AL . o o
GA . - -
GI . . +
c'est la marque intonative de la frontière interne après armée qui disparaît en faveur de celle à la frontière dominante après belge.
(66) (je crains) ((l'hiver (froid)) (à Moscou))
AL . o . o o o . o
GA . - . - - - . –
GI . + . . + . . +
La frontière après le mot hiver est interne par rapport à celle après froid, celle après la préposition à est dominée par celle après Moscou. Les frontières internes peuvent disparaître, conformément à la règle R2. Dans l'extrait FG045, donné ci-dessous en (67), on observe la forme (a), avec effacement des accents virtuels pour petit et peu. La forme (b) est improbable en raison des accents contigus sur peu et mieux; en même temps la syllabe peu ne peut pas tirer son statut d'accentuée du ton employé, puisqu'un ton de ce type (HB, BH, B-B-, H+H+) introduirait une frontière majeure entre peu et mieux. Quant à (c), la règle R3 n'y est pas violée; mais c'est bien le cas de la règle R2, puisque petit est commandé par peu. Rappelons, enfin, que l'AI est insensible aux mécanismes en jeu; c'est pourquoi (d) est correct.
(67) j'ai eu l'envie de savoir un petit peu mieux...
AL o o . o . . o . o o o
GA - - . - . . - . - - -
(a) GI . + . + . . + . . . +
(b)? GI . . + +
(c)* GI . + . +
(d) GI . ! . +
Verluyten [1982:189-190] propose une régle de réajustement des GA, pour rendre compte de la rétraction d'accent dans les groups courts. Selon cette règle, deux GA adjacents fusionnent en un GA unique, si le nombre de syllabes dans l'un des deux est inférieur à une valeur critique (dépendant du débit), et seulement si le premier GA commande le deuxième. Une comparaison avec nos règles R2 et R3 révèle quelques points de divergence, à savoir: la définition du GA, le domaine d'application de la règle, et les facteurs prosodiques pris en considération.
1. Selon la définition du GA donnée plus haut, le GA ne comporte qu'une seule syllabe non clitique; chez Verluyten, il peut en comporter plusieurs.
2. La règle R2 opère sur des chaînes de GA pour former des GI; la règle de réajustement, en revanche, donne des GA enchâssés.
3. La possibilité d'accentuer deux syllabes contiguës dépend des tons employés. La règle R3 s'appliquera donc aux GI, puisque les tons ne sont pas encore attribués au niveau des GA. Notons enfin que la deuxième condition chez Verluyten, sur le rapport syntaxique entre les éléments des deux GA au départ, est déjà vérifiée par notre règle R2
Do'stlaringiz bilan baham: |