Le Role d’étude du profession depuis 20 ans
Les personnes qui ont suivi de longues études sont en meilleure situation sur le marché du travail que les autres : pour s’en tenir à deux de leurs atouts majeurs en ce domaine, elles sont moins confrontées au risque de chômage et elles perçoivent un salaire plus élevé. La « rentabilité économique globale » des études est un constat général. Seules changent, et parfois de façon notable selon les moments et les pays, l’ampleur et les modalités de cette rentabilité.
Si l’on se limite au salaire, ce qui sera le cas dans cet article, on parle ordinairement de « rentabilité salariale ». Pour fournir une première illustration grossière de l’importance du phénomène, la figure A1 présentée en annexe montre la force du lien entre la durée des études et le salaire dans le cas de la France, et le tableau 1 présente le rapport entre le salaire net moyen des individus très formés (20 ans de formation initiale) et celui des individus très peu formés (4 ans de formation initiale) Les individus ayant suivi seulement quatre années de formation…. La liaison est très forte, même si elle s’est affaiblie notablement depuis les années 1960 : le rapport entre ces deux salaires moyens est passé d’environ 3,5 à 2,5 en trente-cinq ans, tant pour les hommes que pour les femmes (même s’il est en général un peu moins élevé pour ces dernières).
La liaison apparente entre salaire et études pourrait être trompeuse, les salariés les plus formés ayant des salaires plus élevés pour de tout autres raisons que leur formation, par exemple parce qu’ils travailleraient plus souvent que les autres dans de grandes entreprises ou dans de grandes villes, parce qu’ils seraient plus « intelligents » ou plus « productifs », etc. ; il faut donc raisonner à partir d’un modèle. Traditionnellement, l’analyse de la relation entre formation et salaire consiste, à la suite de l’article fondamental de Mincer (1958), à relier le logarithme du salaire à trois groupes de variables : des variables décrivant la formation initiale, des variables décrivant l’expérience (et l’ancienneté), enfin un troisième groupe, hétérogène, destiné à tenir compte des autres facteurs influant sur le salaire (caractéristiques individuelles telles que le sexe, la nationalité, la profession, etc. ; caractéristiques collectives telles que la branche d’activité, la taille de l’entreprise, voire l’entreprise elle-même, le profit, le degré de syndicalisation, la localisation, etc.). Comme cet article vise à caractériser des évolutions sur trente-cinq ans, le modèle que nous utilisons est plus fruste : il ne contient que la formation initiale et l’expérience ; mais c’est le même modèle qui est retenu tout au long de la période, c’est-à-dire qui est appliqué à toutes les enquêtes utilisées.
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