L'orient et l'occident Le Regard de Lyncée Résumé

Suivez mon regard, je ne nomme personne

Le pas shah pas chien

Ce qui est étrange, c'est que les seldjoukides, du moins les grands, ceux de Perse, ont d'autres chats à fouetter. Malik Shah Ier, leur souverain, a été assassiné par une malédiction d'un Assassin mustalien, en 1092, peu après son vizir, l'anemoï Nizâm al-Mulk, adopté du Soleil. Depuis, les seldjoukides se déchirent pour se tailler la part du lion dans un empire dépecé. Comme d'habitude, les byzantins ont joué la carte de la diplomatie (Nicéphore Mélissène en est un des responsables), mais cette fois de façon peu inspirée. C'est ainsi que Suleyman ibn Kutulmuch a pu s'opposer à Tutush, le frère de Malik Shah, en étant un vassal de Constantinople, bien qu'étant lui aussi un seldjoukide. Suleyman était soutenu par une figure connue de l'arcane de l'Empereur, le phénix Ashurban, qui a réussi à convaincre Chrysargiel de son innocuité, par rapport à la dangerosité de Nizâm. Cependant, l'ancien prince de l'arcane IV a préjugé de sa paranoïa, et les Mystes avec qui il s'était associé l'ont renvoyé en stase, en même temps que Suleyman était vaincu par Tutush. Cela servait à la perfection les intérêts byzantins. Pourtant, la désagrégation des forces militaires byzantines et le manque de fonds ont laissé un boulevard à Kiliç Arslan, fils de Suleyman, dès qu'il s'est libéré. A 17 ans, en 1092, il épouse la fille de l'émir de Smyrne, Zachas, qui souhaite s'en faire un allié contre Constantinople. Kılıç Arslan fait assassiner Zachas l'année suivante, pour obtenir la faveur d'Alexis Ier Comnène. Il est ensuite tranquille, et peut se concentrer sur son voisin à l'est, Danishmend Gazi, malik de Sivas. En attendant, les byzantins l'ont à leurs portes, puisqu'il occupe Nicée, et ils ne peuvent pas l'affronter, car il est trop puissant (et "l'ami" de Constantinople, même s'il vient d'éradiquer la croisade populaire de Pierre l'ermite).

Il n'existe pas encore vraiment de quartier turc, même s'ils sont de plus en plus nombreux à Galata, de l'autre côté de la Corne d'or. Par contre, il existe un quartier perse et syrien, autour du port de Kontoskalion, non loin des quartiers arméniens et juifs, au sud de la ville. Plusieurs des contacts des pjs (comme Thoros) peuvent leur indiquer où vit le représentant le plus visible des perses de la ville.
Tandis que les frères et fils de Malik Shah s'entretuaient, le tenant du titre, l'aîné Barkiyarûq, a cédé le gouvernement de la province du Khwarezm à son jeune frère Sanjar. Mais le Khwarezm restait officiellement entre les mains d'Anushtegin, un des féroces généraux de Malik Shah, en attendant que Sanjar soit officiellement capable de régner. Anushtegin étant mort, Barkiyarûq a envoyé un de ses hommes, Ekinchi ibn Qochar, pour prendre sa suite, malgré les protestations de Sanjar. Néanmoins, Ekinchi était un sunnite proche des milieux sufis, qui trainait quelques R+C dans son sillage. Cela n'a pas plu à Ashurban, qui l'a fait destituer par une révolution, mettant sur le trône Qutb al-Din Muhammad, fils d'Anushtegin. Le fils d'Ekinshi, Toghril, est en exil, d'autant plus que Sanjar a clairement fait savoir qu'il reprendrait le Khwarezm dès que possible.

