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1836




Vœux de Bonne Année


[127] Les FF. des postes envoyèrent leurs souhaits de bonne année à leur bien-aimé Père qui leur répondit ainsi: "Nos très chers Frères, Notre cœur aime à se rappeler chaque jour votre souvenir et au saint autel, à vous présenter tous au Seigneur, mais aujourd'hui nous ne pouvons résister à la douce satisfaction de vous témoigner notre tendresse paternelle. Chéris et bien aimés, vous êtes continuellement l'objet spécial de notre tendre sollicitude. Tous nos désirs et tous nos voeux sont pour votre félicité. Vous ne l'ignorez pas, sans doute, nos très chers Frères, cette félicité n'est pas celle que le monde recherche et qu'il croit pouvoir trouver dans la possession des biens temporels. Nous vous souhaitons et nous vous désirons des biens plus réels et plus solides. Servir Dieu avec ferveur, remplir tous les devoirs de votre saint état avec fidélité, travailler tous les jours à détacher votre coeur des créatures pour le donner à Jésus et à Marie, l'abandonner aux mouvements de la grâce. Voilà ce qui est vraiment désirable et ce que nous vous souhaitons.
[128] Oui, nos très chers Frères, religieux et enfants de Marie, votre gloire doit être d'imiter et de suivre J.C. Que ce divin Sauveur vous remplisse de son esprit, que sa sagesse vous dirige dans tout ce que vous ferez pour sa gloire. Nous désirons et nous souhaitons qu'à l'exemple de Jésus, notre divin modèle, vous ayez une tendre sollicitude pour les enfants. Rompez-leur avec un saint zèle le pain spirituel de la religion. Faites tous vos efforts pour les former à la piété et pour graver profondément dans leurs jeunes cœurs des sentiments de religion qui ne s'en effaceront jamais.
[129] Que l'union et la charité dont parle le disciple bien-aimé, règnent toujours entre vous. Que ceux qui doivent obéir s'acquittent de ce devoir avec humilité et que ceux qui commandent, le fassent avec une douce charité. Par ces moyens la paix et la joie du Saint-Esprit seront toujours avec vous. Qu'un vrai zèle vous anime pour votre perfection et qu'une fidélité constante à votre règle, vous y fasse faire chaque jour de nouveaux progrès. Mais ne l'oubliez pas, l'exacte observance de la règle est le vrai moyen d'acquérir cette perfection religieuse. Courage donc, nos très chers Frères, les peines et les combats de la vie ne durent qu'un moment. Portons nos regards sur ce poids immense de gloire qui en sera à jamais la récompense, nous souvenant sans cesse que le juste Juge ne couronnera que celui qui aura vaincu et persévéré jusqu'à la fin."
[130] Il résulte des lettres de M. Pompallier qu'il était le principal initiateur du projet d'association des Prêtres Maristes en congrégation religieuse, de leur autorisation par le Saint-Siège, de la création des missions océaniennes pour lesquelles il s'était offert le premier. En février il fit un voyage à Valbenoite pour déterminer les Prêtres de cette maison à concourir à cette double oeuvre. Il paraît qu'il n'y réussit pas. En juin il alla à Rome pour s'en occuper. Il écrivit au P. Champagnat qui désirait la réussite de ce grand projet, pour le tenir au courant.

Approbation de la Société


[131] Le Saint-Siège fit des difficultés pour autoriser les Prêtres et les Frères Maristes comme congrégation unique sous un seul Supérieur. Du reste l'autorisation de la congrégation des prêtres fut accordée le 11 mars de la présente année, ainsi que l'oeuvre des missions. M. Pompallier en fut nommé le chef avec le titre de vicaire apostolique. Il fut sacré évêque de Maronné in partibus infidelium. A dater de ce moment les Prêtres Maristes se donnèrent entre eux la qualification de Pères. Nous les imiterons désormais.
[132] Revenu en France, Mgr. prit ses mesures pour le départ, s'entendit avec le P. Champagnat auquel il confia la gestion de ses affaires temporelles. Il en obtint les FF: Marie-Nizier, Jean-François Xavier et Michel (qui se défroqua plus tard) pour sa mission et lui écrivit comme il suit de Lyon: "Je vous écris bien pressé. Je vais bientôt prendre la voiture de Paris. N'ayant pas encore reçu la réponse de la Propagande à Rome au sujet d'une somme qu'elle avait promis de me faire parvenir à Lyon, j'ai prié le conseil de la Propagation de la Foi de me l'avancer et de toucher pour moi celle de la Propagande quand elle arrivera. Cela m'a été accordé avec bienveillance, mais il faudra que vous signiez la lettre de change que Rome enverra et que vous l'acquittiez en mon nom comme étant fondé de pouvoirs pour régir mes affaires.
[133] J'ai laissé à Me Viennot, notaire à Lyon, mon testament dont il pourra rester dépositaire, plus des pièces et des titres de famille qui concernent mes affaires temporelles. Il vous remettra celles-ci et le testament avec, si vous le jugez à propos.
[134] Veuillez bien s'il vous plaît faire aux trois FF. que vous me fournissez 2 soutanes à chacun selon la forme de nos bons FF. de Marie, 2 culottes et des habits laïcs. Vous pouvez prendre sur mes rentes à percevoir à Noël et à la Saint-Jean prochaine ce qui sera nécessaire pour vous payer de ces frais."
[135] En apprenant que Grégoire XVI avait autorisé la Société des Prêtres Maristes, le P. Champagnat qui avait tant fait pour cette Société, éprouva une joie extrême. Il écrivit de suite au Père Colin pour lui demander à faire ses voeux. Le R. Père lui répondit: "Vous savez que le bref d'approbation de la Société nous autorise à élire un supérieur général. En attendant je suis très éloigné de vouloir me regarder comme tel et en conséquence, d'agir en cette qualité. Je consens jusqu'à cette élection à continuer, comme par le passé, à être le point de ralliement, mais je me garderai bien de recevoir des voeux. Il n'est pas moins vrai que vos dispositions m'édifient grandement. Je voudrais bien que tous les autres confrères pensassent et agissent comme vous. J'espère que Dieu leur en fera la grâce avec le temps."

