L'intelligence artificielle n'existe pas



Download 0,71 Mb.
Pdf ko'rish
bet14/58
Sana31.01.2022
Hajmi0,71 Mb.
#420771
1   ...   10   11   12   13   14   15   16   17   ...   58
Bog'liq
L’intelligence artificielle n’existe pas ( PDFDrive )

Put that there 
», ce qui était au cœur de mon travail de thèse.
Dès 1994, nous avions commencé à travailler sur une carte réactive à
laquelle on pouvait parler. Il s’agissait en réalité de ce qu’on appellerait
aujourd’hui une tablette, à laquelle on demandait, par exemple, de trouver les
restaurants ou les hôtels qui sortaient tout droit de base de données venant
d’Internet. Le fonctionnement se voulait le plus naturel possible : l’utilisateur
demandait au système de lui indiquer les hôtels dans une zone définie qu’il
entourait avec son stylo sur la carte. Les résultats étaient affichés directement


sur la carte et on pouvait faire des tris en fonction de leur prix ou de leur
nombre d’étoiles par exemple. Si on écrivait « piscine » sur la carte, seuls
restaient à l’écran les hôtels avec piscine.
Les neuf projets de CHIC ont donc utilisé OAA et évidemment rajouté de
multiples briques technologiques à l’architecture en se concentrant sur la
réalisation de cas d’usage que nous pensions possibles et pratiques pour les
« vrais gens » du 
XXI
e
siècle. En 1997, nous avons construit le premier frigo
intelligent, CHeF (Collaborative Home e-Fridge) équipé d’un système qui
permettait de savoir ce qu’il contenait. Il était donc capable de proposer des
recettes, trouvées sur Internet, en fonction de ce qu’il renfermait. Plus tard, il
a pu aussi parler aux placards pour proposer encore plus de recettes. Petit à
petit, tous les appareils de la cuisine puis de la maison ont été connectés, le
four, la télévision et même la voiture. C’était le tout début des objets
connectés, ce qu’on n’appelait pas encore l’« 
Internet of Things 
» (IoT).
L’année suivante, nous avons créé CARS (Cooperative Agents and
Recognition Systems) : un système de navigation alliant une interface
multimodale et de la réalité augmentée, quelque chose qui n’est toujours pas
déployé aujourd’hui. Le GPS n’était pratiquement pas disponible pour les
civils à l’époque, du moins avec une résolution raisonnable, il était totalement
contrôlé par l’armée. Même si, comme je l’ai dit, je n’avais pas les
accréditations nécessaires, nous avons quand même pu utiliser cette
technologie, certainement le privilège de travailler au SRI. J’ai dû acheter un
van sur mes propres deniers pour ce projet, parce qu’il fallait qu’on teste notre
système en grandeur nature et que personne n’était assez fou pour financer ça.
Comment ça fonctionnait ? Dans la continuité du projet précédent, CHeF
envoyait le message « Il n’y a plus de lait » à la voiture. Informé, le
conducteur demandait par la voix au système de localiser, 
via
Internet, les
épiceries les plus proches. Au lieu d’avoir une carte comme on en a dans les
GPS aujourd’hui, les informations s’affichaient directement sur le pare-brise,
qui devenait ainsi un espace de réalité augmentée. Il suffisait alors d’un
simple geste sur le pare-brise pour sélectionner l’épicerie voulue, et le
système de navigation prenait la main. Ce système ultra simple et naturel à
utiliser, qui superposait des éléments virtuels venus d’Internet sur des scènes
réelles, était certainement l’un des premiers systèmes de réalité augmentée à
fonctionner dans le monde. Cette vie du 
XXI
e
siècle, augmentée par la
technologie, dont nous rêvions au moment de la création de CHIC
commençait à prendre forme. À l’aube de ce 
XXI
e
siècle, nous avons donc


