Les villes gallo-romaines. Sous l’influence romaine, la Gaule se couvre de villes grandioses, ce qui représente pour les Gaulois ruraux une révolution sociale. La construction de marchés (forums), de batiments administratifs, de routes, a contribué à forger l’unité des populations gauloises naguère éparpillées par la vie rurale : l’unification du peuple gaulois s’est faite par la modernisation rapide et rationnelle du territoire sous une même autorité puissante ; l’architecture a été un instrument d’assimilation. Il suffit de citer les vestiges imposants de Nîmes, d’Orange et d’Arles avec leurs grands entrepôts souterrains ou cryptoportiques, les ensembles de Vaison et de Glanum. Un urbanisme aussi puissant suppose un ravitaillement en eau rendu possible par la construction d’aqueducs géants, tel le Pont du Gard, de châteaux d’eau, de réservoirs, etc. Et dans les villes, même de moyenne importance, les thermes et les bains publics sont nombreux.
Les Romains construisent ou transforment les villes (Bordeaux, Lyon, Toulouse, Besançon, Arles...) sur le modèle de Rôme. Ces villes étaient appelées « cités » et on y parlait latin.Dans ces villes, les plus riches Gaulois vivaient à la romaine et l’on vit émerger une nouvelle civilisation: celle des « Gallo-Romains », expression qui témoigne bien de la spécificité de la romanisation de la Gaule, en comparaison avec celle des autres pays conquis par les Romains. Les Gallo-Romains parlaient latin, administraient leurs villes et se divertissaient comme les Romains (bains et rencontres entre amis aux thermes), pratiquant bientôt le culte impérial. Mais les échanges ne furent pas unilatéraux: à l’inverse, les Romains empruntèrent aux Gaulois leurs inventions dans l’artisanat (savon, tonneau...) et dans l'agriculture (moissonneuse...). La construction des monuments, l’organisation des fêtes reposèrent sur les largesses des citoyens les plus riches qui, par leurs dons, permirent aux autres citadins de vivre dans un cadre agréable, de se rassembler dans des fêtes civiques et de profiter des distributions d’argent ou de nourriture. Ces citoyens reçurent, en contrepartie, des titres et des privilèges honorifiques qui firent d’eux des notables dans la cité.Lâ encore, cette romanisation des villes eut ses limites : les citadins modestes conservèrent en partie leur mode de vie et leur langue.
Dans ces villes, Rome implante une administration municipale confiée à l’aristocratie. Les artisans se groupent en corporations. « Ce que Rome développa le plus dans le pays, ce fut la vie municipale et la vie en corporations : et l’une et l’autre étaient imprégnées de pratiques italiennes. Ce que Rome y laissa du passé ce fut la puissance de l’aristocratie ! ». (C. Jullian)
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