Toghril a organisé sa cour dans le gynécée d'une ancienne famille arménienne destituée par les seldjoukides, et forcée de vendre ses biens. Il dispose de tout le confort dont pourrait rêver un sultan de province, sauf qu'il n'en est pas un, et que s'il sort de chez lui, il a toutes les chances de périr. Le sort malencontreux qui l'a condamné a attiré vers lui des gens nécessitant d'un pied à terre à Constantinople, les R+C perses. Maintenu dans un état lymphatique par de l'opium magique, perdu dans son harem de pacotille, Toghril rêve à reprendre la ville de Merv, loin à l'est de la Mer Caspienne. Les R+C qui veillent sur lui font partie de la branche de l'esprit, et sont des sufis. Leur fraternité, le Songe du Lotus, est là pour espionner, plus que pour la protection du jeune perse. Amir, leur doyen, ne voit pas de problème à fournir des renseignements aux pjs, contre d'autres informations. Il ne connait pas l'identité du voleur, mais peut leur certifier que les R+C n'y sont pour rien, même s'il existe d'autres fraternités R+C en ville, dont certaines autochtones, et que le ka soleil n'a pas été utilisé pour le vol. Par contre, il ne peut pas s'engager pour dédouaner les seldjoukides. En particulier les seldjoukides de Rum, car il sait que Kiliç Arslan est un ambitieux. Par ailleurs, ils ignorent où est parti Ashurban après sa défaite, et il serait bien du genre à envier le titre de prince de Chrysargiel, qu'il a déjà assumé par le passé. Ashurban est connu pour s'être associé à des gens étranges, et Amir doute que s'associer avec des Mystes d'orient lui fasse peur. La combinaison entre magie myste et néphilim pourrait avoir eu raison des protections de Chrysargiel.

C'est le moment que choisissent une dizaine de mercenaires turcs et un minotaure pour débouler dans les nuages d'opium. Les simulacres des pjs ne sont pas du tout stressés. Les assaillants, par contre, veulent leur mort. Le minotaure est un certain Hezron, un disciple d'Ashurban. Hezron cherche sa stase depuis plusieurs années, persuadé que son maître sera plein de gratitude envers lui, s'il l'en sort. Hors, Hezron a appris par un sélénim que les R+C auraient récupéré sa stase, et qu'ils seraient en train de la vendre à des grecs (les pjs, donc). Profitant du climat tendu, en espérant faire accuser quelqu'un d'autre, Hezron préfère attaquer, et piller ensuite. Assez initié, il reste un adversaire de taille pour le groupe de pjs, tandis que les soufis se chargent des mercenaires.

Une fois capturé, Hezron finit par avouer la description du sélénim qui l'a mené en bateau. Il ressemble trait pour trait à un marchand syrien que connaissent les R+C, un certain El-Din al-Hakim (ce qui signifie le "sage choisi", et qui est un nom lambda pour quelqu'un d'importance). Etrangement, ce diplomate marchand n'a jamais été vu à la mosquée.

Dieu sur mesure

El-Din al-Hakim est un tailleur, mais pas n'importe lequel : il vend de la soie importée d'Asie aux rares pouvant se l'offrir, et ayant l'autorisation impériale de le faire. Cela implique aussi les prêtres orthodoxes les moins regardants sur les commandements concernant la modestie ou la pauvreté. Son échoppe de luxe est située non loin de Sainte Sophie, dans le quartier de Chalkoprateia, régulièrement arpenté par la garde et plutôt paisible. Si les pjs sentent la lune noire, effectivement, cela remugle fort dans les parages.

Vraiment très fort.

Non seulement à l'intérieur, mais dans la rue aussi. Et avec un peu d'observation, des pjs curieux auraient pu remarquer des gens attablés au milieu d'un repas interminable, des gens aux fenêtres un peu figés, ou le même groupe de soldats qui repasse tous les 5 minutes. C'est que les pjs ne sont pas les seuls à avoir suspecté le tailleur. De son véritable nom Hilkiah, ce sélénim est très religieux. Mais sans réelle préférence, tant qu'il peut s'assouvir sur le croyant. Tout ce dont il a besoin, c'est qu'il s'agisse d'un dieu unique. Hilkiah n'est pas le seul dans ce cas. Dès le Xème siècle avant JC, un sélénim nommé Elyon s'est manifesté à Salomon, mais le simurgh juif l'a fermement repoussé : la kabbale n'est pas compatible avec la lune noire. Depuis, Elyon a beaucoup progressé. Il a manipulé le roi Josias de Judée pour qu'il réécrive la bible. Il a profité de la destruction du second temple de Jérusalem et de la déportation des hébreux à Babylone, pour se manifester à tout un tas de prophètes mortels, dans l'objectif de se faire passer pour Dieu. Il est devenu le sélénim du Sinaï, un sélénim s'abreuvant à la source de tous les croyants envers Dieu, et sa puissance est colossale. En contrepartie, son métabolisme s'est considérablement ralenti, et s'il bouge plus que Lilith, il n'est pas très vivace. Mais ce n'est pas grave : ses acolytes profitent aussi de ses largesses, et eux propagent sa foi. Ils ont encouragé la kabbale chez les néphilims : tant qu'ils croient en l'Unique, le sélénim du Sinaï peut s'assouvir sur eux. Par contre, les schismes sont pour eux très compliqués à négocier, cela demande énormément de travail. Déjà le Christ, puis Mahomet, ont mis à bas des siècles de construction et de manipulation, forçant le sélénim du Sinaï à tout recommencer. D'où la suspicion de l'arcane XIII. La Baal Gyllou connaît l'existence du sélénim du Sinaï, et même celle d'Hilkiah. Elle craint que le schisme entre orient et occident n'ait provoqué sa colère. Et ses sans repos se préparent à mettre la boutique à sac.

