L’interopérabilité
Il n’y a donc pas aujourd’hui d’esperanto numérique, et il n’y en aura
certainement
jamais.
Comme
il
est
impossible
d’implémenter
l’interopérabilité dans ce bas monde physique qui réclame des collaborations
pour connecter des objets, nous nous proposons d’opérer ces connections dans
un monde abstrait, qui n’aura pas à faire face à toutes ces barrières, c’est-à-
dire de les connecter sur Internet, dans le cloud. Beaucoup d’objets sont
aujourd’hui déjà connectés sur Internet. Peu importe la méthode de
connexion, Ethernet, WiFi, ZWave, Zigbee ou autres, mais ces objets sont
connectés. On ne comprend d’ailleurs pas toujours pourquoi ils le sont.
Prenons l’exemple d’une machine à café. Sa fonction unique est de faire du
café. Une machine à café connectée à Internet, ça sert à quoi ? Si c’est pour la
mettre en marche avec votre téléphone, ça ne sert franchement pas à grand-
chose. C’est d’ailleurs le problème principal des objets connectés aujourd’hui,
avec le grand retour de l’IoT, mais ça a été le problème de la domotique en
général depuis très longtemps. L’objet n’est en gros connecté qu’à lui-même,
au travers d’une application qui ne sert à rien. Vous allez jouer avec pendant
deux jours et après, vous referez votre café comme vous l’avez toujours fait,
en appuyant sur le bouton de la machine. Si un objet connecté n’apporte rien à
votre vie, ne vous rend pas un service supplémentaire, ce n’est qu’un gadget
encombrant de plus. On se rend très vite compte qu’utiliser son téléphone
pour allumer une lampe, c’est bien plus pénible que d’appuyer sur
l’interrupteur et donc ça ne sert à rien. La façon dont on pense la domotique,
la maison « intelligente », depuis vingt ou trente ans ne marche pas.
D’ailleurs, dans une récente enquête de l’Institut Sociovision, seulement 15 %
des sondés ont déclaré vouloir une habitation bardée de haute technologie,
essentiellement parce qu’il faut changer le modèle en silo.
Il faut donc, là encore, casser les règles. Quand les objets sont connectés à
un cloud, ils sont dématérialisés, sont représentés par des 0 et des 1, et sont
régis par les lois des mathématiques et des statistiques qui ne nécessitent pas
que tout le monde se mette d’accord pour les faire fonctionner ensemble (on a
vu plus haut qu’avec nos ego, c’était compliqué !). Dans ce monde virtuel, ma
cafetière, qui n’a strictement rien à voir avec mon système mail dans le
monde réel, peut maintenant partager des informations avec lui pour me
rendre un service original, inattendu. C’est la vertu principale de
l’interopérabilité universelle où l’on remet l’humain au centre de ce monde
connecté. L’humain est le dénominateur commun entre tous ces objets qui
interagissent pour lui. Mais ce n’est que lorsqu’ils seront complètement
intégrés à leur vie quotidienne et qu’ils leur apporteront un vrai plus, que les
« vrais gens » se mettront à les utiliser et à les apprécier.
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Entrepreneur, chef d’entreprise et ingénieur d’origine sud-africaine, il est notamment l’un des
fondateurs de PayPal et dirige aujourd’hui entre autres les entreprises Tesla et SpaceX.
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Physicien et cosmologie britannique, décédé en mars 2018.
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Interview donnée au magazine américain
Wired
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Propos tenus en 2015, lors d’une session «
Ask me anything
», sur le site Reddit.
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Propos tenus au Hunter College à New York, en février 2018.
23
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Président de l’incubateur Y Combinator.
Q
UATRIÈME
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