J.-Cl. Colin, Supérieur Général


[136] Le P. Colin convoqua tous les PP. Maristes à une retraite à Belley après laquelle l'élection du supérieur général devait avoir lieu. La retraite terminée, on procéda à cette élection. Plusieurs Pères voulaient nommer notre pieux Fondateur. Il leur fit comprendre que la charge des Frères était bien assez lourde pour lui. Il accepta néanmoins le titre d'assistant. Le cadet des Colin fut maintenu au généralat. Les 4 Pères qui devaient aller en Océanie avec Mgr. Pompallier furent désignés. En revenant de Belley avec eux, le bon Père voulut porter leurs sacs. Ils s'y refusèrent. Il insista en disant: "Laissez-moi faire, je suis un campagnard habitué à porter les fardeaux, j'aurai ainsi part à vos mérites."

Pompallier, évêque d'Océanie


[137] Après son sacre qui avait eu lieu le 30 juin à Rome, Mgr. Pompallier vint nous rendre visite. Sa Grandeur dit la messe dans la nouvelle chapelle que nous décrirons plus loin. Le pieux Fondateur l'accompagna ensuite à Paris avec le P. Chanut pour s'occuper de l'autorisation légale pendant que Mgr. allait s'occuper des affaires de sa mission.
[138] Le P. Forest que nous avions eu pour aumônier à l'Hermitage, avait écrit au pieux Fondateur, le 20 juillet en ces termes: "M. le Supérieur, Je viens de recevoir des nouvelles de notre cher Mgr. Pompallier. Il a été sacré évêque le 30 juin, dans l'église de l'Immaculée-Conception de la Sainte Vierge des Capucins. Il sera de retour à Lyon le 4 août, peut-être même plus tôt. Le 6 du même mois jour de la Transfiguration, il doit donner la confirmation et faire faire la 1re communion à nos petits de La Favorite. Si vous pouviez vous trouver avec nous ce jour-là vous nous feriez un bien grand plaisir.
[139] Je crois avoir trouvé à La Favorite même ce que nous avons cherché dans Lyon et aux environs pendant longtemps: je veux dire une maison pour le noviciat des Prêtres et de la théologie. Vous connaissez la maison du voisin qui est à côté de celle du pensionnat et qui ne forme avec elle qu'un même corps de bâtiment, on nous la louera si nous voulons. Là nous pourrions faire de vastes salles d'étude, de grands dortoirs, une cuisine pour les enfants, des chambres pour tout notre peuple feminarum qui par là serait entièrement séparé de tout le reste de la maison. Nous transporterions de ce côté tout ce qui se trouve dans la grande maison carrée qui est dans le clos. Toutes ces pièces-là deviendraient entièrement libres pour les Prêtres qui n'auraient plus aucune communication avec le pensionnat, si ce n'est à la chapelle. Dans le clos, on prendrait pour les Prêtres la partie qui est au midi, qui est toute la tête du clos.
[140] M. Durand, curé de Saint-Irénée, à qui j'ai fait part de ces nouvelles idées, les a trouvées si convenables qu'il est allé tout de suite trouver lui-même le voisin pour le prier de nous louer, ce qu'il a paru accepter. Néanmoins il a demandé du temps pour réfléchir. J'ai fait part de tout cela à M. le supérieur de Belley, j'attends sa réponse. Si tout réussit comme nous l'espérons, il faudra que vous ayez la complaisance de venir le plus tôt possible pour voir et examiner quel plan nous pourrons suivre dans les différentes réparations que nous aurions à faire pour la rentrée des élèves. Si la chose a lieu, je vous écrirai bientôt une seconde lettre.
[141] Je vous dirai que M. Dutreuil, curé de Saint-Pierre, a fait offrir et a offert lui-même son collège de Saint-Chamond à nos Pères de Lyon. Il paraît même que l'administration civile de cette ville de Saint-Chamond qui connaît un peu M. Dominget, le désirerait beaucoup. J'en ai fait part à M. Cholleton qui ne voit pas la chose impossible. Pour vous qu'en pensez-vous? Bien mes respectueux hommages à MM. Terraillon et Servant."

