Procès de "Douch" : François Bizot raconte sa captivité
L EMONDE.FR avec AFP | 09.04.09 | 09h23
Au deuxième jour de sa comparution comme témoin au procès de l'ex-tortionnaire en chef des Khmers rouges, "Douch" (Kaing Guek Eav), l'ethnologue français François Bizot a estimé, jeudi 9 avril, qu'il n'y avait "pas de pardon possible", mais qu'il ne fallait pas faire de l'accusé "un monstre".
La veille, François Bizot, 69 ans, avait raconté sa captivité pendant trois mois en 1971 dans un camp dirigé par Kaing Guek Eav, qu'il avait qualifié de "révolutionnaire" qui accomplissait "une mission".
S'exprimant jeudi devant le tribunal parrainé par l'ONU et qui juge "Douch" pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, l'ethnologue et écrivain français a déclaré : "Au nom de qui peut-on pardonner ? Au nom de ceux qui sont morts ? Je ne le pense pas". Le témoin a toutefois ajouté à propos de l'accusé : "Si on en fait un monstre dans lequel on ne peut pas se reconnaître, si on fait une ségrégation entre lui et nous, alors on ne peut pas prendre toute la mesure de l'horreur de son action. Il faut reconnaître son humanité, alors on en a une mesure effrayante".
M. Bizot a encore déclaré ne pas se rappeler que l'accusé "ait exprimé de remords particulier, mais plutôt une grande gêne, quand il m'a avoué battre des prisonniers". "Il considérait que c'était un travail qu'il faisait en se forçant, que c'était son devoir. Il m'a dit que ce travail, il le faisait sans plaisir, par obligation, parce que, sinon, les prisonniers ne diraient pas la vérité par eux-mêmes", a dit M. Bizot, visiblement ému.
Après avoir dirigé le camp M-13 dans la jungle alors que les Khmers rouges étaient encore des maquisards, "Douch" a commandé la prison de Tuol Sleng (S-21), où des milliers de personnes ont été torturées avant d'être exécutées pendant les quatre années de la dictature communiste de Pol Pot (1975-1979).
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/04/09/proces-de-douch-francois-bizot-raconte-sa-captivite_1178543_3216.html#ens_id=1174076
DARFOUR
Russie-Soudan : Margelov : “Al-Bachir est le président légitime du Soudan avec qui nous comptons poursuivre les relations”
08-04-2009 à 22:00 EL MOUDJAHID
L'envoyé du président russe chargé de la question du Soudan, président du comité des affaires étrangères au conseil fédéral russe, M. Mikhaïl Margelov a affirmé que le président al-Bachir est le président élu du Soudan avec qui la Russie envisage de poursuivre ses relations".
Dans une conférence de presse tenue mardi soir au Caire, l'envoyé du président russe a qualifié d' "inopportune" la décision de la Cour pénale internationale (CPI), affirmant qu' "il est encore tôt de décider si la Russie doit recourir à son droit de veto à ce propos".
La Russie veut avoir un rôle "positif" dans le problème du Darfour à travers les efforts du médiateur international Djibril Bassolé et le concours de l'UA et l'Onu, a estimé M. Margelov, soulignant que la Russie, en tant que membre permanent du conseil de sécurité, participe activement aux discussions sur la situation au Darfour.
http://www.elmoudjahid.com/accueil/monde/31285.html
FRANCE
Un religieux de 78 ans inquiété parce qu'il accompagnait une famille de demandeurs d'asile
Un religieux alsacien de 78 ans a été placé en garde à vue, il y a quelques semaines à Strasbourg, parce qu'il accompagnait une famille de demandeurs d'asile, ont révélé hier matin les organisateurs d'une manifestation contre les mesures policières prises ces dernières semaines contre des membres d'associations qui soutiennent des sans-papiers. Les manifestants dénoncent le "délit de solidarité".
Les faits se sont déroulés il y a quelques semaines, alors que le religieux raccompagnait à la gare de Strasbourg, dans sa voiture, une famille de sans-papiers qui devait se rendre à Grenoble (lire son témoignage ci-dessous).
