1.3. Fonction de l’intonation selon P. Léon
Selon P. Léon en français on distingue les fonctions linguistiques de l'intonation suivantes:
a) Rôle linguistique général
Ce rôle linguistique de l'intonation, et plus largement de la prosodie, est primordial dans les processus de perception. L'enfant qui apprend sa langue, comme d'ailleurs le sujet qui n'entend plus certains phones, utilisent les structures rythmiques pour reconnaitre les patrons de la parole spontanée. Ce rôle est souvent absent des études phonologiques qui ne considèrent parfois que ce qui peut entrer dans leur cadre théorique, (1992,82-86).
b) Rôle distinctif au niveau de la phrase
En français, le rôle phonologique de la mélodie est évident dans l'opposition de types phrastiques non marqués grammaticalement. On oppose ainsi l'assertion:
Tous ses patrons phonologiques schématisés ici, ont de nombreuses variantes; ainsi la mélodie assertive, appelée également déclarative, peut très bien être tout à fait
plate. Dans un énoncé bref, comme oui, elle peut n'avoir que la réalisation finale descendante. Bien que fluctuante, selon la syntaxe ou la modalité énonciative, elle est dite non marquée phonologiquement, par rapport aux deux autres types intonatifs de base,
c) Rôle démarcatif
La mélodie a un rôle redondant, de pair avec l'accentuation et la pause, pour assurer la démarcation. Mais la mélodie permet en outre de lever certaines ambigüités. Ainsi, la fonction adverbiale de bien, dans le premier des exemples suivants, est marquée par une mélodie plane, enchainant les deux syntagmes, alors que la fonction adjectivale de bien est marquée, dans le second cas par une montée ou une descente mélodique:
d) Rôle de structuration et de hiérarchisation
L'intonation joue d'abord un rôle de cohésion par la courbe d'enveloppe mélodique constitutive des intonèmes de base, réductible à deux grands types:
a) à contour montant oub) à contour descendant:
Sémantiquement l’état isolé, le type a) indique la continuité ; le type b) la finalité.
Mais un processus de structuration logico-syntaxique, mis en évidence par Philippe
Martin, montre qu’il peut exister une structuration de l’ensemble des énoncés par
l’opposition de pente des contours mélodiques à deux degrés d’amplitude (/ et //).
Il y a des contours internes marquant la dépendance, du type:
et des contours de structuration phrastique, comme pour les modalités suivantes
dont l’intonation est tributaire de l’ordre thème / propos.
Si le propos (fait nouveau) précède le thème (fait dont on parle), on peut avoir :
La hiérarchisation des syntagmes d’un même énoncé, comme celui-ci-dessous, peut s’opérer par plusieurs combinaisons de pentes et d’accentuation. Par exemple :
Demain, je vais au théâtre avec Jean et Helene.
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