Organisation des vacances


[142] Nous avons vu que depuis l'origine les vacances avaient duré deux mois et que le bon Père employait ce temps à instruire ses FF. de leurs devoirs d'instituteurs et des vertus religieuses. Avec les principaux FF. il étudiait aussi les divers points non encore fixés de la règle. A la date où nous sommes arrivés il y mettait, avec eux, la dernière main.
[143] Les règlements universitaires, pour l'application de la loi du 28 juin 1833, l'obligèrent de réduire les vacances à un mois. Il en fixait chaque année l'ouverture et la clôture. Les FF. des postes ne restèrent plus désormais que dix à douze jours à l'Hermitage. Ils étaient néanmoins obligés d'apporter encore dix pages d'écriture. Le bon Père donnait des prix aux plus méritants.
[144] Pendant son voyage à Paris, les FF. qu'il avait chargés de la direction pendant son absence, convoquèrent ceux des postes à la retraite annuelle par la circulaire que l'on va lire. "Nos très cher Frères, Nous terminons une année qui a été pour nous et pour toute la Société une époque de grâces et de bénédictions toutes spéciales. Nous en devons certainement au bon Dieu la plus vivre reconnaissance. Mais nous avons encore à solliciter de sa bonté une faveur bien importante, l'heureux succès du voyage de Mgr. Pompallier et du Père Supérieur dont le but intéresse à la fois la mission de la Polynésie et le bien particulier des FF. de Marie. Joignons donc toutes nos prières et redoublons de ferveur, faisons au ciel une sainte violence afin que bientôt tous réunis, de concert nous n'ayons que des actions de grâce à lui rendre. Une neuvaine se fait à la maison-mère à cette intention. Mgr. Pompallier a déterminé lui-même à cet effet le Veni Sancte Sanctus et l'Ave maris stella. Nous sommes persuadés que dans chaque établissement on s'empressera de s'unir à nous pour faire cette neuvaine.
[145] Le voyage du P. Supérieur à Paris a nécessité un retard dans l'époque des vacances qui ne commenceront cette année que le 28 septembre. Nous espérons que son retour aura lieu le 8 octobre et que Mgr. Pompallier donnera la confirmation en bénissant la nouvelle chapelle. Ceux qui n'ont pas reçu ce sacrement s'y prépareront pour ce jour-là.
[146] En venant aux vacances, chaque Frère apportera, outre ce qui est marqué dans la règle, le livre d'office, le manuel, le combat spirituel, le livre d'or et la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, ou tout autre pour la messe et la communion. Chaque Frère aura aussi une chemise, un mouchoir et un bonnet marqués du n de l'établissement précédé du monogramme M. Les FF., autant que possible, doivent avoir leurs paquets avec eux. Ceux qui ne le pourront pas, feront bien de les envoyer quelques jours d'avance, etc..."

La nouvelle chapelle


[147] Nous avons déjà parlé de la visite de Mgr. Pompallier.
[148] La chapelle définitive, commencée l'année précédente, était complètement terminée. Elle était au premier. Les parloirs, quelques chambres, le portail d'entrée et le logement des Sœurs qui avaient soin du linge, étaient situés au-dessous. Au-dessus, il y avait un grand galetas servant de dortoir pendant les retraites et de séchoir pour le linge pendant l'année. Cette chapelle avait 20 mètres de longueur, 10 de largeur et 11 de hauteur.
[149] Le C.F. François la décrivit comme suit: "M. Ravéry, peintre de Saint-Chamond, a fait les peintures dont elle est ornée. Douze colonnes corinthiennes à fresque, avec une corniche de plâtre en saillie au-dessus, embellissent le sanctuaire. Entre chaque colonne se trouvent peints à fresque des médaillons avec quelques invocations des litanies de la Sainte Vierge, représentées sous des formes symboliques.
[150] Au milieu du sanctuaire, derrière l'autel, est un grand tableau représentant l'Assomption de la Sainte Vierge peint sur toile par M. Ravéry. Au-dessus du tableau est un crucifix à fresque avec deux anges adorateurs. Au même niveau, du côté de l'épître, se trouve la statue de la Sainte Vierge, la même qui était dans l'ancienne chapelle, et au côté de l'évangile, celle de St Joseph en bois doré. En bas, de chaque côté du tableau, sont encore, du côté de l'épître, la statue de Saint-Louis-de-Gonzague et du côté de l'évangile, celle de Saint François-Xavier.
[151] La partie qui compose la nef, de même que celle qui est pour les étrangers, est décorée de 15 colonnes ioniques au-dessus desquelles règne une corniche du même ordre. Entre chaque colonne est un tableau du chemin de la Croix. De chaque côté et au fond de la Chapelle, au-dessus de la corniche, il règne une guirlande de roses cintrée et peinte à fresque.

La nef est éclairée de chaque côté par deux fenêtres cintrées et le sanctuaire ne l'est que par une seule d'un côté; de l'autre c'est une fenêtre en peinture.


[152] Le plafond de la chapelle est en plâtre et en forme de voûte soutenue par de grands cintres de bois. Au-dessus de l'autel, le Saint-Esprit est peint en forme de colombe, sur un fond bleu, entouré d'un grand cercle de gloire. Tout près, au milieu du sanctuaire, sont peintes de même deux rosaces, l'une à droite, l'autre à gauche. Au milieu de la nef des FF., ainsi qu'au milieu de la partie destinée aux étrangers, se touve aussi, peinte à fresque, une grande rosace au plafond.
[153] Trois lampes, disposées en triangle, ornent le sanctuaire. Celle du milieu brûle jour et nuit, les deux autres ont des bougies qu'on allume pour les grandes solennités. Au milieu de la nef est suspendu le grand lustre de l'ancienne chapelle, le petit garnit le milieu de la partie destinée aux étrangers.
[154] L'autel a été d'abord celui de l'ancienne chapelle, mais en 1837 le P. Champagnat en a fait faire un autre à un menuisier de Saint-Chamond, lequel est beaucoup en rapport avec l'ancien gradin, ainsi que l'ancien tabernacle qui sont conservés...
[155] Le tabernacle (proprement dit) de forme demi-circulaire, peut se diviser en trois parties: le tabernacle proprement dit, la partie moyenne et le dôme. La porte est toute dorée. Dans la partie inférieure, figure une table sur laquelle repose un Agnus Dei orné de gloires et couché sur le livre à 7 sceaux que porte un nuage. Au milieu de la partie supérieure est un triangle, figure de la Trinité, avec des rayons de gloire. Au-dessus de la porte sont deux anges tenant d'une main étendue en haut, vers le milieu, un cercle dans lequel passe le cordon d'une guirlande qui tombe de chaque côté de la porte, de l'autre, chacun un flacon. Viennent ensuite, à droite et à gauche, deux colonnes cannelées en haut et entourées au bas de tiges de vigne en relief. A la suite des colonnes sont représentées sur les deux faces latérales du tabernacle, deux branches d'olivier attachées par le bout avec un ruban et sur la partie faisant retour sur le gradin, sont, de chaque côté, deux colonnes semblables aux autres au milieu desquelles s'étend une guirlande. Le socle du tabernacle est orné de vignettes et celui des colonnes de figures d'anges. Sur le haut du tabernacle et des colonnes, règne une corniche corinthienne.
[156] La partie moyenne qui est au-dessus du tabernacle proprement dit, est ornée de quatre colonnettes entre lesquelles, sur la face de devant, est représentée une corbeille de raisins mêlés de feuilles de vigne, et, sur les faces latérales, un agneau tenant une croix entre les jambes de devant.
[157] Le dôme, ou partie supérieure, est orné de feuillages sur le devant et sur les côtés, limité par des nervures. Au sommet se trouve une planche carrée avec moulures, sur laquelle est placée la croix de l'autel...
[158] La partie destinée aux étrangers est séparée de celle où sont les FF. par une balustrade de 2m 60 de hauteur. Elle est pleine à hauteur d'appui et terminée par des barreaux en losanges.
[159] Il y a deux confessionnaux en face l'un de l'autre dans la partie des étrangers: celui de l'ancienne chapelle et celui plus ornementé que le P. Champagnat a fait faire..."
[160] Cette chapelle, si minutieusement décrite par le C. F. François, fut bénite par Mgr. Pompallier à la suite de la retraite comme nous l'avons déjà dit. Sa Grandeur officia ensuite pontificalement et donna le sacrement de confirmation à 15 novices ou postulants. Avec le P. Champagnat et les PP. Aumôniers, MM. les curés de Saint- Pierre d'Izieux, de Saint- Martin-en-Coallieux et de Lavalla étaient présents à la cérémonie. Peu après, M. Gourdias, curé de Saint-Polycarpe à Lyon, offrit un joli chemin de croix et, à la prière du bon Père, vint l'ériger lui-même.

Acquisitions immobilières


[161] Le 7 avril, en l'étude de Me Finaz, le P. Champagnat acquit, d'un nommé Parrin, deux parcelles de terre et rocher dont l'acte ne donne pas les contenances mais dont il décrit minutieusement les confins, moyennant 20 fr. payés à l'instant. L'une des parcelles touchait l'escalier d'entrée de la chapelle, un de ses côtés n'avait qu'une longueur de 23 centimètres.
[162] Le 11 avril, en la même étude, Mme Fara, veuve Dumas, vendit au P. Champagnat un tènement de champêtre et de bois taillis situé au lieu des Roches, de la contenance de 36 ares, au prix de 1000 fr. payés comptant.
[163] Le même jour, en la même étude, MM. Roussier, père et fils, vendirent au P. Champagnat trois parcelles contiguës de champêtres et bois taillis, d'une superficie totale d'un hectare, moyennant 1000 fr. que l'acquéreur paya comptant.
[164] Le 4 juillet, en la même étude, Claudine Fara, veuve Voron, vendit deux parcelles de champêtre et taillis, ensemble 40 ares, au P. Champagnat moyennant 600 fr. payés séance tenante.
[165] Le 28 février précédant, le pieux Fondateur et M. Boiron avaient signé le sous-seing privé que voici: "Entre nous soussignés, Marcellin Champagnat prêtre à N.D. de l'Hermitage, sur Saint-Chamond d'une part, et Claude Boiron, cultivateur du lieu de la Rivoire, commune de Lavalla, d'autre part, ont été faites les conventions suivantes:
[166] "Moi, Marcellin Champagnat, au moyen de la somme de 5.000 fr. que j'ai reçus précédemment de M. Boiron, lui fait et constitue par le présent acte, une rente viagère de 500 fr., non sujette à retenue, payable, moitié à la Saint- Jean et moitié à la Noël,
[167] Et moi, Claude Boiron déclare accepter et accepte la rente viagère de 500 fr., à moi ci-dessus constituée par M. Champagnat, payable comme il est dit pour ladite somme de 5.000 fr. que je lui ai précedemment remise."
[168] M. Boiron était un bon paysan de Lavalla, hameau de la Rivoire. Il était veuf et sans enfant. Du vivant de son épouse il conduisait un jour un char chargé de bois et attelé de ses deux vaches. Le chemin était étroit et sur le flanc fortement incliné de la montagne. Faute d'attention, il laissa passer son char trop près du bord du chemin. La voiture chavira et roula avec les vaches au fond d'un ravin assez profond. Voyant cela, M. Boiron riait aux éclats et appela sa femme qui n'était pas loin en disant: "Viens voir comme c'est joli!"
[169] Peu après avoir fait l'acte ci-dessus avec le P. Champagnat (sa femme étant morte), il lui donna sa propriété et se retira à l'Hermitage où il passa ses 8 dernières années. Cette propriété fut vendue en 1837 au prix de 13.000 fr., comme le livre de compte en fit foi. Mais M. Boiron avait donné un total d'environ 40.000 fr.

