S’orienter aujourd’hui

contrôle mutuel où 
le regard des autres 
(notamment des pairs) 
agit comme un « garde-
normes » de masculinité 
et de féminité permanent. 
Françoise Vouillot, 
psychologue,
enseignante-chercheuse
L’institution 
maintient les 
inégalités
Pour une moyenne 
annuelle en sciences 
de 10, la différence de 
probabilité de maintenir 
un vœu définitif pour S est 
de 15 points au bénéfice 
des garçons (42 % contre 
27 %). D’où vient cet 
écart ? Moins des équipes 
éducatives que de l’auto-
sélection des élèves et de 
leur famille. Toutefois, « en 
faisant le choix d’entériner 
les demandes au prétexte 
de respecter des choix 
individuels, l’institution 
ne corrige pas les 
processus d’auto-sélection 
et d’autocensure et 
participe ainsi, à son corps 
défendant, au maintien 
des inégalités. »
(Vouillot Françoise (2019), 
op. cit.)
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que les garçons, elles vont aussi, d’elles-mêmes, se diriger plus 
souvent vers les sections littéraires et tertiaires, voies tradi-
tionnellement moins « rentables » en termes professionnels.
Plusieurs explications ont été avancées sans qu’il soit pos-
sible d’évaluer la part de chacune d’entre elles
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:
●
●
un habitus de soumission et de docilité qui permet aux 
filles de mieux répondre aux attentes des institutions
●
●
des familles moins intéressées par la réussite des filles 
que des garçons 
●
●
des appétences différentes (« étudier, rechercher, inventer, 
réaliser » pour les garçons et « la communication, la solidari-
té, le soin, l’altruisme » pour les filles)
●
●
des aspirations professionnelles divergentes, les filles pre-
nant en considération les contraintes de leur future vie de 
famille tandis que les garçons envisagent des carrières plus 
ambitieuses
●
●
un besoin de reconnaissance, lié à la construction de soi.
Bref, comme le rappelle le rapport du CESE, « les politiques 
publiques ne parviennent pas à lutter efficacement contre les 
stéréotypes et le sexisme en matière d’orientation. [Depuis 
1984,] cinq conventions interministérielles concernant l’égali-
té des filles et des garçons à l’école et la question de la mixité 
d’orientation ont été mises en place. » En vain. Les représen-
tations des adolescents concernant les métiers adaptés à leur 
sexe sont d’une résistance à toute épreuve et les actions de 
sensibilisation restent sans effet.