après, en revenant du Nord, le Révérend s'arrêta à Chagny où il avait donné rendez-vous au F. Théodore. Il fut charmé dudit enclos et flatta si bien M. le curé de Musy qu'il le décida à exécuter un plan dont le F. Théodore lui donna le croquis. Il confia ce croquis à un architecte sculpteur lequel l'ornementa à sa guise, se promettant de faire les sculptures avec ses deux fils et de les faire payer chèrement au bon curé dont il avait deviné le faible pour les flatteries.
[84] A la mort du Révérend, le plan susdit n'était excécuté qu'au tiers et avait déjà coûté 150.000 fr. M. de Musy commença à voir clair, mais il s'effraya. Apprenant la mort du Révérend, il se rendit à la maison-mère, le 31xbre 1879 et déclara qu'il ne ferait rien de plus et qu'il fallait que l'Institut achetât ou louât au moins, l'immeuble habité par les Frères. Les conditions qu'il posa n'étaient point acceptables. On l'encouragea et on lui laissa espérer un arrangement.
[85] Peu après, le R.F. Nestor consentit à signer un bail dont une des clauses garantissait au bailleur 50 fr. par élève pensionnaire et par an, c'est-à-dire une moyenne de 3.000 fr. chaque année ou 45.000 fr. pendant les 15 ans de la durée du bail. C'est souvent tout le bénéfice que l'on peut [faire] sur les pensionnaires. Cette fausse manœuvre du Révérend est donc fort onéreuse à l'Institut. S'il ne se fut point arrêté à Chagny, le premier plan eut été exécuté, l'établissement eut été ainsi complété. M. de Musy eut gagné au moins 50.000 fr. et l'Institut 45.000, sans parler de l'avenir.

Autres acquisitions


[86] Le pensionnat du Luc comprend le bâtiment construit et payé par les fondatrices, les bâtiments acquis par le F. Jean-Marie dont plusieurs parties furent revendues par lui et quelques-unes rachetées ensuite par les Frères, ainsi que le bâtiment neuf, payé par l'Institut. Dans ce dédale d'achats et de ventes, il est difficile de démêler la superficie de l'établissement et de ses dépendances. Il faudrait être sur place et l'arpenter. Quant au prix, nous croyons être dans le vrai, en disant que les fondatrices ont payé 24.000 fr. et l'Institut 130.000 fr., y compris les fouilles pour les eaux, mais non compris les divers mobiliers.
[87] Nous avons parlé des acquisitions faites à Aubenas et des plans étudiés par le C.F. Philogone. On mit la main à l'oeuvre, en 1874, et la retraite de 1878 fut faite dans la superbe maison produite par les nombreux plans du C.F. Assistant et par les 320.000 fr. que l'Institut y a dépensé. Il aurait dépensé 100.000 fr. de plus si les Frères n'avaient fait une grande partie des travaux et d'immenses terrassements environ 15.000 mètres cubes de matériaux remués ou transportés pour organiser les cours, les jardins et la vigne tels qu'il sont.

Endettement de l'Institut


[88] Comme on le voit, les acquisitions et les constructions ont été nombreuses sous le généralat du R.F. Louis-Marie. Nous pourrions ajouter qu'elles ont été coûteuses, car l'Institut y a dépensé 4.923.558 fr. Il est vrai que ces acquisitions et constructions lui ont procuré les ressources dont il jouit présentement, mais peu avant sa mort, le Révérend était effrayé lui-même des grandes dettes qu'elles avaient créées à la Congrégation.
[89] Pour satisfaire les prêteurs les plus pressés, il avait consenti à un emprunt de 500.000 fr. au Crédit Foncier, mais cette somme n'atténuait pas la dette: c'était un simple déplacement.
[90] Dans l'énorme somme ci-dessus, nous n'avons pas compris les immeubles donnés pour fondations d'écoles, attendu que ces immeubles sont plutôt une charge qu'un bénéfice pour l'Institut. Nous n'avons pas compris non plus les dépenses pour acquisitions ou augmentation de mobiliers dans les noviciats et les pensionnats. Nous serions au-dessous de la vérité ajoutant 300.000 fr. pour ces dépenses.
[91] Sur les 4.923.558 fr. ci-dessus, la moitié au moins était encore due à la mort du R.F. Louis-Marie.
[92] La question matérielle étant ainsi élucidée, nous remontons à l'année 1861 pour reprendre le côté intellectuel et religieux de notre récit.


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