Singularités de certains Frères


[170] L'Hermitage avait une vache pour procurer du lait aux malades. Le F. Dorothée en était chargé. C'était un religieux peu instruit mais bien pieux, bien obéissant et d'une très grande simplicité. M. Préher, curé de Tarentaise, vint voir un jour le pieux Fondateur, son ami. Après dîner, ils allèrent se promener au jardin. Apercevant le F. Dorothée qui gardait sa vache dans le pré au fond de ce jardin, M. Préher le salua en disant: "Bonjour le Frère de la vache!" Le bon Frère qui le prenait pour un Prêtre Mariste, lui répondit naïvement: "Bonjour mon Père!" "Ainsi, reprit le Père Champagnat en riant, vous-êtes le Père de la vache!" M. Préher se proposa un peu tard, de ne plus abuser de la simplicité d'autrui.
[171] Le bon Père était attentif à corriger les défauts de ses FF. et à leur procurer le mérite de l'obéissance. Un postulant avait l'habitude de tourner ses cheveux. Après trois avertissements inutiles le P. Champagnat le renvoya. "Je pardonne une première faute dit-il, si on y revient on me doit, s'il y a récidive, on me paye."
[172] Le Frère voiturier cachait une provision d'aliments, sans doute pour ses voyages. Le R. Père l'apprit, le fit appeler et le renvoya.
[173] Parmi les FF. directeurs, il y en avait un qu'il estimait beaucoup et qui écrivit sa vie plus tard. Le F. Dorothée appela ce Frère de sa part et lui dit: "Suivez-moi." Arrivés vers les lieux, le F. Dorothée ajouta: "Le R. Père désire que vous descendiez dans le sac des latrines et que vous en retiriez le veau que l'on y a jeté il y a deux jours." Le F. directeur obéit sans répliquer. Lorsqu'il allait saisir l'animal en putréfaction, le F. Dorothée lui cria: "C'est assez, le Père veut que vous en restiez là." Et le bon F. directeur87 sans rien dire et alla se laver. Le pieux Fondateur chargea ensuite ce même Frère des soins de la cuisine pendant tout le temps des vacances, non par nécessité, mais pour l'exercer à l'humilité et à l'obéissance.
[174] Un autre directeur était très estimé dans le poste où il était depuis 10 ans et y réussissait très bien. Le bon Père lui envoya un jour un exprès avec cette lettre: "Mon cher ami, partez tout de suite et suivez le porteur de cette lettre. Vous ne donnerez connaissance de votre départ à personne, pas même à M. le curé. Ne demandez pas non plus où l'on vous envoie ni ce qu'on veut faire de vous, mais abandonnez-vous entièrement à l'obéissance." Le bon Frère suivit son conducteur sans s'informer de rien. Après deux jours de marche, il fut installé dans une 1re classe et remis sous l'obéissance. Au lieu de s'en affliger, il récita chaque jour le Te Deum pour remercier Dieu de l'avoir déchargé du fardeau de la supériorité.
[175] Le bon Père n'aimait pas les paresseux. Le pieux F. Mathieu88, un peu maladif, était occupé au jardin. Après avoir travaillé un moment il s'assit sur un tas de pierre. Le Père l'aperçut, appela un Frère, lui remit son oreiller en disant: "Portez cela à ce Frère qui est mal assis là-bas sur les pierres. Vous le lui laisserez et il me le rapportera." Le bon F. Mathieu tout confus, fut très embarrassé. Il redoutait une verte semonce, mais il trouva le moyen de rendre l'oreiller sans être vu. Toutefois il retint bien la leçon.

Mazelier: projet de fusion


[176] Voyant que sa congrégation ne réussissait pas selon ses désirs. M. Mazelier écrivit au R.P. Colin et lui proposa de réunir ses Frères à ceux de l'Hermitage. Le Supérieur général communiqua cette lettre au P. Champagnat et lui conseilla de s'entendre avec M. Mazelier. Ayant tout examiné, le vénéré Père lui écrivit ainsi: "M. Le Supérieur général de la Société m'a fait part du projet de réunion dont vous lui avez parlé et que j'avais moi-même en vue depuis longtemps. Après en avoir conféré ensemble, nous avons cru que cette réunion tournerait à la gloire de Dieu et au bien de la religion.
[177] Nous avons des deux côtés un même but qui est l'éducation chrétienne des enfants et les moyens que nous employons pour y parvenir sont les mêmes à quelques modifications près. L'article 8 de votre prospectus par lequel vous suspendez les placements d'un seul Frère et n'en laissez espérer dans la suite que pour des lieux très rapprochés de l'une de vos maisons, nous paraît conforme à cet énoncé de nos statuts: "Quoique les FF. n'aillent pas moins de deux, on pourra établir une maison centrale d'où ils se détacheront un à un pour les communes rapprochées." Cet obstacle principal étant ainsi à peu près levé, je crois que nous nous entendrons assez aisément sur les autres articles de votre prospectus que nous avons lu avec beaucoup d'attention, mais je n'entre pas dans le détail, parce que je compte sur une entrevue qui facilitera nos explications." On s'en tint là pour le moment.

Saint-Didier-sur-Chalaronne


[178] Mlle la Comtesse de la Poype, soeur du général de ce nom et ancienne chanoinesse, comme ses trois soeurs, du Chapitre de Château-Châlon (Jura), résidant à Saint-Didier-sur-Chalaronne, voulut fonder une école religieuse et gratuite commune aux deux paroisses de Saint-Didier et de Thoissey. Pour cela elle s'entendit avec Mgr. Devie, évêque de Belley, et lui envoya 72.000 fr. Mgr. se chargea de l'exécution de cet excellent projet. Sa Grandeur demanda 4 Frères au R.P. Colin qui résidait encore à Belley. En sus de l'école, Mgr. désirait un noviciat à Saint-Didier. Le P. Colin le lui fit espérer et envoya cette demande au P. Champagnat. Le bon Père ne tenait pas au noviciat, trop rapproché de celui de l'Hermitage, mais sous l'autorité du P. Colin il ne voulut pas lui donner un démenti et les 4 Frères furent promis.
[179] Ce projet, assez mal conçu, fut aussi mal exécuté. M. Madinier, un saint prêtre, né à Rive-de-Gier, était curé de Saint-Didier. Mgr. le chargea d'acquérir un terrain et d'y faire construire une maison dont le plan ne comportait pas un noviciat. M. le curé choisit un emplacement qui, bien qu'en dehors du bourg, n'était pas sur le chemin de Thoissey et se trouvait trop éloigné de cette ville. Le terrain, la construction et l'installation coûtèrent 38.000 fr. Les 34.000 restants furent placés sur l'état89 et rendaient d'abord 17.000 fr. d'intérêt pour le traitement des 4 Frères. Plus tard, la conversion du 5% eut lieu, l'évêché ne paya pas la soulte90, et la rente tomba à 1.500 fr.: ce n'était pas brillant.
[180] Les FF. Sébastien, Marie-Augustin, Côme et Fabien furent envoyés. Ils ouvrirent leurs classes qui comptèrent bientôt 260 élèves tous gratuits, dont une cinquaine de Thoissey qui étaient loin d'être les plus gentils. Non seulement ils nuisaient à ceux de Saint-Didier, mais ils se dérangeaient entre eux dans les allées et venues. M. Madinier avait dit tant de bien des Frères que ses paroissiens les considéraient comme des êtres célestes. Le F. Sébastien leur prouva bientôt qu'il était terrestre.
[181] Dès après l'ouverture, Mgr. réclama celle du noviciat. Le pieux Fondateur lui répondit que la maison n'avait pas d'appartements pour cela. Mgr. alla voir, constata que les appartements manquaient et écrivit au P. Champagnat qu'il venait de donner l'ordre d'exhausser la maison de 18 centimètres. Le bon évêque voulait dire 1 mét.50c. La maison fut donc élevé de 1m50, on y établit un pensionnat et un noviciat. Celui-là tua celui-ci et Mgr., mécontent, tourna le dos à l'Institut et appuya les Frères de la Sainte Famille ainsi que ceux de la Croix pour son diocèse. Ce malheur ne serait pas arrivé si le bon Père avait eu ses coudées franches.
[182] Ignorant que les FF. étaient arrivés à Saint-Didier, Mgr. Devie avait écrit au vénéré Père et avait pressé de les envoyer au plus tôt. Sa Grandeur lui avait demandé aussi où en était l'autorisation légale pour l'obtention de laquelle elle prêtait son concours au pieux Fondateur ainsi que Mgr. l'archevêque de Lyon et NN.SS. les évêques d'Autun et de Grenoble.
[183] Le P. Champagnat avait répondu ainsi à Sa Grandeur: "Mgr., Les FF. de Saint-Didier sont partis et ils ont été installés il y a une huitaine de jours. On les a reçus avec empressement et déjà on nous annonce qu'ils ont 260 élèves dans leurs classes et que sans un prompt secours, il leur est impossible d'en garder un si grand nombre.