décidé de dévoiler à la presse internationale nos 9 projets, le 9/9/99 à 9 heures
du matin. Encore une histoire de chiffres !
Nous avons eu, entre autres, les honneurs d’un reportage de la BBC qui
résumait assez bien ce qu’on voulait montrer. On y voyait un utilisateur
regardant un épisode d’une série populaire qui recevait soudain un message
du four sur son téléviseur l’informant que son repas était prêt. Le four avait
été programmé automatiquement par l’emballage du plat quand il était passé
du frigo au four. On voyait ensuite la maîtresse de maison dans sa voiture
recevoir un message du frigo, se laisser guider et ramener du lait avant de
rentrer chez elle…
Parmi ces neuf projets, il y en avait un qui est aujourd’hui plus connu que
les autres. C’est en effet au SRI qu’avec mon ami Adam Cheyer, nous avons
déposé les premiers brevets pour « The Assistant », l’ancêtre de ce qui
deviendrait Siri
dix ans plus tard. À l’époque, c’était un vieux magicien
qu’on voyait s’agiter sur l’écran, auquel on pouvait poser des questions sur le
SRI et qui se servait du World Wide Web, comme on l’appelait encore, pour
étayer ses réponses. C’était une interface anthropomorphique, qui tendait à
recréer au mieux les interactions entre humains. Nous étions bien conscients
des limites de la reconnaissance de la parole. Au lieu d’essayer de les cacher,
nous en avons joué en donnant de l’humanité à ce vieillard un peu sourd.
C’est d’ailleurs cette dose d’humanité, avec une pointe d’humour, qui a plus
tard fait le succès de Siri et qui a lancé la mode des assistants vocaux. Adam
et moi avons toujours considéré que les assistants virtuels ne fonctionnaient
pas bien. Encore une fois, si Siri a eu autant de succès, c’est précisément
parce que nous avions conscience de ces difficultés. Pour faire croire aux gens
que Siri était « intelligent », nous avons volontairement introduit une dose de
stupidité. C’est ce que j’appelle le paradigme de la « boîte de nuit » : quand
Siri ne comprend pas ce qui se passe autour d’elle (c’était au départ une
femme aux États-Unis, un homme en France), elle va faire ce que vous faites
en boîte de nuit pour ne pas paraître complètement stupide, c’est-à-dire
acquiescer sans comprendre et sourire un peu bêtement, ou changer
involontairement de sujet. Nous avons donc appliqué exactement cette
méthode : quand Siri ne comprend pas, elle ne s’avoue pas tout de suite
vaincue, elle change de conversation ou elle raconte une blague. C’est l’une
des raisons pour lesquelles les gens l’ont aimée, malgré le fait que sa qualité
n’était pas meilleure que d’autres systèmes. Il y a huit ans, tous les acteurs de
la reconnaissance vocale étaient en gros au même niveau, utilisaient tous la


même technologie vieille d’une vingtaine d’années. En réalité, le succès de
Siri, c’est grâce à l’introduction de la stupidité artificielle !

Download 0,71 Mb.

Do'stlaringiz bilan baham:
1   ...   10   11   12   13   14   15   16   17   ...   58




Ma'lumotlar bazasi mualliflik huquqi bilan himoyalangan ©hozir.org 2024
ma'muriyatiga murojaat qiling

kiriting | ro'yxatdan o'tish
    Bosh sahifa
юртда тантана
Боғда битган
Бугун юртда
Эшитганлар жилманглар
Эшитмадим деманглар
битган бодомлар
Yangiariq tumani
qitish marakazi
Raqamli texnologiyalar
ilishida muhokamadan
tasdiqqa tavsiya
tavsiya etilgan
iqtisodiyot kafedrasi
steiermarkischen landesregierung
asarlaringizni yuboring
o'zingizning asarlaringizni
Iltimos faqat
faqat o'zingizning
steierm rkischen
landesregierung fachabteilung
rkischen landesregierung
hamshira loyihasi
loyihasi mavsum
faolyatining oqibatlari
asosiy adabiyotlar
fakulteti ahborot
ahborot havfsizligi
havfsizligi kafedrasi
fanidan bo’yicha
fakulteti iqtisodiyot
boshqaruv fakulteti
chiqarishda boshqaruv
ishlab chiqarishda
iqtisodiyot fakultet
multiservis tarmoqlari
fanidan asosiy
Uzbek fanidan
mavzulari potok
asosidagi multiservis
'aliyyil a'ziym
billahil 'aliyyil
illaa billahil
quvvata illaa
falah' deganida
Kompyuter savodxonligi
bo’yicha mustaqil
'alal falah'
Hayya 'alal
'alas soloh
Hayya 'alas
mavsum boyicha


yuklab olish