Hors Hilkiah n'a aucune intention d'empêcher les croisades. Si le schisme gêne son maître, les croisades vont, selon lui, souder les croyants derrière deux fois concurrentes, exacerbant leurs fanatismes. Et donc augmenter la récolte de lune noire, mais aussi le nombre de cadavres prêts à servir le maître. C'était déjà la raison pour laquelle a pu perdurer l'Islam.

Hilkiah a bien repéré toute l'attention dont il est l'objet. Mais il n'a pas beaucoup de moyens de défense, à part "l'immunité diplomatique" dont il jouissait jusque là, octroyée par l'arcane XIII. Qui cherchait à savoir jusqu'à quel point il était corrompu, où il avait mis Baudouin, en planquant autour, de moins en moins discrètement.

Les pjs vont accélérer les choses. D'autant plus que le véritable coupable les a repérés depuis longtemps, et qu'il a là un bouc émissaire tout trouvé. Il est heureux d'aider Hilkiah à se défendre, en invoquant pléthore de créatures de kabbale noire avec lui.

A moins que les pjs ne soient extrêmement prudents et transportés par leur sens de la justice, Hilkiah va être tué, et ne disposant pas d'imago, c'est son véritable corps. Tout porte à croire qu'ils seront heureux d'avoir éliminé le véritable coupable, d'autant plus qu'un incendie se répand dans la boutique à point nommé, grâce aux créatures de kabbale noire, effaçant les traces de son innocence.

Les pjs vont pouvoir avoir droit à une réception dans le royaume souterrain de Gyllou, en passant par la Citerne engloutie, menant à son enfer grotesque chtonien, aux plaisirs affichés avec tellement d'exagérations qu'ils sont effrayants. Elle n'est pas très friande de lave et de flammes, remplacés par des lacs de lune noire où se noient des spectres, mais sinon, tout y est. Elle les remercie solennellement de lui avoir retiré du pied une grosse épine. Et elle leur fait don de quelques trésors qu'elle conserve, au moins pour leur laisser le temps de les copier.

Par contre, elle nie avoir le Regard de Lyncée. Mais serait-ce sage de le laisser entre les mains de quelqu'un comme Chrysargiel ? (Ou d'Apollon ?)

Les pjs peuvent mettre cette gratitude à profit pour visiter l'herméthèque de l'arcane sans nom. Là, ils sont certains de trouver mention de Dimpemekug. Ce fragile éolim a été transformé en sélénim pendant l'empire akkadien, par Lilith elle-même. Depuis c'est un de ses plus fervents et fanatiques prêtres, à tel point qu'il lui dédie toute sa lune noire, restant éternellement faible. Aux dernières nouvelles, il aurait disparu depuis la sédition Niké, au VIème siècle. Le culte de Lilith n'a pas d'ennemi plus détesté que l'arcane sans nom. Et les Baal de l'arcane ont choisi comme lieu de villégiature Byzance, après la chute de Rome. Il semblerait vraiment difficile à Gyllou de croire qu'Hilkiah ait pu être Dimpemekug, car les deux histoires ne se recoupent pas.

