Mai 1988
: Mylène se tue dans un accident de voiture, à Nice, près de la
promenade des Anglais. Son fils de quatorze ans est grièvement blessé. Il passe
deux jours dans le coma, mais sort de l’hôpital trois mois plus tard sans autres
séquelles que quelques cicatrices sur le torse.
Jusqu’à son bac, Martin va vivre chez ses grands-parents, de modestes
employés domiciliés dans la cité des Pyramides, à Évry. Les photocopies de ses
bulletins scolaires témoignent d’un élève sérieux et appliqué, surtout dans les
matières littéraires.
En
1992
, il décide pourtant de passer un bac scientifique qu’il obtient
davantage grâce à ses notes en histoire (19), en philosophie (17) et en français
(18) qu’en maths (7) et en physique (6). Il reçoit également un deuxième prix de
conservatoire en violon.
La même année, il quitte l’appartement de ses grands-parents après avoir
obtenu une bourse et une chambre en Cité U.
1995
: licence de droit à la Sorbonne. Puis part pendant deux mois à San
Francisco pour perfectionner son anglais. Se trouve un petit boulot à la cafétéria
de l’université de Berkeley.
1996
: double maîtrise : droit et histoire de l’art pour laquelle il obtient une
mention « très bien », grâce à son mémoire de fin d’études consacré à la
collaboration entre Alfred Hitchcock et le graphiste Saul Bass.
1997-1999
: réussit du premier coup le concours d’officier de police et
effectue sa formation à l’École nationale supérieure des officiers de police de
Cannes-Écluse, dont il sort troisième de sa promotion.
2000
: choisit d’être affecté à la Brigade des stupéfiants de Nanterre sous
prétexte que son meilleur ami d’enfance est mort d’une overdose avant d’avoir
pu fêter son dix-huitième anniversaire. Rapidement, on repère ses qualités et il
devient l’un des piliers de la brigade en participant à de nombreuses descentes
dans les boîtes parisiennes. Grâce à son look d’étudiant, il prend une part active
au démantèlement du trafic de drogue à l’intérieur de l’université. Une affaire
médiatisée qui débouche sur la saisie de milliers de comprimés d’ecstasy, de
quatre cents grammes de cocaïne et des premiers échantillons de GHB.
2002
: pour suivre son patron, il est muté à la Brigade des stupéfiants de Paris.
Là, il travaille sur des affaires plus délicates. Trois ans avant que la loi Perben ne
légalise le dispositif, il fait partie, avec une dizaine d’autres flics, des agents
sélectionnés pour surveiller de l’intérieur les réseaux des trafiquants. Un monde
cloisonné, à la marge de la légalité et des hiérarchies classiques. Un monde de
« zombies », le surnom que s’est donné le groupe, en référence à leur apparence
physique qui doit leur permettre de se fondre parmi les toxicos. Se fondre
signifie en l’occurrence leur fournir des armes, des véhicules et des faux papiers,
acheter et transporter de la dope, mais aussi accepter à l’occasion de prendre un
rail de coke ou un shoot d’héroïne pour donner le change. Sans, bien sûr, que
votre nom apparaisse jamais dans le dossier.
C’est à cette époque que Martin commence une relation amoureuse avec sa
« couvreuse », Karine Agneli, la flic chargée de le suivre à distance et de rédiger
la procédure.
Le métier est pénible, mais permet de beaux coups de filet : démantèlement
de plusieurs labos clandestins de crystal meth, interpellation sur l’autoroute du
Sud d’un convoi de trois bolides partis en
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