2
CONTENU
INTRODUCTION………………………………………………………………...3
CHAPITRE I. VIE ET STYLE DE L'ÉCRIVAIN………………………………6
1.1. Vie personnelle de l'écrivain…………………………………………………...6
1.2.Principales œuvres et style d'écriture de l'écrivain…………………………….10
CHAPÎTRE II. ANALYSE DE QUELQUES ŒUVRES DE CHARLES
PERRAULT……………………………………………………………………...20
2.1.Les plus beaux contes de Charles Perrault……………………………………..20
2.2. Critique pour les oeuvres de Charles Perrault………………………………....23
CONCLUSION…………………………………………………………………..28
LA LISTE DE LA LITTÉRATURE UTILISÉE……………………………....31
3
INTRODUCTION
Le monde physique des contes se présente comme un univers spatial cloisonné
et gradué par les effets de seuil. Furetière définit ce terme comme « La marche, la
pièce de bois ou de pierre qu’on met au bas de la porte » : on peut être arrêté par le
seuil, rester sur le seuil, mais on peut aussi le passer et en faire le point de départ
d’une progression. Dans les Contes, Perrault choisit de marquer les seuils.
La logique narrative ne mène pas les personnages d’une situation initiale à
une situation finale de manière linéaire : elle les place sur un chemin dont le parcours
suppose des franchissements nécessaires ; elle les conduit à réaffirmer constamment
le mouvement dont ils sont acteurs en les confrontant à la possibilité de l’immobilité
devant la marque du seuil. Or, en dépit de la prégnance de cette image, qui implique
des
ruptures, le mouvement narratif ne souffre pas de discontinuité,
bien au
contraire.
Le déroulement logique et chronologique du conte se présente
comme un
itinéraire orienté dans l’espace et dans le temps : le personnage progresse et son
avancée est scandée par des passages. Ces derniers se trouvent figurés selon trois
modalités parentes, et non exclusives, selon le degré de sanction narrative que le
conteur choisit de souligner : soit le seuil est fermement incarné dans le motif de la
« porte » et il invite à un mouvement qui inclut le dépassement ; soit il se reconnaît
à une corrélation spatio-temporelle qui lie basculement
chronologique et rupture
spatiale, et l’heure décide d’un déplacement, voire d’une métamorphose ; soit il tend
à s’effacer dans un continuum spatial dynamique où,
moins sensible, il n’est
qu’implicitement présent.
Dans ce dernier cas, le motif du seuil se trouve absorbé dans une catégorie
imprécise, le « lointain », espace confus où s’enfoncent
les personnages et dont
l’indétermination renforce encore la distance. Dans tous les cas, le passage de seuils
s’impose aux personnages comme une condition de leur insertion dans la continuité
narrative et de leur appartenance à la logique du conte.
4
Dans Griselidis, l’image est spontanément propice à
une contamination du
concret par l’abstrait : le travail narratif sur le mouvement dans l’espace extérieur
nourrit la figuration polysémique de l’espace intérieur. Au début du conte, le Prince
part à la chasse avec ses compagnons mais ne tarde pas à s’éloigner en prenant « une
route détournée » qui le désolidarise du groupe initial : « Plus il court, plus il s’en
sépare8 ». Ce départ l’égare pour qu’il trouve la jeune
fille correspondant aux
attentes qu’il a formulées quelques vers plus haut.
Or la jeune fille se présente comme capable de remettre les pas du prince «
sur un chemin connu » et de lui faire quitter son choix de solitude. L’interprétation
est d’autant plus orientée que le terme de destinée vient se surimposer à celui de «
chemin » pour indiquer un mouvement lui-même vectorisé. Au retour, le conteur
mentionne que le Prince cartographie l’espace qui sépare la Ville de l’espace où lui
est apparue la bergère9. Il prépare ainsi la possibilité d’un retour, d’une circulation
entre des lieux séparés par le seuil de la forêt.
Cette circonvolution géographique métaphorise le parcours affectif et mental
du prince que le fantasme de transparence absolue pourrait condamner à la rigidité.
Le retour s’effectue effectivement « malgré les traverses / De cent routes diverses10
» dont les seuils s’effacent devant l’amour qui le guide. Le parcours narratif implique
le passage d’un lieu à un autre mais surtout le franchissement de frontières, naturelles
ou matérielles, qui séparent d’abord le personnage d’une nouveauté à rencontrer.