Le démon des tempêtes

Le Cimetière des petits chanteurs

Les pjs apprennent vite la nouvelle, ou bien le découvrent eux-mêmes : Habacuq s'est suicidé peu de temps après leur passage en prison. En tous cas, c'est ce que leur raconte le geôlier, Balaam, qui indique qu'il n'a pas vu la scène, mais le résultat est incontestable. Les protections d'orichalque protégeant la grille ont sauté, après qu'Habacuq n'ait serré les barreaux, jusqu'à ce que son pentacle soit irrémédiablement détruit. Evidemment, il n'y a pas de témoin. (A moins que les pjs n'en ait mis un, invisible, auquel cas, Balaam s'est donné beaucoup de mal pour le distraire, mais ses tentatives l'ont fait remarquer).

Balaam imite assez bien la tristesse, et la gêne d'avoir mal fait son travail. Mais s'il est critiqué, il se retranche derrière la faveur de l'Empereur, Chrysargiel lui ayant lui-même confié la garde de la prison, dès sa construction il y a un siècle. Balaam est un adopté reconnu de l'arcane sans nom, depuis bien avant que Byzance ne change de nom. Balaam est cité dans la Torah pour avoir été le mauvais prophète envoyé aux juifs pour les faire adorer le veau d'or. En punition, ils auraient subi une peste maligne.
Une dernière fois, Dimpemekug envoie ses créatures de lune noire, des guerriers à têtes de gorille, les gladiateurs de la solitude, dont les armes suintent du poison maudit. Il a fini de faire chanter Balaam pour qu'il trahisse l'arcane XIII. Il n'a pas comme objectif de convaincre les pjs de la culpabilité de Balaam, mais de le tuer, et d'éradiquer définitivement les pjs en même temps. Il ne doute pas que tous croiront Balaam coupable. Avant d'être massacré, Balaam crie aux pjs qu'il devait rencontrer les croisés le soir même, au Cimetière des petits chanteurs.
Ces tombes sont situées dans le quartier du Kosmidion, à l'extérieur de la ville, très près de la prison. Dimpemekug n'a pas le temps de changer l'horaire du rendez-vous. Il ne peut pas vraiment non plus camoufler l'entrée de l'anti-terre qu'il occupe. Elle figure les assauts violents qu'a subis la ville, à travers une muraille infranchissable, au pied de laquelle sont empilés les cadavres, formant comme une ville de charniers. Des tempêtes régulières font pleuvoir des cadavres sur le mur, comme pour essayer de le briser.

Le cimetière est connu sous ce nom, parce qu'à cause des guerres incessantes, le nombre d'orphelins dans la ville a explosé, et pas que grecs. Les enfants des soldats ont été adoptés par la ville dans des orphelinats. Mais que faire des autres ? Un prêtre étranger a proposé de s'en servir pour nettoyer les cimetières, et prier pour les morts. C'est ainsi que ce cimetière est hanté par des enfants sans repos, qui vivent dans les tombes, et chantent les louanges des fantômes. Les croisés n'étaient pas très chauds pour rencontrer le sélénim, mais Godefroy cherche toujours son frère, et il s'y est rendu, avec Eustache et ses hommes.

Grâce au Regard de Lyncée (qu'il a sur lui), et à sa sorcellerie sélénim, Dimpemekug fait écouter à Eustache, mais aussi aux autres chefs des croisades dans leurs camps, une discussion entre Chrysargiel et Ion. Le prince de l'empereur explique qu'avec cette relique, il peut espionner tous les agissements de ses ennemis, même du Bâton, et qu’il sait où est le tombeau de Tubalcaan. Dimpemekug leur annonce que l'Empereur a récupéré cette relique, et qu'elle ne pourra être en leur possession que s'ils attaquent le palais. En bon fidèle du Culte de Lilith, Dimpemekug cherche à provoquer une guerre entre Rome et Constantinople, pour que le siège de l'arcane sans nom soit rayé de la carte.
Si les pjs se montrent, Dimpemekug les admoneste : sont-ils des marionnettes du Temple, pour favoriser la croisade ? Il révèle leur vœu qui unit les croisés du Bâton : user de magie publiquement tant que c'est contre des néphilims musulmans, pendant toutes les croisades. Vont-ils laisser faire cela, simplement pour une bête relique ? Si les pjs l'attaquent, il use de tourbillons de lune noire pour les maudire. Mais son simulacre est mortel, et Godefroy est là aussi.

