International congress of byzantine studies belgrade, 22 27 august 2016

Ourania Perdiki 
Aix-Marseille Universite, Aix-en-Provence, France; 
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L’iconographie des saints locaux de Chypre (X
e
– XV
e
siècles)
Cet exposé traite de principaux résultats de notre thèse de doctorat relative à l’iconographie 
des saints chypriotes. Il s’agit d’une recherche menée à la lumière de leurs représentations dans la 
peinture monumentale de Chypre, pendant la période de l’administration byzantine (965-1191) et 
également à l’époque des Lusignan (1192-1489). 
Ainsi, quarante-sept saints locaux, dont les effigies nous sont parvenues, sont répertoriés. Leur 
insertion dans le programme iconographique des églises enrichit le sanctoral et en une échelle telle 
jamais rencontrée ailleurs qu’à Chypre. Parmi les saints représentés, les évêques occupent une place 
de choix et constituent la majorité du corpus établit, avec vingt-quatre occurrences. On énumère 
ensuite treize moines-ascètes, une sainte femme, un martyr et deux saints militaires. Enfin, la 
catégorie des diacres et celle d’un groupe des saints considérés comme chypriotes comprennent 
respectivement trois saints.
La période de l’administration byzantine, et tout particulièrement le XII
e
siècle, est une 
époque pendant laquelle la représentation des saints locaux abonde d’exemples, dont, notamment 
de nombreux évêques chypriotes qui investissent le sanctuaire des katholika, en adéquation avec 
le synodikon de l’Église de Chypre. Il s’agissait de toute évidence de la matérialisation visuelle des 
registres du synodikon dont la rédaction définitive date de dernières décennies du XII
e
siècle. 
Les deux fondateurs de l’Église de Chypre, Barnabé et Épiphane, constituent les saints 
personnages clefs de l’iconographie du sanctuaire. Toutefois, le choix et l’emplacement des portraits 
des évêques chypriotes dans l’espace ecclésial varie en fonction de leur culte dans les diverses régions 
de l’ile et obéit à de nombreux paramètres, tel que par exemple leurs sièges épiscopaux respectifs et 
leur vénérable popularité.
Le programme iconographique du sanctuaire des églises de Chypre souligne l’ancienneté, 
l’apostolicité et l’autocéphalie de l’Église de Chypre grâce à la représentation des prélats locaux les plus 
illustres, qui contribuèrent durant les siècles à l’histoire non seulement de l’Église de Chypre mais 
également de l’orthodoxie. Il s’agissait vraisemblablement d’une sorte de propagande de la part de 
l’Église locale afin de souligner son rôle historique pérenne. D’autre part, la présence de saints locaux, 
en l’occurrence celle des évêques au XII
e
siècle, ne peut être dissociée des faits historiques mettant 
en cause l’ancienneté et l’apostolicité de l’Église de Chypre. Enfin, l’iconographie de nombreux saints 
locaux n’est pas étrangère aux soubresauts régionalistes, culminant avec l’usurpation d’Isaac Comnène 
(1184-1191), autoproclamé empereur de Chypre, dont le royaume devint « un empire chypriote » ! 
Pendant la période des Lusignan, l’iconographie est révélatrice de la résistance passive ou 
sciemment discrète des Chypriotes envers les conquérants latins. L’iconographie a alors pour but 
d’éclairer et de mettre au jour la riche histoire de l’Église orthodoxe locale, ainsi que sa tradition 

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apostolique et son autocéphalie, avant la promulgation de la bulle pontificale en 1260. À cette 
époque, et surtout au XIV
e
siècle, est également promue l’unité des deux Églises qui imprègne 
durablement l’iconographie. Bien que les Latins investissent l’iconographie de leurs cathédrales de 
portraits des saints locaux illustres et célèbres, les Chypriotes en revanche restent fidèles au culte 
de leurs saints orthodoxes byzantins et résistent fermement à toute vénération de saints latins : les 
données iconographiques de notre enquête en témoignent remarquablement !