«Сoncept» est une categorie linguistique cognitive
Ro'zimatov S., professeur
Ургенчский государственный университет
O
n appelle le plus souvent un «concept» une idée ou re-
présentation de l'esprit qui abrège et résume une multi-
plicité d'objets empiriques ou mentaux par abstraction et gé-
néralisation de traits communs identifiables. Le concept est
ainsi, selon Kant, ce qui unifie le divers de la sensation. Le
processus est similaire à ce qu'on nomme en informatique
une compression (éventuellement avec pertes).
Il est dénoté dans le langage par un terme qui le désigne:
le concept est nommé signifié, le terme le désignant est
nommé signifiant.
Il existe plusieurs conceptions relatives au statut d'exis-
tence du concept. Ce statut est central pour toute philoso-
phie, non seulement dans le domaine de la connaissance
(comment se forment les concepts? Le concept indique-t-il
une essence? etc.), mais également dans le domaine de la
morale (peut-on prouver des lois de la morale d'après des
concepts? Quelle est l'origine du concept de bien? Etc.).
Selon Gilles Deleuze, la philosophie se définit comme la
création de concepts, et non comme la contemplation pas-
sive des choses ou la simple réflexion. Les recherches en
psychologie cognitive ont, depuis quelques dizaines d'an-
nées, levé une partie du voile sur le rapport des concepts à
la connaissance, notamment à travers le langage (voir aussi
psycholinguistique).
Un concept est ainsi une information sur le monde qui
est formée de l'association avec d'autres informations. Par
exemple, le concept de «serin» cumulera au moins ceux de
«jeune», «oiseau» et «petit» (voir réseaux de concepts en in-
formatique, infra).
Les concepts recourent évidemment au langage mais
sont associés à d'autres types d'informations, comme des
odeurs ou des images.
Des recherches récentes ont d'ailleurs démontré que
des substrats neurologiques distincts existaient pour des
concepts à référent matériel (ex.: arbre) et ceux à référent
abstrait (ex.: hypothèse).
Jean-Pierre Changeux explique dans son livre «L'homme
neuronal» que les concepts s'articulent d'abord sur des per-
cepts, puis ensuite entre eux. Il rejoint là des idées émises en
philosophie par Locke et Hume.
Par extension (et, selon certains, par abus), on désigne
comme concept toute idée commerciale plus ou moins nova-
trice: la décoration tout comme l'idée commerciale de base,
d'un commerce franchisé; le design et la fonction d'un objet
sont parfois désignés comme un concept. Cette utilisation
est contestée: «D'épreuve en épreuve, la philosophie affron-
terait des rivaux de plus en plus insolents, de plus en plus ca-
lamiteux, que Platon lui-même n'aurait pas imaginés dans
ses moments les plus comiques. Enfin, le fond de la honte
fut atteint quand l'informatique, la publicité, le marketing,
le design s'emparèrent du mot concept lui-même, et dirent
c'est notre affaire, c'est nous les créatifs, nous sommes les
concepteurs, c'est nous les amis du concept, nous le met-
tons dans nos orinateurs».
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