Autorisation légale


[184] Pour obtenir notre autorisation, nous avons rédigé les statuts ci-dessous que nous avons envoyés à Paris le 28 février 1834 avec une lettre au Roi contenant une notice historique de la fondation de notre Institut. Au mois de mai 1835 nous avons encore écrit à la Reine qui nous a répondu que nos pièces étaient entre les mains du ministre. La principale cause du délai que nous éprouvons vient, je pense, de ce que M. Guizot étant protestant, ne voit pas avec plaisir une association toute consacrée à Marie. Voici la réponse que nous en avons reçue: "Quant à la demande d'autorisation de votre maison comme association, il ne nous a pas paru, quant à présent, possible de l'accueillir. Je sais que vous m'avez parlé des statuts des Frères de Saint-Paul-3-Châteaux, il ne me souvient pas de les avoir reçus. Nous avons la règle de M. de Lamenais que nous a communiqué un ecclésiastique respectable du diocèse de Grenoble."
[185] Je poursuis toujours cette affaire, Mgr. Une demande du comité d'arrondissement est venue à l'appui, ainsi que plusieurs lettres de recommandation de MM. les maires des communes où nos Frères sont établis. Présentement nos pièces sont entre les mains de M. Delbèque, 1er chef de division. Lors de mon voyage à Paris, j'ai eu l'avantage de le voir avec Mgr. Pompallier et il nous a fait mille honnêtetés. Il m'a promis de faire son possible pour obtenir une heureuse réussite à notre entreprise. Plusieurs autres personnes distinguées m'ont aussi témoigné leur bienveillance. J'espère donc que nos statuts, ayant été d'abord approuvés par le Conseil Royal, le 7 mars 1834, nous obtiendrons enfin l'ordonnance que nous désirons."
[186] Nous avons déjà dit et nous verrons encore que toutes les démarches du bon Père n'aboutirent point. Nous avons dit aussi que le prélat auquel le bon Père adressa la réponse ci-dessus, cessa de protéger l'Institut trois ans après.
[187] Parmi les recommandations dont parlait le bien-aimé Père, nous aimons à citer les certificats délivrés par M. Venet, curé de Mornant, ainsi que par MM. les maires de Saint-Martin-en-Coallieux et de Sorbier. Les voici:
[188] "Depuis que les FF., dits de Marie, sont établis à Mornant, il n'y a qu'une voix dans toute la population pour exprimer le bien qui est déjà résulté par le ministère de ces dignes instituteurs. Riches et pauvres, tous s'accordent à reconnaître que leur école est bien tenue, que les enfants sont devenus plus religieux, plus honnêtes et plus soumis à leurs parents et même aux autorités. Depuis 10 mois que je suis dans la paroisse, je me suis assuré par moi-même qu'ils méritent à tous égards la confiance générale dont ils jouissent. C'est une heureuse idée qu'a eue leur Fondateur de créer une corporation sur le même mode des Ecoles Chrétiennes et qui n'en diffère que pour donner plus de facilité aux localités qui ne peuvent subvenir à des frais trop considérables. Aussi l'accueil favorable qu'ils reçoivent du public est une preuve subsistante de la nécessité de cet établissement.
[189] Leur noviciat est nombreux et ils ne peuvent suffire aux demandes qui leur sont faites du département du Rhône et des départements voisins. Je désire de tout mon cœur que mon attestation, que je donne en conscience, serve d'encouragement à tant de zèle et de dévouement de la part de ces dignes Frères et qu'elle contribue à leur obtenir l'autorisation royale qui sera la sanction de tout le bien qu'ils opèrent parmi la jeunesse." (le 15 mars).
[190] "Le maire de la commune de Saint-Martin-en-Coailleux, arrondissement de Saint-Etienne, département de la Loire, atteste que les FF. Maristes dont l'établissement est aux soins et au zèle de M. l'abbé Champagnat, domicilié dans notre commune depuis 11 ans, ne laisse rien à désirer soit sous le rapport de la conduite, soit à l'égard de la soumission et du respect dus aux autorités. Je me suis assuré par moi-même qu'ils méritent à tous égards la confiance générale dont ils jouissent. C'est une heureuse idée qu'a eue leur Fondateur de créer une corporation sur le même mode des Frères des Ecoles Chrétiennes et qui n'en diffère que pour donner plus de facilité aux localités qui ne peuvent subvenir à des frais trop considérables.
[191] Leur maison principale, établie dans notre commune depuis 11 ans, a reçu chaque année des accroissements considérables et aujourd'hui, malgré le grand nombre de ses sujets, elle est loin de suffire aux demandes multipliées qui lui sont adressées du département de la Loire et des départements environnants.
[192] En foi de quoi, nous avons délivré la présente attestation et émis le vœu de leur existence légale. Fait en mairie le 20 août 1836."
[193] "Nous soussigné, Maire de la commune de Sorbier, arrondissement de Saint-Etienne (Loire), certifions que l'instruction primaire des enfants de la susdite commune, confiés aux FF. de Marie, depuis 5 ans, a été constamment dirigée par eux avec zèle et succès, à la satisfaction des autorités et des parents. Nous nous applaudissons de trouver dans ces dignes instituteurs et avec des frais bien moins considérables91, les avantages que le FF. des Ecoles Chrétiennes offrent aux villes.
[194] Leur moralité ne mérite que des éloges et le respect qu'ils portent à l'autorité et qu'ils savent inspirer à leurs élèves se montre dans toutes les circonstances. En foi de quoi le présent certificat leur a été délivré à Sorbier en mairie, le 20 août 1836."

Nouvelles fondations


[195] Avec Saint-Didier, l'Institut fonda les écoles de Saint-Martin-la-Plaine et de Semur. Saint-Hugues, abbé de Cluny, naquit dans cette dernière paroisse au 10e siècle et était fils du Seigneur du lieu. Semur fut le premier à accepter la dévotion au Sacré-Coeur sous l'inspiration de la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque. M. Bonardel était alors curé de cette paroisse. Malgré les avanies de la Terreur et grâce au bon esprit de ses paroissiens, il ne l'avait jamais quittée et avait pu la préserver des intrus. Pour y maintenir l'esprit religieux il demanda deux de nos FF. au pieux Fondateur qui les lui envoya. Peu après l'ouverture de leurs classes, Mgr. d'Héricourt, évêque d'Autun, alla les voir. Il écrivit ensuite au vénéré Père en ces termes: "M. Le Supérieur, Dans un voyage que je viens de faire à Semur-en-Brionnais, j'ai eu lieu d'apprécier le mérite des FF. que vous formez avec tant de zèle à l'excellente œuvre de l'éducation des enfants. J'ai reconnu en même temps combien il serait important de conserver à cet établissement naissant le Frère chargé en ce moment de le diriger. Vous n'ignorez pas tout ce qu'exigent les premières années. J'ai donc la confiance que vous serez assez bon pour remplir mon vœu qui est du reste celui de toutes les personnes portant un véritable intérêt à l'école communale récemment ouverte.
[196] Je désire confier également aux FF. de Marie un autre établissement que j'ai l'intention de fonder bientôt. Je ne doute pas, M., que vous ne fassiez tout ce qui dépendra de vous pour m'aider à réaliser un projet qui excite vivement ma sollicitude." Le projet auquel Mgr. faisait allusion était la fondation d'un noviciat à Vauban, à 18 km. de Semur. Elle eut lieu en 1839.
[197] Après la retraite, 105 FF. furent envoyés dans les 32 maisons existantes, y compris celle de Belley où 3 FF. servaient au séminaire.
[198] Les Pères achetèrent à Lyon, montée des Anges, la maison dite Pilata qui fut la maison-mère de leur branche.