Il faut espérer qu'Habacuq ait été assez convainquant pour que vos pjs décident de garder la relique. Baudouin est libéré, et n'attendra pas longtemps avant de sortir de l'anti-terre. Hélas pour les pjs, les croisés viennent de recevoir l'autorisation tacite de traverser le Bosphore, ainsi qu'assez de vivres et de troupes, au moins pour reprendre Nicée. Les négociations entre Mélusine et Circé ont abouti. Raymond IV a refusé de prêter serment, ainsi qu'Adhémar de Monteil ; Bohémond promet son allégeance au grand maître des Héliophores, tant qu'il sera à la tête de la croisade, mais de toute manière, l'orichalque qu'il portait lors de la cérémonie a invalidé le serment ka ; seul Lohengrin promet d'aider Chrysargiel à retrouver ses territoires perdus. Alexis a ordonné des travaux pour aménager la route entre Nicomédie et Nicée, préparant ainsi l'attaque.

La boussole dort

Evidemment, beaucoup de gens vont leur demander s'ils ont vu le Regard de Lyncée. Et le Grand Rayon les surveille, veillant à ce que les croisades se déroulent ainsi qu'elles le doivent.

A dire vrai, ils ne sont pas réellement avancés. En effet, le Regard de Lyncée n'est pas très expressif, puisqu'il reste inerte, quelles que soient leurs tentatives. Leur sapience ne semble pas être assez développée pour l'activer.

Si les pjs ont sauvé Fortunatus, celui-ci se manifeste à nouveau. Entre le moment où les pjs ont interrogé Habacuq et celui où ils sont partis chercher ses notes, Fortunatus est entré dans le monastère de Stoudios. Il a doublé Dimpemekug de peu, et n'a pu voler que quelques parchemins. Mais ils sont explicites : cette relique nécessite d'être alimentée régulièrement par du ka soleil, et elle permet, sans entraînement, de sentir ceux dotés d'un ka soleil inhabituel. A l'origine Lyncée était un des Argonautes, à la recherche de la Toison d'or, aussi, peut être que cette relique était en rapport avec le ka soleil ? En tous cas, voilà un bon moyen pour Habacuq de poursuivre ses recherches des champs du possible, tout en se protégeant des initiés des arcanes mineurs. Mais pour les pjs ? Quel drôle d'engin...

Les pjs sont surpris d'entendre peu après que le coupable des attaques intentées contre l'empereur Alexis a été capturé, et condamné au bûcher par l'empereur. S'ils se rendent à la cérémonie, ils y rencontrent Menoetius, le sélénim de l'arcane sans nom qui a tenté de les aider. Il reconnait que tout était de la faute d'un sélénim, mais espère qu'ils ne manqueront pas de tolérance envers ceux de son type. Il sait comment recharger la relique : il faut simplement attendre la prochaine messe qui aura lieu dans Sainte Sophie, une messe spéciale pour remercier Dieu d'avoir protégé l'empereur (en fait réellement de les avoir débarrassés des croisés). Fabriquée ainsi par les initiés qui l'ont dressée, Hagia Sophia concentre le ka soleil de la foi, selon les éphémérides. Plutôt que ce soit le sélénim du Sinaï qui se gorge, autant que ce soient eux.

Ensuite, il grimpe sur le bûcher, et donne l'illusion de mourir brûlé, tandis que la foule en délire lui jette des détritus. C'est le rôle de Menoetius dans Constantinople. Il est l'éternel bouc émissaire, et puisqu'il en faut un, il est volontaire. Sa folie l'a rendu capable de s'assouvir sur ceux qui condamnent un innocent. Il n'est jamais réellement sacrifié, puisqu'il se contente de perdre des imagos faibles et incomplets. C'est à ce prix que les pjs peuvent quitter la ville, car Chrysargiel croit dur comme fer que Menoetius a perverti la relique avec de la lune noire. Gyllou protège son fou, car elle aussi le croit coupable (mais irresponsable).

Mais pour Apollon, rien n'est moins sûr.

Il a les pjs à l'œil.