S’orienter aujourd’hui

la situation, il ne pourra plus apparaître 
comme exceptionnel. Il est donc impératif 
que chacun s’y prépare.
Pour bien comprendre ce phénomène, il 
nous faut rentrer davantage dans la di-
versité des parcours individuels, identifier 
quelles sont les influences qui s’y jouent 
et, avant toutes choses, le qualifier et le 
quantifier.
1 -
OCDE (2016), 
op. cit.
A. Des trajectoires
personnelles
72 

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1. 
 La réalité de l’orientation 
en cours de vie active
1.1. De quoi parle-t-on : réorientation, 
bifurcation ou rupture ?
Dans l’enquête que Côté Clients (BVA Group) a réalisée pour 
le compte du Lab’Ho et de la présente étude, le terme « ré-
orientation » a été assimilé à l’expression « changement de 
métier » et a été utilisé dans le sens suivant : « un changement 
complet de filière d’activité, c’est-à-dire le fait de mener une 
reconversion professionnelle, sans changer nécessairement 
d’employeur ».
En clair, une personne qui aura bénéficié d’une promotion 
dans son entreprise ou à la suite d’un changement d’entre-
prise ne sera pas dite « réorientée ». De même, une personne 
qui aura quitté le salariat pour un autre statut (profession 
libérale, autoentrepreneur, etc.) sans pour autant changer 
d’activité professionnelle ne sera pas non plus comptée dans 
la catégorie des « réorientées ». En revanche, une personne 
qui, par exemple après une formation longue, aura changé 
radicalement de métier tout en restant au sein de la même 
entreprise sera vue comme « réorientée ».
Dans un premier document, le Céreq utilise aussi le terme 
« bifurcation »
1
pour désigner des réorientations « fortement 
imprévisibles », c’est-à-dire « lorsque le changement pro-
fessionnel n’a pas de lien apparent avec le premier métier 
exercé par l’individu ». Cette acception exclut les salariés qui 
changeraient d’entreprise ou de secteur tout en conservant le 
même métier mais aussi ceux qui resteraient dans la même 
entreprise.
Enfin, dans un second document, le Céreq emploie le terme 
de « rupture »
2
qui renvoie à un « changement radical d’orien-
tation professionnelle », c’est-à-dire le « passage vers un mé-
tier qui emploie des personnes avec des savoirs de formation 
très différents du métier d’origine ». La rupture peut alors être 
« générale » si le métier de destination est éloigné sans être 
diamétralement opposé au métier d’origine ou « radicale » si 
le métier de destination est sans lien aucun avec le métier 
d’origine.
1 -
Dupray Arnaud, Epiphane Dominique (2014), « Quand l’improbable
se réalise : le cas des bifurcations professionnelles en début de carrière »,
Net.Doc n° 125, Céreq.
2 -
Lainé Frédéric (2016), « Les ruptures professionnelles : questions
de mesure et éléments d’analyse », 
Céreq échanges.