Il n’est pas inutile de rappeler que les seniors se voient moins
souvent proposer une formation, et ce, dès 45 ans
40
. Comment
ne pas voir alors dans la soit-disant obsolescence des compé-
tences des seniors, une obsolescence programmée ? D’autant
que, si on les interroge, ils sont 90 % à se dire prêts à changer
d’emploi et 49 % à s’estimer mobiles géographiquement
41
.
3.5. L’autonomisation des salariés
Une approche centrée sur l’individu…
La loi « Avenir professionnel » promeut la responsabilisation
des individus. Comment est-elle appliquée au sein des entre-
prises ? Que font-elles pour leur donner les moyens de prendre
en main leur carrière ?
Elles peuvent commencer par regarder quels chemins suivent
les collaborateurs qui évoluent en leur sein. Une telle obser-
vation toutefois ne va guère conduire à autre chose qu’une
reconduction des phénomènes existants. Pour aller plus loin,
elles peuvent isoler les principales compétences nécessaires
à chaque fonction (au sein d’une GPEC ou d’une démarche
de
strategic workforce planning, par exemple) et élaborer un
indice de proximité entre les postes en fonction de l’éventail
de compétences nécessaires
42
.
Elles peuvent même faire un pas de plus en donnant au sa-
larié les outils pour façonner lui-même son évolution. C’est
ce que proposent les solutions de cartographie des compé-
tences (eLamp, Boost.rs, Crafty ou xLearn pour n'en citer que
quelques unes) qui permettent de décomposer chaque métier
en compétences et sous-compétences puis de montrer au
collaborateur ceux qui sont les plus proches de sa fonction
actuelle, en mettant le cas échéant en avant les compétences
manquantes et les formations disponibles.
C’est aussi le projet d’« Avenir et compétences », piloté par Diane
Rivière, DRH France de The Adecco Group. Appuyé sur l’appli-
cation
Skills Map (LHH Altedia), il permettrait au collaborateur
de s’autoévaluer sur les compétences clés de son poste puis,
pour approfondir son analyse, de réaliser un
feedback à 360° sur
l’ensemble des compétences transversales qui lui seraient utiles
dans une perspective d’évolution au sein du groupe.
Dans un second temps, le collaborateur se verrait proposer
les formations utiles à son employabilité pérenne dans un
contexte de transformation intensive et celles susceptibles
d’accélérer ses souhaits de mobilité. S’y ajouteraient aussi
Do'stlaringiz bilan baham: