4.3.1 La Suède
En Suède, le curriculum scolaire (Skolverket 2019b) constate tout au début que l’école est un
lieu de rencontre sociale et culturelle qui a à la fois l’opportunité et la responsabilité de
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renforcer la capacité de comprendre les autres et la capacité d’empathie ; la xénophobie et
l’intolérance doivent être combattues par la connaissance, la discussion ouverte et l’action
active. Ensuite, il propose des perspectives transversales pertinentes pour toutes les matières,
comme suit : 1)
historique
, pour se préparer pour le futur et développer une capacité de
réflexion dynamique ; 2)
environnementale
, pour apprendre à adapter les fonctions de la
société et notre façon de vivre et de travailler pour créer un développement durable ; 3)
internationale
, pour voir sa propre réalité dans un contexte mondial, pour créer une solidarité
internationale, pour vivre dans une société avec des contacts fréquents au-delà des frontières
culturelles et nationales, et pour développer une compréhension de la diversité culturelle au
sein du pays ; 4)
éthique
pour favoriser la capacité des élèves à faire des choix personnels et à
agir de manière responsable envers eux-mêmes et envers les autres (
ibid.
, p. 4).
Partiellement vagues, ces perspectives sont toutefois en accord à la fois avec l’approche
interculturelle et avec la perspective actionnelle, pour répondre aux besoins réels de notre
monde multilingue en mutation, d’après nous. Sous
Contenu fondamental - Langue et
communication
(qui concerne toutes les langues), il est en outre spécifié « Mots et concepts
qui expriment des besoins, des sentiments, des connaissances et des opinions. Comment les
mots et les expressions d’opinion
peuvent être perçus par et influencer soi-même et les
autres
» (
ibid.
, p. 14, [emphase ajoutée]). Toutefois, si le terme « culture » figure 19 fois
(dans des sens différents) dans le curriculum de 18 pages, le terme « interculturel » fait
défaut ; le contenu est axé sur la tolérance, l’égalité des genres (mentionné 16 fois et ce qui
nous semble souligné le plus), l’égalité de toutes les personnes et l’égalité des chances.
Dans l’ensemble, nous en gardons l’impression d’un curriculum qui cherche à valoriser
chaque élève et encourager l’empathie, tout en minimisant les différences, ce qui est
légèrement ethnocentrique et contradictoire. La tolérance, par exemple, est une attitude
ethnocentrique, basée sur la minimisation des différences et la supériorité de soi. La CI vise à
comprendre
l’altérité, repose sur une curiosité critique, et ne peut être forcée ; une
organisation avec une CI ethnorelative sur l’échelle de Bennett (2004) s’attendrait à des
différences et les rechercherait activement, afin de pouvoir les valoriser.
Les perspectives et la description du contenu fondamental du curriculum ne sont pas reprises
dans les descriptifs des cours ; l’enseignant de chaque matière doit donc faire le lien et veiller
à les intégrer. L’approche interculturelle est donc permise d’après le curriculum et
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conviendrait particulièrement bien, d’après notre interprétation, mais elle n’est pas visée de
manière claire ou explicite.
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