Livres de compte


[199] Pendant les 15 premières années, le P. Champagnat avait dû se charger de la tenue des comptes, comme de tout le reste. Les recettes avaient été faibles. Elles comprenaient les petites pensions des postulants, les économies des FF. dans les postes, et les aumônes des bonnes âmes en argent ou en nature. Les dépenses étaient faibles aussi. Etant toujours très occupé, le bon Père avait tenu ses comptes comme il avait pu, tantôt sur des feuillets volants et tantôt sur de petits cahiers qu'il n'avait pas conservés. Nous ne pouvons donc constater ni les recettes ni les dépenses pendant ces mêmes années.92
[200] A dater de 1833, les comptes de la maison avaient été confiés à plusieurs FF. successivement. On dit qu'ils n'étaient pas habiles en tenue des livres. Les recettes et les dépenses étaient souvent mêlées, les articles93 mal rédigés et mal passés. Si ces livres passent à nos successeurs, ils auront de la peine à s'y reconnaître. Voici les dépenses qu'ils constatent du 1er novembre 1835 au 1er janvier 1837:
[201]

Cuisine 6021,00

Cordonnerie 1443,80

Blé 7638,00

Bois et charbon 4518,00

Drap 3746,50

Fer 868,20

Infirmerie 160,35

Lingerie 396,95

Constructions 4628,00

Menuiserie 847,00

Journées 409,00

Lettres et voyages 561,30

Tailleurs 1824,95

Mobilier 217,20

Vin 1258,00

Lyonnais, épicier 2112,15

Divers 3297,50



Total 39.947,90
[202] Il est évident que l'on avait reçu de quoi couvrir ce total [de] dépenses, mais le comptable avait éparpillé ses recettes de côtés et d'autres. Il n'avait noté ni les dons faits par les bonnes âmes, ni les produits de la Grange-Payre qu'un fermier faisait valoir.

Accroissements, organisation


[203] Le bien-aimé Fondateur préparait l'impression des Règles qu'il avait méditées, étudiées et expérimentées lentement, prudemment, mais fermement, sous l'œil de Dieu, la protection de la bonne Mère et avec le concours de ses principaux FF.
[204] 29 postulants prirent l'habit en 1836 et reçurent les noms religieux qui suivent: FF. Joseph-François-Xavier (Rondet), Félix (Barelon), Pémen (Ardin), Euthyme (Collard), futur secrétaire général puis assistant, Bernard (Mauriat), Nil (Astier), Théotiste (Oriol), Elie-Régis (Marin), Jean-Claude (Piquet), Spiridion (Chazalle), de la Croix (Beauvoird)94, Corneille (Jalas), Des Anges (Colombet), Domitien (Colombet), Mathias (Moulin), Ennemond (Meunier), Rupert (Tardy), Barnabé (Bourdat), Andronic (Jeury), Jean (Courbon), Lazare (Rambert), Théodule (Moreton), Côme (Trambouze), Théodose (Defour), Didier (Durand), Aurélien (Villevieille), Colomban (Mourgue), Prosper (Vial), François-Xavier (Peigneaux), Symphorien (Astier).
[205] A dater de cette année 1836, l'acte de profession fut écrit sur le registre au pluriel et selon la formule qui suit: "Nous, soussignés, Petits-Frères-de-Marie, déclarons que le dixième jour du mois d'octobre 1836, vers les 9 heures du matin, dans la nouvelle chapelle de N.D. de l'Hermitage, à l'issue d'une retraite de huit jours donnée par le R. P. Colin et le P. Convert, nous avons fait volontairement et librement avec la permission du R. P. Supérieur aussi soussigné et avec les cérémonies en usage dans la Société des Frères de Marie, les trois voeux perpétuels de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, au Supérieur de ladite Société, selon les Constitutions et les fins de l'Ordre. En foi de quoi nous avons signé cet acte, le 14e jour dudit mois de la présente année, à N.D. de l'Hermitage.
[206] Ont signé les FF. Marie-Lin (Morel), Apollinaire (Ginet), Clément (Pénin), de la Croix (Beauvoird), Siméon (Fayasson), Innocent (Emmonet), Isidore (Petit), Ignace (Jeury), Marie-Augustin (Drevet), Antoine-Régis (Reymond), Justin (Champallier), Marie (Giraud), Paulin (Tranchant), Flavien (Thomas), Marc (Poulas), Claude-Marie (Bertrand), Pierre-Joseph (Rode), Sébastien (Astier), Marie-Nizier (Denis95), Luc (Ardent), Romain (Deville), Pacôme (Roux), Remi (Dubessy), Marie-Régis (Jacquier).
[207] Les FF. qui avaient [fait] secrètement profession auparavant la renouvelèrent à la suite de ceux dont les noms précèdent. Après la cérémonie l'Institut comptait 69 profès.
[208] Les postulants Louis Champallier et Jean Ronchard passèrent dans leur éternité. La mort enleva aussi le nommé Motiron, voisin très incommode et qui avait suscité toutes sortes d'embarras au P. Champagnat et aux FF. Il était allé jusqu'à vouloir les empêcher de prendre de l'eau dans le Gier pour arroser le jardin et de suivre le chemin qui longe cette rivière pour aller à Saint-Chamond96. Ce fut en cette occasion que le Père et les FF. établirent le chemin qui conduit de la maison à la route de Saint-Chamond à Lavalla. Le bon Père ne se vengea de son persécuteur qu'en rendant tous les services possibles à sa veuve. Monteiller, gendre du défunt, ne suivit pas les errements de son beau-père.
[209] Le dix décembre même année, Mgr. Pompallier annonça au bon Père qu'il s'était occupé de l'autorisation légale des FF. pendant son séjour à Paris, que la chose lui paraissait en bonne voie, que le mauvais état de la mer le retenait au Havre avec ses sept compagnons, et que les curés de la ville en profitaient largement. Sa Grandeur priait le bon Père et tous les FF. de le recommander, ainsi que tous ceux de sa suite, à la puissance de N. D. de l'Hermitage. Les missionnaires partirent du Havre vers la fin du mois97.


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