Elga Kanaeva
St. Tikhon’s Orthodox University, Moscow, Russian Federation;
mvereskov@list.ru
Lе dialogue entre l’Est et l’Ouest menée par Barlaam le Calabrais :
problème de Filioque
Barlaam de Seminara (XIV siècle, l’Empire Byzantin, l’Empire Romain), ayant comme son but
le dépassement de la division des Eglises, lui-même a fait son chemin de l’orthodoxie au catholicisme.
Dans les œuvres composées au cours de ce voyage, il défendait sincèrement et d’une manière
originale les vues des deux côtés. Qui a causé ce changement radical? La position de Barlaam était-
elle vraiment honnête et cohérente dans les deux périodes de son activité? De quelle valeur est son
argumentation? Après l’analyse et la comparaison de ses raisonnements à propos de la doctrine
sur la procession du Saint-Esprit dans les périodes orthodoxe et catholique de son activité, nous
espérons s’approcher des réponses à ces questions.
La clé pour résoudre le problème est fournie par deux principes méthodologiques de Barlaam,
lesquels il explicite dans son œuvre.
En premier lieu, c’est une exigence de la croyance raisonnable: les vérités supérieures
théologiques ne seront adoptées que par la foi, ne sont ni accessibles par la raison humaine ni
soumises à la critique rationnelle. Cette croyance dans telle ou telle doctrine théologique doit être
fondée sur des bases solides, et la raison doit être utilisée pour l’analyse de ces bases. En outre, sur
la base de cette étude il est possible de prendre une décision de changer sa foi. Église grecque, à qui
Barlaam à son avis est resté fidèle, s’est compromise par les événements des années 1341-1347 par
rapport à l’Eglise romaine plus stable. Par conséquent, l’autorité de la tradition catholique l’a muni
des motifs plus solides pour sa foi que l’orthodoxie déchiré par les conflits politiques et théologiques.
En second lieu, c’est un principe, qui peut être appelé la construction négative de la théologie:
la théologie se développe en accumulant les assertions, qui ne sont pas contraires à ce qui a été
accumulé par les différentes sources de la théologie: l’Écriture, le consensus des pères, les documents
des Conciles. Dans les conditions, de l’ambiguïté dans l’interprétation de l’Écriture et de la position
des saints Pères pas très bien définie, ce principe permet de défendre avec succès les deux points
de vue, parce que ni la présence ni l’absence de Filioque n’est pas contraire à la Tradition. Pour un
argument décisif on ne peut proposer qu’un consensus des saints Pères bien établi ou un Concile
œcuménique, dont le rôle, selon Barlaam, appartient au concile de Lyon de 1274.
Ses arguments en faveur des deux côtés sont fins et intéressants. Il considère méthodiquement et
honnêtement les objections possibles des côtés opposés. Parfois il laisse les réticences, provoquant la
confusion. Nous croyons cependant que ces incohérences sur certaines questions dans la deuxième
période de son travail ne sont pas causés par un comportement opportuniste, mais par le manque
de temps et de force chez un évêque âgé obsédé par les conflits diocésains.
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