Lors d'un contrôle de police dans la gare, le religieux est intervenu pour dire qu'il s'agissait de ses amis. Il a été placé en garde à vue durant près de 24 heures, ont indiqué hier matin des membres de RESF Strasbourg qui participaient à un rassemblement, devant le tribunal de grande instance, pour protester contre l'interpellation, ces dernières semaines en France, de plusieurs militants associatifs inquiétés parce qu'ils soutenaient des sans-papiers.
"Si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis", a notamment déclaré Jean-Michel Hitter, président de la Fédération d'entraide protestante devant quelque 250 personnes rassemblées à l 'appel d'une douzaine d'associations et de mouvements politiques.
Dans la foule, on notait la présence de plusieurs pasteurs, dont le vice-président de l'Union des églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, Geoffroy Goetz.
"Jusqu'où nous pouvons être solidaires et où commence le délit ?"
Jean-Michel Hitter a notamment rappelé les récents incidents qui sont à l'origine des manifestations qui ont eu lieu ce matin dans plusieurs villes de France : l'interpellation le 18 février de Monique Pouille, bénévole des Restos du coeur, inquiétée parce qu'elle organisait des dons de nourriture et d'habits pour les migrants à Calais et parce qu'elle rechargeait leurs portables; l'interpellation et le placement en garde à vue d'un responsable de la communauté Emmaüs de Marseille, où une perquisition a été effectuée, le 16 février. Des représentants d'Emmaüs Strasbourg et Scherwiller étaient présents ce matin devant le tribunal de grande instance de Strasbourg.
"Le président de la République avait garanti que les personnes qui aidaient les demandeurs d'asile ne seraient pas inquiétées. Des indices concordants montrent que ce n'est plus le cas. Les choses ne sont pas claires, nous voulons savoir jusqu'où nous pouvons être solidaires et où commence le délit", explique Jean-Michel Hitter.
Devant les personnes rassemblées, il a réclamé l'abrogation des dispositions qui ont permis l'interpellation des militants associatifs. "Avant d'être des sans-papiers, les personnes que nous aidons sont des enfants, des hommes et des femmes en difficulté. C'est notre devoir de les aider".
Dans la loi de finance 2009 figure l'objectif de 28.000 reconduites à la frontière pour 2010 et de 5500 interpellations d'aidants pour 2011...
"Votre médecin sera-t-il interpellé pour avoir soigné un sans-papier malade? L'instituteur de vos enfants sera-t-il inquiété pour avoir appris à lire à un enfant ?", ont interrogé les personnes rassemblées devant le tribunal de grande instance de Strasbourg ce matin.
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Le témoignage de frère André placé en garde à Strasbourg
Frère André a 78 ans. Religieux et membre de la communauté des frères rédemptoristes, il est aussi militant d'ATD Quart Monde et intervient auprès de nombreuses personnes en difficulté, en Alsace. Et à ce titre, il est amené à secourir des demandeurs d'asile.
Début mars, il a été sollicité par une personne d'origine arménienne qui lui signalait une famille avec quatre enfants, de 4 à 15 ans, présente à la gare de Strasbourg. Le religieux s'est occupé de leur hébergement et des démarches auprès de la préfecture.
La mère, malade, devait être opérée. Les démarches auprès de la préfecture du Bas-Rhin n'ont rien donné et la famille devait repartir à Grenoble.
C'est à la gare de Strasbourg, au moment du départ pour Grenoble, que cette famille a été contrôlée par des agents de la police de l'air et des frontières. "L'homme a été interpellé en premier, puis la femme et les enfants. Je suis intervenu, je les avais accompagnés et j'avais acheté les billets. On m'a déclaré que je n'avais rien à dire, que je ne faisais pas partie d'un organisme d'Etat. Puis, les policiers ont appris que j'avais les bagages de la famille dans la voiture. C'est ce qui a déclenché mon interpellation. J'ai été placé en garde à vue de 5h du soir à 4h le lendemain après-midi. Les policiers se sont bien comportés. Mais à la sortie j'ai dû récupérer ma voiture à la fourrière".
Le religieux ne sait pas aujourd'hui s'il fera l'objet de poursuites judiciaires : "On m'a dit que le dossier a été transmis au procureur, je n'ai pas de nouvelles", explique Frère André que nous avons joint à Bischwiller.
Pour l'heure, frère André a déjà une sorte d'amende à acquitter : il doit payer la fourrière puisque les policiers n'ont pas mis sa voiture à l'abri...
http://www.dna.fr/une/2378251.html
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